COLLECTION D'OUVRAGES ORIENTAUX PUBLIEE PAR LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE. SE VEND A PARIS CHEZ V^ BENJAMIN DUPRAT, LIBRAIRE RDE DU CLOÎTRE-SAINT-BENOÎT, N° 7 ", A LONDRES CHEZ WILLIAMS AND NORGATE. l4, HEKRIETTA STREET ( COVENT-GAHDEn) . PRIX: 7 fr. 50 c. OCIÉTÉ ASIATIQUE. MACOUDI. LES PRAÏRIES D'OR TEXTE ET TRADUCTIOrS PAR C. BARBIER DE MEYNARD. TOJTR OUATRIÈME. PARIS. IMPRIME PAU AliTOIUSATIOA DK l/liMPEKEUK A L'IMPRIMERIE IMPÉRIALE. M DCCC LXV. ;)-^ fe-* AVEUTISSEMEINT. Mon collaborateur et ami M. Pavet (je Coiuteille dé- sirant donner tout son temps à des travaux commencés avant la publication des Prairies d'or, je reste désormais seul chargé de conlinuer et de mener à bonne lin la tâche que la Société asiatique a bien voulu nous con- fier. C'est un devoir pour moi de redoubler d'apphca- tion et de zèle dans l'accomplissement d'une entreprise dont la responsabihté n'est plus partagée, et je ne né- gligerai rien pour que cette dernière moitié de l'ou- vrage soit digne de l'accueil favorable que les trois pre- miers volumes ont o])tenu du public. Moins éléc;a!ite, moins libre d'allures, mu traduction, par cela même qu'elle sera le Iruit d'un travail individuel, aura peul être h un plus haut degré ce caractère d'homogénéité qu'une collaboration, si unie qu'elle soit, ne saurait lui donner entièrement. On trouvera dans ce volume la Un des généralités auxquelles ont été consacrés les volumes précédents, puis l'histoire rapide, mais substantielle, de Mahomet et de ses quatre premiers succ(;sseurs. Après avoir rappelé les vieilles théories grecques sur la constitution phy- sique du globe, théories dont l'analyse un peu sèclie se VIII AVERTISSEMENT. trouve dans le Livre des routes d'Ibn Khordadbeh; après nous avoir mis au courant des fables répandues de son temps sur les génies et les monstres, Macoiidi décrit, dans six chapitres d'une étendue fort inégale, les mo- numents du paganisme tels qu'il pouvait les connaître. Ses informations sur les temples grecs , romains et slaves , comme sur les pagodes chinoises, n'ont pas pour nous plus de valeur que les renseignements analogues re- cueillis par Kazwini dans YAtharel-Bilad. En revanche, ce qu'il dit du cuite et des monuments sabéens présente un caractère d'authenticité incontestable. On connaît déjà ce curieux fragment par les extraits et la traduc- tion que M. Cbwolsohn a insérés dans son livre sur le sabéisme [Die Ssabier and der Ssabismus, t. II). Je n'ai point négligé de consulter ce savant ouvrage, ni de mettre à prolit les notes el éclaircissements qui en re- liaussent la valeur. Les détails relatifs aux pyrées et au culte de Zoroastre ne méritent pas moins de fixer notre attention , et viennent heureusement corroborer ou com- pléter la description donnée par Isthakhri, par Kazwini et les compilateurs persans cités dans le grand diction- naire de Yakout. Après un résumé de chronologie uni- verselle qui a dû lui. coûter beaucoup de peine, mais que les copistes ont mutilé impitoyablement, Maçoudi, dans le chapitre lxx, aborde l'histoire musulmane qu'il n'abandonnera plus jusqu'à la dernière page. Ici surtout il importe de se rappeler que, dans la pensée de leur auteur, les Prairies d'or sont simplement le résumé, findex des deux grands ouvrages dus à son in- croyable fécondité. On s'explique de la sorte pourquoi la biographie de Mahomet, qui devait occuper une large place dans les Annales historiques et le Livre moyen, AVERTISSEMENT ix est esquissée à grands traits sous forme de précis histo- rique; pourquoi les adages attribués par la tradition au fondateur de l'islamisme sont dépouillés de leurs isnad , marques d'origine sans lesquelles ils perdent tout leur prix aux yeux de la critique. En ce qui concerne le kha- lifat, l'auteur suit sans y déroger le plan qu'il s'est tracé. Après avoir mentionné en quelques lignes lâge, les dates principales et la famille de chaque khalife, il passe soit au récit d'un des grands événements de son règne, soit à des particularités de sa vie privée. C'est de l'his- toire à la façon de Suétone, mais avec plus de sincérité, sans caquetage ni recherche de scandale. C'est ainsi qu'après nous avoir offert de nouveaux documents sur la conquête de Syrie et de Perse, il nous dépeint en traits ineffaçables la vie austère et frugale d'Abou Bekr; le génie politique, les mœurs âpres d'Omar; l'incapa- cité d'Otmân, les intrigues de son règne et la sanglante tragédie qui en fut le dénoùment. La lecture des sept chapitres consacrés à Ali confirmera sans doute l'opi- nion que la critique moderne s'était formée de ce type achevé des âges héroïques de l'islamisme; on s'expli- quera mieux la fortune extraordinaire de ce nom que la réaction persane a divinisé; on jugera, pièces en main, cet esprit élevé, ce cœur passionné plein d'une piété ardente et enclin au mysticisme, ce lion de Dieu in- domptable sur le champ de bataille, faible, hésitant, presque inintelligent dans le gouvernement des alfaires. Sans se défendre d'une prédilection marquée pour ce grand homme, ni dissimuler la sympathie que lui ins- pirent les malheurs de sa postérité, Maçoudi n'est point schiite ; on le voit à l'impartialité avec laquelle il cri- tique les exagérations de cette secte: on sent même X AVERTISSEMENT qu'il ne cherche pas à atténuer les fautes politiques d'Ali et de ses partisans. Je n'en veux d'autre preuve que la réflexion qui termine ce volume : u Le rôle que jouèrent les Compagnons du Prophète, après la mort de Maho- met et à la fin de la révélation, est trop incertain pour qu'il soit permis de l'apprécier en parfaite connaissance de cause, etc.» (Plus loin, p. /iSy.) Cet aveu sincère, quoique un peu timide, ne doit-il pas ajouter plus d'au- torité à ses paroles, plus de certitude aux documents réunis par ses soins sur cette phase critique de l'isla- misme naissant? Enfin il est bon de signaler deux épi- sodes extraits des matériaux qui ont servi à la rédaction du Kitab el-Agliani, deux récils charmants par leur naï- veté et infiniment précieux pour l'histoire des vieilles mœurs arabes; je veux parler de l'aventure du poète Abou Mihdjan à la bataille de Kadiçyeh (p. 2 i3) et du duel d'Amr et de Rébyâh (p. ilii et 5/17), voleurs, amoureux et poètes, ce qui ne faisait qu'un au désert. Ces fragments, auxquels Maçoudi a su conserver toute leur saveur, se liront avec plaisir, même après les spi- rituelles lettres de Fresnel sur les Arabes avant fisla- misme. Je devais naturellement rencontrer, au seuil de l'his- toire musulmane, une plus grande abondance de do- cuments propres à fixer les leçons de mon texte, et aussi à éclaircir plusieurs passages obscurs k force de concision. Sans parler de l'excellent et trop rare ou- vrage de M. C. de Perceval, non moins utile à consulter pour les vingt premières années de fhégire que pour les faits antérieurs à la prédication prophétique, j'ai trouvé, dans les deux versions de Tabari et dans les Annales d'Abou '1-Féda, soit la confirmation, soit une AVEIVnSSEME-NT. xi autre rédaction des faits racontés par Maçoiidi. Les traités d'Ibn Kotaiba et d'Ibn Doreid m'ont permis de fixer avec certitude l'orthographe des noms propres et la suite des généalogies. Enfin M. le docteur A. Spren- ger a bien voulu me communiquer le texte autograpbic de quelques chapitres des Prairies relatifs à AH et aux Omevades, d'après un ancien manuscrit de rindc(Dchii, i8/i6, in- 12). Ce premier fascicule d'une pubbcation trop tôt interrompue, et qui, sous le titre de Historical sélections from arabic aatliors , était destinée à enrichir la science de documents inédits, m'a fourni plusieurs va- riantes et leçons importantes. Je dois dojic remercier publiquement le savant orientaliste de Berne de facilite: aujourd'hui, par sa libéralité, l'achèvement d'une œuvre qu'il a eu l'un des premiers l'honneur de faire connaître en Europe. Cette seconde partie, incontestablement la plus cu- rieuse du livre de Maçoudi, ne nous consolera pas de la perte des deux grands monuments élevés à la science par cet écrivain infatigable; cependant on peut affirmer sans présomption qu'elle répandra de vives (îlartés sur fhistoire politique et littéraire des Arabes. Si l'on s'est plu à retrouver dans fabrégé de Justin les traces de la pensée puissante qui inspira à Trogue Pompée la vaste épopée des Phdippiqaes , il me semble qu'on doit ac- cueillir avec le même intérêt un livre qui se recom- mande non-seulement par la nouveauté des détails, mais aussi par le soin avec lequel l'auteur a corrigé cl quehjuefois complété son œuvre en la réduisant à d(^ [)lu,s modestes proportions. ^i^ iijy&il|^ t5*^4'3 (j-fyJ'j 'rir*^'^ 0!i^.H*^^ l*X— 4«5 JuojÎ^ c_>1_a_j1 I«X_^_^ iLxAjJa-Jl ^^ ''i***jl> «;la»- jUJl* ^jl WjLjJaJ! ^^i^-^M^-ll Jb LIVRE DES PRAÏRIES D^OR ET l)i:S MINES DE PIERRES PRÉCIEUSES. CHAPITRE LXII. DKS QUARTS DC MONDE; DES ÉLÉMENTS; DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DE CHAQUE PARTIE DE LA TERRE, AU LEVANT, AU COUCHANT, AU SUD ET AU nord; DES VENTS ; DE LA PUISSANCE EXERCEE PAU LES ASTRES, ET AUTRES DETAILS QUI SE RATTACHENT À CE CHA- PITIU; ET SE RAPPORTENT AI! MEME SUJET. Jl \ a fjiKitrc cléincnls, a savoir : le IVmi cjui est chaïul cl. sec, c'est le prciiiiei elémeiil; le second, 1 caii , clcmeiil 2 LES PRAIRIES D'OR. ^jL^f^ yUjîj *i^lj jUJi 1$^ i*X*»aJl ^jU^*Xj l^i^ ^jUils <_jj^ X3?;^j.il_5 j.«xJi^ •*'1^4^5 J**-* t^Jsj J^ ^-s ^ J^'^^ c^Jai^ *t^^ ^b^J jy^^ ^-^ S:5^■^^^ tr*^ »;J&y!j^4J^Jî jjL» U^ ^^_AJî_^ U ^ JJÎT l^À.^ P^wj'^î aJvJft uÀmA»^ »j Jj^-ia *t_iî j^_^ «r^-^j ^j^ -5^ ^ t*^ j^*^^ j^5 y^j St?^'-? iijiliL^ 5^1*31 i^lcUJl (j^ ^ij j_jjjJî *^j bCÀiuJij /eJiUiîj froid et humide ; le troisième , l'air, élément chaud et hu- mide; le quatrième, la terre, élément froid et sec. Deux de ces éléments, le feu et l'air, tendent à monter; les deux autres, la terre et l'eau, tendent à descendre. La terre est divisée en quatre parties : le premier quart de la terre est l'Orient; tout ce qu'il renferme est chaud et hun)ide comme l'air, le sang et le printemps; le vent de sud y domine; ses heures sont la première , la seconde et la troisième heure; sa force physique pi'épondérante, la faculté diges- tive; sa saveur principale le doux; ii est soumis à la lune et à Vénus, parmi les planètes; au Bélier, au Taureau et aux Gémeaux, parmi les signes du zodiaque. La description des quarts de la terre a été donnée dans tous ses détails par plusieurs savants; nous avons résumé leurs théories dans ce qui précède et clans ce qui va suivre. L'Occident forme le second quart de la terre , il est froid et humide comme l'eau, la pituite et l'hiver; le vent dominant est le vent d'ouest; les heures, la dixième, la onzième et la don- CHAPITHE LXIl. 3 ciJUJI ^yi y6_5 t^-tfyJl^ "-^.j-^j _^»xJl^ tS'M^ Z^J^^ ^^i JJu (j^L» i>^L aa* U jhsîT' f?!/^' t^<^^' y^^ (S'^^s ii^AjL«J!^ (j.« >i^ aXawUI ytXxIl ^^yà ^j^ ^^ »jtMi[jii\^ iuL«UJi_j iùïjLiJl zième; la saveur salée et les autres saveurs analogues y dominent; parmi les forces naturelles, la force de sécré- tion ; ses planètes sont Jupiter et Mercure; ses signes du zo- diaque, le Chevreau et le Verseau. Le troisième quart est le Sud; tout ce qu'il renferme est chaud et sec comme la bile et l'été; les caractères particuliers du Sud sont : le vent d'est, la quatrième, la cinquième et la sixième heure du jour; parmi les forces organiques, la force vitale et ani- male; parmi les saveurs, l'amer; ses j)lanèles sont Mars et le Soleil; ses constellations zodiacales, l'Kcrevisse, le Lion et l'Epi. Le Nord est le quatrième quart du monde; dans toutes ses parties régnent le froid et le sec comme l'atrabile et l'automne; caractères distinclifs ; le venl du Nord, la sep- tième, la huitième et la neuvième heure; parmi les forces organiques, l'absorption ; parmi les saveurs, l'àcrelé; planète, Saturne; signes du zodiatfue, la Balance, le Scorpion et le Sagittaire. k LES PHAIRÏES D'OR. ^j*,ibvÀi. ^^^JCÀJ fJ^5 rfsAsilt Jl^ <îuJl l^U^ *^^ (jy_>L^.j»J ^^jr**Jl o».^4X* AÂjlkJi »*Xiû Jsji.£ (j.C*fcj ^ <^JI ^^ l^U^i^i^ Ïj-aS^ ^jt*,^^\^ J. JsL.3l L(yj*>_5fc| lg_iûLA.^ CiMèL^i^ iLA.^«Mk.Xj5 l^gJCXxs» *Xi 4$VS». ^^jil| ijjs^ r<(s_X_3^! 0^ j^,k..«UA.j! •x.x-j ^<^£»^l xV_x-J!^ oumJJI HyiS-j Mais, indépendamment de ce que nous venons de dire, la terre se présente sous une infinité d'aspects et subit tou- tes sortes d'influences déterminées par sa position géogra- phique; ainsi une contrée éloignée dei'équateur est soumise àuneinfluence opposée à celle des pays voisins de récjiiateur; en un mot, de la proximité ou de l'éloignement de ce point résultent des eftets totalement contraires. Le pins favorisé des pays dans la partie habitable de la terre, au rapport des astronomes, est celui où le soleil darde directement ses rayons; en d'autres termes, c'est sur le quatrième climat ou l'Irak que ses rayons arrivent purs el dégagés de nébu- losités, puisqu'ils y tombent également. Dans l'opinion des mêmes savants, deux causes rendent certaines parties de la terre inhabitables : la première est l'excès de chaleur, l'ardeur continuelle des rayons solai- res qui tombent sur le sol , le calcinent et en tarissent les eaux par une évaporalion énergique; la seconde est l'éloi- gnemenl du soleil et sa trop grande élévation par rapport à certaines contrées. IÀ\ le froid règne constammeni: tout CHAPITRE LXII. 5 ^-^-^ J!^! 4j-si! Wyl i|>» j^^jJiJi I^aX* Ulï :>^Uil JJj c:>;Uad -jiJUiû ji>>S:^ -«^Uî i \i^j}\ j^j »i_j,_ij AAiaAJ^ ^l_«Ji «^Ùà ^ jjyLj -^X.5 iiÀjlkJt »«X^^ /. ^"^^L-Jii «.Lai yj.jO i ^Ixli Àjlgj ^ij^^JoJî ij 4^iL«m ^jCJî ii-iUm %.hi J.$OCamI lii^ t^y^lj iUUÎ! iiiUm a^jJLi disparaît sous la glace et la gelée, la température de l'air s'abaisse à ce point que toute égalité dans les saisons est rompue, les bienfaits de la végétation disparaissent, les corps perdent leur chaleur, et l'absence de l'élément humide arrête le développement de l'animal. On n'y voit que d'im- menses steppes privés d'animaux et de végétation. Ainsi, tous les pays dans lesquels le froid ou le chaud prédomine , présentent les caractères que nous venons de signaler dans ces contrées désertes. On trouve dans le système que nous exposons ici de longs détails sur la manière dont le monde dégénère, périt et reprend ensuite une vie nouvelle. Suivant ce système, l'astre qui domine actuellement est l'Kpi; son pouvoir dure depuis sept mille ans, ce qui représente l'âge de ce monde; l'Épi est secondé dans son action par Jupiter. La limite de la vie du monde est la limite même de l'espace (pie les astres dominateurs parcourent par letu ibrce d'impulsion. Quand celle distance (\u*ij^i> j-«^ yUûXvw yî îy^3 l*k^A« ^l»Jt yl^ (4;-^ -«'i'J^ iJ^Àfi iLJk-Mi k_xJI ^^.MÀ£ (^4^ courue, l'influence du corps céleste s'évanouit et le monde rentre dans le néant. Après que les étoiles ont parcouru le cycle de leur course et accompli leur évolution circulaire, la première de ces constellations reprend son action ; aus- sitôt les formes et les substances reviennent dans le monde par l'agrégation des éléments qui le composaient, lorsque l'influence de l'étoile qui le dominait agissait directement sur lui. Telle est, d'après les mêmes savants, la loi éternelle qui régit le monde. Voici la durée qu'ils assignent à l'in- fluence de chaque étoile : le Bélier, douze mille ans; le Tau- reau, onze mille ans; les Gémeaux, dix mille ans; l'Ecre- visse, neuf mille ans; le Lion, huit mille ans; l'Epi, sept mille ans; la Balance, six mille ans; le Scorpion, cinq mille ans; le Sagittaire, quatre mille ans; le Chevreau, trois mille ans; le Verseau, deux mille ans ; les Poissons, mille .ins; ce qui forriK' un total de soixante et dix-huit mille an- CHAPITRE LXll. 7 fi^p^ kjTjj Xi^S'ji ss.y=^j^ \x» U (jàiij ^IxJl *UiaAj| ^iû jM^j -vj^i t^^jiTi (j^ ^^^ ^ Jydi yl_j Qojiiî i i»i Jyr^j ^U^ V^•*4^J ^>^ JUwJl (jj^^ >*)ljtSi i cyJvj^ U^y nées. Durant cette période, tout ce qui compose le monde doit dégénérer graduellement et périr, puis reprendre sa forme primitive. Ceux qui soutiennent ces théories disent qu'avant que Dieu eût créé Adam et l'eût institué son vicaire ici-bas, la terre élait peuplée de Génies soumis à l'action d'une des étoiles de feu. Dans l'une et l'autre école, on discute le problème de l'apogée du soleil , dans sa marche vers les man- sions situées au sud du zodiaque, la révolution qui s'ac- complira alors dans le monde, le changement du nord en midi, et du midi en nord, des contrées habitables en contrées inhabitables et réciproquement; ce sujet a déjà été traité dans notre ouvrage intitulé des Degrés. D'autres philosophes, parmi les anciens, ont prétendu que les cléments primordiaux, principes de toutes les créa- tures, et auxquels on a donné le nom de premier, second, cl troisième, d'après leur rang, sont : l'àme, la liguro cl la substance. Telle est la classification des premiers princi- pes, ainsi que nous l'avons déjà établi dans nolic livre des 8 LES PRAIRIES D'OR. -L**>i^ij C:>l_A_À.Jî^ (^-Isl^iî j-A^ ^J\y^.Â^ j^JoUJl yî_j.Aii_J i) U sb^S'i U 3 >:5iJ.i£) jM3^ o^j^5^ *Ut^ dLXj 3^L« JjÊ^ ii_j*-x.A.AJbJl ^-{^-^^j ^-6-> !>•=?-' iiX.S'j} iiAJ^ii Degrés. Puis viennent les corps, que l'on divise en six caté- gories : le corps céleste, le corps terrestre, l'horume , la brute , les plantes et les corps inertes ou minéraux. Les éléments sont au nombre de quatre : le feu, Pair, l'eau et la terre. Les philosophes ont discuté les propriétés de cha- que classe d'êtres et sont entrés à cet égard dans des déve- loppements que nous ne pourrions admettre dans le pré- sent ouvrage, sans nous écarter des limites que nous nous sommes tracées. Mais nous avons étudié cette question dans le livre des Sepl Chapitres, dans la section intitulée : Le (jouvernement politique; ses subdivisions; ses causes natu- relles. Nous avons recherché dans ce livre si le gouverne- ment d'un Etat se rattache aux éléments prin)ordiaux ou à des principes d'un autre ordre, et si, comme l'a éta- bli Porphyre dans le traité où il expose la controverse entre Platon et Arislole sur ce sujet, la forme du gouvernement n'est que le résultat de ces principes conslitutils. Nous avons expliqué ailleurs pourquoi Tliiver règne dans CHAPITRE LXH. 9 luiJl l» J^£ l^â (j^ ^Jl isiUI} b*XÀ* i.>AAaJI l^j (j_^j ^1 AA-Vft y^-£^l ^■^J^ ^^^ ^* k)^^ '^■* (^*^^^ uXaa^I (j_^j ^,_A_ij ^jy»^ JwUàj_j (jàjt-Ji yji ^jiJt tr» ^UaJÎ tja«j ^ J^j-j»-i <\j_j4^^ -o~gJ^JUi_5 i<_AJLAAaJl (jîyl ^^À^^ O^*^ C:JJ^ 0^_^_c ^o-«-tfy^_5 i éj.^^ ^jyS^ J-Ji i ^-^Jj^^-lûJî riiule tandis que nous sommes en été, et pourquoi notre hiver coïncide avec l'été dans l'Inde; nous avons démontré (jue ce phénomène est dû à la distance du soleil, selon qu'il est éloigné ou proche. On a vu aussi pourquoi certai- nes contrées sont peuplées exclusivement de noirs aux cheveux crépus et d'une conformation ditïérente de la no- ire, tandis que d'autres sont habitées seulement par des hlancs; pourquoi les Slaves ont le teint blanc et les che- veux blonds tirant sur le rouge; pourquoi les Turcs ont les articulations souples , les jambes arquées et la charpente osseuse tellement molle, qu'ils peuvent tirer de l'arc par-des- sus leurs épaules, en se tournant.el que, grâce à la souplesse des vertèbres dorsales, leur corps semble être entièrement rclourué. On a vu enfin conunent, sous l'aclion d'un froid rigoureux, la chaleur se porte cl se concentie dans la par lie supérieure de Icni coriJS, ce (jui leur doiinc un Iciut 10 LE8 PRAIRIES D'OR. j^*kJ i^j-f-i yùi l^5i ^jsJiJLi ,jUll »*kiû i lÀAAS'y^ ^j_jjj jj iUUJi jUih.1^ viUiJS ^i^)-«^ ^r'^ij-^ U3li_5 j*>ot)î Lnlolï j.aaS Ajtj tXïj t7^;>^ UaC ^J£. J^,UbwI_j y^-^ (»^j'j V^' jj*LÀ-t*fcj^ ^j*b ,j*l_À_i>.| icXLJ ^^UJi yîj^^ ^ji (j*UJl (j^ fortement coloré. Nous avons, grâce à Dieu , résolu toutes ces questions dans nos précédents ouvi-ages, à l'aide d'une série d'arguments propres à entraîner la conviction du lecteur. Nous avons passé sous silence une classe d'êtres dont l'exis- tence en ce monde ne nous est révélée ni par le témoi- gnage des sens, ni par des autorités incontestables qui écartent le doute et détruisent toute incertitude; nous vou- lons parler des contes'débités par le peuple sur les nesnas, sur leur figure dont une moitié seule ressemble à la ligure humaine, et leurs dents en forme de défenses, avec les- quelles ils s'entre-dévorent. Plaçons aussi au nombre des labiés VAnka ravisseur. Plnsieui's personnes admettent trois classes d'êtres raisonnables : les hommes, les nesnas et les nesas; mais, sur une telle question, la discussion est im- possible ; car l'expression nesnas ne s'applique qu'aux gens du commun. El-Haçan a dit : <• C'en est fait de la' rare hu- maine, il ne reste plus que des nesnas. >• Un poète s'est ex- primé rians le mémo sens CHAPITRE LXII. II L'espèce Inimaine est partie, elle a disparu, et nous sommes les reje- tons des ignobles nesnas. Le poète entend par là que l'homme, en se dégradant, n'a laissé après lui que des êtres dépourvus de toute noble ([ualité. Selon une autre opinion non moins accréditée, il y a deux espèces de Génies, les Djinn, d'une nature supé- rieure et plus puissante, et les //ma, plus humbles et plus faibles. On cite ce vers d'un poëme didactique : Les Djinn et les Hinn qui dilTtrcnt par leur forme extérieure. Mais cette distinction sur les deux classes de Génies ne repose ni sur une tradition authentique, ni sur des preu- ves dignes de foi. 11 faul en chercher l'origine dans les contes débités par les Arabes, contes dont nous avons parlé plus haut (l. III, p. 323). Cependant un grand nombre de personnes sont convaincues que l'on a vu des nesnas el (pi'ils rxisleni liés coilaincnicnl (juehiiu' pari, en Chine, par 12 LES PRAIUiES D'OH. S'i>ys^^ ijS.j^-g^ ^^^Aàjtx» iU.oUJl jlxa>«ii|j iil>U)\ JJUri (j-* exemple, ou dans des régions non moins lointaines, aux ex- trémités du monde. Les uns les placent dans les contrées deTOrient, les autres dans TOccident, et il est à remarquer que ce sont les peuples de l'Orient qui les relèguent en Oc- cident, tandis que les habitants de l'Occident leur donnent l'Orient pour séjour. En un mot, chaque peuple fait habiter aux nesnas les conti^ées les plus éloignées, les régions les plus lointaines. D'après une autre tradition, qui est loin de présenter un caractère d'uniformité , on les place dans le Hadramaut, dans la province de Chihr. Cette tradition a pour auleur Abd Allah, fils de Sâïd, fds de Rélir, tils d'O- faïr el-Misri, qui la tenait de son père à qui elle avait été transmise par Yâkoub, fils d'el-Harit, fils de Nodjaïm, d'a- près le récit suivant fait par Cheïb, fils de Cheïbah, fils d'el-Harit le Témimite. Voici ce que raconlail celui-ci : « Quand j'arrivai à Chihr, je descendis chez le gouverneur de cette ville. Nous parlâmes des nesnas, et il me pria d'al- ler à la chasse de ces animaux et de lui en rapporter, .le partis avec (juelcjues- uns de ses soldais, originaires du CHAPITRE LXII 13 »^X^ï>-j (jL*<*.ji)I l}-=rj J^-«3 »j<>-»© i (^*>^Jî J.iUj AÂii Mahrah, et je rencontrai bientôt un nesnas, qui me dit : « Je place ma confiance en Dieu et en toi. » J'ordonnai à mes compagnons de le laisser aller, et ils lui rendirent la liberté. [.0 lendemain, le gouverneur leur demanda s'ils lui rap- portaient un nesnas. « Nous en avions pris un , répondirent- ils, mais votre hôte lui a rendu la liberté. » — « Faites vos préparatifs, reprit leur chef, je veux prendre part à cette chasse. « Nous partîmes le jour suivant, dès l'aube, et nous vîmes un nesnas marcher à notre rencontre : il avait la l'ace d'un homme, de la ])arl)e au menton, quelque chose connue des mamelles à la poitrine, et deux jambes sembla- J)les à celles de l'homme. Aussitôt deux chiens s'étant jetés sur lui, il prononça ces vers : Malheur à moi! Que de maux, (juc de clia<,Miiis minilige la lorluuel Arrêtez un instant, vous les deux cliicus, écoulez mes paroles et tioyez-moi : Rii vous ôlaiiranl sur moi, vous vous alla(|MC7. à uu cnucuii ^\\\v le 'lan<^er n'épouvante point. 14 LES PIUIP.1ES D'OR. Uiijl s^-^tXi ,\>oi *^^ «x.*> *X=^b »3.Xi^ ^U-»MJ Ah! si j'étais jeune, vous seriez morts ou dispersés avant de me saisir. Je ne suis ni méprisable ni lâche, et jamais la crainte n'a fait battre mon cœur ; Mais j'obéis à la volonté du roi clément qui renverse l'homme fort et puissant. « Les deux chiens (dit le narrateur) s'acharnèrent sur lui et le saisirent. » D'autres racontent que les chasseurs ayant égorgé un nesnas, un autre de ces monstres dit : «c Dieu soit béni! comme son-sang est rouge! » 11 fut égorgé à son tour. Un troisième, caché dans le feuillage d'un arbre, s'é- cria : « Il mangeait une baie de sumac. » — « Un nesnas ! criè- rent les chasseurs, prenons-le! » Et ils s'en emparèrent en disant : « S'il avait gardé le silence, on n'aurait pas su le dé- nicher. » — « Moi je ne parlerai pas , » dit un autre nesnas du haut de son arbre. — "Encore un, dirent les chasseurs, prenons-le ! » et il fut pris. Un cinquième nesnas (ajoute le narrateur) dit du milieu de l'arbre oii il était perché : « Eh ! ma langue, prends garde à toi! » il fut découvert et pris comme ses compagnons. Ceux qui font ce récit prétendent CHAPITRE LXII. 15 (jb^lj ^jLj (j^ Lfi^^-A-t^ (;J^5 O^' (iJ-* jl!*^j' **>^-4-^ Jw«âjî /9-â-»-t j^b *Xi Ltf ^jbj^î ^Uj (jax*j ^oî ^j^j^yL)^ W»^j (j-« Jjw> ivXJÛj -.^jLc JJtXj :i%jà\ Jjûî ^j^ J^^ ^Uu».5'*Xjïjj (^J^ (j^^Uî ^ jiUi wo^i (jî^^ (if^^^î tiX^j J.*ajl que les habitants du Mahrah donnent la chasse à ces ani- maux dans leur pays et en mangent la chair. J'ai remarqué que les gens originaires de Chihr dans le Hadramaut, de Lahsa, ville située sur le bord de la mer, dans le pays des Ahkaf, c'est-à-dire des monticules de sable, dans la partie du Yémen qui confine à cette contrée, enfin ceux de rOmànet du Mahrah écoutent avec surprise les questions qu'on leur adresse sur les nesnas, et paraissent étonnés de la peinture qu'on leur en fait. Ils supposent que ces êtres exti'aordinaires vivent dans des régions lointaines et per- dues, opinion qui est d'ailleurs partagée par tous les autres peuples. Ceci- démontre que les nesnas n'existent pas en ce monde, et qu'ils ont été enfantés par l'imagination ignorante du peuple. On peut en dire autant de \ Anka ravisseur, mal- gré le témoignage que la tradition attribue à Ibn Abbas. Ce n'est pas que notre raison rejette d'une manière ab- solue l'existence du nesnas, de l'anka et de toute cette classe d'êtres merveilleux et rares, r:n- ils ne sont pas in- 10 LES PUAiniES D'or.. ^J^ l_*l_5-il u^^^ y< (.^i i'^*' J->û^' ^^ *Xji^i^ UUxJij 4^^Sfc (^ *^l_^jU ;jl_j-^^ LT^^?-' CJ-* ^J^ '^i *^^ 4^' compatibles avec la puissance divine; mais nous refusons d'y croire, parce que leur existence ne nous est révélée par aucune autorité irréfragable. Ceci rentre dans l'ordre des choses qui sont possibles et licites en elles-mêmes, sans être ni interdites ni nécessaires. Peut-être aussi, les nesnas, l'anka, les irbid et tous les monstres de ce genre, qui ont donné lieu à 'de si étranges récits, appartiennent-ils à une espèce particulière d'animaux que la nature a créés sans achever son œuvre, et sans les doter des facultés qu'elle a accordées aux autres créatures. Leur isolement, leur ca- ractère sauvage, leur petit nombre, le soin qu'ils mettent à rechercher les contrées les plus éloignées du globe, et à éviter l'approche de l'homme el des animaux, s'explique- raient, dans ce cas, par l'infériorité à laquelle la nature les a condamnés, et par les dilîérences si profondes qu'elle a mises entre eux et le reste des êtres vivants. C'est une re- marque que nous avons df'jà faite dans un des cha|)ilres CHAPITRE LXII 17 iL«L^i J! Js^jî y«^ jjiii. liXift r^)-*^ (^ ^-iSJ'^ *^^3 ^-^ (j-« L^ J^-ii iwjtj «xJuLil _^iii_j -^-jjî^; (ji Hjjjù fj\j JoiàJI i)î précédents en pariant des goules (ogres). Mais nous ne poui- rions insisler plus longtemps là-dessus sans nous écarter du sujet principal de ce livre. (Voyez t. III, p. 3i/|.) Nous avons rapporté dans nos autres ouvrages une tra- dition d'après laquelle le khalife Motewekkel aurait chargé Honaïn, lilsd'Ishak, ou bien un autre savant de son temps qui s'occupait de recherches de ce genre, de faire en sorte de se procurer des nesnas et des irbid dans le Yéma- mah; on ajoute que Honaïn en apporta quelques-uns au khalife. On trouvera dans nos Annales historiques des détails circonstanciés sur l'expédition qui fut envoyée dans le Yé- maniah, à la recherche des irbid, et celle qui explora le pays de Chihr, à la recherche des nesnas. Dieu seul sait ce qu'il y a de vrai dans cette relation. Pour nous, nous avons dû nous borner à la recueillir d'après le témoignage de celui (pii la raconte, et nous lui laissons la responsabilité entière de son récit, nous bornant à lui donner place dans le chapitre 18 LES PRAIRIES D'OU. J.AJU (^1 ^^ IgJé'jlAiwilt SiXifc ^^^^ (jj^*^ J^-'^jÎ^ UàxJI le plus approprié à ce genre de renseignements. La protec- tion vient de Dieu ! La tradition qui a pour auteur Ibn Abbas se rattache à l'histoire de Khaled , fils de Sinân el-Absi, histoire qu'on peut lire dans un des chapitres qui précèdent (t. I, p. i3i). Ce Khaled vécut, dit-on, dans l'ère d'intervalle, entre l'é- poque de Jésus et celle de Mahomet. Nous avons raconté comment il se précipita au milieu des flammes et les étei- gnit. Occupons-nous maintenant de l'anka, d'après la des- cription qu'on en fait, et ici encore il nous faut revenir à Khaled, à cause de la connexion qui existe entre ces deux traditions et de la source identique d'oii elles émanent, c'est-à-dire le témoignage d'Ibn Ofaïr. Le récit qui va suivre a été transmis à ol-Haran, (ils d'Ibrahim, par Mohammed, fils d'Abd Allah elMerwazi; à celui-ci par Aced, fils de Sâïd, fils de Rétir, fils d'Ofaïr; à Ofaïr par son père et son grand-père Kétir; à ce dernier par son père Ofaïi, sur l'autorité (i'Akramah, qui le tenait d'Ibn CHAPITRE LXFI. 19 (JjAsfcj UâHMitJ» (jjM.;>' jo ^j^ Aa3 ^}^s>-^ ^^i^' (j-^fc'S^Î CJ-* J^^' Iûa)** cjlJuJî jUà-« RÀjto ^^ j\am >ij t^^U^ Wv-^* M^"^:? ^ \jS uji.AJ v^j (jii^jfc.3 jj Aiyj oAx>3 Vbbas en personne. "Le Prophète (racontait Ibn Abbas) nous dit un jour : Dans les premiers âges du monde, Dieu ( réa un oiseau d'une beauté merveilleuse et lui donna tou- tes les perfections en partage; un visage semblable à celui (lerhomme, un plumage resplendissant des plus riches couleurs; chacun de ses quatre membres était pourvu d'ai- les, ses deux mains étaient armées de serres, et l'extrémité (le son bec était solide comme celui de l'aigle. Dieu créa une femelle à l'image du mâle et donna à ce couple le nom (VAnka. Puis il révéla ces paroles à Moïse, fds d'Amràn : •■ J'ai donné la vie à un oiseau d'une forme admirable , j'ai créé le mâle et la femelle; je leur ai livré pour se nourrir les animaux sauvages de Jérusalem et je veux établir des rap- ports do familiarité entre toi et ces deux oiseaux, comme prouve tlo la suprénjatio f[ue je t'ai accordée parmi les en- fants d'Israol. » De ces deux oiseaux sortit une lignée nom- l)roust;. Ensuite Moïse et les Israélites furent conduits par l)i«'u dans lo désert de ri'^garonicnl ( /VA) et y donionrèrent 20 LES PRAIRIES D'OR. (jb (j-« jt^i?r^ Ji i Mî^^ '3"^ «^jU» (^s*- ii*.^ ^^*jjl l-j^Xfi aMÎ lft»Xi ^La-«ua^I> J^juLj Ixwtit c-*.jl^ U (j^ljJi AaJI jj ^^^ V^jy.Ao o»-AJi_*j L4.X_«»fc.j <)iMi jiaxs lgÀ**j f^-*?? u' quarante ans. Après la mort de Moïse, d'Aaron et de tous les Israélites qui avaient accompagné Moïse, au nombre de six cent mille, leur postérité resta dans le désert, jusqu'à ce que Dieu leur permît d'en sortir sous la conduite de Josué, fils de Noun , le disciple de Moïse et l'héritier de sa mission. Ce fut alors que la race des Anka abandonna ce pays pour leNedjd, le Hédjaz et le pays de Kaïs-Aïlân, où ils dévo- raient les enfants, les bêtes sauvages et les bestiaux. Enfin dans la période de temps qui sépare Jésus de Mahomet, un prophète nommé Rhaled, fils de Sinân, parut parmi la tribu des Abs, et, touché de la douleur des habitants, dont les enfants étaient décimés par les Anka , il supplia Dieu d'anéantir cette race d'oiseaux. Alors Dieu les fit périr, et c'est depuis cette époque qu'on retrace leur image sur les tapis et d'autres objets. Au rapport de plusieurs personnes instruites , l'expression proverbiale VAnka rav/sseur s'applique à une chose étonnante, à un événement extraordinaire. Quand on dit, par exemple, un tel a apporté VAnka ravis- CHAPITRE LXII. 21 w^L <»L> Kj\ (JJ*X>^^ S^*-* ^■'V (J-^'9 *^=r" fi-^^^^ ^'^3^^ X^^JLI Jlf sU^jI i^y>ils>' l^ ^aLo ^t J^'M^ |w^Cwwiu« (jMkAf ^^-XifcAJi Aj i_j-x^>lî i iLÀ_ji i^:>jj^ (j^W^ (j-:»' <-5*^ *J>-%K? '*'"*^ l_^^*ajlj ji^AÀii son tombeau pendant trois périodes de trois jours. Ils virent enfin un âne qui liroutait aux alentours de la colline de sable, non loin du tombeau , et ils se rassemblaient déjà pour déterrer le corps de leur maître, ainsi qu'il le leur avait ordonné, lorsque les enfants de Khalecl accoururent le sabre à la main, et leur dirent : " Dieu nous est témoin que nous ne vous laisserons pas ouvrir cette tombe. Voulez-vous donc que nous soyons déshonorés demain, et que les Ara- bes disent en nous montrant : Voilà les fds du déterré?» Ils furent obligés de s.'éloigner sans toucher à sa sépulture. Ibn Abbas ajoute que la fille de Khaled parvint à un âge avancé , et qu'elle vivait encore loi's de la prédication du Prophète. Mahomet l'accueillit avec bonté et considération, il la convertit à l'islam et lui adressa ces paroles : « Soyez la , bienvenue, ô fille d'un prophète (jue son peuple a perdu. » ((jomparez ce passage avec le récit du tome I, p. i32.) Un poète des Béni-Abs a dit : Fils de Kbaled, si, pendant voire réunion, vous avez exliumc le mort caché au fond du tombeau , Il vous aurait laissé, parmi la race des Abs , un nionumcut do science <|ue les siècles ne pourraient détruire. CHAPITRE LXII. 23 AiûL«Mil^ <^«\r>-U Jii j6o UaJ^ l..w^ l^jL« aMI (3-U^ /0.J Jlï iiy^Xf^ ^'^^^ *vX5i Jlï On rappoilo encore, d'après Ibn Olaïr, une foule d'a- necdoles sur ce sujet et des récits du même genre qui ont trait aux Israélites. Telle est, par exemple, la tradition sur la création du cheval. Elle a été transmise à el-Haçan, fils d'Ibrahim ech-Chàbi le juge, par Abou Abd Allah Moham- med, fils d'Abd AUah el - Merwazi , à celui-ci par Abou'l- llarit Açed, fds de Said, fils de Kétir, fils d'Ofaïr; celui-ci la tenait de son père el de son aïeul Rétir ; ce dernier d'Olaïr son père , d'après le témoignage d'Akramah , à qui son maître Ibn Abbas l'avait transmise de la manière suivante. • Voici ; l, *i\ JUd <^ji ii^jS'i i) J*f)l Sjy^S ^^ ^^uA*9 J«*^' t^"^^ Uà*Î!j (j*»lA,*«~iJi «iAJ*Xia- ^»-xît ^j^:) J.^xJl w^>-jî U iCÀ»-!^l^ Jw.«^ iiAi«-^ii ^j|_5.xJi être rejetées. Les jurisconsultes des grandes écoles , tout en admettant qu'une relation qui a ce caractère d'universalité, c'est-à-dire de transmission constante, esl obligatoire en théo- rie et en pratique, ajoutent et démonirent, par des argu- ments spéciaux , qu'une tiadition émanant d'une autorité unique doit être admise dans la pratique, quand bien même la science ne pourrait la démontrer. D'autres enfin sont d'un avis difFérent et divisent les relations en plusieurs classes, celles qui sont nécessaires, etc. Bien certainement les récits relatifs aux nesnas, à l'anka, à la création du cheval, ne peuvent être rangés parmi les traditions trans- mises sans interruption , et obligatoires dans la pratique, lors même qu'elles échappent à une démonstration scientifique. Ce n'est pas non plus une de celles qu'il faut acbuettre ab- solument et considérer comme authentiques, à cause de la source dont elles émanent. Ainsi que nous le disions plus haut, les faits de cette nature rentrent dans un ordre d<' choses licites et possibles, qui ne sont ni défendues ni né- cessaires; ils se laKachent potn- la plupart aux légendes CHAPITRE LXII. 27 Lw^j cx_j\^ t5«>»-îl j**.^' (^ U*^-»-* i^A-Ii ^i^ ^yf^ (•'■^b^ Jj» jJI ^ijjJL jovj ^j^ t^j^^ yû^ Jo j^Jî :iV*3 ^\^à^\ iJ*X^ iJ>t.J<à t-JWkJ iC,«Jol* vA* oi^^ ^ÀJI /yi^ Israélites ( rabbiniques ) et à la description des merveilles de la nier. Si nous n'avions pas pris l'engagement d'être bref et con- cis, nous pourrions, sans nous écarter de notre sujet, citer plusieurs relations émanées du Prophète et adoptées una- nimement et avec une entière adhésion par les tradition- nistes qui nous ont transnn's le dépôt des Iraditions écrites et orales. A cette classe appartient la tradition concernant le singe qui, du temps des Israélites, se trouvait sur un vaisseau avec un homme c|ui vendait du vin à l'équipage. Cet homme coupait son vin avec de l'eau et réalisait , par ce moyen, de beaux bénéfices. Un jour, le singe, s'emparant de la bourse où le marchand avait mis son argenl , grimpa au sommet du grand màt que l(!s matelots de l'Irak nomment AaUal , dénoua la bourse et s(î mil à jeter une pièce dans la mer, une autre sur le j)ont, et ainsi de suite, jus(ju'à ce (|n'il eût partagé la somme en deux moitiés. Telle es! en- «orc la tradition tiiinsmisc \\ Cliàbi p.ir Kalimah, lille de 28 LES PRAIRIES D'OR If^S: j,Xs^\ /0»*X*P 4^àJ( yl (_^jl«Xji çÇsJi jj^ yi>^ iol.:2^i (j^ t^Ui U&^xaw c:^^3 «XJ» (3^=1 <\. \ji vilJi j._*^j /o^AS» c^Àit AÀ->«X^ J.^i.4X-) ii Kaïs, qui la tenait du Prophète. Indépendamment de la fille de Kaïs, plusieurs Compagnons de Mahomet l'ont re- cueillie. Le Prophète la racontait en ces termes, comme la tenant de Témim ed-Dari lui-même : Témim s'était em- barqué sur un bâtiment avec plusieurs de ses cousins; ils furent assaillis parla tempête et jetés sur une île où ils dé- barquèrent. Là, ils rencontrèrent un monstre d'une taille gigantesque et couverf de longs poils. Ils lui demandèrent son nom. "Je suis, répondit le monstre, la Djessasah (l'es- pionne) et je paraîtrai à la fin des temps. » Elle leur adressa encore d'autres paroles et ajouta : « Faites attention au maître du château. » Alors s'offrit à leurs regards un homme chargé de chaînes de fer et attaché à une colonne égale- ment en fer. Le narrateur décrit sa figure, et raconte que cet homme leur parla, les questionna et leur apprit qu'il était le Daddjal (Antéchrist). Il leur révéla plusieurs pré- dictions et assura qu'il n'entrerait pas à Médine. La tradi- tion que nous riions et d'autres relations sur la même CHAPirnE Lxn. 29 JsJ>^ (^i! \ù^ J<*aj\ U_5 j^UkJij^UIÎ ^Lji^i (j^ Uiî -«si^ *>oj A 1j^ ^ .y» j çjUJI l«Xi£> xJai <_^ Aaàj U Uû^^j ' f- -0-J J>.-**Jr! *îl.« JJLo S^juAiLs Ajji tXiwUi -Ixkii /0-kiig.J U^ jc^^tj UJ> /o^l /6.-^«-î^ tii Sj.^*^^ iiJUi *X^ aventure ajoutent ici de plus grands détails. On fait à ce sujet de longs récits qui exigeraient d'amples commentaires. Revenons à la question qui nous occupait plus haut, les quarts du n)onde, les éléments et tout ce qui s y rattache. Nous avons donné d'ailleurs, dans un des chapitres qui pré- cèdent, un résumé des théories relatives aux éléments, etc. suffisant pour appeler l'attention sur ce sujet aussi impor- tant que vaste. (T. I, rhap. viii et suiv.) Plusieurs médecins et auteurs de traités physiologiques, parmi les anciens et les modernes, signalent trois organes dans l'appareil digestif. En premier lieu, l'estomac, qui ah- sorbe les aliments, en tire le suc alin)entaire et le réduit en une matière semblable à la bouillie d'orge (le chyle). En- suite, cette matière est poussée dans le foie, du foie dans les vaisseaux et se distribue dans tout le corps, comme l'eau d'une rivière qui se répand dans les canaux et les rigoles. Les organes voisins l'absorbent à leur tour et, par un tra- vail d'assin)ilation , ce suc se convertit en chair et en graisse. Les veines, les nerfs et d'autres organes analogues ron- 30 LES PRAIRIES D'OR. ^_j,_JiJl cj^^Awi iil^ kilJi AA^i U_5 wvwa*Jj_j ijjM-»Jî kili«x5^ (^_j-ji_j -^-A*^ UxaJi *l.M*il Axj^î yl,>i*oii| j^ fS^**-J'j>^. ^ j»«xJl ïjX] iSy^^ ^^i J^■^^•''^ *^î>*'^i ''^ajiaaI3_5 ^^XrsLj j»*Xji t^^iij (0«*^^5 (S^- ^^i ^^^j^^i ^^iy^^ ^AXA^io^ tjjjJij ^t^^AM^Jt courent à cette fonction , et s'ils l'accomplissent dans la plénitude de leurs forces, le corps, par la volonté de Dieu , conserve son équilibre et sa santé. (Il faut aussi tenir compte de l'influence des quatre saisons) l'été, l'automne, l'hiver et le printemps. L'été augmente la force et le mouvemeni de la bile jaune; l'automne agit de la même manière sur l'atrabile; l'hiver sur l'a pituite, et le printemps sur le sang. La vie de l'homme se divise en quatre âges. Dans l'enfance, c'est le sang qui domine; dans la jeunesse, la bile jaune; dans l'âge viril, l'atrabile, et la pituite dans la vieillesse. La terre, comme la vie de l'homme, se divise en quatre parties. Dans l'est, oii dominent la chaleur et l'humidité, le sang prend une force plus grande; dans le nord, où régnent le froid et le sec, l'atrabile se développe; dans l'ouest, où dominent le froid et l'humidité, la pituite; et dans le sud, où régnent la chaleur et la sécheresse, la bile jaune. L'édi- fice du corps humain repose sur les humeurs cardinales; CHAPITRE LXII. 31 ^^.j^i/j AJo^\ (j-« *X**fcsl '^■*JV ^jl 43»A-À-> lol^^l Jls ^liû iii kAil dUtXJ L>yi^ u^^" <^**" JjLis Lgjjî \K>fJ>M yLwJii! (jLLwIj iÙW-U» jeL>^l_J ikKKJM ^i\s^\ ^ ^S' iuLiw ^^AAj^ u^^ o' *^yv^' c^•^*:?^ ^r*^*s -li U» t-»^^»; /^j ^.jji *l_j-^î c:^i)lafc *jVXj jI isi^Jbî / y_y^J tantôt elles sont égales et en équilibre, tantôt Tune d'elles prenant le dessus, elle manifeste sa puissance par des phé- nomènes partiruliors et puise de nouvelles forces dans son ai;itation. Voici ce que dit Hippocrate : Toute chose en ce monde est fatalement basée sur le nombre sept. H y a sept pla- nètes, sept climats, sept jours dans la semaine. La vie de l'homme se divise en sept périodes : l'allaitement; l'en- fance, qui dure jusqu'à quatorze ans; l'adolescence , jusqu'à vingt et un ans; la jeunesse, oii le corps ne cesse de se for- tifier, jusqu'à trente-cinq ans; l'âge viril, jusqu'à quarante- neufans; puis la vieillesse el la décrépitude, jusqu'au terme de la vie. Toutes les modifications qui se remarquent dans l'homme et les animaux dépendent du climat. Ce sont les va- riations climatériques, dit l<* même savant, qui déterminent chez l'homme des dispositions dillércntcs, et le font passer de la colère au calme, de la tristesse à l;i joie, etc. Aussi, 32 LES PRAIRIES D'OR. iLjt-^lï (j^iJ-Jî (^yj yi Jlij^ A-gJ^ji-lj (j*.UJi c;>i)ls». cj>_j.A^i lil *î»-gJî cj>j,*Ajù »Jtj[i fj\.!jj.i ji^«-to viUikSjjuiJUi lijL yj~*^ b^*^ *j^j ^^*^ *^^ ^^^ i^*XX_jt* s^;j-î5 ^J"-^ -^|>^' J^XJC^i^ (Sy^^^ '•^'^ (»4^^^|>*.^ U.3 ji^j-^ o^^jl-i^ (^*V-^ cjyCAwl U^Aû^ J^î ^ Js5^ jj ^Imov-JU î_j,^A*io^ jo-gji*>ol Ocjii^ «o^^j-^ c:>^i5 -ù^l»Xji tant que l'air reste en repos, l'humeur et le moral de l'homme conservent leur stabilité. Hippocrate fait observer que les facultés de l'âme dépendent de la santé du corps, comme la santé dépend des variations atmosphériques. Selon que la température est froide ou chaude, la semence sort plus ou moins mûre, plus ou moins abondante, tantôt chaude, tantôt froide, et c'est là ce c(ui modifie les formes et le tempérament du corps. Si, au contraire, le climat est doux et égal , la semence et, par conséquent, le corps et le tempérament sont en parfait équilibre. Le caractère d'uniformité qu'on remarque dans la race lurque s'explique par la régularité d'un climat constam- ment froid; de là le type invariable de cette race. La même uniformité existe chez les Egyptiens, et tient à une cause analogue. Sous l'empire de ce climat glacial , où l'humidité du corps ne peut s'évaporer, faute de chaleur, les Turcs deviennent gras et mous ; leur caractère offre beaucoup d'a- nalogie avec celui des femmes. Grâce à leur tempérament CHAPITRE LXII. 33 o»._A.-cv- U (^'L-^-i JJ*>v5^ Jvsii v^'Ç iiy^ \*^\ iiy^lS ^U=iJi CJÎ^Î ijî vilJ.i jU^^ «)-«.^ tii^xU? »ij5jjJî AaX^ ^ :>^5\_j ilX^I kiLb jjii A_AAacw ^^ iJ^yLa^ l^jlji^ X),s^ froid cl aux principes liumides qui y domiuenl, ils montrent ))eu d'aptitude pour le coït et n'ont par conséquent ([u'uu petit nombre d'enfants. L'exercice continuel du cheval aflai- blit encore chez eux les désirs amoureux. Chez les femmes, rembonpoint et l'huujidité entravent l'absorption de la se- mence par les organes de la génération. C'est le froid qui donne à celte race un teint roufjfoàlrc, comme nous l'avons dit déjà; car l'etTel d'un froid persistant est de colorer en rouge ce qui est blanc; il sulïit, pour s'en convaincre, de voir comment un froid rigouniiix rougit le bout des doigts, les lèvres et le nez. Hippocrale parle d'un pays situé dans la région méri- dionale de la terre, oii les |)luies sont fré(|uenles;.la végé- tation et les prairies ) abondent; les arbres y prennent un grand développement; l'eau y est très-douce, et les quadru- pèdes (ju'il produii ont une tailh.' élevée. Ce pays n'est si lertile que parce cpi'il n'est exposé ni aux. rayons ardents du soleil, ni à l'action desséchante de la |^clée. Ses habitants IV. 3 ;14 LES PRAIRIES D'OR. l»-4-^5 j~A* J*t^^' u^; JI*Xa*U ^i^j^aAj a^jUÎo J'*Xa«I^ ^/»«XJLj (jjÀ *(^ Jo »;-AXJCj jJS*-' ^^j^^î ^*-> ^•^5j ^-êJ'^^J-^ sont grands, bien faits, et doués de qualités généreuses. Leur aspect, leur taille et leur constitution présentent la même régularité que la température du printemps; mais ils sont enclins à la mollesse, et ne savent endurer ni le danger, ni la fatigue. Hippocrale a porté aussi son attention sur le sujet qui nous occupe dans ce chapitre, les vents et leur influence sur les animaux et les plantes. Selon ce méde- cin, c'est l'âme placée en eux qui aspire l'air; les. variations atmosphériques agissent alterna tivenient sur les corps ani- més, et leur font subir des sensations diverses, de chaleur, de froid, de sec, d'humidité, de joie ou de tristesse. Elles exer- cent leur, action, dans les maisons, sur les grains, le miel, l'ar- gent, le vin et le beurre, les échaulTent ou les refroidissent, les amollissent ou les dessèchent. Cela s'explique lacilemcnt.: les mouvements du soleil et des planètes amènent des per- turbations dans l'air, et ces perturbations en exercent, à leur tour, sur la nature entière. Quiconffuc a pénétré dans l'étude CHAPITRE LXII. 35 l^kAm*}] ij>j-^ ^^ 45vJ' Ji^»xJlj Uû^Ajijj àU^ji^t JI_jJ»-l ôv*j jl^Jl (-:a.às^j ^^y^s ^^^^ oolil c:Ajaû iil t_>y^ (j' ^:^' «^j-g-*iJl c5_5-*-j^ 0*'.^^ 4^-*^^J U>^' ij*'*^3 iCx^iiiî ^ftjj (le l'atmosphère, de ses chanj^emcnls et des inductions qu'on en peut tirer, connaît un des agents les plus puis- sants de la nature et a fail déjà de grands progrès dans la science de l'hygiène. Hippocrate ajoute : Le vent du sud adoucit la rigueur de la température, échaufFe la mer, les Meuves et tout ce qui renferme de l'humidité; il altère les couleurs et modilie chaque chose; il détend le corps et le système nerveux, engendre la torpeur, allourdit le sens de rouie et obscurcit la vue, parce qu'il met la bile en mouve- ment et amoncelle l'humidité à la base des nerfs qui sont le siège de la sensation. Le vent du nord durcit les corps, et purilic la matière cérébrale; il embellit le teint, rend les sensations plus nettes, accroît les désirs et les mouvements du corps; mais il provoqui? la toux et les allections de poi- trine. Un médecin nmsulnian, parmi les modernes, dit que le vent du sud, lorsqu'il souille dans l'Irak, altère l'incar- nat des roses, les (.'(Teuillc et dilate les plantes de la fann'lle des biassicees. (le \eiit échaullr l'iiau, énerve le corps el :5. 36 LES PRAIRIES D'OU. isili Li \-X.^ jX-Jij Jlï ^tj-g-Ji j«xXj^ y|4Xj^l Civsw^JCA»^. ijvjû^ J.j«*M| <ÎU3 iiJtXsfc^ y«^A'5 3^.AAwîj (i'-y^ /NJ'lia. Jt y\^ ^1^ yÎJ^UJi^ ^^iJl iLx.j)i iUWî ^l»p5 (j' bpi U (^xji jj IoI^jI |<\XiI Jb Aj Irouble la pureté du ciel. Tout cela, ajoute ce savant, con- firme l'opinion formulée par Hippocrate, à savoir que l'été est plus malsain que l'hiver, parce que l'été échauffe le corps, l'amollit et alTaiblit les facultés organiques. Aussi les habitants de l'hak distinguent aisément, niènic quand ils sont couchés, quel vent règne dans l'atmosphère : si c'est le vent de nord, la bague qu'ils portent au doigt se refroidit et s'élargit, parce que le froid contracte les corps; si au contraire c'est le vent de sud, la bague s'échauffe et devient plus étroite, par l'effet de la chaleur qui dilate et amollit les corps. C'est une expérience qui peut être faite, dans l'Irak, par tout homme doué de ses facultés et qui dirigera son at- tention sur ces phénomènes. Elle se vérifie aussi dans toutes les villes, dans toutes les contrées de la terre; mais elle est plus évidente dans l'Irak, parce que le climat de ce pays est ordinairement tempéré. Hippocrate distingue, comme nous l'avons fait, quatre vents cai'dinaux : le preniier vient (ki levant, c'est le vent de devant {kehoiil); le second, ilu cou- cil \I>ITHE LXll ;i7 ^-<>-à L^-^4>s^ «Xi j^:>ytAMJll Jis iù^xX^Jl -^ Jî ^^-(wJ Ijflj jAxl\ ^ ^^iJi ^L;i^ yl^xAJî^ %^^!j ^UkJî ^j£^Ui^iii (j^ j_^!_j_;sr vW^i i•XJ^ ^itf^ ^jl Lioijj »i>î^-jl 4XSI «x_:^ (allant, c'est le vent de derrière [debour] ; le troisième souille (le la droite, c'est le vent de sud [djenoub)\ le quatrième, de la gauche, c'est le vent du nord [chiinal). Le vent qui règne plus particulièrement dans un pays se nomme veni local [bélédi). Après avoir consacré quelques-uns des chapitres qui pré- cèdent à l'étude de la terre, des mers, des principaux Ktnts et royaumes, nous avons donné dans le présent chapitre des notions généiales sur les éléments, les vents, les pays, les ((uarls de la terre, ses contrées habitables ou désertes, en un mot, sur tout ce f[ue comportaient le plan et le déve- loppement régulier de notre ouvrage. Dieu en soit louél Terminons ce chapitre par un aperçu de la superficie et des distances relatives des |)ays. Nous empruntons ces ren- scignemenls à el-Fizari , auteur d'une table astronomique et d'un pocMuc sur les astres et la sphère. La force est on Dieu ! D'après cl l'"i/;ii i , rcriipii <• du prince des crovanls , rlcpuis 38 LES PRAIRIES IVOR. ^.Lâ-jI »4X.s^ \^J ilOsjàj ci' V^^' v_xSl^y-ix t5*xa-i ijjj^S »j * iÙjU ^-w u^'jJ>-^ ^* '£J^ ^?\-e^^ S -^j^ ^^ i*^ jj ^jj iL>l-cw.^3 ^ii ij'=ry) ^y^ ^j-* ^:^^ U^^ ^ '^J^ i ^-j ^Uvkfc-ç-^ (Jj^l ci>:s\j iuJUAolî J<5 ^^i iijU cij^j Ferganah et la limite extrême du Khoraçân jusqu'à Tanger dans le Maroc, a une étendue de trois mille sept cents pa- rasanges, et de Bab el-Abwab à Djeddah, de six cenls para- sanges. De la ville d'el-Bab (Derbend) à Bagdad, on compte trois cents parasangcs_, et de la Mecque à Djeddab, trente- deux milles. Dans la partie orientale du monde, la Chine a trente et un mille parasanges, sur onze mille parasanges; rinde, onze mille parasanges, sur sept mille; le Tibet, cinq cents parasanges, sur deux cent trente; l'Etat du roi de Kaboul, quatre cents parasanges, sur soixante; celui des Tagazgaz, peuple d'origine turque, mille parasanges, sur cinq cents; l'empire du Khakân des Turcs , sept cents para- sanges, sur cinq cents; la contrée habitée par les Khozar elles Allàn, sept cents parasanges, sur cinq cents; le pays des Bordjân, mille cinq cents parasanges, sur trois cents; le pays dos Slaves, trois mille cinq cenls parasanges, sur CHAPITRE LXII. 30 3> -f r-* CJ^yi k-m^ ii-AjVslx*ia**AJ r^jj^' S^ ^^ *^^ ''^''^^ ^5 ^-j O'^i ^iJLÀj r»j^i -'^-^^x? «-^ ^s^^ {^■y*'*^i ^Uj«j^5 À_)U iO^-itf* ^ Us:^^ (j^-j^" i ^/-* ^^ pl;^ J^ ^=sv^ sept cents; l'enjpire byzantin, cin(| milk- parasanges, sur quatre cent vingt; l'empire romain, trois mille parasanges, sur sept cents; le royaume d'Espagne, qui appartient à Abcl ••r-Rahman, iils de Moâwiah, trois cents parasanges, sur quatre-vingts; les Etats d'Idris le Fatimite, douze cents pa- rasanges sur cent vingt; le littoral de Sidjilmaçah, où ré- gnent les liéni-Moun tarir, quatre cents parasanges, sur (jualre- vingts; l'Etat d'Enbyah, deux mille cinq cents parasanges, sur six cents ; l'Etat de Ganah , pays de l'or, mille parasanges , sur quatre-vingts; l'État de VVaram deux cents parasanges, sur quatre-vingts; le pays de Nakhlah , cent vingt parasanges , sur soixante;; le pays des Wah (Oasis) , soixante parasanges, 'surcjuaranlc; le pays des Bodjah, deux c(>nts parasanges, sur (jualreviiigls; le pays des Nubiens, dont le roi se nonnne Nédjaclii, mille cinq «enls parasanges, sur (paire cents; le pays ries /,('it(lj«'s, à roiicnl, scpl mille six cents parasan- liO LES PRAIIUES D'OI\. ^J^ J^^i) iiyaAwi J^ ç^Jb ajU ^yt.i^ i ç^i iùUvAw^ O^y* i*xjû ij-« i^ Uvi sbi;^! 4Xi bi) t_>^' ^'^ «i Sj^j^'J^Î jUil SJij.*à^. ^^^ys»- Uv3 ^l-«iJ^t Ja 4XSb (3i-yt jU^Î i t_>UMl c._j-iiwAJCJsr^ juj-^mU (jj.ji^ (3-^' (Jt" (J??*=^ \jttX^ jjh^>- »Xi^ ges, sur cinq cents; le pays d'Ostoula, qui appartient à Ah- med fils d'el-Mountaçir, quatre cents parasanges, sur deux cent cincjuante. Ce qui fait en tout soixante et douze mille quatre cent quatre-vingts parasanges de long, sur vingt cinq mille deux cent cinquante parasanges de large. L'examen des fondements de la médecine , la question de savoir si elle doit avoir pour base la pratique et l'examen ou d'autres principes, les controverses qui en sont résultées, ce sont là autant de questions que, pour le moment, nous lais- serons de côté , malgré l'afiinité étroite qu'elles ont avec l'étude des éléments et les autres thèses qui font l'objet de ce chapitre. Mais nous y reviendrons plus tard, en détail, en racontant l'histoire de Watik-billah et ce qui se passa, en sa présence, entre plusieurs philosophes et médecins de' la cour, comme Honaïn, fds d'ishak, Ihn Maçawedi, Bakh tiechouâ, Mikhaïl, elc. Il csl donc inulile que nous en par- lions maintenant. CHAPITRE LXII. 'il AiJU^st ^v-i>i c^ ^j^. v^î^i u^ V^ vWï i«^ i s^Lj^' il^il i (^Udi_j j^jUlaJi oliUii-) cj^ ^^ (^ ^ t^ U-^' o- Si un livre comme le nôtre ne devait répondre aux exi- i^ences d'une foule de lecteurs différents d'inclinations et de goûts, nous n'aurions pas touché à tant de sciences et à des études si diverses, dans la crainte que, fatigués d'y rencontrer des détails sans intérêt pour eux, ils ne renoncent à cet ouvrage pour en consulter un autre. Nous avons réuni ici tout ce qu'un homme sérieux ne pouvait se dispenser de savoir, et nous avons ajouté à ces notions générales j)lusieurs renseignements qui s'y rattachent , et dont nous iTovions pas encore fait mention. Pour de plus amples dé- tails et (les développeinents plus étendus, on pourra con- sulter nos Annales hislori(pies et notre Histoire moyenne, (doiie à Dieu, f(ui nous a accordé son aide 1 ^12 LES PRAIRIES D'OR. (jI^-^àJI i^yKi^ iC*j-i*il tKU.<.Ji^ ii.«Jâ*!tî cj|^ajI JS':> aM5 (jIj pLt lg.J ^l-N^rs-î iiJ3^î ^j!j iCw^^ ^î ^jl ^j^*XJU*j I^^XiS-î yi Jî dLJi i^lcJs,» *UuJL c^.sK.a^| <îU5C5^U^ Jlxj l^i:^iw ^^^ jjl*MJiîi »;_5-*=> (^ ^4^ JKaÎ!!^Î^ i^tXJiJI ioiÀA^i kiLJi ^^ î^--oblj »J^^ ^^J^J AjWs^ ti;_;^-î^ J^»yj^ l^„^AÀÏk3 CHAPITRE LXIII. liuiFlCES CONSACRÉS; MONUMENTS RELIGIEUX; TEMPLES DESTINES AU CULTE DU FEU ET DES IDOLES. LES ASTRES ET AUTRES MER- VEILLES DU MONDE. Plusieurs peuples dans l'Inde, la Chine et d'autres con- liées donnaient à Dieu un corps, aux anges des formes matérielles et parfaites, et croyaienl qu'ils se cachaient dans le ciel. Voilà pourquoi ils façonnèrent des figures et des idoles à l'image du créateur el de ses anges. Ces ligures variaient de dimensions et d'aspect; les unes repré- sentaient l'homme, les autres des êtres dillércnts. Elles devinrent l'objet d'un culte; on leur offrit des sacrifices, et on leur adressa des vœux et des prières, dans la ron- xiclion (urellcs servaicnl d'iiilcrmédiaiK' ciilic l'homnie el CH AI'ITRE LMII. 'i3 4^ îyïC*^ /o.^*ii^î (jwl^i W '>J>>^ Itfy^làx» 4Ml j-oi ^j* l(! créateur, dont elles rappelaient Tiniage. Ce culte durait depuis une longue suite de siècles, lorsqu'un sage en- seigna que, de toutes les choses visibles, les sphères et les astres étaient les plus rapprochées de la Divinité; que les corps célestes étaient doués de vie et de raison ; que les auges servaient d'intermédiaire entre eux et Dieu; enfin que tous les événements de ce monde s'accomplissaient, avec la permission de Dieu, par la révolution des astres. Depuis ce moment, on adressa aux astres des hommages et des sacrifices pour se les rendre favorables. Cette idolâtrie était déjà ancienne, lorsque les hommes remarquèrent c|u'cn venu des lois qui régisseni le ciel, les étoiles se cachaient pendant le jour et à certaines heures de la nuit. Alors, à l'instigation d'un autre sage, ils labriquèrent autant d'idoles qu'ils avaient observé dv planètes; cluupie peuple eut sa planète, à laquelle il olVrit des sacrifices particuliers cl un culte distinct. Mais tous élaienl conxaincus <|ue, grâce aux idoles (aconnées par eux, les pl.inèlcs, en parconiani l'es M LE8 PRAIRIES D'OR. J^ù\.k^ JUo I-jcI^ tX»-jj *^^'*-i' ^•'^ f*Lj~^ '^^^■^■î' tj^ ti' (C"6"*-* \^j,^3b>^ tK-jLo- pTuiijlAJl /j£ ^j »oii ^^ Joîjj J.AX9 >i M^ ^ ^^A^fi JIL \\^ ^JUs»^ iisUji*] Uft^S^ (^ XiuàysS &jjX!^]jy l^i <_^ «lÀAsili Ij«Xa* «X^xJl pace, réalisaient les vœux qu'on leur adressait. Chaque idole eut son temple et ses autels, qui portaient le nom de la planète à laquelle ils étaient consacrés. Quelques personnes, parmi les idolâtres, ont prétendu que la maison sainte (la kaabali) fut d'abord un temple dédié à Saturne, et que si elle a traversé tant de siècles, entourée de témoignages constants de respect, elle doit ce privilège à la protection de Saturne, parce que la durée et la conser- vation dépendent de cette planète et que tout ce qui est placé sous son influence ne peut ni décroître ni périr, cl ne cesse, au contraire, d'être respecté. Les détails dans les- quels on est entré à ce sujet sont trop impies pour que nous les reproduisions. Avec le temps, les idoles lurent adorées comme le symbole de la Divinité, et le culte des astres tomba on désuétude. Cet étal de choses continua jusqu'au moment où Boudasf parut dans l'Jndc, sa patrie. De l'Inde, il se rciulil dans Ir Sind, puis dans le Sédjrslân el le Zaboii- CHAPITUE L\m. i5 c:*x=i^ lK-s-^ ij-* Vjtr*^ L^'^La^ Ç-j^Àj' /O-J »-Aj!^^ j|_j.À)5 cK*^_J Lj{jj\ s«x^ I^jUL» IgJ^ ^^jIamji ^U.O'M! ^^(Xaxj Uy» (^^t-» A-jjLtâ^ J4>^ ''^Aii lyû<>s.À l,^wo /e>^À^ 4;.^AliÀ Jf^'^ /e»^AAj ^^^y» (J>'*«>'^ iCiU*-^ (^ i_aa.oIj -So <-i*-^j ^[jUUifcJI Balkh, clans le Khoraçân, et consacré à la Lune. Celui qui y exerçait les fonctions de grand prêtre était respecté des rois de ce pays ; ils obéissaient à ses ordres et se soumet- taient à ses jugements ; enfin il avait Tadminislration des richesses qu'on olFrait au temple. Le nom du grand prêtre était Barmek, on le donnait à tous ceux qui étaient investis de celte dignité: de là vient le nom des Barmécides ; car khaled ben Barmek était fils d'un de ces grands pontilos. Le Naubéhar était remarquable par son élévation et sa so- lidité. Sur le iaîtc du temple on avait arboré des lances surmontées de banderoles de soie veiie d'une longueur de cent coudées, ou moins longues; placées a l'extrémité de ces lances et de ces mâts, elles flottaient au gre du vent. On raconte (Dieu sait la vérité) qu'un jour une violente bourrasque enqiorla ces bannières, et qu'on les retrouva\à cin((uanle parasanges de là, d'autres disent phis loin. Ceci CHAPITRE LXIII. 49 iî Uj.^,JO yù ^\js^\ ^1>vàJI ÎJs^j kA^t jHS^ tj<î '**'•'* ^-^ ^^ U^ A-iL^" 5i>ij JU_5 j^s^j, J^JLi JUAà^ v:iJ6- l^î v.ju*uii^j <_j *X.5 t_>»JilXo iwAjjjJL i^X^ (j^ Lx-i-o ^x>4Xx (^*>^-Jl (ji*>>>5 c:aaj ^j^w^lil owxJl^j (J.-J ^jL«v-ft n , soit de Màdi-Karih , fils de ^g\Ï : CHAPITRE LXIII. 51 ^ ^ ^ p (1) (jUiyJt I JsJS U&l i i^vXj« liî 5y\< (j^l\ dl^ ^î JkAi Jvj>j jrfwl ^^ Ij^Ajé *Uj vilUt (j*<_5^ «Uj yl*-^!^ jj*.i.LJi c^vuJlj I Js^J &-«y»l^ ^^ (^ ti^iL» (^j5 i ci)^l ci)_>^ o^**^ *^ ^' 1-^^ aaJî j!_jjiil e*.*L^ sitXA/B^ ^^5 X^AW \^X^ 4^>-*J J^ i *^^l iiXA-iW aK*=>-^ (J^/'^ («»!?*^ iC-«*fcH»isL (j^ <_.^^5^3 â;^^-*» (^ ii jyAÂ^ *;.>^ *5-^ «X J>J '-JM AjJs^' <^ *xil (j^i ^l*J ^^«t^ iù^Uu*.Jl -U^wjs-iil JUajî i historiques les circonstances singulières qui signalèrent cet événement. Le septième temple fut bâti aux extrémités de la Chine par un fils d'Amour, fils de Soubil, fils de Japhet, fils de Noé, en l'honneur de la cause première qui avait donné naissance à cet empire et qui répandait sur lui la lumière. D'autres rapportent qu'il lut construit, à une époque recu- lée, par un roi turc qui le partagea en sept étages éclairés chacun par sept grandes fenêtres ; en face de cha([ue fe- nélre s'élevait une idole représentant une des sept planètes. Elle était ornée des pierres précieuses sur lesquelles on sup- posait que la planète agissait, comme le rubis , la corna- line, l'émeraufle, suivant la différence de leurs couleurs. Ce temple est l'objet de légendes mystérieuses et de récils mensongers que le démon a suggérés aux Chinois. Ils y conservent le dépôt de leurs connaissances sur la conjonc- tion des astres, leur action sur le monde des créatures (|ui CHAPITRE LXIII. 53 (j^ i/li« A^ J-Jts» ^jL> jo-^iyifi Ji kiUi <_^i J»^^ io^UwJl (-^^..^ iÙitS^ /iÇNawwj^I ls^»A.ilL^ ^Awr^ wiUjso xjUsJI c:)\^j.:»> jj\Xs ^U>> «.^lâj lo\^^ ij^ LJ>jJiàj<À 2>^ jyAolS LJiUi ^LotXj! Lj5i U illJL* Jlxiiil (j^ J>.J»Xj %j\*a}\ AjiXjs? U^ ^ii aJTj i^^jJL ^J^ LJjj^AÀ iij^l.fwJ! p»U»(,>iii ^^ io^Xxît fc^STjJîi (j^ wiUjsJ^ p. _i j.ifc.b^ iiAÔAj j,i»^ I t_J».>kilJ_j jjUaJI ^Ixil jj ti>4X,>. en émanent, les révolutions et les phénomènes qui y soni déterminés par la marche des corps célestes, etc. Pour rendre évidente à l'esprit l'influence secrète des astres sur le monde, les Chinois ont imaginé un emblème uiatériel, c'est le métier de bois sur lequel on tisse le bro- cart. Lorsque l'artisan , muni de son métier et de ses bobines de soie, combine et multiplie les mouvements de sa navette sur le tissu, l'image se forme sous ses doigts. Un coup de navette donne naissance à l'aile, un autre à la tête, un troisième aux pattes, et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'image s'achève au gré de l'ouvrier. De cette conibinaison des fds sur le métier, et des mouvements divers du tisserand, les Chinois ont tiré le symbob.' des corps célestes et de leur ac- tion sur la terre. Le mouvement d'un astre a lormé l'oiseau , un second l'oeul, un troisième le petit; en un mot, la na- lure t'ulièro, mobib; el iuert<', vivante et inanimée, tout 54 LES PHAIRIES D'OR. ^^JsJCJ^ *>VÏ3-fc.Jj ok.jS;Vj^ q5>-w*Jj ^LxJi ij ciîvXjC" U w>U« C:*IaJ jI il^ (jw« jjOAÀj^ JsoVJj j^^AJj W\J^J ^AflÀÀ-)^ ^AOijj l*x_^j a^^î Axlaii t^yij yt (^jjj51à:cj iJ r^^-^i c^Ulju» A-i--^ "-Ks»-) «Ua-ftl^ ^*-Mi.JI \^^Ms^ «^ÏaSkJ! ^-ii »lLa«!^ sLk^lj àjlixft »Uafi5j (^aaxJî lôj^^ (jv^Uil ce qui s'agrège et se sépare, s'unit et se désunit, croît et décroît, les minéraux, les plantes, l'homme et les autres animaux, tout cela, disent-ils, résulte des révolutions sidé- rales , comme la broderie résulte des procédés employés par le tisserand. Au surplus, ceux qui s'occupent d'astro- logie ne font aucune difficulté de dire : Vénus lui a donné telle qualité; Mars lui a donné le teint blanc, des cheveux d'un blond roux; Saturne, un visage maigre et des yeux à fleur de tête; Mercure, l'adresse; Jupiter, la modestie, la piété et la science; enfin le soleil et la lune, telle et telle qualité. Nous serions obligé d'entrer dans de longs dévelop- pements, si nous voulions dire tout ce que ce sujet a inspiré à différentes sectes. CHAPITUE LXIV. t^_^ iVj ^^jvAJy^jjJi (j^ ^X^ ij-. -!? yJi^^ y^^~i^ ^^^ ^J^ -iviû^i viLAj (j^axj -x_jî_5 (jLiaUl »Là_j t^*xJi ^ji fi^j"'^ U"^^^^ '"•■^^ *^-? *^*^ mosquée d'Antioche. Les Sabéens en attribuent la fonda- tion à Saklabious, En la présente année 332 de l'hégire, cet emplacement est connu sous le nom de « bazar des mar- chands de lances et de cottes de mailles. » Tabit, fds de Kor- rah, fils de Kerana le Sabéen , originaire de Harrân , s'étant rendu auprès de Môtaded-billah, l'an 289 (de J. C. 863), pour réclamer i'ennuqufc Waçif, vint visiter ce temple avec la plus grande vénération, et donna les détails qu'on vient de lire. Le second temple, dans l'antiquité grecque, était une des pyramides d'Egypte; on les voit de Fostat dont elles ne sont éloignées que de ([uelques milles. Le troisième, d'après l'opinion populaire, était le temple de Jérusalem, qui, d'après les docteurs canoniques, fui commencé par David et terminé par Salomon après la mort de son père. T^es Mages en font remonter l'origine à Dabliak; ils prélondont que ce lomplo sera pins tard le CHAPITUE LXV. 57 A*^^ î*x.j L(}X.iug ^j-« iJJij ^^ (J>rJ^'*^ j^4^ *XÀ»c dLîij (<\iic i*X^ j (j*.».4?Ji l,w,JSC^'^' JsJvft iUJâ^li ci>_j.^AJi uj>J^ ^j~* ^ji*J^-j j^j <\Às»U3».Jj iiÀjtXjf (;^vÀ« :>!5^mO t;i*-o <îCAoL.Aajoi théâtre de graves événements, et qu'un roi puissant l'habi- tera, à l'époque où Choubîn fera son apparition, monté sur une vache d'une forme particulière et entouré d'un certain nombre d'hommes. Les contes et les inventions sans fin auxquels cette prédiction a donné lieu parmi les Ma- ges ne méritent pas de figurer dans notre livre. Dieu est un guide sûr. CHAPITRE LXV. DES KDIFICKS «El.IGIRUX ClIE/ I.ES ANCIENS HOMAINS. Parmi les édifices vénérés chez les premiers Romains, avant l'apparition du christianisme, on cite dans le Ma- greb le temple de Garthagc, aujourd'hui Tunis, au delà de Kaïrowân, pays qui appartenait alors aux Francs. Ce mo nument, bâli on marbre de difTérenles couleurs, était con- sacré à Vénus, l'n second temple siliH' dans l(> p.ivs des 58 LES PHAIHIES D'OR. iLj^[^\ ^UJi JU> *xr^i ^ji iU^:5UJ; ci.^S'i ^*>Ji juJI Francs était en grande vénération chez eux. Le troisième se voyait en Macédoine ; la beauté de ce monument et son histoire sont des faits bien connus; d'ailleurs nous en avons déjà parlé dans nos ouvrages précédents, où l'on trouvera des détails sur plusieurs autres temples. CHAPITRE LXVI. DES ÉDIFICES RELIGIEUX CHEZ LES SLAVES. Il y avait chez les Slaves plusieurs monuments sacrés. L'un était bâti sur une des montagnes les plus hautes de la terre, au dire des philosophes. On vante l'architecture de ce monument, la disposition habile et les couleurs variées des pierres qu'on y avait emplovées, les mécanismes ingénieux placés sur le faîte de l'édilicc, de façon à être mis en jeu p;u le soleii levant; les jiicMrrs précieuses cl les (riivres CHAPITRE LXVI. 59 S^X-isrl ovV-J^ ^.i fUw »Xji^ («"^Aï^ U^ ^-? (*^ -î^^' cijiji ii_A_A-:^ »W-* -îS» ia>ss? ij-»»*^! J«!4^ lA^ fi~^y^ U^^J i^f^ f '^^' J.?^ C5^-f>^' ^=rj '-*^J Lr*^3^^' C:r* J^' pUis d'art qui s'y conservaient, lesquelles annonçaient l'avenir et mettaient en garde contre les calamités de la fortune avant leur accomplissement; on cite enfin les voix (oracles) qui se faisaient entendre du haut du temple et l'eflet qu'elles produisaient sur les assistants Un autre temple avait été construit par un de leurs rois sur la montagne Noire; il était entouré de sources merveil- leuses, dont les eaux différaient de couleur et de goût et renfermaient toutes sortes de propriétés bienfaisantes. La divinité adorée dans ce temple était une statue colossale, représentant un vieillard tenant un bâton avec lequel il évoquait des squelettes hors de leurs tombeaux; sous son pied droit, on voyait des espèces de fourmis; sous son pied gauche, des oiseaux au phimage noir, tels (juc des corbeaux et d'autres oiseaux , et des hommes aux formes étranges qui appartenaient à la race des Abyssins el des Zendjes. In Iroisiènic Icinplc s'élevait sur tiii promontoire entouré par INI bias de nu'r ; il «'lail bàli en bhus de corail lougc 60 LES PRAIRIES D'OR. j.Xjia\ ^^^JLft^ j— ^t t^^\jj j.Mii>,\ ù<^=s-j.yj i]^s^ (j^ iijyo f^j.i^\ /Aa» X))j[f j,^^\ <_Aiû«XJÎ (j-« iXamIj^ 0«2''*j5 jy^^ et d'émeraude verte. Au centre, se dressait une haute cou- pole sous laquelle on avait placé une idole, dont les mem- bres étaient formés de quatre pierres précieuses : de béryl, de rubis rouge, d'agate jaune et de cristal de roche; la tête était en or pur. Une autre statue, placée en face, représen- tait une jeune fdle qui lui offrait des sacrifices et des par- fums. Les Slaves attribuaient l'origine de ce temple à un de leurs sages qui vivait à une époque reculée. Nous avons ra- conté son histoire et ses aventures dans le pays des Slaves , les sortilèges , les stratagèmes et les mécanismes de son invention, à l'aide desquels il sut captiver le coeitr, maî- triser et dominer l'esprit de ce peuple, malgré son humeur sauvage et versatile. Voyez pour ces détails nos ouvrages précédents. CHAPITRE LXVil. 01 iUjUaA! iij^-ikii J^U^i^ ii^loni! cji^jaaJI j5i> ^ — X — It Ij^ — g — i J<.Aa—j\^ Ji l^yUiî ^^jil iij jOuJl J<^iû_j J_5iJi iU^Jî jC.i£> diJi (^ jLUi JouJj^j Jllill JjiJ! jOuJi j_^ÀJi v^^"^^ (j^ *^^5 Ak_5 (^tXJi (j*.OuJi C-jlxJi AJfc^^ ^ j**Alx*«w<>b vJ i eUjsSj CHAPITRE LXVII. DES ÉDIFICES CONSACRES ET DES MONUMENTS RELIGIEUX CHEZ LES SABÉENS ET D'AUTRES SECTES ; RENSEIGNEMENTS DIVERS QUI SE r.ATTACHENT AU SUJET TRAITÉ DANS CE CHAPITRE. Il y avait, chez les Sabéens de Harràn, des temples consa- crés aux substances intellecluelles et aux astres, entre autres, le temple de la Cause première et le temple de la Kaison. J'ignore s'ils désignaient ainsi la raison première ou la raison seconde. Aristole , dans le troisième discours de son Traité de l'âme, distingue la raison première et agis- sante de la raison seconde. Thémistius en a parlé aussi dans son commentaire sur le Traité de l'âme par Aristote. Enfin l'analyse de la raison première et de la raison seconde lait l'objet d'un traité spécial, composé par Alexandre Apbrodisins , et traduit par Tshak , (ils de llonaïn. 0,2 LES PRAllUES D'OU. J6^i>j éjy*n.}\ J^HV^j ^*«»^-w.^3! J^^ isAjUaJî J^Uit ^j^^ ^_i*i^<\iwJî J^sii^ JsaIoX*»*.^ it^* ^^' J^^^j ci*.AS^ ^^^^^jCà.lî ^ ci\_XJL« »w_iKJ! J^JV^j JéC*ikJî ci^Xi* :>;Ua.ff J^-6^_5 JtT* (^jIaûàj! iuAk^ (^ (J»>"j c^-î*- *^i^ ^■6"'.^'*^ jL^***^-'3J"^ bj-ji w^_^ C:?^^^ ij^y-^ (J-* ^yij-^rt i:^]yi u^ li&pi> -«=\.x,U i (jI^*- 'Ji'W'Xjf «^J <-^«^^ ioUvAj» (jvSAj^ (jvJlÀSl 11 y avait aussi chez les 8abéens le temple de la Chaîne , celui de la Matière, celui de l'Ame; ces trois édifices étaient de forme circulaire. Le temple de Saturne décrivait un hexagone; le temple de Jupiter, un triangle; le temple de Mars, un carré long; celui du Soleil , un carré ; celui de Mer- cure, un triangle; celui de Vénus, un triangle inscrit dans un carré long; le temple de la Lune était octogone. Ces formes diverses se rattachaient à des allégories et à des mystères que les Sabéens ne divulguaient jamais. . Un chrétien melkite deHarràn, nommé el-Harit, (ils (.le Sonbat, a donné des renseignements sur les Sabéens de Harrân , sur les victimes qu'ils offraient en sacrillcc, l'en- cens qu'ils brûlaient en fhonneur des astres, et d'autres détails que nous passerons sous silence pour éviter les longueurs. De tous les édifices religieux élevés par eux, il ne reste aujourd'hui, en 332 de l'Iu'îgire, que le temple nommé MmjJitya. Il est situé dans la \ iilr de Harràn , [)rès do la porte CH APITUE LXVIl. Oci ^,yi>5j J^Js.À£- >>iili j^v^j"^' jjjj' J^-*-''>y^j ^>;-isW o>^ vil_Lj (j^ c:>L*_A!î y^».ÀJ^ uyl^-oi'l ^1^' JL^ft*^ (J^ (J_J^-«^*^ de Rikkah ; les gens de celte secte le nomment temple d'Azer, père d'Abraham l'ami de Dieu, et ils rapportent sur Azer et Abraham, son fils, de longues légendes qui seraient dépla- cées ici. Le kadi Ibn Aïchoun de Harrân , homme intelligeni et instruit, qui mourut postérieurement à l'au 3oo, a com- posé une longue Kacjdeh sur les croyances des Flarraniens dits Sabéens. Ce poëte, parlant de ce temple et de ses qua- tre souterrains, où s'élevaient des idoles faites à l'image des corps célestes et des divinités supérieures, nous divulgue les mystères de ces idoles. Il raconte que les Sabéens intro- duisaient leurs jeunes enfants dans ces souterrains et les conduisaient en face des idoles. Une pâleur subite, suivie de rougeur, se répandait sur les traits de ces enfants, lorsqu'ils entendaient les sons étranges et les paroles in- connues qui semblaient sortir de ces idoles, grâce aux mécanismes et conduits secrets pratiqués à cet effet. Des prêtres, cachés derrière le mur. pronouraieut différentes pa (]ti LES PKAIHIES D'OF.. t^L-toi'i c5>^^ »!^Jiî (J-* ^'^^ J^XilX* j*Xrs- ^)j^ (^ iij«X*«.it i J^ U i^s^s^ i}s. (3ia3 l^A^ j-ftJà->L3 ii^a^àf^li pl.^«i)i_j ii^UJij (:jvxil;.2l iojj^jdi AÀ^^yî »^^^ ^'' ctUai^ dlUî l^ iuLw^Ki (juvjbjjsil tK ij^3 i^^yi>. ^^^ ^^^ iiilAC'i ^ c^-^-w-J • (3) •■-' Ml ... .Ai rôles; le son de leur voix, transmis par des tubes et un appareil d'anches et de tuyaux aboutissant à l'intérieur de ces statues creuses et construites sur une forme humaine, semblait sortir des idoles mêmes. Par ce stratagème em- prunté à l'antiquité, ils captaient la raison , s'assuraient l'obéissance des fidèles et dominaient à la fois le roi et le peuple. La secte dite des Harraniens et Sabéens compte des philosophes, mais ce sont des éclectiques, dont le plus grand nombre est fort éloigné de la doctrine des sages. En les appelant philosophes, nous avons égard non à la doctrine dont la Grèce fut le berceau, mais à la communauté d ori- gine; or tous les Grecs ne sont pas philosophes, et ce nom ne convient réellement qu'à leurs sages. J'ai vu à Harrân, sur le chambranle de la porte du tem- ple appartenant aux Sabéens, une inscription en caractères syriaques: elle est tirée rie Platon, ef ni'a été expliquée CHAPITRE LXVII. fi5 ^j%-,AjU^_^t ^j^ pL^*kx!î iiju*)!:5>ji]i (j^ («>"(r*'* ^ÀjUai (j:-^^* j-^y^ (j*^À-^î tji ij-5j ^-|^î ^-(^ t^^ ^^A^ /olf (j^j ^-'^HV-ït-j ^^■'•^ cM^-y «JH^ -Jii^ ^i**- U-JÎ_j j«^^ t^^-^*-^ par Malik, fils d'Okboun , et d'autres personnes de la même secte. Elle portait : « Celui qui connaît Dieu, le redoute. > C'est Platon qui disait aussi : « L'homme est une plante céleste. En effet, l'homme ressemble à un arbre renversé, dont la racine est tournée vers le ciel , et dont les branches plongent dans le sol. » La nature de l'àme raisonnable, la question de savoir si elle est renfermée dans le corps , ou si , au contraire , le corps est contenu dans l'âme, conmie la lumière dans la maison , ou la maison dans la lumière, voilà ce que Platon et son école ont traité d'une manière approfondie. Ce sujet nous amène ù parler d'un autre problème, celui de la transmi- gration des âmes. Les philosophes qui l'ont étudié se divi- sent en deux écoles. A la première apparticnmint les anciens philosophes de la Grèce et de l'Inde, qui rejettent l'autorité de tout livre révélé et de tout prophète. Tels sont Platon et ses disciples; on dit que ces philosophes considéraient l'âme comme une suhsinncc imnialcricllc, vivante, sachant 6() LES PUAIHIES D'OR. Jl j^^ l^»riU ii.^3j-it (j.« l-*.:>;-Jj ^>-m*j:U j.llâAJîj ii^JU^5 l^liujl ji^^X;;^ ^-^V^ ^^*3 >>î^j *^' ^t^^ '^*;j iUlâAÀiî l5-' et discernant par sa propre substance. L'âme, disaient-ils, gouverne les corps composés d'éléments terrestres et hété- rogènes; son rôle est de les diriger avec justice, et de les con- duire vers cet état de perfection qui résulte d'un sage gou- vernement et d'un ordre bien établi, en réduisant à une harmonie parfaite les mouvements désordonnés du corps. L'âme, selon eux , jouit, souffre et meurt, c'est-à-dire , passe d'un corps dans un autre, en vertu d'une loi régulière, et après l'anéantissement du corps corruptible qu'elle habitait. Ainsi, en disant que l'âme meurt, on entend par là la dé- composition de l'enveloppe terrestre et la transmigration du principe immatériel. Ils admettent que l'âme sait par elle- même et par sa substance propre , et que , par la vertu de cette substance, elle perçoit les idées. Ils admettent aussi que les choses sensibles nous sont révélées par la sensation. Les dé- veloppements que Platon a donnés à ces théories nous mè- neraient trop loin, lors môme que leur profondeur et leur obscurité n'en rendraient pas l'exposition impossible. Il en L^' CHAPITRE LXVII. 67 d);*K_j iJ L_|^U iy^^ V*V^ iilsU-i'^ ^Ia^^I » *>s-d> JioJ iLAî>LiIl_5 JowajUij ç-^-Sî^ (j^*4^ 1$^ (j^.^ lilÀJiiî iiij.*>» ^^ A_AÀ_jOji^ iCA$.JI^ jjûj,4^ »j-is* (^3 c:>ilyiii iiijjto aj (jo).xJI^ cjL*-5\^ j.À.^i cjt.Aw.il3 lajLwo v>^i ^3 iùuwjJl ^3 i^iUb^J!^ JoUm^} J^UJI_j iwoûjJlj dlU! ^^3 »*M^^ (jKiij cjUj^-î! ^§3 est de même du système d'Aristote, de Pytbagore et de plusieurs autres philosophes anciens et modernes. Car ce- lui qui voudrait connaître de telles questions, les bien com- prendre et les pénétrer jusqu'au fond , ne le pourrait pas , à cause des écrits élémentaires et des ouvrages composés par ces philosophes sur les sciences qui doivent préparer à la connaissance de leurs systèmes et du but qu'ils se sont pro- posé dans leurs traités. Telle est la démonstration des cinq définilions , c'est-à-dire : le genre, l'espèce, la distinction, les propriétés et l'accident; puis la démonstration des dix caté- cjories, à savoir : la substance, la quantité, la modalité, l'annexion, c'est-à-dire, la relation. Ces quatre premières sont hjs éléments simples; les six autres sont complexes, à savoir : le temps, le lieu, l'habitude ou qualité acquise, la situation, l'action et la passion. De là le disciple passe à l'étude de vérités d'un ordre plus élevé, et arrive progres- sivement à la connaissance de la métaphysique, ou do la cause première et des causes secondes. Mais revenons au rulle des Sabéens dr llarràn et aux 68 LES PRAIRIES D'OR. A..^-jL©| Juj^^»-^ ^^^ JjJa_j ^t-A-^t jj^Sj yj_j->^UvMt -Pj iUjUa.il (j.* A^ÀJli- IgJCjl^rr». ^wff U-cvj-CÎ ^Jl-*»^ (j*UJl (^t~» jJijiS «X£ fî?-'^^ Uû^i ^»^jLo *>JS^j U-?""'^ (J^ wyJU c^aaIoU». iXij c::*ijL>yî ^«X-j ^0^' sIjLa^ u:>«X^ !;>I -^^ '^'6'^^ S^/^^ ^^ :>^-M^i auteurs qui ont exposé leurs croyances et scruté leurs mys- tères. J'ai vu, parmi les ouvrages de ce genre, un livre d'Abou Bekr Mohammed, fils de Zakaria er-Razi, le philo- sophe, auteur du Kitdb el-Mansouri sur la médecine et d'autres écrits. Dans le livre en question, Razi s'occupe des Sabéens de Harrân exclusivement, et ne dit rien des sectes dissidentes, comme celle des Kimariens. Les détails dans lesquels il est entré nous mèneraient trop loin et choqueraient un grand nombre de lecteurs. En outre, en faire mention ce serait nous écarter du sujet principal de ce livre, pour nous livrer à l'étude des croyances et des reli- gions. J'ai consulté Malik , fils d'Okboun, et plusieurs de ses coreligionnaires, sur les choses qui ont été mentionnées ici, ou dont il a été parlé ailleurs. Plusieurs d'entre eux ont admis certains détails sqr les sacrifices , etc. et rejeté le reste , comme la cérémonie du taureau noir que l'on aspergeait de sel, après lui avoir bandé les veux, et qu'on égorgeait, pour ! CHAPITRE LXVII. 69 iLcUfT^yi^i .Xi^ (^iyu(^i Jlï ^.^ÀAji^ Jt^^lj ^i^ll^j ^jL» gjlA -^1 ^ ci\.^yJî^ ^l«Jt I jsjÊ j_j^! y^^ J^^' *^ (^ iùj» AK.^Ii ^ V^^' ii**-w À j^ùs^ J^-iS^ (:J?r^i ^^ ts'**'^!^ il^_^ Aa^ iùJiil (jlft! «i viL^wJI iUiU ^lâJi ^ jiiûJsJi (j^ i5*'i-* W>* U^^^ -f'UwJl ^y^i UjjJi pSi^y^ c-OUXÎ /j_jK_i*. Jl L^iiaji ^.iwJi »«XA iS^^i ^'^^ cï'ïî W* U-^ - W AA$Ok> (^Uoj U.^XJ »J^ ^Aûj'i^ LaJ;«X* Ajj»Xi UJ)'.^ CJ-* '^' en un mot, aucun expédient, de quelque nature qu'il soit, ne peut réussir, et quiconque cherche à démolir le temple expie son audace par une mort subite. D'après certains sa- vants, ce phénomène est produit par l'emploi de pierres magnétiques, douées de propriétés répulsives. Le même lemple renferme un puits dont l'orifice est heptagone; celui qui a l'imprudence de s'e trop pencher sur le bord est en- traîné , et tombe , la tête la première , jusqu'au fond. Le puits est entouré d'une sorte de collier, autour duquel on lit cette inscription antique, que je crois en caractères inosned : « Ce puits conduit aux Archives des livres, là où se trouvent la chronologie du monde, la connaissance des cieux, l'histoire du passé et la révélation de l'avenir. Ce puits mène au dé- pôt de Ions les trésors de la terre. Mais l'homme qui veut y pénétrer et puiser à ses trésors doit nous égaler en pou- voir, en science et sagesse. Que celui qui pourra arriver au but sache qu'il est notre égal; que celui dont les tentatives CHAPITRE LXVII. 71 (jb;^lj «Ji-!»^ /0->5j iùîji <-*^^^ tfc^iC ^jjOi^ ffS'.s»' (£yi>\i UvL iUJU «XX» »^j^ {jàj\ ^)^1^ iùJùîlj cK-iVfr" \^^ W^S^ 45^' aaj*?" u t^JUJ jUJ! iH^ -|^ 3 ^LiJl J^\< ^jiil (j^ *X-À-* 4^1^ ^3 j^lj iUJiJî^ J^JV^JI JJi^AÔAJi tï)jàl iilj échoueront sache que notre puissance est supérieure à la sienne, notre sagesse plus grande, notre science plus éten- due, notre sagacité plus profonde et notre vigilance plus complète. » Le temple ainsi que sa coupole et le puits reposent sur un bloc de silex massif et escarpé comme une mon- tagne, il est également impossible de le renverser et d'y pratiquer des excavations. Dès qu'on aperçoit le temple, la coupole et le puits, on éprouve à cette vue un sentiment d'efl'roi et de tristesse, et en même temps une sorte d'at- traction inquiète vers cet édifice, et la crainte qu'il ne soit endommagé ou détruit. 72 LES PRAIRIES D'OR. iuS\jÙ\^ (J^yi (j«jx!i ^ cj- W-«^j cj-v ul)-^' "^.^ ^^ î^b *X.=*^ ^ji JJi^ dlUî ^j^ Jv^5 ^^ -'^^ li^ tr« J^^ ^_^As- (j^ l^î^ xJiU- (ijvjj ^i (J.J iCia^-ij l^^ij l^':>Us^ L|_^U^^ Lifc^Ss (^ U^fti Uj);5l> *U-ilj iùjiyii i^J^MÎ jSllaJl umIj.àJI^' -îUMjb (ijr^^ i^jy-^^ *J*^ u'.^^ u' ^^Ji CHAPITRE LXVIII. RENSEIGNEMENTS SUR LES TEMPLES DU FEU, ETC. Parlons maintenant des temples du feu, et des rois de la première et de la seconde dynastie perse auxquels ils doivent leur origine. Le premier nom cité par l'histoire est celui d'Aféridoun. Ce roi ayant vu une troupe d'hommes prosternés devant le feu, dans l'attitude de l'adoration, les interrogea sur l'origine et le sens caché du culte qu'ils pro- fessaient. Ceux-ci réussirent à l'entraîner dans leur croyance, en lui démontrant que le feu participait de^la nature des divinités lumineuses, et qu'il servait d'intermédiaire entre le Dieu suprême et la création. Sans vouloir insister ici sur une doctrine aussi mystérieuse , nous ferons remarquer que les ignicoles établissent différents degrés dans la lumière, et distinguent le principe lumineux du principe igné. Ils pré- tendent que tout être animé est attiré par la flamme et con- sumé par elle. C'est ainsi que le papillon léger, qui voltige CHAPITRE LXVIII. 73 w-**.^ \^j.^\i ^\j-^^ i ».mJû ^jioj *-«u*.s- v,^iJaJ U J.a)J!j Ur^*-^'j J^-^^'-? U^6-*-^' ^ ^^' '^'^ i JJM ^ wiJJi» (jlj <î<-.aJ!_j.:>- Ci»Axs>- *K» ^ /-*^'j V"^^^ '"-^.^^^ "^ t*^ (S"^^ [^i AoiUb-*j iCtsLaJî t^Jtj-^^ <^J^^ ^^^ i*>^ ^ISUs j_j^i> pendant la nuit, se jette sur le flambeau et meurt dans la flamme; c'est en vertu de la même attraction que les ga- zelles, les oiseaux, les animaux sauvages tombent, la nuit, au pouvoir des chasseurs. Il en est de même de la pèche aux flambeaux, telle qu'elle se pratique dans la province de Basrah : le poisson, attiré par la clarté, monte à fleur d'eau et se précipite au fond des barques autour desquelles bril- lent des torches allumées. «La lumière, disent ses adora- teurs, est la source de tous les biens de ce monde; elle est plus noble que les ténèbres et combat leur influence; l'eau, élément opposé au feu, lui est supérieure, puisqu'elle l'éteint; elle est ie principe de tout ce qui vit, et elle fé- conde la nature entière. » Aféridoun, une fois instruit de ces doctrines, trans- porta dans le Khoraçân une portion de ce feu sacré; il lui bâtit un temple à Tous, et un autre temple à Bou- khara, lequel fut nommé lù'rdasourek. Un troisième temple, nommé Kerakcrkàii , fui bàli, dans leSedjestùn, par Bah- 74 LES PRAIRIES D'OR. iCS^L» o_yJtii jAi'_j.il u*_5 oysJî i»>s-fû ^^1^5 dLm _y_*»OS^^3 »Iàj if^y^S >i JUj ^^î jUM C:>UUj Xj| JUj_5 l^ikj ^3 l^J l^xU t^U* Uj^XÀ^Akiill yl JUj_j ^LjLaJÎ iL*-A-i^ A.^^Iafc iLiot>w» (is*=*-* W* J*^^^ ^^ «^ U° man, fils d'Isfendiar, fils de Youstasf. Un quatrième se trouvait dans la contrée de Chiz et d'Errân ; il était pri- mitivement consacré à des idoles qu'Anouchirvvân fit en- lever. D'autres racontent qu'Anouchirvvân ayant trouvé dans ce temple un autel où brûlait le feu sacré, le fit transporter dans la ville nommée el-Birkeh [le bassin, près de Chiraz). Le roi Key-Khosrou bâtit un temple qui fut connu sous le nom de Kousoudjeh. Un autre temple, dont l'auteur est ignoré, existait dans la Comisène, sous le nom de Djéiich; on raconte qu'Alexandre, quand il s'empara de cette contrée, défendit de le détruire et d'éteindre le feu sacré. On prétend aussi que, dans le même lieu, s'éle- vaient jadis une ville grande et magnifique et un temple d'idoles, remarquable par ses proportions et sa beauté. Lors- que cette ville et les monuments religieux qu'elle renfer- mait furent détruits, on bâtit sur leur emplacement le pyrée dont nous parlons. Un autre temple, nommé Kemljeh, fut bâti par Sia\vul(hs, fils de Key-Raous, le Héros, pendant CHAPITRE LXVIII. 75 cÀAwIjugj -L»î i »Xi^| (j«jls ^jcj\ (J-* y^^*^5 iujiXjÇ jb Oy^j^ ^LiÇ-x»xl 0j o»»wiljj ;i_5-frîi J>'*j> Ci<»il^ Sjuinxîl «^^ajÎ 5*Xi6j j_-«l CA-Ciàl^j y(^ *XJ»^ U*^^ C^J^ tJ^ ■*'*''*^'^5^ ^-*^ ^^.<^^. (J! viiLJ^ Jsjt_j ^.À-awLjLaiiO L^XÀjL» ^jj\^i^ iobtXjC; u:i>«Xr>>^ jj ^^*X^ yMtXi^ iSy^JJ* iS>l.«vAj^ (^jv^iAjj ^çjOCÀjr'i HJum uJ!>^ l*Xi5 IajCJ»^ soD séjour dans l'orient de la Chine, du côté de Birkend, Enfin, il y avait à Erradjân, ville du Fars, un temple dont l'origine remontait au règne de Bohrasf (Lohraspe). Les dix pyrées que nous venons de mentionner dataient d'une époque antérieure à l'apparition de Zoroastre, fils d'Espimàn, le prophète des mages. Du vivant de Zoroastre, plusieurs temples furent consacrés au culte du feu; un, entre autres , à Neïçabour, dans le Khora(^ân , d'autres à Ni^ c:.«^aaJ|j ^jI^aJ! (^yt ^^j^ /o.Iâ*J l^iikj (jî (j«j.:s^ii ov.iys' j.!5\.A«^! j^îb Uo yl»;^^' J5 W^ /\_X-L*>j jUJvjUa»»! /o (>^ y-^^ \ù>Jb LJUSj ^ (jwUJt^ tJjjS.^ljJ5 AÀ* Ow^iij («»J' jb OcAJ /jj (j\i-4rvA.»v *X^^^ Ait (j%^5\>o ioltfvASj (jvaaSj (^jCaS'I ààa« tradition persane rapporte que ce fut Key-Khosrou qui , s'é- tant rendu dans le Khàrezm, pendant son expédition contre les Turcs, prit des informations sur le feu sacré, le retrouva et lui rendit hommage. D'autres disent qu'Anouchirwân le fit transporter à Kariân (petite ville de la Perse). A l'épo- que de la conquête musulmane, les mages, craignant que le feu vénéré dans ce temple ne fût éteint par les musulmans, n'en laissèrent qu'une partie à Kariân, et transportèrent le reste à Niça et el-Beïdâ, district du Fars, afin de conserver l'un des deux autels si l'autre était détruit. Un des pyrées les plus vénérés des Guèbresost celui d'is- takhr, dans le Fars (Persépolis). C'était primitivement un temple consacré au\ idoles; la reine Iloumayeh, tille de Baliman , fils d'Isfendiar, le convertit en temple du feu , après avoir détruit les idoles. Plus tard, le feu fut enlevé et l'édi- fice tomba en ruines. Aujourd'hui (332 de l'hégire), on le considère comme l'ancienne mosquée do Salomon, fils de David , et on le nomme, à cause de cela, Mesdjid Souleïmân. CHAPITRE LXVIII. 77 tl>-£-j-r>. ^^>*-o CAjiX>l_5 ciO>-** i^^i^j^' (j^ j «tX-j xÀjiXjf Wy-*^ 4)^J «Xj^iî !*>s-£î) j (^vm.*Xj^ -Li.J! Je l'ai visité. Il est à une parasange environ de la ville d'Is- takhr. C'est un monument admirable et un temple impo- sant; j'y ai remarqué des piliers, formés de blocs d'une di- mension étonnante, et surmontés de figures singulières de chevaux et d'autres animaux, aussi remarquables par leur stature que par leurs formes. Autour de l'édifice régnent un vaste retranchement et une muraille en blocs massifs, la- quelle est couverte de bas-reliefs d'une exécution très-ha- bile. Les habitants du voisinage y voient les images des prophètes. Ces ruines sont situées au pied d'une montagne où le vent souflle, nuit et jour, avec impétuosité ; c'est ce qui fait dire aux musulmans de l'endroit que les vents ont été emprisonnés en ce lieu par Salomon. Ce prophète, ajou- tent-ils, prenait son repas du matin à Bâlbek, en Syrie, et son repas du soir dans cette mosquée; il s'arrêtait à moitié chemin dans la ville de Tadmor (Palmyrc), sur l'hippo- drome qui l'entoure. Tadmor s'élève au milieu du désert, f'nlre l'Irak, Damas ol lloms (hlmèse), ville de Syrie, à cin([ 78 LES PRAIRIES D'OR. 8«X_i^l J^»X_JL£ Ajià*»«jl— À^ <-i^^^ U*;^ O^j'^ J!>?*"**' iiÀj'^-^ ^^jsJI *xX*.j! ^^ iJ^J^ O^^ Cj^J^^ iiÀJ-#-:^ Jl^^Jî >i JIaj (j«vÀ3I OU six journées de marche de cette dernière contrée. On y remarque un édifice en pierres des plus curieux et un vaste hippodrome. Ces parages sont habités maintenant par des Arabes de la tribu de Kahtàn. La ville de Sabour, dans le Fars , possédait un temple con- sacré au feu par Dara , fils de Dara\ Il y avait aussi à Djour (aujourd'hui Firouz-Abâd), ville du Fars où se fabrique l'eau de rose connue sous le nom de djouri, un temple du feu, construit par Ardéchir, fils de Babek. J'ai visité cet édifice; il est situé à une heure de la ville, près d'une source fort curieuse où se célèbre tous les ans une fête qui est un des grands divertissements de la Perse. On voyait jadis, au centre de la ville de Djour, un monument très- élevé que les Persans nommaient Tirhal (synonyme d'Eï- wân) ; il a été détruit par les musulmans. De Djour à Kowar (autre ville du Fars), on compte dix parasanges ; on fabrique aussi à Kowar de l'eau de rose , nommée pour cette raison korvari. I/essence préparée à Djour et à Kowar l'emporte CHAPITilE LXVIII. 79 j_j.Jj Q^ Li^^.»|çC._j jîj.A^^ j!j5^ ^jiS-j ^^ *^-i** UV'^ AAAai *X3 Uûj-^si JjJa-j ijajuoijjt ^jLaàxÎÎ (j^ l^i UjjU^t ij*>j\s J>J_5 (j>*»- dLAJLl jjii;^:^ ij^ J^"^ ^<-A^ 4^ «>oJ>j ^^^i tji_5 y^AJ ^j^ Swo S'à^s-] (Jî /^■'^J jA^ÀJÎ (JliJ^Xjib «iou ^^^**iî /0>-^WO A-^lj ^AwJLI ^1 itt_gjui (^U^ !^^liWMi Ai^i ^3u«jL-i« i_5j^A« lit \y>^i ^'^^ *^^^ J^^ *.v^>j J-«^^î cj-* u^ ^-? f^^"* f^' le^^^ 4^^' u^^**;^^ j.Xs>- UuS^ {J-J^i ^^•^J dV^^ '^ W-»^^^^ S;.^! <^^ jaA al_À-j r._5^-Jl ^^ cj-* ii.AÀ_^ia_^a*>*ï ^^ c^j^^ '^^^-A^j U*iJ^ giles. Ainsi on raconte que l'étoile avait apparu à Korech au moment de la naissance du Christ; qu'elle marchait lorsque les envoyés du roi étaient en route, qu'elle s'arrê- tait lorsqu'ils s'arrêtaient, etc. On trouvera de plus amples détails dans nos Annales historiques, où nous avons rap- porté les versions des Guèbres et des chrétiens sur cette légende. On y verra que Marie ayant donné aux messagers du roi un pain rond, ce'ux-ci, après différentes aventures, le cachèrent sous un rocher; ce pain disparut au fond de la terre, dans la province du Fars; puis on creusa un puits en cet endroit, et l'on vit jaillir deux gerbes de feu qui brillaient à la surface du sol; en un mot, tout ce qui concerne cette légende se trouve dans nos Annales. Ardécliir, le lendemain de la victoire qui lui assura la possession de la Perse, bâtit un pyrée qu'il nomma Bar- nawa (?). Un autre pyrée fut élevé sur les bords du canal de Constantinople, dans le pays des Grecs, par Sabour el- Djunoud, fils d'Ardéchir, lils de Babek , pendant que Sabour CHAPITRE LXVIII. 81 A_jjLS^ <^>HS-*-Ii I*>^-«^ -^^ fjj^Jî (ifi lsjX^\ :»^àÂj^\^ ^J\^ campait sur les rives du canal el qu'il assiégeait Constan- tinople avec toute son armée. Le pyrée a subsisté long- temps, et sa ruine ne date que du règne d'elMchdi. L'his- toire qui le concerne est intéressante. Lorsque Sabour el-Djunoud, à la lêle des Persans, des Turcs et de plusieurs autres chefs étrangers, mit le siège devant Constantinople, il obligea les Grecs, par traité, à bâtir ce temple et à pour- voir à son entretien. Ce même Sabour, qui devait son surnom de Dou'l-dju- noud aux armées nombreuses qui marchaient à sa suite, ayant envahi la Mésopotamie, se détourna de son chemin, pour assiéger la place forte nommée cl-Hadr (Atra). Cette place était au pouvoir deSatiroun, fds d'Asaïliroun, roi des Syriens, qui habitait un district de la province de Moroul, nommé Aïadjir. (V. C. de Perceval , t. II, p. lio et suiv.) Les poêles arabes ont célébré la gloire de son règne, le grand nombre de ses troupes et la beauté de la citadelle d'el-Iladr, qui fut bAtio par lui. l/un d'eux, AbouDaoud, hls de IV. ») 82 LES PRAIRIES D'OH. J^ *— ^ cjLxJI ^5jJaAAwt_5 jjjj^IsImJI^ y^^ia^Avî ^j (jj^k)l*»iJi ^^j.a2j Houmrân, fils de Hadcljadj el-Viadi, s'est exprimé en ces termes : Je vois la mort descendre des murs d'el-Hadr et pianer sur la tête du souverain issu des Satiroun. Il vivait insouciant des disgrâces de la fortune, au sein de l'abondance et parmi ses trésors enfouis, etc. On prétend que Nôman, fils d'el-Moundir, descendait des Satiroun , et on lui donne lagénéalogie suivante : Nôman, fils d'el-Moundir, fils d'Imroii'1-Kaïs, filsd'Amr, filsd'Adi, fils de Nasr, fils d'es-Satiroun , fils d'Asaïtiroun. Ces deux derniers noms sont une épithète commune à tous les rois qui possé- daient la Syrie. Lorsque le destin renversa cette dynastie, le pouvoir passa aux mains de Daïzen, fils de Djebbalah ; Djeb- halah était le nom de sa mère ; son père s'appelait Moâwiab. Daïzen fui le chef de la tribu de Tannoukh , fils de Malik, fils de Fahm, fils deTeïni-Allab , fils d'Açed, fils de Wabrah, fils de Tagleb , fils de Houlwân , fils d'Ymrân, fils d'Elhaf , fils CHAPITRE LXVIII. 83 de Kodâah. Par conséquent, Daïzen était fils de Moâwiah, fils d'el-Atik, fils de Haram, fils de Saad, fils de Salih , fils de Houlwân , fils d'Ymran, fds d'Elhaf, fils de Ko- dâah. Ce Daïzen, maître d'une armée nombreuse, s'était allié aux Romains et leur était entièrement dévoué, f^es ra- vages exercés par ses soldats dans l'Irak et le Sawad exci- tèrent le ressentiment de Sabour, qui vint assiéger ce roi dans la forteresse d'el-Hadr oîi il sétait retranché. Depuis un mois, Sabour l'assiégeait sans succès, et tous ses strata- gèmes restaient infructueux, lorsque, un jour, Nadirah, fille de Daïzen, étant montée sur les remparts, aperçut le roi de Perse, qui était un des plus beaux hommes et des mieux laits de son temps. Elle en devint amoureuse et lui fit dire en secret que, s'il promettait de l'épouser et de lui donner le premier rang parmi ses lémmes, elle ferait tondx'r la ville en son pouvoir. Ayant obtenu la parole de Sabour, elle lui envoya un second message pour l'avertir de remonter le Tertar (c'est le canal qui passe au-dessus d'el-Hadr ) , d'y jeter des brins de paille , de les suivre à la dérive et de remarquer par oii ils en- (1. 84 LES PRAIRIES D'OR. yl *X_x_j (>->û-=^ f»*^-!^^ J!^'*^ j-*'? ^^y5 j!^"?^'*^ ^JS^-* à> ^^-*^ j^jLw -«?>A£>I Lio -UaJI t-^Jt)J «_j„*iKr». yl^ Usjl ^3 ^^A^ (^JvJî j^tXj ^ji l-frÀkj ilsCi l^J^UXâ L.aÀaJ> (^jvj v)t> Jy-iou»*! (jv .*M^i f Jî Liftai «X_X-J L^aIoj^ l^j j-*«\j (^jvJUOj <^I Jl±I Jli t5v*»-A*J' liè*>Ji (jj (4^=»- Jy^> tj*ail jj *.fc« (j\< (^^ vin exquis, répondit-elle. — Mon devoir est de te faire mourir, s'écria Sabour, puisque tu as payé par le meurtre de ton père et de ta famille les bontés qu'ils avaient pour toi et dont tu me fais le récit. » Il ordonna qu'on l'attachât par les cheveux entre deux étalons fougueux auxquels on donna la liberté, et elle fut déchirée en lambeaux. Hari, fils deDahma de la tribu des Béni-Abs, a parlé dans ses vers du roi Daïzen et de ses compagnons massacrés dans la citadelle : N'as-tu pas appris avec douleur le triste sort des nobles Benou'l-Obaïd, Le meurtre de Daïzen et de ses frères et la dc'-failci des soldats issus de Yé/.id, Lorsrpi'ils furent attaqués par Sabour el-Djunoud ;\ la lùlo de ses élé- phants bardés de l'er et de ses vaillants guerriers? (jii autre poète, Adi, lils de Zeïd el-Ybadi, a l'ait allusion à la trahison de Nadirah, lillc de Daïzen, et au supplice (ptc lui infligea Sabour : 86 LES PHAIRIES D'OR. L^l-A-*»* c4^=^ *^^ ^-*^ JtjUïo». il jj*^^*ÎIIàs».y\iC» jj iiJCm jj~_j5^5 isr-***^ ^^^ ub^ *"*'*^ l»^*«Ji *ÀJ»X^ (j-« A.«JLà.A.j l^ »^-jç.Â.J ylj_AÀJl <^_5^J_5 ^^^ÀAJiLwL oj>^*l' t*^->^' »X-À_*M^iij ^XjL-^Jl ^j (jb-3l_5 U^t)'^^^ JU4^ (j^'*«;^^3 La catastrophe dont Hadr a (^té victime eut pour auteur une femme dont l'amour coupable a sacrifié ceux qui la protégeaient; Une jeune fille qui, dans sa criminelle ardeur, n'a respecté ni son père, ni la vie de son gardien. Elle a vendu sa famille à l'espérance de devenir pour une nuit l'épouse du clief (Sabour). Mais, au retour de la lumière, traînée par des chevaux libres d'entra- ves, elle a expié dans son propre sang la joie de son hymen. Cette aventure a inspiré un grand nombre de poètes. H y avait en Irak, près de Bagdad, un temple du feu bâti par la reine Pourân, fille de Kesra-Perviz, dans une localité nommée htiiiia. Les mages vénèrent encore plusieurs py- rées eu Irak, dans le Fars, le Rcrmân, le Sédjestàn, le Khoraràn , le Tabaristân , le Djebal , l'Azerbaïdjàn , l'Erràn , l'Inde, le Sind et la Chine. Nous n'en ferons pas mention ici, nous bornant à |)arler des plus célèbres. On cite un grand nombre d».' l(Mnples cIh'/, les (trecs cl CHAPITRE LXVIII. 87 j Lji— *&^— « A_j (:J?-j o^"^^ cj^ i AJi-^yUfc. j^Uj ^ (^*>^iî ^' i »^_^À^I xvaj^î (jiyiJi *_Av^j L(^ ■» A.LjLwÎ J>^^ Uûjl^l /oJi^_5 tô^<>*« _5-^ {-< (^M^ri Uj Jo La^I S\jM\ \iSjb <_.<.i&jJi (j^ L^IaÀJ i^K^ jSi>^ \j>jj^ ^jft AjUmj y^AÀ^W ^^^ ^ J^S'jJi] iLtlsf jS^i>^ ^-f^^ jAiV» U\fA"^ li ^z-^-* iS^^' *^ j.î_^i)| yl^j Jw-rs-j.Jî j»d> î JUii -JU^A* y*A:^ ^ «LxjUJi (JVAJj UjI-J iCjyC* jl>lî aKoÎ (jw4 *XJ U» <_^Ai3 i l,^Aifc.i «XS «_aX.5 (j.£ v_Aii IUMi \ fjyç\j^, jm\jJ!_^ |w»<3juI ci>v^ji Aj kXs.**» JJUo^ (^JCu (;^ A-fk-A-Is «XJLft «1.^1 ,,|.Â.«>o ikA.Mi J^ ^ cent la prière. On voit aussi, à Damas, une construction re- n)arquabie qu'on nomme el-Béris; elle est encore debout au centre de la ville. Autrefois cet édifice répandait du vin; il en est fait mention dans les poésies arabes en l'honneur des Gassanides émigrés du Mareb, et d'autres familles. Il y a dans la ville d'Antioche , à droite de la mosquée cathédrale , un édifice qu'on nomme dimas (crypte, catacombe); il est bâti en pierres adites, c'est-à-dire en blocs massifs. Tous les ans, dans certaines nuits d'été, la lune, en se levant, entre par une des portes situées au faîte. On prétend que le monument nonnné dimas était primitivement un temple du feu bâti par les Perses, quand ils possédaient An- tioche. L'astronome AbouMâchar, dans son livre intitulé Kitab-el- OidouJ {Li\ m des milliers), parle des temples et des grands monuments (jui ont été construits sur tout le globe, dans 'iiiqnr période de inilli! ans. Sou rjèvi- Ihn *'l Ma/.iar ;t traité ui*ll iiAJ*X*« jUi*.!j *««a^ O^' 'i'^ «Xx*>tAJl (jbjl », *n fi^ çj^X-Mi^ <_j>lj«xJ! j*Xj ^^ t5JJi_j cLa-L! ^j^ s^Ij)^' .^M /ji^ t-vii JJI tl)^j^ ^ifibi^ jL^vJl tl-*.^ W*^^ iCwl-fc^jâ:; ^^j S^j"*-^' (j^^ J^'ft**^ ijv^^ ■*! — ii |j-«iî_j j^.Lb-c ^^J> _5>-£ûj w-j-aJ î I jv.^ J^-=*Lw ^K-ftl ^J~* LkiuUij ^àJ^^ l^Uajl^ (i,j^ ij^ l^i U^ _^l\^ \.■KJi^\^ y^j»^l ^\jX\ My ^^^' li^^ J^.}^ i (j-W *i^* ^^ ii.A-«5; ii_iL)«X^ jL^-i.l_5 L*^_5 J^ a.xXxS' fjya.Â^ ^i^otîî jLa-s^I i^ »ij)56 U t-^***>j»- t^ »iJ>Ji> t^« ^^J3 *"(^-*j>j (jy!Î> ii_JLj_j^l jUi^l dramaut. Ce puits est percé (à ses deux extrémités) d'orifices qui communiquent avec les villages et les champs voisins. On a donné différentes explications du verset où il est parlé du puits et du château ; mais ou ne sait s'il s'agit de ceux dont nous parlons, ou d'autres. Nous ne dirons rien des mikhlaf du Yémen , c'est-à-dire de ses citadelles et de ses forts, comme la citadelle de l'Abeille, .etc. Nous laisserons de côté l'histoire et la description de Rome, de ses monuments célèbres, de ses églises, et ce que l'on rapporte de la colonne surmontée d'une figure de bronze représentant une espèce de grive. A l'époque de la récolte des olives en Syrie et ailleurs, on porte devant cette colonne des olives et des grives suspen- dues par le bec et les serres, et on les jette devant l'oiseau de bronze; le but de cette cérémonie est d'augmenter la ré- colte des olives et de l'huile à Rome. Nous en avons déjà parlé dans nos Annales historiques, en nous occupant des talismans, d'après Relinous (Apollonius de Tyane) et d'au- tres autours. Il a été question, dans le même ouvrage, des CHAPITKE LXVIII. <,)5 ^-i^ ^j~* jjW Uj j*J»>Oii! Jj^U^ (J^\ ^\mj}\ aa3^ ^JUaJl j^-*\ ij^ ij^ U ^ L4-A-Ji J_y*s>yi ^*X*J3 l^ iaJl*Ji J^jAil Lg-A-j 4X^_4.]| JyLojUà-i (j^ yl^ Uj Jsj^JI j^liU cjl^i àj^^^ cic ^Ji pL;^:i\! »*x^il J^Liç4Jl ^j^ jv^^i :>:5,y.^ J-^s^J .Xa^JI ^jojL (jUjyil /»->*XJj jj '•^jt^li» -«XJuit 5ji^L, o_j^*it -yJ<^\ S.ÀS. Jàxi\ 4KA4JI sept édinces de l'Espagne, de la ville de cuivre et do la coupole de plonih qui se trouvent sur les frontières de ce pays; nous avons raconté les aventures de ses anciens rois, les obstacles qui défendaient l'accès de cette ville, comment elle fut envahie par le général d'Abd el-Mélik ben Mervvân, comment plusieurs musulmans furent précipités du haut des murs, en montant à l'assaut, et comment, d'après leur propre récit, ils goûtèrent ensuite les délices de ce monde et de l'autre. Nous avons mentionné une autre ville entourée de remparts de cuivre, et située près de la mer d'Abyssinie, sur la limite des déserts de l'Inde; nous avons parlé des aventures des rois de l'Inde dans ce pays, où il leur était impossible de pénétrer; enfin , des eaux qui sortent de la val- lée (les sables et se dirigent vers cette ville. Nous avons décrit les temples de l'Inde consacrés aux idoles qui ont la forme du hfidrah (sans doute le pradjapati) , c'est-à-dire du germe <[ui parut dans l'Inde à l'origine des temps; le grand temple nommé Aladra (Ellora?) où les Indiens se rendent en pèle- 96 LES PRAIRIES D'OR. (j^ (jv-k«Uj__5 :>!$X.AJ ^-*<**^ yj Js.^ ^yiAji.^ *KÀ*i>*,j| ^jbji (J-. yU A-il ^jw« fj..y>^ (jw« A^ U &ji*Xj_5 a1U=>-^ AAAÀji_5 ^^^•i' rinage des régions les plus éloignées. Ce temple a une ville entière à titre de fondation pieuse, et il est entouré de mille cellules où vivent les dévots qui se consacrent à l'adoration particulière de cette idole. Nous avons cité le temple élevé en l'honneur d'une autre idole dans le Moultân , sur les bords de l'Indus (Mehrân) qui arrose leSind; le Sindân-Kesra (prison du Cosroës) à Karmasîji, ville du district de Dinawer, dans le Mah el-Koufah (c'est le Tak-é-Bostân , près de Kirman- chah). Enfin nous avons recueilli une foule de détails sur les particularités de chaque contrée, ses monuments, ses montagnes, ses animaux, etc. dans nos ouvrages précédents. On y trouvera aussi des notions sur les productions particu- lières à chaque pays soit musulman, soit étranger; sur le costume et les mœurs propres à chaque peuple; sur les ali- ments et les boissons dont il fait usage et les qualités qui le distinguent des autres peuples; sur les curiosités des villes, la description des mers et la discussion relative aux lieux où leurs eaux se mêlent et se confondent; sur les monstres CHAPITHE LXVllI. 97 JJi Jot.> JOi 4X51 yl^ pjj^Jl^^ (^^Uitf*î_j pj^AjiJl ^bb;^ J^^b j-î?>-*j' -JulX^J i ^-i^-î ^ ..^>-w*.=.- (^ Ijy^U»- l^yÀAj CJ-* i>-rS— « (^ ^W^Jî i_^j*\_) CJ).J»j |*^AjiJi w.^j SyXs»- (^*xJI ^*^" ^^^ l-4-Ai^ jU^ iWJàfi S^kÀi l^Aifi -j^-UJt iiAj*X^ ([u'ellos recèlent, et les substances précieuses que chaque mer possède exclusivement, comme le corail qui ne se trouve que dans la mer occidentale, et la perle dans la mer d'Ahys- sinie. Un certain roi avait entrepris de creuser un canal entre la mer de Kolzoum (mer Rouge) et la mer de Roum (Médi- terranée); niais le niveau de la première étant plus élevé que celui de la mer de Roum, .il dut abandonner ce projet. C'est Dieu lui-même qui a placé cette barrière entre les deux mers, ainsi qu'il nous l'apprend dans son saint livre. (Koran ,xxv, 55; xxii, loi.) La prise d'eau, du coté de la mer de Kolzoum, se nomme Dounh et-Timsah, à un mille de la ville de Kolzoum (ancien Clisma) : c'est là que se trouve un grand pont que traversent les pèlerins de l'Kgypte. Le canai, partant de la mer de Kolzoum, se dirigeait sur un point de la province de Misr, nommé clllameh, terriloiic afferme aujourd'hui (en :\^o. de rin'gire) à Mohammed, fils d'Ali cl \lad<'ràiii. I.;i joiiclion des deux mers avant etc kuoii 98 LES PRAIRIES D'OR. w^^ls iiAAisij J^L ^-^^i ^♦^ Oj^Jj ^^^-^^^J i^W^^^ (J'^ÀJ JowiKj u-o|^! c:^1^3 ii^l^iî i)"^ y^J S*a3] (^£*- (jlxÂxÀj tiue impossible, le roi fit creuser un autre canal sur la côte de la nier de Roum , vers le district de Tinnis , Damiette et le lac. Ce canal , nommé Zabar et el-Khabïeh, était alimenté par la mer et le lac de Tinnis; il se prolongeait parNânaân jus- (|u'au territoire d'el-FIameh. Près de ce village se rencon traient les navires venus de la mer de Roum et ceux qui de la mer de Kolzoum remontaient par le canal de Dounb et-Timsah ; c'est là qu'avaient lieu les transactions commer- ciales, et la distance entre l'une et l'autre mer était ainsi notablement diminuée. Dans le cours des siècles, les sables |)oussés par le vent du désert et d'autres causes encore dé- truisirent ces travaux. Plus tard, Haroun er-Récbid lenla la jonction des deux mers, en établissant une prise d'eau sur le cours supérieur du Nil, vers l'Abyssinie et la limite méri- dionale du Sàïd. Ne pouvant réussir à partager les eaux du Nil, il résolut d'unir une mer à l'autre, en faisant dévier le CHAPITKK LXVIII. 99 A_il j-^a^ yi<' (jva>- ^V'^-îi (^ ji^î (j^ S^ 'S.ï^ viiii (^ (j~Jj-^-îl (^^^^ (j>jj-i^jb)j <îujj; tjllail (^j-J io>A^^ iU*ii ^A*3 iiXxii t^^A^i^^ ^^^i)l a;U*J IxAis ioiJl-Jl d)yat Nil du côté de Farama (Péluse) et du pays de Tinnis. Mais Yahia, fils de Khaled, lui représenta que les Grecs vien- draient capturer les pèlerins pendant leurs processions rituelles autour de la kaabah, En effet, une fois maîtres du passage entre la mer de Roum et la mer du Hédjaz, ils tomberaient sur Djeddah et feraient des prisonniers jusque sur le territoire sacré, à la Mecque et à Médine. Réchid renonça donc à ses projets. On raconte que Anir, lils d'el- Assi , avait conçu la même entreprise , lors(|u'il se Irouvaiteu Egypte, mais qu'Omar (ils d'el-KhaHal) l'en détourna par de sendilables raisons, c'est-à-dire en lui faisant craindre une invasion des Grecs. Ceci se passait au moment de la conquête de l'Egypte par Amr, sous le kbalifc Omar. Les traces des travaux de canalisation entre les deux mers sont encore visibles sur les points que nous avons nommés;elles attestent les efforts tentés, pai- les rois fie l'antiquité, pour auguienter la civilisation et la prospérité du pays et amélio- 100 LES l'l\AIRIES D'OFV tjî^AoAÎ (^-s^-*' ^ij ^î^l Ci_y^>o^ jtiUIl Vi>>*^ cj^ rer le sort des habitants , en facilitant rechange des denrées et de tout ce qui développe la richesse et l'aisance générales. Dieu favorise les bonnes entreprises. CHAPITRE LXIX. RÉSUMÉ DE CHRONOLOGIE UNIVERSELLE DEPUIS LE COMMENCEMENT DU MONDE JUSQU'À LA NAISSANCE DE NOTRE PROPHIÎTE', ET AU- TRES DÉTAILS SUR CE SUJET. Nous avons exposé dans nos ouvrages précédents les di- vers systèmes relatifs à l'origine du monde, selon qu'on l'a considéré comme créé ou comme incréé; nous avons n)ontré quelles routes différentes ont suivies, dans l'étude de ce problème, les écoles de l'Inde, de la Grèce et, plus tard, les astronomes et les physiciens qui ont adopté l'opinion de ces écoles sur l'éternité du monde. La thèse soutenue par les astronomes est celle-ci : Le principe créateur, celui qui forme CHAPITRE LXIX. 101 ii a5(Cm;Î 4_>j)^-0_5 Sjj-^î'J XoU^Î_5 XJLjLa^^s ^t)\ »o «^i*Xj iXi *L-Uii)i :>y-^i \.^_:>^s='yj ^J^ y! JJJÎ *-va-*JI^ iiKx!l c>Jl< <.^j^ S^à^'ss. *jt.xxlaii yil l^>>aiwi_5 ^jUiaJî ci>\^^j.j^ J.Aij c:*i i^:>._y!Ll j5 Lwj cijUàJI^ {J^y*r^ ^^j-^^ c:*Ja.Xxifclj U6j*Xj »j la matière et lui donne la vie, n'est autre que le moteur universel, lorsqu'il accomplit sa révolution et revient à son point de départ; puis, dans une seconde révolution sem- blable à la première, il produit une nouvelle création , dont les êtres sont identiques de formes et d'attributs à ceux de la première création. En elTet , le principe créateur et la cause efficiente, sources de toute existence, restant, durant leur période de retour, tels qu'ils étaient en commençant leur révolution, il s'ensuit que la nature doit conserver ses forces créatrices jusqu'à ce qu'elle soit ramenée à son ori- gine, c'est-à-dire à son point de départ. A cette thèse suc- cède celle des physiciens, l^a nature entière, disent ces derniers, la matière, comme les êtres immatériels, doivent leur existence au mouvement et à la fusion des éléments. Dès l'origine des choses, une grande commotion, une fu- sion universelle ont formé les animaux, les plantes et tout ce qui existe en ce monde et, en n)éme temps, ont déposé en eux un principe reproducteui-, com[)('usant ainsi, par celte l'rxcullé (l(; reproduf lion , ranéanlissfmeiil au(|uel chaciue 102 LES PRAIRIES D'OR. Jl j-*jpî i ^^^ (j**<\iJi y! dUij -«^1^5 c:*.^' X)^ ^4)^^ ^jW LJ^ LàL^-îsf^Jl (j^ji^^IàJi i ^j-«Ul ^ c:>LuJ! ^U**! ;j^ s^jj ^'**^.^ -«^U^Jî i !*Xj «Xi t^*xJî J^^l JliiL Ijjûlli individu est condamné. Les élémenls passent de l'état com- posé à l'élat simple , et de l'état simple à l'élat composé. Lorsque les corps organiques ont épuisé la force qui était en eux, la nature retourne à l'état simple et une nouvelle création se manifeste, suivant cetle loi constante. Car le principe créateur restant immuable, il faut que le monde émanant de ce principe présente les mêmes caractères d'immutabilité. On cite comme exemple de cotte loi la ger- mination des plantes et le mouvement latent de la sève au printemps. C'est dans cette saison que le soleil atteint la tête du Bélier et commence à s'élever, à travers l'espace, vers le zénith. Le soleil devenant le foyer d'oii jaillit la vie des végétaux, le fruit renaît et apparaît sur l'arbre, exacte- ment tel qu'il était lors de sa première formation, lorsque l'hiver survint avec sa sécheresse et ses frimas. En ellel, la chaleur et l'humidité étant les principes de la germina- tion , le froid et la sécheresse étant, au contraire, les prin cipes de la destruction , lorsque la nature |)asse île l'élément CHAPITRE LXIX. 103 oliiViL^l^' iCïjjU^ JULnJl o!$X,AiwL Ki^'À'^ S^^\ IgAOJtj c>»i^^ a:>_^s>-j-ll -plA-Ci^î yî «»^^y> jja^sJvJi ivyiaï^y Ajix yl»i^ *»XJiJl* chaud el humide à l'élément froid et sec, le développement de la vie s'arrête pour faire place au principe de destruc- tion. Dès que celui-ci a épuisé sa force destructive et at^ teint ses dernières limites, l'élément créateur reparaît au jnoment où le soleil entre dans le Bélier; alors la nature renaît telle qu'elle était d'abord, et passe d'un anéantisse- ment momentané à l'expansion d'une vie nouvelle. Si les sens pouvaient pénétrer le mysière de l'organisation el des transformations successives des corps, ils les verraient ac- complissant, dans le cycle des âges, la révolution (jui les ra- mène à leur origine, et revêtant, dans leur marche à travers le temps, des formes tantôt identiques, tantôt op[)Osées et dissemblables, selon la diversité des causes créatrices. On le voit, le système de celte école lend à établir et à démontrer l'éternilé du monde. Mais un examen sérieux |)rouve que tous les êtres créés sont soumis à celle alter- native : ou ils ont un commencemerit cl une lin, ou ils sont incréés el clernels. .S'ils n'ont ni connneuccmenl ni lin. 104 LES PRAIRIES D'OR. (jl «--v->^ _5-J^ »X..»«.lj Jl.;^3 J-is^ dLîij iCjli ^_5 («XajÎ l^J il est évident que les molécules qui les composent sont in- destructibles, et que le temps ne peut ni les anéantir, ni les désagréger. Or nous voyons les dilTérentes parties qui constituent un corps soumises à une loi constante qui les lait naître et mourir. Chaque jour, la nature nous présente de nouvelles créations; des êtres qui n'existaient pas hier vien- nent remplacer ceux qui avaient été formés précédemment. Nous sommes donc forcé de conclure que la matière est. bornée, qu'elle est, sous toutes ses formes, enfermée dans de certaines limites, et condamnée à naître, puis à périr. Nous devons par conséquent rejeter l'opinion de ceux qui n'admettent pour le monde ni commencement, ni fin, ni limites, et considérer leurs théories comme vaines, impos- sibles et vicieuses. D'ailleurs, si la matière était incréée et éternelle, il faudrait admettre que chaque être reste im- muable dans sa sphère, et à l'aliri de tout déplacement; il n'y aurail alors dans ce monde ni cliangeîiienls ni cou trasles, ce ([ui est absmde. Kniin , si l'on acceplail l'iiypotlièse CHAPITRE LXIX 105 ^j «Li>UASi Ajii /jjtjM\*j' ii ^j_. tkjjlji v-*.oj^ ^L»Jî ic'j b j..*ac»- i^ -I^A^i (ji jiiî j=>-^à (le la matière élernclJe, les mots Iiier, aajoarcVhm, demain, n'auraient plus de sens, puisqu'ils désignent des espaces de temps bornés, et supposent la distinction entre le moment qui n'est pas encore et celui ([ui est actuellement. Il faut donc conclure de ces transformations successives que la matière est créée. Les preuves de cette vérité sont fournies par le témoignage des sens, ella logique les impose à larai- son. La conséquence qui endécouli; iiaturellement, c'est que le monde n'a pu être tiré du néant et créé que par un être qui en dilfère j)ar son essence et sa forme; car la raison ne reconnaît qu'une chose est égale à une autre que si elle trouve ces deux choses égales en étendue, en poids, en Ibrme et en ligure. Mais la substance divine de l'être tout-puissant et glorieux ne peut être délinie par le langage; ses (|ualités ne peuvent cire ni limitées par la raison ni même indiquées par des signes sensibles, cl sa sn!)stan(e est sans bornes el sans lin. l'assons mainlcnanl au lo^umc (l<; la chronologie univer- 106 LES PRAIRIES D'OR. «^ivij ^j^ (j! (j*.fc.^^l t;ivSj_5 cyliii)^ j3w*iJi (j-« UaA^Oo î^Xj selle et à l'opinion adoptée par différents peuples sur cette question; car si nous avons démontré que le monde avait été créé, c'est que l'examen de la thèse contraire nous a entraîné dans cette discussion. On a vu dans un des chapi- tres précédents ce que pensent les philosophes indiens de l'âge du monde (t. I", p'. i5i). Les Juifs, suivant la donnée de leur livre saint, prétendent que le monde existe depuis six mille ans, et cette croyance a été adoptée par les Chré- tiens. Parmi les Sabéens, les Harranites et les Rimarites professent une doctrine dont nous avons parlé déjà, en citant sommairement l'opinion des Grecs. Les Mages re- culent l'origine du monde jusqu'à une limite inconnue; leur théorie repose sur l'extension de la puissance et des stratagèmes qu'ils attribuent à Hermend (Ahrinian), c'est- à-dire au démon. Cependant quelques Mages, acceptant le système des dualistes sur le mélange et la dclivrancc, préten- dent que le monde, en revenant à son point de départ, sera CHAPITRE LXIX. 107 (j>^ (iUJo iJi-À-w ^j^JÙ*»»^ ^J^i 'J^îUvA»-!?' ilj.:^Ut )J <\.jLaw ^i\^^ iLit-Mê iji^\ <\a.m /q>xAa9 ^àjI ii>> (ii r*^) ^%-M^ délivré de tous les maux , de toutes les calamités qui Tacca- blent. Les Mages comptent entre leur prophète Zoroastre, liJs d'Espimàn, et Alexandre, une période de deux cent cin- quante-huit ans; entre Alexandre, qu'ils font régner six ans, et ravéneuient d'Ardéchir, cinq cent dix-sept ans; enfin, entre Ardéchir et Thégire, cinq cent soixante-quatre ans. Do la chute d'Adam à Thégire, on compte six mille cent vingt- six années ainsi réparties: de la chute d'Adam au déluge, deux mille deux cent cinquante-six ans; du déluge à la nais- sance d'Abraham V ami de Dieu, mille soixanlc et dix-neuf ans; de la naissance d'Abraham à la venue de Moïse, fils d'Anuàn, c'est-à-dire jusqu'à l'époque où Moïse, alors âgé de (juatreviiigts ans, sortit de If^gyple avec les Israéliles et les conduisit dans le déserl , cincj cent soixante-cin(| ans; «le la sortie d'Mgvplc à la (pialricme année du règne de Sa • l«>mon , (ils de i)a\i(l, dale de la foudalion du lemplc de 108 LES PRAIRIES D'OR. (JI ^j*.Joiii owAj *Uj (J-.J iiÀAw (jj^i^jj os.^^ 'JS»l<\A« (j«.*XJiil ♦^-Jj— « (j-«j iiÂAw y^jXiwjj XMfcj^ ^ÀJÎ *XJj,^ Jî f!i-^**X^ AÀ.iw fj^»A**,'J^ f v^ l? «XJV-fiW-^ *^Aas (^aJ) ^>^^ ;*?S'**'*5 iÙ^JtA^ ^ j.Jji «X-jJ^ Jy»r> ti^ ^i^ ^ijW O'^' »JtJ:> Les partisans de l'examen et de la recherche scientifiques, parmi les Musulmans , disent qu'on arrive, par voie d'induc- tion , à la preuve que le monde a eu un commencement, qu'il a été tiré du néant et formé par le créateur, le Dieu tout- puissant qui l'a créé de rien et le fera rentrer dans le néant lorsqu'il lui plaira; car c'est par là que seront confirmées les promesses et les menaces de ce Dieu véridique dans ses promesses et ses menaces et immuable dans ses paroles. L'origine du monde (ajoutent-ils) remonte à Adani ; mais il est impossible d'en déterminer ni d'en évaluer Vk^e. On a beaucoup discuté sur l'origine du monde; mais le livre saint ne fournit aucune donnée de calcul, aucune lumière sur le nombre des siècles écoulés. C'est une question in- terdite aux recherches de l'esprit humain , en dehors du rai- sonnement , des déductions de l'examen et du témoignage des sens, aussi loin qu'ils sondent la nature. De quel droit donnerait-on au monde sept mille ans d'âge, lorsque Dieu, parlant des nations et des peuples qui ont cessé d'être, dit : CHAPITRE LXIX. 111 \it)pi^ y«^Jl 4>L^I_^ '"^>^i ^^-*i ^^-frî' ''^-•-«^ CJ-«J JU>^î *(^viJI i i)i jJsSiTi Jyù ^ SjSi) JUj 4MÎ^ l^i^» »iUi (Ç^ i^jjji..^) (jirjiJi (jt^ c:j^Là_a-« Xi-o^ ^-*-»-*J t5«^5 (j5 U^ U « (Nous avons anéanti) Ad, Témoud, les habitants d'er-Rass et les nombreuses générations qui ont vécu dans cet espace de temps?" (Koran, xxv, lio.) Évidemment Dieu n'a pu employer le mot nombreuses que pour désigner un nombre considérable. Le Koran nous révèle la création du premier homme, son histoire, celle des prophètes qui sont venus après lui , les circonstances de la création , etc. mais il ne nous donne sur la date et la durée de ces événements au- cun éclaircissement sur lequel nous puissions établir notre certitude, comme nous l'établissons sur les autres faits ré vélés.Nous savons d'ailleurs (ju'un espace de lemps immense nous sépare de celte époque et que, dans cet intervalle, un grand nombre de villes, de rois, de laits merveilleux ont surgi dans le monde. Mais ne cberchons pas à déterminer ce que Dieu a laissé dans le vague, et rejetons les légendes juives puisque le Koran dit : « ils déplacent les mots dans les Ecritures " {Ib. iv, 48) , et « ils déguisent à dessein la vé rilé» (il, i/|i). Enlin ils nient les pi()j)hélics et repoussent les signes les plus certains de l'intervention ilivine, en n'ad- 112 LES PRAIRIES D'OR. J^^ys. 4Wi^ c:jU5Xj»JIj J^i)*xJlj c:>îj-tf>l^l (jvJûl^î ^j^ Jls /O-^jJ f^*-^ f^^** CJ^ ^jli'U ^:^i (J-. dlUl UjjJs? Jjjj iftJÎ rf A-*J»U (J-» /O.^ i£,yi uK^* *i^ 4>s3 /eJ(X■ a dit le Prophète; et il a autorisé les recherches généalogiques jusqu'à Maadd seulement, avec défense de les pousser plus loin, sachant conibien de siècles, combien de nations avaient précédé l'époque de Maadd. Si l'homme n'a- vait un faible pour le merveilleux et une prédilection mar- quée pour le surnaturel , si les traditions les plus éloignées de ia vérité u'oxercaicnlsurlui uncatlractionirrésistible, il nous CHAPITRE [,\IX. 113 »X_i_5 oj— i^ tX tj-* iLw«^X.-t«*Jl <^ ^jUi ^XAnill aJUjCs»-_» i^A^Ji c_>îà^l ^j-. cjU Jo_j t»^*^' CJ-* (J* «-'^ (J-* V^' i jvit» j [ijSi> LxJ.jL:s:^\^j\*n ï -^^Ij il^Xr^^i ^a^^j iiSUaJl c^w^^^ ^^ j^vi C ci)^— Li!_5 J^LÀ-Lbi f.U_5 30'ls^_5 ^*^r^^ -Jk-ijcvo^ »jjj^_5 sérail lacile de donner sur les peuples et les rois de l'antiquité (les détails que nous omettons à dessein. Mais nous n'avons accueilli dans cet ouvrage que des sujets d'un accès facile, et nous en avons présenté la simple esquisse, non le détail et le commentaire, en renvoyant le lecteur pour les dévelop- pements à nos ouvrages d'une date plus ancienne. Dieu préserve de tout péril ceux dont il connaît les intentions pures et les projets sincères. Dans le présent livre, nous avons passé en revue, d'une manière concise et succincte et dans la mesure de nos forces, toutes les branches des sciences et toutes les connaissances littéraires; le résumé que nous en avons présenté est sulFisanl pour éclairer le lecteur et tenir sa curiosité éveillée. Maintenant ([ue nous avons épuisé l'examen rapide des connaissances liuinaines, de manière à satisfaire le com- mençant el l'érutlil, nous allons j)asser à la généalogie du l^rophèle , raconter sa naissance, sa niission , sa fuite el sa mort; puis étudier l'hisldire des khalifes el des rois, siècle n. 8 114 LES PRAIRIES D'OR. t-jfcÀJ \MiX)^ j-f^^ V • '*^-^3 W'^^iV^'^ W^'^^ ^-'^^^iii lib^iCi t-jl„, A Ji i*>.^ g-J (3-_i l-tf J-Ji par siècle, jusqu'à nos jours. Nous éviterons les détails, pour ne nous occuper que de l'ensemble, dans la crainte de fa- tiguer l'attention par un récit trop prolixe. Car un sage écrivain ne s'embarrasse pas d'une œuvre qui dépasse ses forces et ne s'engage pas dans une entreprise pour laquelle il n'est point préparé. La rédaction d'un livre doit être ap- propriée au sujet, abondante si les faits abondent, sobre pour un résumé. Ces courtes explications sur un sujet aussi vaste suffiront ici pour en faire comprendre les données gé- nérales. La protection vient de Dieu! CHAPITRE LXX. NAISSANCE DU PROPHETE; SA GENEALOGIE ET TOUT CE QUI SE RAPPORTE À CE SUJET. Nous avons, dans nos ouvrages précédents, recueilli les plus anciens souvenirs historiques sur la création du monde; CHAPITRE LXX. 115 ^jUJi j-«!_^>_j ^^5_5 ^J! ^jU^^ JjAil_j *Ua3^; jUi^t_5 ùsJy^ CJ- (j^ ^J k-^J^Ji_J p^y^ Jij4^^ WaJ'^ fJ>yb U*;;^ (J' nous avons parlé des prophètes, des rois, des merveilles de la terre et de la mer. Nous avons présenté le résumé des chroniques relatives aux Perses, aux peuples de Roum, et aux Coptes; le système du calendrier roumi et copte; le récit des événements survenus entre la naissance du Pro- phète et sa mission; enfin le norii de ceux qui ont cru au Prophète avant (ju'il prêchât la vraie lelif^ion. Dans le pré- sent ouvrage, nous avons parlé des personnages qui ont vécu dans l'ère cV intervalle, c'est-à-dire entre le Messie et Ma- homet. Nous allons, dans ce chapitre, raconter la naissance de ce prophète pur et sans tache, de cet apôtre glorieux et brillant qui a couvert le monde de l'étendard de sa prophé- tie, et dont la sainte mission, attestée par une succession non interrompue de preuves, a été annoncée aussi par les témoignages les plus anth('nli(|U('s. Voici sa généalogie : Mohammed, lils d'Abd Allah, his d'Abd el-Mottalih, fils do llachem, lils d'Ahd Menai', fils de Koçayi, lils de Kilab, lils de VIonrrah, lils de kaah, fils de Lowavi, lils de (ialib, lils de Fihr, lils do Malik, fils de Nadr, fils de kinanah, fils de kho/aïmah, fils de Vloudri- 8. IIG LES PRAIRIES D'OR. jj] jjû^ ^_^b Q.J (j"î^^' cKA=»" c^v^^î (j-^ J^*U>«i (j^ c>^l> (^ ^y.iwi ^J^ ;^y*^ (^J ^l (^>J ^_^ yo pUv ^ iX^i^^i «Xjt-x» (^ jij^j (j-« 4_A.<»*ÀJi i ^Uvw^î kxkiJ^ ^^-*3î^ i>^l . ■« kah, fils d'Elyas, fils de Modar, fils de Nizar, fils de Maadd, fils d'Adnân, fils d'Adad, fils de Nakhour, fils de Soud(?), fils de Yârob, fils de Yachdjob, fils de Tabit, fils d'Ismâïl, fils d'Abraham l'ami de Dieu , fils de Tareh lequel est nommé aussi Azèr, fils de Nakhour, fils de Saroukh (Sarudj), fils d'Arâwa [Genèse, xi, 20-21), fils de Falig [ibid. 18-19), ^^'^ d'Abir (Héber), fils de Salikh [Genèse, xi, 12-1 3), filsd'Arfa- khchad, fils de Sem, filsde Noé, fils de Lamek, filsdeMatou- salikh , fils d'Ekhnoukh , fils deYared , fils de Mahalil [Genèse, V, 16), filsde Kainân , fils d'Enoiich , fils de Cheït, fils d'Adam. Cette généalogie est tirée du manuscrit des Expéditions et des guerres par Ibn Hicham, qui l'a empruntée à Ibu Ishak. Mais les copies présentent de nombreuses variantes pour les noms de ce tableau généalogique , à partir de Nizar. Ainsi on lit que Nizar était fils de Maadd, fils d'Adnàn , fils d'Adad, fils de vSam , fils de Yachdjob, fils de Yârob, fils d'el-Homaïçâ, filsde Sanoùa , fils de Yamed, fils de Kaïdar, fils d'Ismâïl , fils d'Abraham, fils de Tareh, fils de Nakhour, fils d'Arâwa, CHAPITRE LXX. 117 (:W ^^ t^ 'j-*jl liT^ J>-^^ (J^ Z^^ ^ cM^ (^>-'^' (Jj' (j^^jJ (j^ uW* y-? J^-^^^^-o (j'j ^j (^ ^j-*^' Q^ ■^^y^ icÀ-w (j>XA^j 'i^^Jjî^ 'j'^^^ iùljffUr (jjI /o-ft ^jj jj! ^j-éûj kiii fils d'Asrouh , fils de Falig, fils de Salikh , (ils d'Arfakhchad , fils de Seri), fils de Noé, fils de Matousalikh, fils d'Ekh- noukh, fils de Mahalayil, fils de Kaïnàn, fils d'Enos, fils de Cheïl, fils d'Adam. Selon la tradition transmise par Ibn el- Arabi d'après Hicham, fils de Mohammed elkelbi, Nizar était fils de Maadd, fils d'Adnân, fils d'Ad, fils d'Adad, (ils d'el-Homaïrà, fils deNahit, fils de Salamàn, fils de Kaïdar, fils d'Ismàïl, fils d'Abraham, fils de Tareh, fils de Nakhour, fils d'Aràwa, fils de B'alig, fils d'Abir, fils de Salikh, fils d'Arlakhchad, fils deSem, fils de Noé, fils de I.amek , fils de Matoucbalikh, fils d'Ekhnoukh, fils de Yared, fils tle Ma- halayil, fils de Kaïnàn, fils d'Enouch, fils de Cheït, fils d'Adam. La Thorah rapporte cju'Adam vécut neul cent trente ans {Genèse, v, 5). Il en résulte (Dieu sait la vérité) (ju'Adam était âgé de huit cent soixante et (juatorze ans au moment de la naissance de Lamek, père de Noé, et que Cheït avait alors sept cent (iuaranlc-(|uatreans. On trouve aussi, d'après 118 LES PRAIRIES D'OR. iwU: *iî ilîj «>o»j (j^ as. ^^ *xJji^ jjl t_^L*ii. (J-» ^_XojJi bo^ l>« i_>%Ato\^ (_^ Mt.x.Kia ^^^'1 (sV^ >.A.<0 ^j^ j^L^J (jî <3U.^ (j.* c,^i>-î Jiî bj5i> U (^ i^».*mÂ}\ Jjftl v_jtXxifcl *X5^ iaii Jsjc« <^ t^iyt^i Jls *"^frj^ -!5X.**J1^ S^XxaJi aaXs- &j^\ ùJ^s. otïy^l A-X-A-Sl (^*XJ) j»A.*«K.Jî li ybtXft /jj «Xjc« »_/wM»J c:>w^ (jj ^-**A^i (jjI ce calcul, que Noé naquit cent vingt-six ans après la mort d'Adam. Du reste, nous le répétons, le Prophète a interdit de pousser les recherches généalogiques au delà de Maadd, et ce n'est qu'à partir de Maadd que ces recherches ont une base solide, comnie le prouvent les contradictions qui ré- gnent parmi les généalogistes sur tous les faits antérieurs. C'est donc une obligation rigoureuse pour nous «le nous con- former aux ordres et aux défenses émanant du Prophète. J'ai trouvé dans le livre rédigé par Barpukh , fils de Naria , secrétaire de Jérémic le prophète, la liste suivante des an- cêtres de Maadd: Maadd, fds d'Adnân, fils d'Adad, lils d'el-Homaïçà , fils de Salaniân, fils d'Awas, fils de Barou, fils de Matasawil, fils d'Abou'l-Awwam, fils de Naçil, fils de llara, fils de Yaldaram, fils de Badlân, fils de kalih, fils de Fadjini, fils de Nakhoiir, fils de Mahi, fils d'Aska, fils d'Anaf, fils d'Obeid, fils d'er-Kaâ, fils de lloumrân, fils d'Yaçen , fils de llnri , fils de Bahri , fils d'Yalkhi, (ils rf Aràwa , CHAPITRE LXX. 119 -oJtL» -X.A-Aji-5^ jUacili sJxJÛ Jj.l3 ^j tljiil «j.i5^ t-jUoiJi fils d'Anfa, fils de Haçâu, fils d'Aïça, fils d'Aflad, fils d'Eï- ham, fils de Môçar, fils de Nadjib, fils de Razzah, fils deSaniaï, fils de Mour, fils d'Awas, fils d'Awwam, fils de Kaïdar, fils d'Ismâïl, fils d'Abraham el-Khalil. Il serait trop long de raconter les rapports de Jérémie avec Maadd, fils d'Adnàn,et leurs aventures en Syrie; mais on en trouvera les détails dans nos ouvrages précédents. Nous n'avons donné ici cet aperçu de généalogie que pour montrer (piol désac- cord présente ce genre de recherches, et avec quelle sagesse le Prophète, comprenant rincertiltide qui naissait de la dis- tance et do l'antiquité des races, a défendu de remonter au delà de Maadd. Le surnom du Prophète était Abou'l Ka- çim, comme ou le voit par les vers suivants : Gloire à Dieu (|iii a cn-é dus cires [mi's : la race la plus pure est celle de llacliem, Et le rejeton sans laclu- de rcttr fainiili' pure est iVloliaiiimcd Ahmi'l Kac-im , la Imnurc. 120 LES PHAIRIES D'OR. j_jû ^;-^W^ iL^5j»X-« yû jj-«^ b"^J L^*^5 1^ (j-W *^3 C'est-à-dire Mohaiiinied ou Ahmed, surnommé el-Mahi parce que les péchés sont efTacés par ses mérites; el-Akib et el-Hachir, parce que lous les hommes se réuniront sur ses traces au jugement dernier. (Mour. d'Ohsson, I, 200.) Mahomet naquit l'année de l'Eléphant; or, entre l'an- née de l'Eléphant et l'ère de Fidjar, il y a un intervalle de vingt ans. On a donné le nom de fidjar (sacrilège) à la guerre qui éclata entre les Kaïs-Aïlân et les Benou-Kina- .nah : elle fut nommée ainsi parce que les hostilités con- tinuèrent pendant les mois sacrés. Kinanah était fils de Khozaïmah, fils de Moudiikah nommé aussi Amr, fils d'Elyas, fils de Modar, fils de Nizar. Elyas eut trois fils, Amr, surnommé Moudrikah; Amir, surnommé Tahihhah, et Oraair, surnommé Kamâh. Leur mère était Leïlah, fille de Houhvân, fils d'Ymrân, fils d'Elhaf, fils de kodâah. Leïlah fut nommée Kh'mdif, et ses trois fils, désignés cha- cun par le sobriquet que nous venons d'indiquer, sont réunis sous la dénonii nation collective de Khindif, à cause de leur nière. CHAPITRE LXX. 121 /j_j ci>w_rs». ^jÀJ o**^ *Xa£ /jJ t}j^ ^j-V jjM.^ *Xa£ /jJ <\a^5 -*^ (O"^'*^ >^ <-^*5 ^^ (^«Xfi _j-^j iK.^ ^j iilajij _jjo Voilà pourquoi Koçayi, (ils de Kilab, fils de Mourrah, a dit : Par le Dieu vivant! lorsque la guerre relate, lorsqu'on appelle à grands cris la famille de Wahb, J'attaque avec intrépidité; car je suis un guerrier de liante lignée : ma mère est Khindif et mon père Elyas. Les Koreicliites étaient partagés en vingt-cinq branches : i" les lienou-Hachim, fds d'Abd-Ménaf; 2" les lienou'l-Mot- taUb, nis d'Abd-Ménaf; 3° les Benou'l-IIarit, fils d'Abd- xMoltalib; /j" les BenouOnieyah, lils d'Abd-Chems; 5" les Benou-Navviil, fils d'Abd-Ménaf; ()" les Benon'I-Harit, fils de l''ilir; 7" les Benou-Ared, lils d'Abd el-Oz/a; 8" les Bcnou-Abd ed-dar, lils do Korayi; celte sous-lribu avait la garde des clefs de la kaabah; 9" les Benou-Zrdirab, lils de Kilab; 10° les Benou-Témiiu, fils de Mourrab; 11° les Benou-Makbzoum ; 12" les Benou-Yakzab ; i3° les Benou- Moiirrah; \(\" les Bcnou-Adi , fds de Kaab; 1 5" b's Benoii- Sclun; 1 H" les Bcnonnjnninl). 'Voiih s < es branches for- 122 LES PRAIRIES D'OR. oi-^««' ^-^* UxitXi U c-vAM-:». ^^ — LiaAj! ^jii'JJ^'i (^^jiXj lJLrf>li^ ^w-iût^IàJl jji»>^^ 4J JoIaJUÎ J.à».i (il kil-JU ^^Lj ^j-«J ^^_j,Î niaient les Koreïchites des vallons, surnom que nous avons expliqué précédemment (voyez tome III, p. 119); 17° les Benou-Malik, fils de Hanbal; 18° les Benou-Màïs, fils d'A- mir, fils de Lowayi; 19° les Benou-Nizar, lils d'Amir; 20° les Benou-Oçamah, fils de Lowayi; 21° les Benou'l-Adram ; Adram est le même que Taïm, fils de Galib; 22° les Benou- Moharib, fils de Fihr; 23" les Benou 1-Harit,.fils d'Abd-Al- lah, fils de Kinanah; 24° les Benou-Aydah , c'est-à-diie les fils de Khozaïmah, fils de Lowayi; 2 5° les Benou-Nabatah ou Benou-Saad, fils de Lowayi; ces sous-tribus, depuis les Benou-Malik jusqu'aux Benou-Saad, étaient nommées Ko- reïch ez-zaxoaliir (les Roreichites de la banlieue) ; il en a été question déjà dans un autre chapitre (voy. ibid. p. 120), à propos des Koreïchites surnommés Moulayihoun « les parfu- meurs, » etc. La guerre de Fidjar dont nous avons parlé eut pour cause une rivalité de gloire et de force numérique entre les tribus. Elle se termina au mois de chawal, et la fédération des Foudoul eut lieu après le retour des tribus belligérantes. Un fie leurs poc-tcïs n dit • CHAPITRE LXX. 123 L:>Uv<» Aj^.»o Ixdl^ AA^^^Ui AAJ oiAOj jjuikj (^:>Uà iUxMl Ji Nous sommes de la l'amille royale du Nedjd ; nous protégeons nos clients contre les disgrâces de la fortune. Nous avons interdit le ravin de Hadjoun à toutes les tribus et empêché le sacrilège même pendant la guerre impie [fuljar). Khiclacli , (ils de Zoheïr cl-Ainiii, a dit, sur le même sujet : Ne me menace pas du souvenir de Kidjar, car le plus glorieux de nos faits d'armes s'est accompli alors dans le ravin d'el-Hadjoun. Le serment des Foudoul lut prononcé pcndauL le mois de Dou'l-Kaadeh, voici à quelle occasion. Un homme de Zé- l)id, ville du Yémen, avait vendu des maichandises à El-Assi , lils de Waïl cs-Sehrai, qui en dilléia le payement. Le mar- «•hand, désespérant de recevoir ce (pii lui était dû, se ren- dit sur le mont Ahou-Kobeïs, à l'Iieurc; où les KoreiVhites étaient réunis autour de l.i k.iahali. Là il r(''(ila (ruuc voix retcnlissaiilr des \(fis iiii il laionfail l'iiiinsiicc donl il flail victime : 12^ LES PRAIRIES D'OH. jJsjlJI (jm-j^J t^y^i fL)-^ '^^ -3uJC-«[j-s.. c^jc ^JX ^^j-^ (ji j.Aj^l dUi ^ ,^^ tt-* Jji (j^j (JÀxj Ji l^xaxj (jiV^ c^-ii^i 0^-À-«« 4XA-t ^j <_AXiaJlî yXjj oU-« *Xa* ^ jrftil^ _j»\j ij^-^j^ Venez (disait -il) au secours d'uii liomme spolié dans ses biens, au milieu delà Mecque; il invoque la tribu et cbaque guerrier. Le territoire inviolable appartient à celui dont l'bonneur est intact; mais i'iïomme revêtu d'opprobre doit en être banni. Alors les Koreïcliites se réunirent, h Tinstigation de Zobeïr, fils d'Abd el-Mottalib,.fils de Hachem, fils d'Abd-Ménaf. Parmi les membi^es de cette tribu qui se rassemblèrent dans le dar-en-nadwah, ou hôtel du conseil, se trouvaient les Benou-Hachem , fils d'Abd-Ménaf; les Benou'l-Mottalib, fils d'Abd-Ménaf; lesZolirah, lilsdekilab; lesTéniim, fiisde Mourrah, et les Benou'l-Harit, fils de Fjlir. Ils s'engagèrent à prendre la défense de l'opprimé contre l'oppresseur, et en firent le serment solennel dans une seconde réunion chez Abd-AUah, fils de Djoudàn. Zobeïr, fils d'Abd el-Mollalib, a (lit à propos de ce serment : Les ilotes de la maison sainte savent que nous exécrons rinjuslicc et que nous repoussons înin do nous tonte artion infâme. CHAPITRE LXX. 125 cjr,l_jsJs_JU o:5X^=«-i)I jLA_iw! k-^^iJ! t_»ljcjri j ljM»«j_j (jt« (j^ iiLJL.A«« j^£ iLj**.j^ iùjOiî ylAÀj (J^-^J jbJUi AAJ /.l^ ^?^ <\i)U>9 j.AJSj»-^ ÀAxMi yVVV *X^.vi jjl (J!j UjO On trouvera dans notre Histoire moyenne des détails sur les assermentés [ahlaf] et sur les quatre guerres de Fidjar nommées Jidjar er-ridjl « guerre du pied » ou de Bedr, fils de Mâchar; Jidjar el-mrat « guerre de la femme; » fuljar el-hird «guerre du singe, » et fidjar el-berrad qui est la quatrième. ( Voy. Essai sur Vllisl. des Arabes avant l'Islam. I, 296 et suiv.) Un intervalle de quinze ans sépare cette quatrième guerre, à laquelle le Prophète assistait comme témoin, et la recons- truction de la Kaabah. Puis il entreprit un voyage en Syrie dans l'intérêt du commerce de Khadidjah, et visita le moine Nestor dans son couvent, avec Maïçarali (domestique de Khadidjah). Le moine, apercevant le nuage (jui ombiageait la tête de Mahomet (cf. t. 1 , p. 1/17), s'écria : « Voilà un pro- phète et le dernier des prophètes ! » Ceci se passait quatre ans, neuf mois et si.x jours après la guerre de Berrad. Deux mois et vingt -quatre jours plus tard, Mahomet épousait khadidjah. fille ch' Khowaïk'd. Dix ans après son mariage, il était témoin de la reconstruction de la kaabah et de la contestation qui s'éleva parmi les Koreichites au sujet de la 126 LES PRAIRIES D'OR. Q. -A » iLfcxJiî -tX.^ tKv»^^^ ij^ '^j (j^^Mi j./it.S' :i^^^\ j^ «,^-o 1>-LUjj -iiji)! »lj *jC^LÎ jj*>w*i>^ »^*Xj&j *;^^ (Jt^'^Ij ^y^Y*-'. 'jj^ #6-S »X_=».ij ^JJ^Uo -^l. *«<>•=—•> J-Aij ^ii; ij-« AaXc jjI^ U 1a«mul» expédiait ce bois par la mer de Kolzoum aux Abyssiniens, afin de construire une église dans leui' pays. Lorsque les murs furent élevés jusqu'à l'endroit où devait être placée la pierre noire, les Koreichites se disputèrent l'honneur de la poser. Ils convinrent enfin de prendic pour arbitre la pre- mière personne qui entrerait par la porte des Benou-Cheï- bah. Cette personne fut le Prophète lui-même, que l'on dé- signait par l'épithète (Ïel-Anu'n à cause de sa gravité, de sa douceur, de son langage sincère, du soin avec lequel il évitait toute action impure et déshonnéte. Ils le firent juge (lu différend, et promirent de s'en rapporter à sa décision. Le Prophète étendit à terre son manteau, d'autres disent un voile de soie {taroiini), il prit la pierre et la plaça au centre, puis il appela quatre personnages d'entre les chefs et les notables de la tribu : Otbah, fils de Rébyàh, fils d'Abd-Chems, lils d'Abd-Ménaf; el-Aswad, filsd'el-Mottalil), fils d'Açed, fils d'Abd el-Ozza, fils de koçayi; Abou lio- daifah, fils d'elMogaïrah , fils d'Ann-, fils de Makh/oum, et 128 LES PRAIRIES D'OR. e:>\AÀî=>- (j.* <-*.À:^ (0-6-*^ »X>.i^ Jo «Xji»\.AJ ^.-tf Joli JlJLà <îu«\ilrfc!j Akua-i^ A}sjii (j^^là U Jji dUi (^jj-i]|_5 cj^i^ Uî U.l.r*^ Lam^-a^j^ /e-^* *^^*^ ^^ (»-6^'j *i (jJjXaJ^ i:sj«Xi»._5 Vli^iaj». /«•^'Aj 0» «^^ jAlâ^ *^"fj^ (j^'**' f».^' I-*w.il kiU«XJ <\JUs».i Kaïs, fils d'Adi es-Sehmi. Il leur prescrivit de saisir chacun un coin du manteau, de soulever la pierre, et de la tenir à la hauteur convenable; alors il la prit entre ses mains et la mit en place, en présence des Koreïchites réunis. Ce fut la première de ses nobles actions et le premier jugement qu'il prononça. Un des assistants, frappé de l'obéissance des siens et de la soumission avec laquelle ils prenaient pour chef et pour arbitre, en cette circonstance, un honmie qui leur était inférieur par l'âge et la fortune, s'écria: « Par el-Lat et el-Ozza! ce jeune homme les dépassera bientôt; il distribuera seul les faveurs et les peines et il acquerra prochainement un rang et un nom considérables. » On ne sait pas au juste qui prononça ces paroles; les uns croient (jue ce fut Iblis qui apparut alors au milieu de l'assemblée, sous les traits d'un Koreïchile mort depuis longtemps, et le bruit courut que el-Lat et el-Ozza avaient ressuscité le vieillard à l'occasion de cette réunion. Les autres attribuent ces paroles à quelqu'un des chefs koreïchites. célèbre par CHAPITKK LXX. 129 iLA-xJTl *L;j (ji^^ <-^*^' U»* AÀlai aÎ <->J^< (j_^ a.^'ÎÎ^j c:*-i\^ <^'l j^^l IjàUlj JoLo^i ^^^ *t$>Jl iûi^t I^ju-S' ^ t^*>Jl_5 j._jj^ iCU. (j_^jt /o-fcL» aaxa^ -^ Ji »jjj^ (j^^ (jvAÀji^ x>u (jLc X.L-W fy-:^^I (j-« <-;-v^J^> *M »;-i** ci>:5\AJ j-\mJ iC^a^ ^_f^^i pjJo yl^^ (j-« (JV^U"^ S>*^' gD*^' (J-* (J^^^ »j^-i^ (-:^-«Jj f^:^J! CJ-« C^-Xi- iy*U.S. sa sagesse et sa pénétration. La Kaabah terminée, on la re- vêtit fl'étoffes rayées du Vémen [waqaïl] que les nobles por- taient par- dessus leurs vêtements; on y replaça aussi les anciennes images qu'on reproduisit avec une exactitude parfaite. Il s'écoula cinq années entre la restauration de la Kaabah , telle que nous venons de la décrire, et la mission du Prophète ; quarante ans et un jour entre sa naissance et le moment de sa mission. D'après les autorités les plus véridiques, Maho- met naquit cinquante jours après l'entrée des Compagnons de l'Eléphant sur le territoire de la IMecque. Or ils l'enva- hirent dans la nuit du lundi, i3 do moharrem, l'an huif cent quatre-vingt-deux de l'ère des Sélcucides {Doiil-Kar- neïn), et Abrahah arriva le 17 du même mois, ce qui forrespond à l'an deux cenl seize de l'ère des Arabes qui part du pèlerinage de la perfidie (vers ."io/t de .(. C), et à la (juarantième année du règne de Kesra Anouchirwân. Le Pro- 130 LES PRAIRIES D'OR. ^_^il^l -I fjl)jjJl I^XÀJ dlîi «XXJ *»J v->-»v^J CJi?' j'^ »^ ^^-^ c3*jkajlj f»Ui.Ji (jbjl* lyli »y\ aMÎ *Xa£ (j\<'^ itXj^^ «XA.ipi^ ^j.^ *.^jL«5 wr,Àli* J £ 4ii^5 iXij^ »Xrj ci>U Xiî jli ij~» /(s-|^-*^ owÀ_> A-À-^l -^^.««l^ «»>^J_j^ (j.» i^Ajl^Ji xLwJl j, c:>U *jî jlï phète vint au inonde ie 8 de rébi premier de la même année , dans ia maison d'Ibn Youçouf, à la Mecque. Plus tard cette maison fut rebâtie et convertie en mosquée par Rliaï- zourân, mère des khalifes Mebdi et Réchid. Le Prophète était encore dans le sein de sa mère, lorsque Abd Allah son père, qui s'était rendu en Syrie, en revint malade et mourut à Médine. Mais il y a désaccord sur ce point : Abd Allah mourut un mois, selon les uns, dans le cours de la seconde année, selon les autres, après la naissance de son fds. La mère de Mahomet était Aminah, fille de Wahb, fds d'Abd Ménaf, fds de Zohrab, (ils de Kilab, fds de Mourrah, fds de Kaab. L'année de sa naissance, il fut confié à Halimah, fdle d'Abd Allah, tils d'el-llarit, qui le nourrit de son lait. L'année suivante, lorsqu'il était chez les Benou-Saad (tribu de Halimah) , son père Abou Abd Allah prononça ces vers: Gloire à Dieu qui m'a donné ce bel enfant an teini vermeil' CHAPITRE LXX. 131 U^j^\ ^s^ '->^-^-!l^ »*XA£.t jUoill j_^ Jv4i! ,i :>L». Jsji A_x-«lj *^-iiJ)j _5-5 •^î^j JLiLi oi-5^5 xAj <^5C:*- «>«^f)^ Jijj t» -OiJ ,,K-*-i_J A-<>X*- ifJJtniisy^ A-«t *^^ S^^^ (*^ (iî^^ liiJi {^y^^ *.M(iU*JI J»^*wb^ jj Couché dans son berceau, c'est le roi des enlants. Que le temple aux colonnes (la Kaabah) le protège 1 A l'âge de ([ualre ans, deux anges lui ouvrirent la poi- trine et le cœur, en retirèrent un caillot de sang noir et lui lavèrent le cœur et la poitrine avec de l'eau de neige. L'un des deux anges dit à l'autre : « Pèse l'enfant avec dix hommes de sa nation ; » le plaleau penclia du côté de Mahomet. L'ange augmenta le nombre d'hommes et, arrivé à mille, il s'écria : - Si je le pesais avec sa nation entière, le poids serait égal. » Il était dans sa cinquième année, ou, selon d'autres, au commencement de sa sixième, lorsqu'il lut rendu à sa mère par sa nourrice Halimah; cinq ans, deux mois et dix jours s'étaient écoulés depuis l'année de rKIéphanl. \ l'âge de sept ans, il fut conduit par sa rnère auprès de ses oncles. \minah étant morte à el-AI)wà, reniant Int ramené à la Mecque par Oumm-lîïmen, cinq jours après la tnori de sa meio. Dans sa liuiticinr anncf, il perdit son aïetd, Ahd el- 'I- 132 LES PRAIRIES D'Ol\. Xju.^ *J"**^ ki>!5\..j; AJ^ -l.*iJi «Ji XS ^ t^jj:»^^ ^J^ i (J^* AJ^^ (j.« Aj AAoXiwi \.jC i<.«jS\^ /e»A«o *i_j-My aMÎ (iAxXjl *.j /vjI y-^3 l.À.3i U^«XS U (^ (J>Àa« yrt».^J^ AA^wi (jWv «Xxj »w.j«i ^-jwij iiJv-u< »^*i.fi ci>^X.j *-XjC plïl_5 aL»I^ iLÀAw (^«J;' Mottalib; il fut recueilli par son oncle Abou Talib, vécut dans sa famille et fit avec lui un voyage en Syrie, à 1 âge de treize ans. A vingl-cinq ans, il retourna en Syrie, pour le commerce de Khadidjah, fille de Khowaïled; il était accom- pagné de Maïçarah, serviteur de cette veuve. Pour le déve- loppement des faits résumés dans ce chapitre, voyez nos Annales historiques et l'Histoire moyenne. CHAPITRE LXXI. MISSION DU prophète; SON HISTOinE JUSQU'A 1,'HÉGIRE. Ainsi qu'on l'a vu dans le chapitre précédent, cinq ans après la reconstruction de la Kaabah, Mahomet reçut de la grâce divine la mission et le caractère sacré de prophète; il avait alors quarante ans accomplis. Il demeura treize ans à la Mecque el ne divulgua son secrel à personne durani CHAPITRE LXXT. 133 j^j^^ *;•>— **• u^''^J u*-*-'^ (j!/*^^ 'i'^ *^. *"^^ '-^^J '^^^^ / • ^ - -- ' aX-J jj Aj omVmJI aKJ j joi^ J^j^jis» obl^ t5-^ t^*^' ^j J^l ^j *lr^ JJi_j yvÀj^t -^j ^j ^L«y.]L aaIsUwj «Xd-iil les trois premières années. Lorsqu'il épousa Khadidjah, fille de Khowaïled , il avait vingt-cinq ans. Il reçut à la Mecque la révélation de quatre-vingt-deux chapitres, et la fin de quel- ques-uns à Médine. Le premier verset révélé, qui commence par « Lis au nom de ton Dieu qui a créé, etc. » (Koran, cwi, V. i) lui fut apporté par l'ange Gal)riel, dans la nuit du samedi et la nuit du dimanche; le lundi, l'ange le salua du titre d'envoyé de Dieu. C'est à Hirâ qu'eut lieu cette pre- mière révélation du Koran, mais seulement jusqu'aux mots: " Il a appris aux hommes ce qu'ils ne savaient pas. » {Ibid. V. 5.) Gabriel lui apporta ensuite le complément de ce cha- pitre; il lui enseigna l'ohligalion rigoureuse de la prière à deux rikàl alternés (inclinations), et lui apprit successive- ment le complément de la prière, les deux rikât imposés au voyageur et les rites plus nombreux de la prière faite à de- meure fixe. La mission de Mahomet correspond au commencement lie la vingtième année tlu règne de kesra-Pervviz, ou au • ommenccment de la deux centième année après le scr- 134 LES PRAIRIES D'OR. ) Isj-*-^ (j>^ iiÀ^ j.*i^ jXÀ^s L^^<^i **«^i*»il^ **"^ t-^il-io ^1 /yj ^^ li PJ3^ '^^ fi ment de Rabadah , c'est-à-dire six mille cent treize ans après la chute d'Adam. Cette date est confirmée par le témoignage d'un savant du premier siècle de l'hégire, qui a publié le résultat de ses recherches sur d'anciens ouvrages. Ce savant s'expj'ime ainsi dans un long poëme du mètre redjez : Sans aucun doute, c'est au ciébut de la dixième aiuiée aioutée à trois, Et dans la somme du nombre cent ajoutée à six de la colonne des mille (eest-à-dire 6, 1 1 3) , Que Dieu nous a envoyé son apôtre pour nous guider dans la voie du salut. On n'est pas d'accord sur la date de la conversion d'Ali, lils d'Abou Talib. Les uns ne pouvant admettre qu'Ali ait vécu dans l'erreur et soit entré ensuite dans l'islam, préten- dent (|u'il imita toujours le Prophète et conforma sa con- duite à la sienne; qu'il avait atteint l'âge de raison, au mo- ment de la mission; que Dieu le prémunit contre rerrcur et le dirii»('a par sa grâce, au juême degré que Mahomet; ' CHAPITRE LXXI 135 ç-*»^ y£>j sUi 3^^ji\ ^îj (j^) cj^ Jji Aji tgi^ (j-« /»4^j y i- (j-« /j**Là.<) XaJ C.JUÀ.J *Xi f.j^ày'-^ )cl,r cl Omar). CHAPITRE LXXII. 137 Qui oserait, après eux, aspirer à la gloire, sans reconnaître la supé- riorité de la leur? Quoi qu'il en soit, on ne s'accorde pas sur la conversion des premiers disciples de l'islam. Selon les uns, la religion nouvelle fui adoptée par Abou Bokr avant tous les autres, puis parBélal, fils de Ilamamah, fils d'Amr, fils d'Anbaçali. D'autres nomment Khadidjah parmi les femmes, et Ali parmi les hommes. D'autres désignent d'abord Zeïd , fils de Ha- ritah, puis khadidjah, puis Ali. On verra dans nos écrits cités plus haut et relatifs aux doctrines religieuses, à laquelle de ces opinions nous avons donné la préférence. CHAPITRE LXXII. 'fuite du l'HOPui'nE (iiégiui;); nÉsuMÉ dks rniNciPAU.x KAITS HISTORIQUES JUSQU'À SA MOUT. Dieu onlonna a son l'i opiictc dt; liiirà Médino etd'accom- 138 LES PRAIRIES D'OR. Jj— wj tivxj Jyb (j*.Uc qjI ij^j (i^xxLi (j^ a^^ik* ^1 i^'Xm) iL*.** «;-*«>^ »±>!5Xj iiCf -lïU ^iA-w (J^^j^ (;y^î ^■'^^ /o.*X*5 ^i y ^^; /jji J,_j.^ *»-iyfr* (^ J^^5 J"^? ^?' *X^j *>>^ (j-« /!iU^I /w« CA^tl^.^ *J^ SmwX (JJUU^ ^^Ju^\ -kJ i\ÀJ«XJL| ti! |*5\ y\^ Jw«|j5^^j\jLw j-Ci^ l^ -tjl; Jjiiî jAJ^j.^^ li^X^JLJij (^j\j»jill r»_j-j Uaj A^lJL* yl^ >Àj5 («'"ir*^ (fi^y"^ '-^ >iUi*j ts*- Uj»- trois jours à la Mecque pour exécuter les ordres ([ue lui avait donnés Mahomet; puis il vint le rejoindre. Le Pro- phète entra à Médine le lundi douze du mois de rébi premier, et y séjourna pendant dix années entières. En se rendant à Médine, il s'arrêta à Koba chez Saad, fils de Khaï- lamah, où il lit bâtir la (première) mosquée. Il séjourna en ce lieu du lundi au jeudi , et se remit en route le ven- dredi, au lever du jour. Toutes les tribus d'Ansar vinrent par troupes sur son passage et, saisissant la bride de sa chamelle, le supplièrent de s'arrêter chez elles; mais il les écarta en leur disant : « Laissez aller ma chamelle, car elle obéit aux ordres de Dieu. « Comme il passait dans la tribu des lîenou-Salim ;i l'heure de la [)rière , il lit avec eux la prière dominicale [salai cd-djunid]. Ce fui la première fois (prelle fut célébrée dc|)(iis la naissance de l'islau). Sifriialoiis ici le désaccord des juiisconsuiles rclalivenienl 140 LES PRAIRIES D'OR. Aj^Xa? ci*j(^^ t^J-^i iii^i J»-^î (J-* *t^iUJ! jj^ »j.Ai ^UjUwj ^^:U«I /6^ iuliJl »*Xiû J! L^i c5^'^ Ojj^^Jïii 45^5>î' (j^ S i /YJy»^^Jb! «Xa^^ juio^!^ a^^XmmJI^ S^Xaoj! ^u^ S C^*^'j ooUJoi^ c>S\-o \^5wç* Jl c:^ile t_»^_j| jl J)— *-•« tji j^^ W-^* Jv-»j *i *AAJjj[5 AA3 (^jW au nombre d'assistants nécessaires pour rendre valide la prière du vendredi. Ghafey et les légistes qui ont adopté son opinion déclarent qu'elle ne peut être accomplie qu'avec le concours de quarante fidèles au moins, et qu'au-dessous de ce nombre elle est nulle. Cette décision est combattue par les jurisconsultes de Koufah et d'autres écoles. Le Prophète, après avoir récité la prière au fond de la vallée nommée encore aujourd'hui Wadi-donouha, remonta sur sa chamelle, qui, sans broncher et sans être guidée, arriva droit à l'em- placement où il bâtit sa mosquée; ce terrain appartenait alors à deux jeunes orphelins des Bcnou-Naddjar. Là, elle s'agenouilla, puis se releva, fit encore quelques pas, revint au premier endroit, s'y agenouilla de nouveau et demeura immobile. Le Prophète, obéissant aux décrets de Dieu , qui lui manifestait ainsi sa protection , mit pied à terre et se rendit chez Abou Eyoub l'Ansar, nommé aussi Khalid, (ils de Koloïb, fds d<> Tàlabah, fils d'Abd Awf, fils d'Otbàn, CHAPITRE LXXir. UI La.^?!^ iL.A_A_l3-J )jji^_Mi ^«x-tol^ £ iLAjl«vJ ^«^«Xj» (jyAÀj'ill j»^ X*Jl ^i If^Aîixi joo *;_5-i«' y^-'^^ y^^ yU^^t ^j-» fils de Malik, fils de Naddjar. 11 demeura un mois dans cette maison, attendant que la mosquée bùtiesur le terrain acheté par lui fût terminée. Il était sans cesse entouré d'Ansars qui lui témoignaient leur joie de l'avoir parmi eux et aussi le regret de n'avoir pu coopérer plus lot à sa cause. C'est ce sentiment qui a inspiré Sormah, filsd'Abou Anas, issu d'Adi ben Naddjar, dans une élégie dont voici un fragment : n a vécu pendant plus de dix pèlerinages (années) au milieu des Ko- reïchites, y cliercLant vainement les consolations d'un ami. Mais lorsqu'il est venu parmi nous, Dieu lui a révélé la vraie religion, et le séjour de Taïbah (Médine) a rempli son cœur d'une douce allé- gresse. Tous ses ennemis, sans exception, sont les nôtres, lors même qu'ils auraient été nos meilleurs amis. Dix-huit mois après son arrivée, le Prophète institua le jeûne du mois de ramadan, et prescrivit de prier en se tournant vers la kaabali [Kibla). On croit (ju'il ne recul à Médine que trente-deux chapitres du Koran. Dieu le rappela 142 LES PRAIRIES D'OR. iLfiL«*Jl i j.^s. ii^w JjiJÎ jAJ; CJ-* '•^^^•=^ *M Sj-i^ ^ÀSii iuS^Vj ^OcA.fi c:-ofe3 ii/ii.jU Jj.À-« À iiÀjiXiî l^ J.i^:> 4^Jî L^t t^ î_^-»-^^ (j-;?'^^^^ (ijt?;--**5 *^*^-*^ W^' tsb tr* ro-^-*-*^ l%— Lus»- yjjwii.*^ Ua*« Ltfl^Xxrs- QO*>Ji_5 5_5^ (^^) «jj^i wfcA^ ^^ t5>**-' ^1>^ té/*''' iS^^33 é^jXi^ jj^s^ ^ij^ «jjj-è -0^" ^l^j-ji)! SjjJH*^ iki^yti] g^ (jlij jLr> ^ jj^UAlo xs'^jÂ. ^^^ Jj^l jj^j iijijs- j guerre d'el-Ochaïrah , dans la vallée de Yanboà; la pre- mière campagne de Bcdr contre Kourz, fils de Djabir; la grande bataille de Bedr, ou seconde guerre dans laquelle Dieu extermina les pi us vaillants champions de Koreïch et réduisit plusieurs de leurs chefs à l'esclavage; la guerre des Benou- Solaïm , où les Musulmans arrivèrent au réservoir nommé el-Kédid que possédait cette tribu; la guerre de Sawik contre Abou SoGàn, fils de Ilarb , où les Musulmans s'avan- cèrent juscju à Karkarat el-Kodr; la guerre de Gatafàn dans le Nedjd, nommée aussi guerre de Dou-Amar; la guerre de Bahràn, nom d'une mine située dans le Hédjaz, au-dessus d'el-Forà; la guerre d'Ohod ; la guerre de llouira el-Aced ; des Benou-Madir; de Dal er-rikàa, c'est le nom d'un palmier; la dernière guerre de Bedr (ou Petit Bedr); la guerre de Dauraat el-djandal; la guerre du Fossé; celle des Benou- Koreizah; celle des licnou-Lihiân , fils de Hodeil, fils de Moudrikah; la guerre de Dou-karad; celle des Benou'1-Mos- \kk LES PRAIRIES D'OR. Sif^-s- 4tJ> (^jv— iL». iJj^ AJ iiC» ^ /0.J ^Uiiîl ïj^ -!5X«*Jlj *X-&.|^j*Xj »^Îj5)^ J--«^ i ^-^ J^»* i^^^ *5>* (»^" uÀjUxII i«Xrf> «4?^^ ouUoSt^ C:3S*^^^ ^>aJ'j j-M^j y^>>5 li*^-^^ ojj^5 x«:5X^ fj\ dUi^ t^;^'^' t^^b *b'^ <^ ^^ /ckx^ c^' ^^jv5j^| (^ Jojii ioUJI -jj i JoliJ^ JJCAi /o.Q*«*; «^j /*^*>^. talik, branche des Khozâïtes; ia guerre d'el-Hodaïbyah , où les Musulmans, quoique animés d'intentions pacifiques, fu- rent attaqués par les idolâtres; la guerre de Khaïber; l'ex- pédition armée au pèlerinage dit visite d'accomplissement; la prise de la Mecque; la guerre de Honaïn; la guerre de Taïf , et la guerre de Tabpuk. Il combattit dans neuf de ces guerres : à Bedr, à Ohod , au Fossé , contre les fils de Korai- zah, à Khaïber, à la Mecque, à Honaïn, à Taïf et à Tabouk. Telle est l'opinion de Mohammed, fils d'Ishak. Quant à Wakidi, tout en admettant avec Ibn Ishak que le Prophète a combattu en personne dans ces neuf batailles, il en ajoute deux autres : l'affaire de Wadi'1-Kora , où il vengea par la force des armes la mort de son serviteur Moudgam, tué d'un coup de flèche, et l'affaire d'el-Gabeh, où il tua de sa main six idolâtres. Dans cette même journée péril Mouh- riz, fils de Nadlah. Ainsi Wakidi compte onze batailles et Ibn Ishak neuf seulement : l'un el l'autre sont d'accord sur CHAPITRE LXXII. U5 yi J!i -.^V«Jl^ «5Xj>aJi AaAa U&I^ «jjjyfi J^l Jls^y.^3j j! ^jj 4W! fX** (jj (j^^ (^j J^ j.^s<>s^ *^y-**' ^^-*Jo LK— *v Civile j_gj— *i.i^ J»^^' ^S^"^*^,} 'ji-*'*»' (j)^'**^^ t^*^'^' (j"^' ,5^^ fc^*_Xiaiî OvAff ^j oU^ «Xa£ A4V-Î3 t^lL jl ^5 «lj5 c:*.3i^ * j ..y . ■■ I ^ .. mourut quarante jours, ou soixante et dix jours après lui. Il y a encore d'autres versions sur cette date. Fatimah avait épousé Ali, fils d'Abou Talib, une année après i'hégire, ou un peu plus tôt, selon quelques auteurs. La première femme du Prophète, Khadidjah, fille de Khowaïled, fils d'Açed, fils d'Abd el-Ozza, fils de Koçayi, mourut au mois de chawal , trois ans après la première révélation. Mahomet était âgé de cinquante et un ans, huit mois et vingt jours quand il fit son voyage nocturne au ciel [mîradj). Son oncle Abou Talib, dont le nom est Abd-Ménaf, fils d'Abd el-Mottalib, mourut trois jours après Khadidjah, à l'âge de quarante-neuf ans et huit mois. Quelques auteurs disent que son véritable nom était Ahou Talib. Après la mort de Khadidjah, Mahomet épousa Sawadah , fille de Za- maâh, fils de Kaïs, fils d'Abd-Wudd, fils de Nadr, fils de Malik; enfin il épousa Aichah, deux ans après l'hégire; d'autres prétendent qu'il l'épousa après la mort de Khadi- djah, mais qu'il no consomma son mariage que sept mois CHAPITRE LXXII. I/|7 JL*-:» JlJi-j AAj:>b (j.**«».li I«x4^ t_>il J^s-j j.,ft aWI ^ji Jb (^ Jo^J» Uo rf^i^là^ ^^IjL JlxÎ iljî^ JUj <\MÎ Jli dUJsS" et neuf jours après sa fuite de la Mecque. Nous avons parlé de tous ses mariages dans l'Histoire moyenne; nous n'y re- viendrons donc pas dans ce chapitre. Au rapport d'une tradition transmise à Djàlar par son père Mohammed; à celui-ci par Ali, son père; à Ali par el- Haçan, et à el-Haçan par Ali, lilsd'Abou Talib, Dieu a révélé à son prophète lapins pure morale dans le verset : « Sois clé- ment, prescris l'aumône et détourne-toi des infidèles. « [Ko- ran, vu, 198.) Lorsque Mahomet s'y fut conformé. Dieu ajouta:» Certes tu es d'un caractère sublime » [lhid.i.\y\u,l\,) ; et quand il vit que le Prophète remplissait fidèlement sa mission , il dit : « Accepte/, ce que l'apôtre vous apporte, et abstenez-vous de ce qu'il inlerdit, » [Ibid. lix, 7.) Mahomel a reçu de Dieu même l'autorisation de promettre en son nom le paradis aux croyants. Quoiqu'il eût épousé quinze femmes, il n'eut de rapports qu'avec onze d'entre elles, et ne se rapprocha jamais des quatre antres; neuf de ses femmes lui survécurenl. 10. 148 LES PRAIRIES D'OR. jkjj iwï** -*J;5_j cb^Xjj /wî On n'est pas d'accord sur l'âge véritable du Piophète. L'assertion d'Ibn Abbas citée plus haut a pour garant Ham- mad , fils de Salaniah , d'après Ibn Hanizah , qui la tenait d'Ibn Abbas lui-même. Cette opinion est confirmée par celle toute semblable d'Abou Horeïrah. On rapporte que Yahia, fils de Saïd , tenait de Saïd , fils d'el-Mouçayiab , le renseigne- ment suivant : « Le Prophète avait quarante-trois ans quand il reçut le ( premier chapi Ire du ) Koran ; il demeura dix ans à la Mecque, dix ans à Médine, et mourut âgé desoixante-trois ans. » Aïchah a dit aussi : « Le Prophète est mort à l'âge de soixante -trois ans. » D'autre part, une tradition provenant également d'Ibn Abbas, mais par une voie ditTérente, en- seigne que le Prophète mourut à soixante-cinq ans. Ibn His- cham, qui l'a transmise, la tenait d'Ali, fils de Zeïd; Ali, de Youçouf, fils de Mehran , et ce dernier, d'Ibn Abbas. Katadah, citant l'autorité de Haçan, d'après Dîbil , c'est- CHAPITRE LXXII. U9 s- (1). l^CiM jjàAi *j| ->X*>Ji /o.^^ à^ Jt aAc b*X>^ c^«^-^i_j Jj à-dire Ibn Hanzalah , fait mourir le Prophète à soixanle-cinq ans; d'aulres auteurs disent soixante ans. Les trois person- nages dont on invoque l'autorité sur ce point sont Ibn Abbas, Aïcbah et Orwab, fils de Zobeïr. Or ce dernier (d'après ce que Amr ben Dinar a transmis à Hammad ) disait : « Maho- met avait quarante ans au moment de sa mission, et soixante ans quand il mourut. » Enfin Cheïbàn rapporte que Yiahia, fils d'Abou Kétir, a entendu dire à Abou Selamah : « Aïcbah et Ibn Abbas m'ont enseigné que le Prophète, ayant quarante ans quand il reçut sa mission divine, demeura dix ans à la Mecque, dix ans à Médine et mourut âgé de soixante ans. >> En citant ces différentes versions, notre but est de mon- trer au lecteur que nous n'avons négligé aucun renseigne- ment, aucune source de traditions, en tant que nous avons pu le faire sans nous départir de la forme concise et abrégée doni nous n(jns sommes fait une loi. Mais nous avons entendu la ramill<-(lu Proplièlcanirmcr (ju'il nioinnl ;'ig('' do soixanlr 150 LES PRAIRIES D'OR. l>ljii l^A* ^^^^ »;-S=»- V^l^ (:y^>)^^^ i:X^y^ vl>^' Aj^XS Î l.«i (ji)l w^sJsJLXï ^iUi ÏUÀaSo k^l ^1^ b^5l> U^^ (:^*^ _^Lj«JI L^-j ,jJC^=.j (X-s^ (^û ^^ J^^ so^ *'*'!?' »i '^^^ c_>L{uJî l*>Oû Id^-m-^v» (j^ ^ (^ WjÎ *>^ï ^^ IJ^3 xJUo (^ tisfaire les exigences de l'érudition et à guider le lecteur qui recherche la vérité historique. Après avoir analysé les principaux événements liés à l'histoire de Alahomet, nous allons donner, dans le présent chapitre, le tableau rapide de sa vie et des faits les plus importants de son époque, en suivant l'ordre chronologique, alin que le lecteur ait sous la main un travail de nature à faciliter ses investigations, indépendamment des aperçus plus détaillés qu'il peut trou- ver dans les chapitres précédents. L'an premier de sa naissance, le Prophète est confié à Halimah, fdlc d'Abd-Allah, fils d'el-Harit, fils do Sakhnah, lils de Djahir, (ils de Dirani, lils de Narir, lils de Saad, lils de Bekr, fds de Hawazin, fils de Mansour, lils d'Akra- mah, fils de llafsah, fils de kaïs, fils d'Aïlàn, fils de Modar, lils de Nizar, (ils de Maadd, fils (rAdnàii. A l'àgc de ( inq ans, il est rendu à sa mère par Halimah, connue nous l'avons dit plus hauL A six ans, il accompagne sa mère cluv. ses 152 LES PRAIRIES D'OR. j,l <5lJî «^ S/-^ ''^^^ "^"^^ r^' ti' «-JUa j,l à:J t^ SJ"*^ /6.J1L0 ^^wàJI^L JjD dJ«X.b <\^l^ «JUj^ CSf*^^ d} '^^ '^+* c:A.iw^ ^•'^^itf^ C:^ i«^ j[^ ^ 8^Um£ I «XJ^ yi».s- iOCAw (_vAja!Li tXtvxJ oncles; elle meurt à el-Abwâ, bourgade entre la Mecque et Médine. Oumm-Eïmen , afFranchie d'Aminah el passée en l'héritage du Prophète, est informée de la mort de sa maî- tresse: elle vient chercher l'enfant et le ramène à la Mecque. A neuf ans, il accompagne en Syrie son oncle Abou Talib; selon d'autres, il fit ce voyage à treize ans. Abou Talib était frère consanguin et utérin d'Abd- Allah, père de Mahomet. Voilà pourquoi il eut la tutelle de l'orphelin, de préférence à ses autres frères nommés el-Abbas , Hamzah , Zobéïr, Djahl , el-Moukawam, Dirar, el-Harit et Abou-Lahab, tous fils d'Abd el-Mottalib. Outre les dix enfants dont nous venons de don- ner les noms, Abd el-Mottalib eut six filles : Atikah , Safyah , Omeïmah, el-Beïdâ, Kourrah (ou Barrah) , et Arwa. Safyah , qui donna le jour à Zobeïr, fils d'el-Avvam, fut la seule de ses filles qui devint musulmane ; cependant certains auteurs prétendent qu'Arwa adopta aussi l'islam , d'autres le nient ; v\\ un moi, cette question est douteuse. Durant ce voyage CHAPITRE LXXIII. 153 /» * X .>e> «Xs^j ^^^î (:j>j y^ (^ «^JOiJI J.i^t cjL> ^ dl.]ij ySta-j?^ (jvj c;^\^ S^;-=^ '^'^ (j^*«i^Cj (^tXj»! ^JLw ^ dUi^ Ï*>>-^J ^_iv^-«>^ ^-^'j oUiîl !«Xjû (j^ \^J)X>m l^îv» (j5Va£ u**^^ en Syrie avec son oncle, Mahomet rencontre le moine Bo- haïra; celui-ci les met en garde contre les mauvais desseins des Juifs qui savaient cet enfant destiné à devenir prophète. Dans le chapitre intitulé, Des personnages qui ont vécu dans l'intervalle, c'est-à-dire entre le Messie et Mohammed, nous avons parlé de ce moine Bohaïra et de ses prédictions concer- nant le futur prophète (t. I" p, làO). A rage de vingt et un ans, comme nous l'avons dit ci-dessus (voy. p. 125), Mahomet assiste à l'une des journées de la guerreentre les tribus de Koreïch et de Kaïs Ailàn, nommée fidjar à cause de la violation dos mois sacrés. La victoire, après avoir penché du côté des Kaïs, se déclare pour les Ko- reïchites, dès que Mahomet se trouve sur le lieu de l'action. Le chef des Koreïchites était Ahd-Allah, (ils do Djoudân el-ToyJMii, qui, avant l'islam, exerçait le métier do ma(|ui gnon ol de marchand d'esclaves. Celte vicloiro est un d(\s 154 LES PRAIRIES D'OR. SjyH^ (:Hy^^'^ -^X-Ji^ «^î^wWilJt -}U>* AjyJs? »;«>-m JS^jJl t*0 tr* U^^ yîoJ C:5>rJ«'yt -^ dUi^ (j*.Wl iCil^' Jl ^j^^^j iJ^jkâJi *-A-^ -îLÂJCyB g;b i ^UJl ^jUj t^-**a«- ^^ Jj^l ^J\^ (J^^^^ iLi^w ij tj/JwiJî i ovkkit *Na* ^3 rAiiU» <^^ Jî f^rr^j -^ ^j^ ^r-^-*^ *~*Xic> <;^À.3I ii-=?-^> iks^.)o ''iJi cX^ij (*A^ c:^ ^$3 »^^1 J^ U^ 23>> J**^ 4^y-i_jt Ci^-io À-^Jobb X*3j c^ua j;î /jJ ^^ ;?^A)^ (J^ ^-4-!^-•^ serendàTaïf , ainsi que nous l'avons raconté précédemment. A cinquante et un ans, il est enlevé au ciel, à Jérusalem, comme l'atteste le Koran (chap.xvii, 1). A cinquante-quatre ans, il fuit de la Mecque à Médine ; il construit la première mosquée, et consomme son mariage avec Aïchah, fille d'A- bou Bekr, âgée de neuf ans. 11 l'avait épousée, avant l'hégire, à l'âge de sept ans , selon les uns , de six ans , selon les autres. Ce qui est avéré, c'est qu'il n'eut de relations avec elle que sept mois après sa fuite à Médine. Aïchah disait elle-même qu'elle avait dix-huit ans à la mort du Prophète; elle mou- rut presque septuagénaire à Médine, l'an 58 de l'hégire, sous le règne deMoàwiah, fils d'Abou Sofiân; la prière de ses funérailles fut récitée par Abou Horeirah. An I de l'hégire. Le Prophète charge Bilal de \ezdn (appel à la prière), confortnémenl aux inslruclions (|u'AI)d-Allah hcn Yézid avait reçues en songe. Ali. lils d'Abou Talib, 156 LES PRAIRIES D'OR. iLjyj^j *Jubî c>.A3j.j ^-ô^j iwjJil Ji ii.s>-yj[i /o-»A.o 4^^^' J-*^ (•jJ i ^i)Ji^ ^«^^^ ^^J c:aj\<' l^j ^^ ^' C5^J iUJoUj (^ vi»^' AJLui jjj y^*^ _^^--' Cj-« 4^^ ^■^^ iJ^ff t^ AX^Ji. ij /o^.w «x*j ^\i^ ool^_5 iU;j^=»- tii*^ v'-vi)^ ^^^y^ U^ A-oj c^Liail (j-J j-5 o»JL> iUaxs? ^^JJj-' U^ i>i^\ »*>^ épouse Fatimah, fille du Prophète; mais la date de cet évé- nement est controversée. An IL Le Prophète institue le jeûne du mois de rama- dan, et ordonne aux Musulmans de se tourner, en priant, vers la Kaabah. Mort de sa fille Rokayah. Vers la fin de la même année, Ali consomme son mariage avec Fatimah. Bataille de Bedr, le vendredi dix-sept du mois de rama- dan. An IIL Le Prophète épouse Zeyneb, fille de Khozaïmah, et la perd au bout de deux mois; il épouse alors Hafsah, fille d'Omar ben Khattab. Mariage d'Otmân, fils d'Afîàn, avec Oumm-Koltoum, fille du Prophète. Naissance d'el-Ha- (■an, fils d'Ali; la date de ce dernier événement n'est pas certaine. Bataille d'Ohod dans laquelle Hainzah , fils d'Abd «'1 Moltalih, trouve le martyre. An IV. Halaillc de Dal er-rikâ. A celle occasion , le Pro- CHAPITRE LXXIII. 157 ^j_vàî^ A^^ ;»-«^ 5-^*-** &-\r'-^*^'^ ^^^ i_^xÀJOol^j.A>aJl ^ a^js. o^i<' i-^^-Mj »_^ALo J-Ji \^\j Usj *.^*^uii aM! ^_^^ ^^ ^ (:J>^^ <^^ (j^ ^j5 ^^ ê: ^i tijikAoXî ij-* ^•\r^ \j^ ^^ 0*^^-*^ *-5>* ^-^^ u*^ "^^-^ '^-5 (i^^^-*** phèle récite la j)rière de la crainte (voyez Mour. d'Ohsson, t. Il, p. 253) \ l'origine de cette prière a donné lieu à quel- ques discussions. Mariage du Prophète avec Ounim-Sala- mah, fille d'Abou Omeyah. Expédition contre la tribu juive des Benou-Nadir, qui se retranchent dans leurs forteresses; leurs palmiers et leurs vergers sont détruits et leurs champs incendiés; réduits à cette extrémité, ils implorent la paix. Expédition contre les Benou-.Mostaiik. Même année, nais- sance d'el-Huçeïn, fils d'Ali: on croit que Fatimah sa mère naquit huit ans avant l'hégire. An V. Guerre du Fossé, ainsi nommée à cause du re- tranchement creusé par les Musulmans. Expédition contre la tribu juive des Benon-Koraizah. L'historique de cet évé- nement est bien connu. Mariage du Prophète avec Zeyneb, fille de Djahch. Accusation dirigée contre Aïchah par des calomniateurs. An VI. hogalions du Prophète à l'occasion de la sèche- 158 LES PRAIRIES D'OU. jjL.A_i_.u« ^i OC^^ ÎLmAS*' -I TjJjH W^J li/Jo «Xi^i UriSJ^ r— ^— *-^ tv_^ ^T'î'^ iiÀiiV j,J l^J ''^^iKî "^^^^ U-OvJ i^OyiyS^- l^Ai^ ^w*ÀÀJ ««^taiwl ^^ <^i>- c:a^ iUÀ^c» ^^Ja^pl^ L<..sïOCilî «j cJjLjLaJI (j-»^yj^i U <^ *LjsJLÎ! 'ij.i j.,ç\sS (jvs»- jj^à-w J, iij^U »jLA^ ytiOua tiiA^ (jw^Syiil tXÀ£ (jw« ijccL j;l ^ «««Jsl». resse et de la disette. Il visite les lieux saints [omrah] , c'est ce qu'on nomme l'expédition de Hodeïbiyah ou Vadieu aux infidèles. Prise du bourg de Fadak. Le Prophète épouse Oumm-Habibah, fille d'Abou Sofiân. Il envoie des ambas- sadeurs au Cosroès et au César. Il paye de ses deniers l'af- franchissement de Djowaïryah, fille d'el-Harit, et la prend pour femme. An VII. Expédition de Khaïber et prise de cette ville. Le Prophète se réserve parmi les captives Safyah, fille de Hoyaya, fils d'Akhtab. Pendant sa visite aux lieux saints nommée visite d'accomplissement, il épouse Meïmounah, fille d'el-Harit des Benou-Hilal, et tante maternelle d'Abd- Allah, fils d'Abbas. On ne sait pas exactement s'il eut com- merce avec elle avant d'avoir revêtu le manteau d'ihram, ou pendant qu'il en était revêtu. Cette question est débattue par les jurisconsultes, et elle a donné lieu à différentes opinions sur le mariage du pèlerin en état pénitentiel (/^mm). Même année :Hatib, fils d'Abou Baltaab, revient de CHAPITRE LXXUI. 159 kiiJi y-^-s-^ -iV.^Î Lsy^KA^ft aMI Sy>»j {j->^ f^j-^^ p' iULiAxIl iù>,^ ^jb^l* xm3j a^*-5j)j (jj aMI Os^^y icijU.- ^ *Nî;^ 4-JU3 JJi> wA* Jys»^ A.jiXAi> ^^yJi Ok-ÀJ «.-vÀoj *ljj o»j\^ W^J pj^y^ -v^^^ >oJtX*=> (^ÀJi ^Ixxii ,j\^ ^jJi iiÀ^ ^^^ IftAi^ gL)^' 'i^* Î_j-fci6i>i Jlij ^j'^:» ^' (^îj (*"=':^ s:' ^^^ '-^^ (^^ '^'^^ «^' chez le Makaukus, roi d'Egypte. Parmi les présents (ju'il apporte de la part de ce roi, se trouve Marie la Copte, dont le Prophète eut ensuite un fiis nommé Ibrahim. Djâfar, fils d'Abou Talib, revient d'Abyssinie, où il avait émigré avec ses enfants, sa femn)e et un certain nombre de Musulmans établis dans cette contrée. An VIII. Ce même Djàiar, fils d'Aboii Talib, Zcïd, lils de Haritah, et Abd Allah, fils deRawahah , reçoivent le niartyre en combattant contre les Grecs, à Moulah , nom d'une bour- gade de la Syrie, dépendant du pays de Balka, dans la pro- vince de Damas. Mort de Zeyneb, fille du Prophète; cette date est contestée. Même année : le Prophète s'empare de la Mecque; on ne sait pas précisément si elle fut [)rise d'as- saut ou par capitulation. Les idoles sont renversées, le temple d'Ozza est détruit. Le Prophète, s'adrcssant aux Ko- reichites, leur dit : « Famille do Koreïch, comment pensez- vous que j'agirai à votre égard? — Avec bonté, répondi- renl-ils, car lu es un frère généreux et le fils d'un frère 160 LES PRAIRIES D'OR. OU>Ua!l *J5^^ ^^^ tj^ iU.AaJl ^ «Xjji >^ /«>-ft*^j ^ ^Ul c.jjUj ^J^ b^5i> J^-^-^ '-^' ci yj:> tgJ^'Jl J^^ AJ^ (^X^^iw (j^ f Uv>i J^ y a d'autres versions sur l'âge de cet enfant. Ali, envoyé dans le Yémen en qualité d'ambassadeur, est admis à parti- ciper avec le Prophète au privilège de Vihram. An XI. Mort du Prophète. Les détails relatifs à sa mort ainsi qu'à son âge, et les différentes traditions qui s'y rapportent, se trouvent dans le chapitre précédent (ci-des- sus, p. i/i6). Mort de Fatimah, sa fille; nous avons cité ail- leurs les débats auxquels ont donné lieu son âge, le laps de temps qu'elle survécut à son père, et nous avons recher- ché si la prière des funérailles fut récitée par son époux Ali ou par Abbas, fils d'Abd cl-Mottalib. La mort de la fdle du Prophète jeta Ali dans un violent désespoir, il versa des larmes abondantes et témoigna une douleur et un accable- ment don ton trouve la preuve dans ce passage do ses poésies: Iv'imion (le deiiv amis intinirs linil toujours par l'Iro lirisi'C : toiil ce qui fsl soumis au trépas a peu de valeur'. I'jU perdant coup sur eou|) Ahmed et Falimali. |'ai acipiis la cerhhule ijuc la nu)rl u"('pargiie pas l'aïuilii'. 162 LES PUAIKIES D'UH. /Àji <\jMJC*_j i^AXt c:a.:S:' Ixjl^ -j,AJé^ «!^ 'J^'iVS^j ^-^ '^■Vj^' ^j ^jpl-jtii ji c^.:*?' o^\(j t^J3 c5;-==-î «>^ iJ^Xj»-!^ ylift 4^„j»^ ^ »i>j AjUa^) i ^*îl J^-£ÛÎ (^J o^i». J^J-* JtXJl»^ ^ j^ ic)^ "^-^j A-^ui ijt^^-x^' aj (J-* ^«^^j o^^' jj (A^ UaJlj fc-oJûil _ji^^ -=^1 «Xa* U *X*j »^\-Ji i LhSjI JOJj |^N-iÛy.J^3 A^U_j -^^-«^1 i JJ_5 ^iJ *i ^Uw5 Tous les enfants du Prophète, à l'exception d'Ibrahim, curent pour mère Rhadidjah. Ce fut à cause de son fils aîné el-Kaçem que Mahomet a été surnommé Ahoiil-Kaçem. Ses deux filles Rokayah et Oumm-Koltoum avaient épousé d'à bord Otbah etOteïbah, tous deux fils d'Abou Lahab, oncle de Mahomet. Plus tard , ayant été répudiées pour des rai- sons qu'il serait trop long. d'expliquer, elles furent épousées, l'une après l'autre, par Otmân, fds d'Affàn. Sa troisième fille Zeyneb devint la femme d'Abou'1-Assi , lils de Rébî; l'islam les sépara un moment; mais Abou'I-Assi, s'étant fait musulman , fut réintégré dans ses droits d'époux; les circons- tances qui déterminèrent le Prophète à lui rendre sa fille sont diversement commentées par les légistes. De ce mariage na- quit Omamah , qui devint l'épouse d'Ali, iils d'Abou Talib. après la mort de Fatimah. Depuis le commencement de sa mission, le Prophète eut encore un fils qui, étant né dans l'islam, portait trois noms, Ahd Allah, (serviteur de Dieu;, Tayih (le bon) el Tahcr (le pur); puis Fatimah et enfin Ibrahim. CHAPITRE LXXIV. 163 ^j^ iL-i-^ *_À.^ i yl< U ^^ k-^w^i^Ij y^^î J^*s*-' UjU^> /jA-S.-Lj5 yA_:C-À_jî ii^^ y^^ Ijuû UjCij (Jl iîO'Ijj (j-i^ AjIsj cyy»xîl_5 l>i^y-N«Jîj ^^jJCxIij tâj^*^' u^ ^^ li y'^ ^^ iùUvASj Dans les Annales historiques et l'Histoire moyenne, nous avons raconté, année par année, les guerres, les conquêtes, les expéditions petites ou grandes, en un mot tous les évé- nements survenus entre la naissance et la mission du Pro- phète, entre sa mission et son hégire, entre son hégire et sa mort, et depuis sa mort jusqu'à la présente année 332. Le résumé succinct que nous donnons ici est destiné à rap- peler au lecteur qu'il doit consulter, pour les détails, ces deux grands ouvrages et nos écrits plus anciens. CHAPITRE LXXIV. DES LOCUTIONS (sENTENCEs) NOUVELLES INTRODUITKS PAR LE l'IiOl'IIKTE ET INCONNUES AVANT LUI. Voici ce (|ue dit Ahou'l-Haçan Ali, fils d'cl-IInçeïn, (ils d'Ahd Allah el-Maçoudi : Lorscjuc Dieu, prenant pitié du monde, envoya son prophète Mahoniel annoncer la bonne 164 LES PRAIRIES D'OR ^Uàfcil|_5 (^ÀXjC;i?Jl J^J^lï! OUoj t_*UMi l*X^ Qj^ Lf!^^ U^J nouvelle au genre humain, il confirma sa mission par des preuves et des signes éclatants, et lui envoya le Koran ini- mitable, pour diriger son peuple. Or les Arabes étaient maî- tres en l'art de bien dire; ils connaissaient tous les secrets de l'éloquence et du beau langage; ils possédaient tous les genres de style : l'épître, le sermon, le discours rimé et ca- dencé , la prose et la poésie. Ils savaient , dans leurs vers sur les actions d'éclat, exciter ou réprimer leurs auditeurs, stimuler leur émulation, promettre ou menacer, distribuer la louange ou le blâme. En même temps que la parole du Prophète charmait leur oreille, et réduisait leur génie à l'impuissance, elle savait condamner leurs mœurs, com- battre leurs préjugés, abolir les vaines croyances et renverser les idoles. Il nous apprend lui-même comment il mit les Arabes au défi de produire, à eux tous et en réunissant leurs cfforis, une œuvre comparable à son livre rédigé pourtant dans l'arabe le plus clair. Il y a dilFérentes opinions sur la rédaction du Koran et les qualités qui le rendent inimitable ; mais nous n'avons pas à nous occuper ici des arguments CHAPITRE LXXIV. 165 y \r\ bLJ il wiii». ujUj y\^ it (jv^UaXI *!^ /wfc ^sIaJI JoLj^j '^i)y^ )t-'^^. r»>Vw»Ji^ iJ^UaJl XjJ* ^GL^ c^" wjuaJLJI -'^A^I^ ^a^aJI LiiMij xi^il ^j^ *^ ajsjj5 ^ >^3 /yM^^-î /o-xXo ifsS^^b ikijJCÀXl 5_j.>jiJîj i>>-^«' cJ^'-tJ *ÏVSÀiï proposés pour ou contre, car notre livre est consacré à l'his- toire , et non à Texamen des discussions et des confro- V erses. Le témoignage de la tradition la plus authentique, trans- mise de génération en génération, nous apprend qu'après avoir établi les preuves de sa sincérité par des miracles, des signes et des manifestations extérieures émanant de Dieu, afin de répandre l'enseignement prophétique parmi les hommes, Mahomet a dit: « J'ai reçu tous les dons de la pa- role, » ou bien : « En moi s'est résumé le langage. » Il nous fait entendre par là qu'indépendamment du Koran inimi- table il avait reçu la sagesse et l'éloquence; que cette sagesse s'exprimait en un style sobre et concis, mais plein de pen- sées cl de vues diverses. En effet, son langage était à la fois le plus beau et le plus concis des langages, et renfer- mait en peu de mots un grand nombre de pensées. Nous en trouvons un exemple dans le discours qu'il prononça, lors- <|u"il se présenta avec Abou Bekr <'l Ali devant les tribus réunies à la Mecque; c'est alors que , plaçant Abou Bekr au- X 166 LES PHAIUIES D'OR. p^XaJI t-*.MfcÀJî i j.'^ldCÎI tj-» J.Ài^ i:5^3 ^^■^ <^J^ ^J (""Ir^^' ii**X.i». «7^:^ ^3^5 *T>^ (^'*;W-=»-^ fi^ ^ l»lj^5 CJ-» *)^ ti' t-J^ii *>^j(<^j-à-t ^jj jjS^j.Jî J))i^]\^j.KM*J^l\ lâÀW! ÎJs-^J jju*j yl <«^ib!^>S JyiJî îtX^j l/^?'^ *^ «^ /p.. jt-X.»o A^^Ab i)w>î *5*Xj Lç^i jjbj,*Ji LCij J^'P.y^ t^as^^ dessus de la tribu de Bekr ben Waïl, il eut avec Dagfai un entretien relatif à la noblesse et prononça cette sentence inconnue avant lui et qu'il n'avait empruntée à pei^sonne : « Les malheurs résultent de la parole. » {Meïdani, t. 1, p. 19.) Le Prophète a défini la guerre par ces mots: « La guerre est un stratagème, » donnant à entendre par cette expression si brève et si concise que la lutte à main armée est 1* der- nier expédient de la guerre, lorsqu'elle a débuté parla ruse. Tout homme d'État doué d'un jugement sain appréciera la justesse de cette maxime. — « Celui qui reprend ce qu'il a donné ressemble à l'homme qui reprend ce que son estomac a rejeté. » Par ces paroles, le Prophète condamne le dona- teur qui revendique son propre don ; car l'estomac repousse avec horreur ce qu'il a expulsé. Cette maxime a été l'objet d'un grand nombre de commentaires; mais bornons-nous à citer les paroles mêmes du Prophète et celles de ses sen- tences on il n'eut pas de modèle. — « Jetez do la poussière CHA1MTI\K LXXIV. 167 A_À-o^ ^1 sJiijI U »j-isi yL^jiJI^^ iii - U (Jj^Xi*. iiXjij <_>î^jjj| 3tA.#w4 à la lace des panégyristes. » Ceci s'ap[)li(|ue sans doule aux éloges mensongers, et non à l'élan do reconnaissance qui porte riionune à remercier son hienJaiteur et à célébrer le vrai mérite. Car si les mots : «Jetez de la poussière, etc. » .ivaient ce sens absolu et .s'appliquaient aux éloges vrais ou Taux, rbonnne ne pourrait jiius louer son semblable, sans s'exposer à un pareil outrage, ce qui est en contradiction avec le passage du Koran révélé au Propliète, où Josepli s'adressanl au loi lui dit : « Conlio/.-moi les trésors de la terre, car je suis un sage gardien » {Kuran , xu, 55), ne crai- gnant |)as de faire ainsi son propre; éloge et de vanter ses (|ua!ilés personnelles, ((^f. t. Il, p. 3(io.) lit'S maximes que nous rapportons ici se trouvent dans les recueils d(; biogiapbies (;l les cbroniciues, elles sont bien connues des savants et réj)aiulues parmi les j)liilosoplies, ol (îlies ont cours dans la prali(pj(î de la vi(!; le peuple lui- même (>n l'iiil un (Véipiml usngr cl h-s inrjc ;i ses adages; 168 LES PRAIRIES D'OR. U iù^Jk^ ^.?-»-=^ ^'-?;^^ ^^'^ "^ j-*>i^^ (^ i c>Xw ^î (<>jb 1^-=^ Jl^ CJ-» '^^ 5j ^^wwJLt (jLçj! (j_. y!j iii^sS». wJUiJi (:j^ yî ( «XaJiJ *5 (J-* ^^ (J'*"fi^ ^ <«A-MfcAJ I (jw«»JL Js^ ^ < y^A...,=«- -vJa- 3I UivS» J^J»-I Isj.^ ^î A.^3^ vXÀ^ y^^*M.Xî — La l'ourberie et la ruse sont coiuiainuées au leu éternel. — L'homme va avec qui lui plaît et dispose de ce qu'il a ij;agué, — Celui qui n'a pas pitié des faibles et qui ne res- pecte pas les droits des puissants parmi nous, celui-là n'est pas des nôtres. — L'homme sûr est celui qu'on con- sulte. — Le martyr est celui qui donne sa vie pour autre chose que pour sa fortune. — Le fidèle ne peut accuser son frère plus de trois fois, - — Faciliter une bonne œuvre , c'est encore la faire. — Le regret est le repentir de l'enfant. — Jetez des pierres au lion et à l'adultère. — Toute bonne action est une aumône. — L'homme ingrat envers son semblable l'est envers Dieu. — Le voyageur égaré ramène la chamelle égarée. — L'homme devient sourd et aveugle à l'égard de l'objet qu'il aime. — Le voyage est une partie des tourments (de l'enfer). — Vous autres, (disait-il aux Ansars,) vous êtes peu nombreux au profil, vous accourez quand on invoque votre aide. — Les musulmans doivent tenir leurs ])r()- messes, excepté celles qui permettent ce qui esl défendu, ol f|ni défondenl vo qui osl permis. — T/liommr esl maître CHAPITRE LXXIV. 171 iL-^Jf! ^ v^ cj^ ^-^' 'ir*^ ^ ^J-^ (3^. ^i }^^ 'y^' dans sa demeure el sur son cheval. — Les hommes sont comme des mines d'or. — L'injustice deviendra ténèbres au jugement dernier. — Une accolade complète une bonne réception. — Le cœur de l'homme est enclin à aimer son bienfaiteur. — Celui qui te pardonne a confiance en toi. — On ne nuit jamais à sa fortune en faisant raumone. — Celui qui se repent est comme celui qui n'a pas péché. — Le témoin voit ce que ne voit pas l'absent. — Use de tes droits, en tout ou en partie, mais toujours avec honnêteté. — Donnez son salaire à l'homme de peine, avant que la sueur se soit séchée sur son front. — Los gens bienfai- sants dans ce monde seront comblés de bienfaits dans l'autre. — Le paradis est à l'ombre des sabres. — Celui-là n'est pas un vrai croyant, dont le voisin redoute les violences. Craignez le feu (de l'enfer), nu'me pour une moitié de datte (pour une chose minime). — Honorez les lemmes qui ne quittent pas leur voile. — Une bonne parole est une aumône. — Dangereuse est la société de celui qui n'agit pas envers lf)i conjuie il agirail pour lui mémo. — Ce monde est In prison dn crovnni cl le par.ulis de l'inli 172 LES PRAIRIES D'OR. /^3*x^^^b (3.X«I U ^jjlJil iUs-j u-*p,^ 0j^ U>«>JI -camjuJ é'i^ytii,^ {^&' %y»\ dL^iû U ^ iij^jt« (^XÀAïîiî *.5\.Aifc. ^ AcfcLfvwJL j-A^s u j^à^ J-^»^ Jjj u ; i5^~i^ l» U .JJL« JcLiS ^A-Ii i^^; (jj^-tf -is?^ O^b *^*^ *Xj».| ^aj ii yî /e>xX<0 ^^^ jo^XJij 0.^j— aJIJS ^iJT Jsâj j_^i^*^l Jlï cuU ^i ji <.;.vï*.lo (^^j-^Uî ^Lrs-yJt ijjl^l ^i\ j.^st> dlJJvSij /o.*^*» met rapportée par Abou Maçoud el-Beclri : « Dans cent ans, il ne restera pius ici-bas un seul être vivant. » Lorsque Abou Maçoud répandit cette prédiction émanée du Prophète , elle excita uoe terreur générale. Ali en fut informé et dit : « Abou Maçoud a fidèlement rapporté les paroles , mais il n'en a pas compris le sens ; car le Prophète voulait dire seulement que, dans cent ans, aucun de ceux qui l'avaient connu ne serait encore vivant. » Plusieurs auteurs anciens et contemporains ont recueilli les adages du Prophète, les ont rapportés dans leurs écrits et en ont fait mention dans leurs ouvrages. Ainsi, Abou Mohammed, fils d'el-Haçan, fils de Doreïd, en a réuni un grand nombre dans un traité spécial, qu'il a intitulé le Livre choisi. D'autres citations du même genre sont dues à Abou Ishak Zadjadji le grammairien, disciple d'Abou'l- Abbas el-Mouberred, à Abou Abd Allah Niftaweïh , à Djâfar, fils de Mohammed, fils de lïoumdân el-Moçouli, et à plu- CHAPITI\E LWV. 175 ^A,;^: ^ UajI Osi U-j ^ji^ ^ ^'-♦^^i' (jjU.:tf>.-wiîj -xaJî iL>Ui A fc— jf »j-àfciil ^i>Lj5T ^j^ (^jvJb ;jU^^ l»>XiJl -^j «^1*^-0 ^.So _^l j5,^j_j sifiurs autres écrivains anciens et modernes. Nous avons cité seuiemenl les plus simples, celles qu'il est le plus néces- saire de connaître et qui trouvaient naturellement leur place ici. Mais clans nos ouvraj^es précédents, nous avons réuni tout ce que Ton peut désirer de savoir sur ce sujet, et c'est ce qui nous dispense d'y revenir. Que Dieu nous pro- tège, et que sa grâce nous préserve du mal! CHAPITRE LXXV KIIAI.IFAT D'ABOI' ItEKH I.E VKniDIQUK. Abou Bekr lui élu dans la Sahifah (veslibule) dosBenou- Saîdah, fils de Kaal), lils de Kliazradj el-Ansari, le jour mêm(! de la rnori du Prophète , c'est-à-dire le lundi. Abou Bekr mourut dans la soirée du maidi . \ ii)L,'l-d(>u\ du mois 170 LES PRAIRIES D'OR. ^ cyLî»vJ!^-jL»»< i (jjUjI 5*Xi&_5 /6^A3 ^^\ j^xl (J,y.M*^ c:^jl^j CJsJ^-»»» cy!5\.S-J cK*^' *X«jjio jl jJ_j-« y^_j UjJi U Jj^j <^> Ji [j»>i fl»^ »^,-Si*ftjj^l i4j:i^o^ (J>*À^ A-JiJ-^^ /y_jj._-i*^j ^^i iiS'^^ (JvJiÀ^ *ji*!5X.i^ Ciol^jio UÎ y! tks» ij-« jLiîî ^jI-aJI j-«W- AA3 j5jo LL (j*,U*Ji ^^ iu^i ^^ de djouuiada second, l'an treize de l'hégire (23 août 63d de J. C.); il avait exactement l'âge du Prophète, soixante-trois ans; toutes les traditions s'accordent sur ces dates. Il naquit trois ans après la guerre de l'Éléphant, exerça l'autorité pen- dant deux ans, trois mois et dix jours, et fut enterré à côté de Mahomet; sa tête fut placée à la hauteur des épaules de l'Apôtre deDieu ;c'est ce qui résulte du témoignage d'Aïchah. D'après une autre version, le khalifat d'Abou Bekr aurait duré deux ans, trois mois et vingt jours. Nous reviendrons plus tard sur la chronologie des khalifes et la dui'ée de leur règne. Après avoir terminé l'histoire des Omeyyades et des Abbassides, nous donnerons, dans un chapitre spécial, un second résumé chronologique, depuis l'hégire jusqu'à la présente année 332 , sous le règne d'Abou Ishak el-Motlaki- lillah, ou, pour mieux dire, jusqu'à l'année où nous termine- rons la rédaction de ce livre. Nous étudierons l'évalualioii des années, des mois et des jours, éfablie par les lal)les CHAPITRE LXXV. 177 J^-uy yjLui^ i>^vi* *^j /oJt^ *^i 'J.r*!; ^r'-'*^ ^ t"*^ Sj^l^j v_jL-LsJv.-«.l^ Ajlô-«i j.iJ«J UaJC* ^^>}s> ^ U^ dLtMjJt^ V40|ydt^ «Xibyi!^ (j^ A-A-^'^ "^^J {^ (J^ («'^'^^ (J^ ^ l^'^^^ /U^«X^ '^A''^-^ (j-« ^J^:> ,s.jJi d[jXo L^j JXÂ^ ^^y«l? ^y'^ ^^^^ M° ^ c^JI Iàà.^'j U» ».xj ^I (j^ oUJ JUijJo j,i ^Uas de les déshonorer, par sa mise, aux yeux desMohadjir, des Ansars et des autres Arabes, il leur répondit: « Voulez-vous donc que je sois, au sein de l'islam, un orgueilleux tyran comme je l'étais dans l'âge d'ignorance? Non, de par Dieu! La vraie dévotion repose sur l'humilité et le renoncement aux biens de ce monde. » C'est ainsi que l'orgueil et la vanité firent place à la simplicité et à la modestie chez tous les rois qui abordèrent Abou Bokr. On raconte que ce khalife fit venir un jour Abou Sofiàn Sakhr, fils de Harb, dont on lui avait signalé une action blâmable, et l'apostrnplia avec véhémence, tandis qu'Abou Sofiàn se confondait en marques de respect et d'humilité. Sur ces entrefaites, arrive Abou Kohafah; surpris des cris poussés par son fils, il demande à un officier à qui s'a- dressaient ces bruyant(!S apostrophes. Apprenant tjue c'était à Abou Sofiàn, il s'approche d'Abou Bekr et lui dit : « Atik Allah, oses-tu bien élever la voix contre Abou Sofiàn, (onlre un homme qui, hier encore, avant la naissance de l'islam, était le chef des Koreïchiles? ■> Cette observation fil ï 1 . 180 LES PRAIRIES D'OR. >I «XXiCCj ^j /wwi».l Aj Ji!^ Ujj -5X-wi^L» xij Jl /J.J ptvJ /jj «X.X..W 0j <-'*>-*-^ (jJ^)-**-* (J^ J5^ dX^J"^^ ci»-ij «x^ ^gU aWÎ «Xa* UU *X^^ (J^^' '^•S^^ •^^ *^"î^ *xJjJî L-tf jL-S- iLA^-L» J, wwil:».^ j«Xj jJuiS t-O»^ 2«i^ jUiwI (j-^^t sourire Abou Bekr, ainsi que les Mohadjir et les Ansars qui étaient auprès de lui. « O mon père, répondit-il, sachez que l'islam a élevé les uns et abaissé les autres. » Abou Bekr est le seul khalife qui soit arrivé au pouvoir du vivant de son père. Sa mère Salma , surnommée Oumm el-Khaïr<^ la mère du bien, » était fille de Sakhr, fils d'Amr, fils d'Amir, fils de Kaab, fils de Saad, fils de Taïm, fils de Mourrah. — Les Arabes se révoltèrent dix jours après l'a- vénenient d'Abou Bekr. — Ce khalife avait eu trois fils : Abd Allah, Abd er-Rahman et Mohammed. Abd Allah combattit à Taïf, sous les ordres du Prophète. Atteint d'une blessure grave, il survécut jusqu'à l'avènement de son père, et mou- rut peu de temps après, laissant pour tout bien sept dinars, somme qu'Abou Bekr trouva considérable. Abd Allah mou- rat sans postérité. Abd er-Rahman, second fils du khalife, prit part à la journée de Bedr, dans les rangs des infidèles. Après sa conversion, il se signala par la pureté de sa foi et figura dans divers événements. Sa nombreuse postérité vit. CHAPITRE LXXV. 181 UjJjls Xo; c-JUs jl (^-(^ L^s-jjj^- *J; |,À^ oiiiS- à l'état nomade ou sédentaire, dans la partie du Hédjaz contiguë à la grande route qui mène en Irak, dans le pays nonnué Safinyat et el-Ma{:ali. Mohammed, le troisième fils d'Abou Bekr, avait pour mère Asmâ, fille d'Omaïs , des Benou- Khatàm : c'est à elle que se rattache la postérité de Djàfar, fils d'Abou Talib (son premier mari). Djàfar laissa, en mou- rant martyr de la foi, trois fils nés d'Asmà, à savoir: Abd Allah, Awn et Mohanjmed; ces deux derniers furent tués à la bataille de Taff, avec Huçeïn , fils d'Ali ; ils ne laissaient pas d'enfants. Leur frère Abd Allah, devenu par leur mort le seul rejeton de la maison de Djàfar, eut quatre fils : Ali, Ismaïl, Ishak et Moàwiah. Asmà fut épousée en secondes noces par Abou Bekr et donna le jour à Mohammed. Devenue plus tard la femme d'Ali, fils d'Abou Talib, elle mit au monde plusieurs enfants qui ne laissèrent pas de postérité. La mère d'Asmà, connue sous le nom d'el-Ad- jouz el-IIarichieh « la vieille Ilarichite, « est célèbre par l'il- lustration de ses alliances. En ellèt, de ses quatre filles, la première, Vlaïmounah la Hilalite, épousa le Prophète; la se- 182 LES PRAIRIES D'OR. ^^wUaiS J^AS. (jj u*U*JS o«^ JwAiaÀJi -5_5 /oJ»)-o i^\ o».^' a' o-^ t^ o^ (ji-*^ tj-? (i= Qj **^^-^(>J Ojl^ UU L-o_À_£ *-*^ ^I J^-*»y c:ajIaw jl ci>i)ij v±>^^ I^aXm c:>i:sjj U?^ AaAaJ» ^Î UiVj:< AxJiXIsl^j SpU^I ovSjj*. /JSI Les Juifs jetèrent du poison dans les mets servis à Abou Bekr. Harit, fds de Keladah, qui partageait son repas, en devint aveugle. Les effets du poison ne se produisirent qu'au bout d'un an, et enlevèrent le khalife après une mala- die de quinze jours. A son lit de mort, il prononça ces pa- roles : « Je regrette dans toute ma vie trois choses que j'ai faites et dont j'aurais dû m'abstenir, trois choses que j'ai négligées et que j'aurais dû accomplir, trois choses sur. les- quelles j'aurais voulu consulter l'apôtre de Dieu. Les trois choses que j'ai faites et dont j'aurais dû m'abstenir sont d'a- voir ordonné une perquisition dans la maison de Fatimah (et il entra dans plusieurs détails sur ce sujet); d'avoir fait brûler el-Foudjat, au lieu de le mettre en liberté ou de le tuer sans le torturer; en troisième lieu, le jour de l'élection chez les Benou-Saîdah, j'aurais dû abandonner le pouvoir à l'un des deux candidats, et me contenter d'être le ministre de celui qui aurait été proclamé. Les trois choses c|ue je n aurais pas dû négliger sont: premièrement, de n'avoir pas CHAPITRE LXXV. 185 . ..V>^. tXi cj«JvC» <_>UaiïI Qj j»»xj ^jj^^-S**! cio«Xi jî v::*iij^ ejii^^j ALfûlj-«J5il ^jW !5Xj^i^! l- cUïl_j /e.4AJi liJ^-AÀ. Jjl ^ols /^'y*-« Abou Bekr laissa deux filles; l'une , Asmâ, surnom niée Dat en-noutakaùi, « la femme aux deux ceintures, » fut mère d'Abd Allah, fils de Zobeïr; elle mourut aveugle, à l'âge de cent ans; l'autre, Aïchah, épousa le Prophète. On n'est pas d'accord sur l'époque de la reconnaissance de l'élection d'Abou Bekr par Ali, fils d'Abou Talib : les uns disent dix jours après la mort de Fatimah, ou, en d'autres termes, soixante-dix et quelques jours après la mjQrt du Prophète; d'autres trois mois, d'autres six mois, etc. Lors du départ des généraux chargés d'envahir la Syrie, Abou Bekr accompagna Yézid , fds d'Abou Sofîâu, et lui fit les recommandations suivantes : « Quand tu seras au milieu de tes subordonnés, place devant leurs yeux les faveurs et ce (jui les suit. Sois toujours fidèle à les promesses. Dans les rapports avec eux, sois sobre de paroles : la suite d'un long discours en fait oublier le commencement. Que ta cou- duite soit irréprochable, afin qu'elle serve d'exemple au peuple. Si lu reçois des parlementaires, donne-leur, par Ion -Hcueil, une première marque de Ion bon vouloir; ne les CHAPITRE LXXV. 187 JiJjjLsswi;! J^.X-^ ij.->i^\^ W-^'y ci^*- ^ «^.AÀ- ^j^ ^j(< U^ ^«•A*J OJ!^' tjî*X«l ^^v*vÀ*il j-*i^ i j'tjoiit (j^ »riS^j JJir^ ^^ u^ ^J A:JU^ *-m>*j5 *Uà^^ retiens pas longtemps, afin qu'ils partent ignorant ce qui se passe dans ton camp, Empôclie ton entourage tle communi- quer avec eux, et poursuis toi-même les conférences. Ne mêle pas à tes proclamations tes projets secrets, car tu por- terais le trouble clans tes affaires. Si tu délibères, expose l'affaire avec sincérité, afin que la délibération soit sincère; ne cache rien à tes conseillers et tâche qu'ils puissent lire au fond de ta pensée {Meïdani, III, p. 620). Si tu es ins- truit des cotés faibles de l'ennemi, ne divulgue rien avant d'en avoir acquis la certitude. Cache les nouvelles à ton ar- mée. Surveille tes postes et surprends-les souvent, de nuit et de jour. Sur le champ de bataille, paye bravement de ta personne et songe que, si tu tremblais, ta peur se com- nmnifjuerail à ton armée tout entière. » Les bornes de cet ouvrage nous obligent d omettre ici plusieurs événements d'un grand intérêt, conmie l'histoire de la révolte de l'imposteur el-Ansi (Aswad), surnommé Ayhalah, dans le Yémen et à Sanàa, où il se lit passer pour l)i()phèle et fut lue, grâce à la coopération de Kirouz el 188 LES PRAIRIES D'OR. «>0_j-»« ^jj ClJjl:^ CXAJ ^^ J-^^^ ^^■^!^^ R^^lo ^)-S=»>J *>-*i \j\jSi> ^UJI ^UaJ^ c:A.^y.;Lmj yW^' tr* ^J^3 j^w.».^ tMJ»^ tXAjyl 0j «XjUL a^w».^ iL.«i.< ^j\ ^Ij U! t-»-=>-^! l^jijj^i^ jXseJ! I^jtx4* 1>1 v^ C:^^ (j) Ij^-jfci *>SiX.*V â<>^_Ai>l-.*-« />* (J*l^ji) (^-^^ «XX.W /yi jjjit^ l'histoire de cet imposteur dans le Yémamali, la guerre que lui fit Khalid, fils de Walid, enfin comment il fut tué par Wahchi et par un des Ansars, l'an xi de l'hégire. Nous ne dirons rien du rôle joué par les Ansars et les Mohadjir dans la sakifah desBenou-Saîdah, ni du dicton suivant prononcé par Moundir, fils de Khabbab : • Je suis le billot contre le- quel se frotte le chameau, je suis le rameau de palmier qu'on attache; mais certes, si vous le désirez, un jeune chevreau pourra le plier» (proverbe dans le sens de : «Je suis un homme utile. » Cf. Mcïdani, t. I, p. lij). Nous ne dirons pas ce que firent Saad, fils d'Obadah et Béchir, fils de Saad; comment les Aws, craignant d'assurer la supré- matie aux Kha/radj, abandonnèrent le parti de Saad; quels furent ceux qui refusèrent le serment (à Abou Bekr] et ceux rjui le prêtèrent; les réclamations dos Ilacliémiles et la question relative à Fedek (propriété particulière du Pro- phète). Nous laisserons de côté l'opinion des partisans du texte religieux cl tie ceux de la libre inlcrprétalion , au sujet de l'imamat; la Ihese do ceux (jui se sont déclarés pour 190 LES PRAIRIES D'OR. co^AjaXl «XalP c:aiAj ^ÙJUtf JkJ» (^)^ /e>xX«9 A-jvC Jlxj 4MI ^rtè; cjliaiiL /wjjf iiiSVa». j-5i> rimamat du préféré, etc. entin le sens qu'on a voulu donner à ce vers de Safyah, fille d'Abd elMottalib , récité par Fati- niah, lorscju'elle visita le tombeau de son père : Après ta mort, ont surgi des réclamations et d'obscures discussions. Si tu étais présent, les discours ne seraient pas si longs-, etc., jusqu'à la fin du morceau. Tous ces détails et d'autres encore se trouvant en entier dans nos Annales historiques et notre Histoire moyenne, il nous a paru inutile de les reproduire ici. CHAPITRE LXXVI. Omar, fils de Khattab, fut ensuite proclamé khalife. L'an vingt-trois de l'hégire, il sortit do Médine et accomplit les cérémonies du pèlerinage. A son retour à Médine, il fut CHAPITRE LXXVI. 191 wifc* à^^^ c:ajI^ ^jjj-iibfij ci«>\S' aa^ pLir A^ (^i (J-» (jvÀj yyjt _j-*^ ^xaJt »^i>w«» i J^^ JW t^J^^ J"^' xiUwj i:^-^ jo-xLo 4^yJî w^-As- Jt j^ _jj1 gjla*w.,^ 1^.?^ u' à^) (S^^ ^jjjJl «-.^.*4^ ^^As (J-«_j Oj^ (jJ (:J^^' *^'-V^ O*'^'*'''^ J^"*^ assassiné par Firouz, surnommé /4feou Loulouah, esclave de Mogaïrah, fils de Scliôbah, le mercredi 26^ jour de dou'l- hiddjeh, à la fin de la vingt-troisième année de l'hégire. Son khalifat avait duré dix ans, six mois et quatre jours entiers. Omar lut tué pendant la prière du matin; il était âgé de soixante- trois ans. Son corps fut déposé à côté de celui d'Abou Bekr, aux pieds du Prophète. On dit que les trois tombeaux sont sur la même ligne : Abou Bekr à côté du Prophète et Omar à côté d'Abou Bekr, Il fit neuf fois le pèlerinage de la Mecque pendant son khalifat. Après sa mort, Abd er-Bahman , fils d'Awf, récita la prière en public, et Sohaïb, le Grec, la prière des funérailles. Le conseil qui se réunit trois jours après le meurtre du khalife était com- posé de six membres : Ali, Otinân, Talhah, Zobcïr, Saad et Abd er-Bahman, fils d'Vwl. 192 LES PRAIRIES D'OR. HV* J>aSj AJls»- ^ t5«^-fi 5Wy« (^j:^M^\ j,K«[f ^^«-iu (j-« J_jl (j^ J^5j iUx*i (^ «^.Ajiii I4J aaX^ ,fc«iw (j^ Jjî yfe^ kfiî «!\Mlj GÉNÉALOGIE D'OMAR; ABREGE DE SA VIE ET DE SES GUERRES. Omar était fils de Khattab , fils de Nofaïl , fils d'Abd el-Ozza , fils de Karit, fils deRiah, fils d'Abd Allah, fils de Rizam, fils d'Adi, fils de Kaab; sa famille se rattachait par Kaab à celle du Prophète. Il eut pour mère une négresse nommée Khaïtamah, fille de Hicham, fils de Mogaïrah, fils d'Abd Allah, fils d'Amr, fils de Makhzoum. Ou le surnomma Fa- rouk, parce qu'il sut discerner le vrai du faux; son surnom était Abou Hafs, Ce fut le premier khalife qui prit le nom d'émir des croyants, à l'instigation d'Adi, fils de Hatim; mais on n'est pas d'accord sur ce point, et Dieu seul sait la vérité. Le premier qui le salua de ce titre fut Mogaïrah, fils de Chôbah; Abou Moura el-Achâri le lui donna, pour la première fois, en priant pour lui du haut de la chaire. Ce même Abou Mouça est le premier qui lui écrivit en ces termes : « A Abd Allah Omar, émir des croyants, de la pari d'Abou Mouça ol-Achâri. » Omar, (piand il lut cette suscrip- CHAPITRE LXXVI. 193 ii-^^JLÎt J..*^^ «IwikxîL J^^^ *,^^^^ /o^^-^^ i i l^i x> ^^J^ JUi UJi *-Ai ^ /--as? i) j-^sil Sj5l c^A5'*Xi Jlï J.aA> «-r***^ ^ ^^^^ |0-fr*^5 ^^in-ij, jH iS.,^Jlj^i M.X-9 (^w*^lî ^i.À->î xkS jjj Js*^\i -ils*, (i que j'ai conçue de cet homme! » Puis il fit venir la dépula- tion et lui permit d'exposer ses griefs. Saïd était accusé de ne se présenter à ses administrés qu'après le lever du jour, de n'accorder aucune audience quand la nuit était venue, et de rester chez lui un jour entier chaque mois, Omar le fit venir, le mit en présence des plaignants et leur fit répéter l'accusation. Sur le premier chef, qui était de ne s'occuper d'affaires qu'après le lever du jour, Saïd, sommé par le khalife de se justifier, répondit en ces termes : « Émir des croyants, je n'ai pas de serviteur chez moi, il faut donc que je pétrisse moi-même ma pâte, que je la laisse lever et que je cuise mon pain; puis je fais mes ablutions et je m'occupe des affaires publi(iues. » A l'accusation de ne pas donner d'audience la nuit venue, il répondit : « C'est un point sur lequel j'aurais désiré ne pas m'expliqner : ma nuit tout entière appartient à Dieu , et ma journée au peuple. — Que lui reprochez-vous encore? demanda Omar. — Un jour par mois, dirent les envoyés, il reste enfermé chez lui. — C'est vrai, répliqua Saïd; comme je n'ai pas de serviteur, c'est moi-même qui lave mes effets et les fais sécher; cette be- sogne me conduit jusqu'au soir. — Dieu soil loué! s'écria CHAPITRE LXXVI. 195 Jl »^V-frj^ ylSV» L«tXiL iU Aj I Jsji ^Àj| Jlij X)l^l tj! L-««xi Omar, tu as justifié la bonne opinion que j'avais de loi. Habitants d'Enièse, estimez -vous heureux d'avoir un gou- verneur tel que lui. » En congédiant cet agent, il lui donna mille dinars pour subvenir à ses besoins. La femme de Saïd, en voyant cette sonmie, dit à son mari : «Maintenant que Dieu nous a rendus riches, tu ne te serviras plus toi-même. — Si l'ait, répliqua celui-ci; il vaut mieux donner cet ar- gent à ceux (jui en ont plus besoin que nous. » Alors, avec l'assentiment de sa femme, il le réj);irtit dans plusieurs sacs, appela un homme de confiance et lui dit : « Porte ce sac à un tel. celui-ci à un tel, qui est orphelin, cet autre à tel pauvre, » et ainsi de suite, justp'à ce qu'il ne restât qu'une somme modique qu'il remit à sa femme, en l'autorisant à la dépenser; puis il continua à s'occuper des soins du mi'- nage. «Ne m'as-tu pas donnt" cet argent pour acheter un esclave? lui demanda sa femme. — Garde-le, reprit Saïd, tu recevras bientôt des gens plus nécessiteux que toi. » lîn autre agent d'Omar, Selmân le Persan, gouverneur de Médaïn, portail des vêlcmenls de laine, avait pour nion- i3. 196 LES PRAIRIES D'OR. lit ti)o^_) *X_vL^3 cuX-»- lit viLjLJ *X;ixj o^^ !ii di4 liL^Xx» Lv ^\ Js^£ Ll l» *i (irS** iJ^. ij^-^ S*=^^ c:a^I L^jJaJij i! AAJu. »j-=»-^l ,S yl Jyij /oJtL» aMI J^^ om-jw Jiî i ljy._> kj l_5^Ji-JLJ (Jj-s» »i)jL«^l 5*XJÛ ^jIj ^jyiis^Jî iJI ^^1 -Ui*_Jî t^ aNw«U ij^^ »^^ia^3 ijjblj »^5^ iJl c>-AA^i *T*X-*ilî LJLJ^_»-_5 (jii.«^ ^^.jy>î_5 j.U.iL ^1 >i J^_5 JJi i U Sj^\ t5'>JL o^-À-S" U JUi djdl (j^ ^*^b "^j a^♦^^*** ture un âne couvert, non d'une selle, mais d'un simple bat, vivait de pain d'orge et se distinguait par son austérité et sa dévotion. A l'heure de sa morl, il reçut la visite de Saad, fils d'Abou Wakkas, à Médaïn; Saad lui dit : «Père d'Abd Allah, donne-moi un conseil. » Selmân répondit ainsi : « In- voque Dieu en faveur de ta pensée quand tu médites, en faveur de ta langue quand tu rends la justice, en faveur de ta main quand tu prêtes serment; » puis il répandit des larmes, et, comme on lui en demandait la cause, il ajouta : « J'ai entendu dire à l'apôtre de Dieu qu'il y a dans l'autre monde une montagne escarpée que ceux-là seuls pourront gravir qui ont peu de bagage; or je me vois entouré ici de tous ces biens. » Les assistants eurent beau examiner sa de- meure, ils n'y trouvèrent qu'une cruche, un vase et un bassin pour les ablutions. Abou Obeïdah, fils de Djerrah, qui gouvernait la Syrie pour Omar, se montrait en public vêtu d'une robe de bure; on lui en fit des reproches : « Vous êtes, lui dit-on , gouver- neur de la Syrie et général en chef; l'ennemi est à nos CHAPITRE LXXVl. * 197 i /j^ JsJ6l (j^ J^î bî (jJL/»^l Oys** ljîj-«U <_>*>OCJÎ (j>« Jjl iJI *-^a)^^^Î i) JUi^UajiJI ^] 4Xjj «JLaJjJ cJiXJLji (^j^ J^l y\^ JUi jUaii!!^ 0_;?^,s»mî portes; ayez donc un coslun)e et un équipage plus dignes de votre rang. — En renonçant à ces vêtements, répliqua Abou Obeidah , je ne serais plus ce que j'étais du vivant de l'apotre de Dieu. » On lit dans le livre intitulé Conquête des villes, par Wa- kédi : Omar monta en chaire dans la mosquée (de Mé- (line), et, après avoir invoqué et loué Dieu, il prêcha la guerre sainte et exhorta le peuple à y prendre part. » O vous, dit-il, qui ne possédiez même pas une demeure dans le Flédjaz, Dieu a prot)iis de vous donner le royaume des Cosroès et celui des Césars. Allez , envahissez la Perse. » Abou Obeïd, (ils de Maroud, se leva ot dit : « Emir des croyants, je m'enrôle le premier. » Son exemple fut aussitôt suivi par l'assemblée. Comme on engageait Omar à donner le com- mandement (le l'armée à un Mohadjir ou à un Ansar, il répondit qu'il le donnerait à celui qui s'était enrôlé le pre- mier et désigna Abou Obeïd. D'après une autre tradition, on denjanda à Omar: « l'Iacerezvous donc un homme des Ronou T;iki( ;mi dessus des Mohadjir el dos Ansars? » 1.0 kha- 198 LES PRAIRIES D'OR. JL-X-^ yt!l (jl Ixfl^ Jlï^ (^^j U ^ ♦xjiâ cVjUâ **xJl> cM-yS W:?' -o^J J.xs»lî »iU xi-ftjUx> I4J ^J\<' i)j ki y*-jU j^ Ja^ ^5-b ^ life répondit : « Abou Obeïd s'est levé le premier à mou appel, c'est à lui que je confie le commandement; mais je lui ai prescrit de ne rien décider sans avoir consulté Mas- lamah, fils d'Aslam, fils de Djérich, et Salit, fils de Kais; et je l'ai informé que ces deux hommes ont combattu à Bedr. » Abou Obeïd rencontra d'abord une troupe persane com- mandée par Djalinous; il la mit en fuite, traversa l'Euphraté sur un pont de bois construit par un dihkân, et, parvenu sur l'autre rive , il fit détruire ce pont. Maslamab , fils d'Aslam , lui dit : «Homme imprudent, tu ne sais ce que tu fais en agissant contre notre avis. Les Musulmans qui t'accompa- gnent vont être bientôt victimes de tes funestes combinai- sons. En faisant couper le pont, tu enlèves toute chance de salut à nos soldats, au milieu de ces plaines et de ces déserts. — Marche et combats, lui l'épondit Abou Obeïd; ce que j'ai décidé est irrévocable. » A son tour. Salit fit observer au général que les Arabes n'avaient jamais rencontré un si gros parti de Persans , qu'ils n'avaient pas l'habitude de leur faire CHAPITRE LXXVl. 199 l_*»«oLj kiLÀ_* |^=-5 Iji^j <-*^»"S=- ^ ^^^ ia^A-u» JUi iaxLv L> A.^Ot^ j^M*^:^ JvS-A-fc _j,j! »iii U^ t^l^^^ c:>^î (jyiS^ ^•«'i^ ^^jUil^l 1^-4* ii^Axli — :^-«' '^|;j ia-X^AW Jt^ <ÎUUU5. ^*M.4»' jii^Jb iij AaJÎ IjJ^-WlJ (^^^*.J.AXJ i/ yl i^^ (j*.UJb cjj^js^ii iC^lkJi o>^^ »y5l jl iy >]yi (jàx) j JLjij ^ii«;»^j.5 ^J^-*wî_5 ejliaiwi vXjj c;*»^ (jl^j J^'^ f'*^' la guerre, qu'il était sage par conséquent de leur ménager un refuge et une chance de salut, en cas de défaite. « Par Dieu, s'écria Abou Obeïd, je n'en ferai rien. Salit, tu es un lâche! — Moi un lâche! reprit Salit, je vaux mieux que toi jiar mon mérite et ma noblesse; mais je devais te donner ce conseil." Aussitôt le pont coupé, les deux armées s'atta- quèrent avec furie. Des éléphants bardés de fer se précipi- tèrent sur les Arabes; elfrayés à la vue de ces animaux nou- veaux pour eux, ils rompirent les rangs et la déroule devint générale. Plus de soldats périrent dans les flots de l'Euphrale que par le glaive. Tel lut le résultat de la résistance d'Abou Obeïd au conseil de Salit, bien fpi'Omar lui eût recommandé de le consulter et de se conformer à ses avis. Le plan re- poussé par Abou Obeïd était de ne pas traverser le fleuve, d'attendre les Persans et de ne point détruire le pont. Salit avaitdil, entre autres choses, au général : « Si je ne craignais de donner l'exemple de l'insounn'ssion , je m'éloignerais à la tête de l'armée; mais mon devoir est d'obéir aveuglément. Bien que lu coninielles une faille, j«' consens ;» en être so- 200 LES PRAIRIES D'OR. A-À-A-ff tj ^.wiiij 5*Xj j, Xsij^ Jt^àJI (j^ UJv» o^yS ffJJM y^ y^k-i o^*.r>-i^;^ Q^**il Jl>^ »«Xaj *XAAft Ll J^àJî La-Ï f-6-*-'*L? 'j>^-*-'^r*^ Îj«xa* c5^=*- (j*.UJI ^^^ tK»!^ {^ j^-? Lciji _^i ^^1 \^i^ jyc>}\ i_jAs>- (j.^ c:a,j\^ U"J^ iJ*^^'^ (j*jlj OcJ6_5 J^^_j^' jt_j-J3 4-v-S»i». ^^ cjil iLjuiLje (JO)-C À lidaire aux yeux d'Omar. — Attaque, lui dit Abou Obeïd. — J'obéis, » répondit-il. Ils attaquèrent l'ennemi et périrent ensemble. Six mille Persans jonchaient le champ de bataille, lorsque Abou Obeïd mit pied à terre, s'avança, la lance en arrêt, contre un éléphant et lui en porta un coup aux yeux; l'animal furieux l'écrasa sous ses pieds. La mort du général fut le signal de la déroute, -et lelite des guerriers persans poursuivit les Musulmans, l'épée dans les reins. Un Arabe de la tribu de Bekr benWaïl, prenant les devants avec quel- ques soldats dont il avait rallumé le courage, reconstruisit le pont, et les débris de l'armée passèrent le fleuve avec Mo tanna, fils de Haritah, laissant quatre mille des leurs, tant noyés que tués. L'armée persane était commandée à cette affaire (bataille de Kous cn-nalif) par Djadou\veïh , qui por- tait le célèbre étendard arboré jadis par Aféridoun, quand la Perse se révolta coiilre Dahhak. Cet étendard nommé Direfch-Kawiân était en peau de panthère : il mesurait douze coudées (le Idii" sur huit de Iar<'P; il était monté sur des ov ^ CHAPITRE LXXVI. 201 ^'' c^lxJTl iJuà cj^ oLL« l^N» ^ ^j^ ™. _=».j uA-iùji_5 _5«XxM 4^.««*i6l ^U viLwfcXio j-w JwJ ciA*j| -i hampes de bois, emmanchées les unes dans les autres. La vue de ce drapeau encourageait et fortifiait les Perses, au moment du danger. Nous en avons parlé précédennneut, dans le chapitre consacré à fhisloire de la première dynastie des rois de Perse. La nouvelle de la mort d'Abou Obeïd le Takifite à la bataille du Pont impressionna Omar et les Mu- sulmans. Le khalife fil, du haut de la chaire, de nouveaux appels à la guerre sainte et leva des recrues pour l'armée d'Irak. L'armée était caujpée alors à Sirar, et le khalife pa raissail disposé à la commander en personne. Talhah, lils d'Obeid yVIlah. dirigeait l'avant garde; Zobeïr, fils d'el-Av\'- vvam, l'aile droite; Abd er Rahman , fils d'Awf, l'aile yauche. A la suite d'un conseil général (|ui se pronon(ja pour le dépari d'Omar, ce dernier lil appeler Ali et lui dit : « Père de llaçan , quel est ton avis? Dois-je prendre le commandement, ou le déléguer à un autre? — Commandez vous ujénn;, répon- dit Ali; votre; présence inspirera plus de respect et de crainte à renncmi. - Abbas cl les piiniipaux cheikhs de Ko- icidi , îippclcs apics le (lc|),irl d'Mi cl coiisidlés siii le même 202 LES PRAIRIES D'OR. '>->)-=^^ iLA,j \y^y-^] yl (jvJ^wkM^ (jy^*^ >^j^ '•^^^^^^^ fi^^ ^^_^_jî (jl A_j'ii dij-x^ '^^^^«jij /»it ;^i_5 jIj osjJo (>^*^1 yl (^— *' *^«-i j-î^ J^ O^rJ tîj O^ »X**w c:a.Xj» Je? clujtjî /jy« objet, dirent à Omar: «Demeurez et nommez un général, afin que les Musulmans trouvent auprès de vous un asile, en cas d'insuccès. » Omar interrogea ensuite Abd er-Rahman , fils d'Awf. « Que la vie de mon père et de ma mère soit la rançon de votre existence! dit Abd er-Rahman; restez et dé- léguez vos pouvoirs militaires. La fuite de l'armée n'aurait pas les mêmes conséquences que la vôtre. Si vous étiez vaincu ou tué, les Musulmans retomberaient dans l'erreur et oublieraient à tout jamais la profession de foi: il n'y a d'autre Dieu que Dieu. — A qui puis-je donner lo comman- dement.^» demanda Omar. Abd er-Rahman proposa Saad, fils d'Abou Wakkas. — Je conviens, reprit Omar, que Saad est un bravo soldat; mais je crains qu'il n'ait pas tous les ta- lents qu'exige l'art militaire. — Saad est aussi brave que vous le dites, répondit Abd er-Rahman; il a suivi le Prophète, et combattu à Bedr. Vous pouvez donc prendre des engagements avec lui; mais consultez-nous avant de lui donner vos ins- tructions, et soyez sûr qu'il n'y désobéira point. » Le klialile lo rongrdia, fit appeler Olmân el lui dil : >■ Père d'Abd Allah, CHAPITRE LXXVI. 203 ^1 ijt tiLjyXs ij^\ ^ jlî ^jiijAii' «■:^i**ji^ (j^P»^ j-^^ y ajI jJlj yLr**^ *i^ ^^ "^"^ «yS'i^i^ penses-lu que je doive partii- ou demeurer? — Emir des croyants, répondit Otmàn, vous devez rester et nommer un général; car je redoute, si un malheur vous arrivait, que les Arabes n'abandonnent l'islam. Donnez le signal du dé- part et faites arriver les corps d'armée l'un après l'autre, en ayant soin de confier le commandement à un honmie expérimenté dans le métier des armes et d'une prudence consommée. — Quel est cet honjme?» demanda le kha- life. Otmân lui désigna Ali, fils d'Abou Talib. «Eh bien, reprit Omar, va le trouver, fais-lui cette proposition, et vois s'il l'accueille avec empressement ou s'il la repousse. » Otmân se rendit auprès d'Ali, lui fit part des intentions du khalife et reçut un refus formel. Il courut en instruire le khalife, qui lui demanda s'il avait un autre chef à proposer. Otmàn nomma Saad, fils de Zeid, fils d'Amr, fils de No feïl. « Ce n'est pas l'homme qu'il nous faut, » ol)j(;cla Omar. Otmàn mil alors on avant le nom de Tiilliali, fils d'Obéïd Allah. Omar l'interrompant : « Quv j)enses tu. lui dit il, (Vwn guerrier iiilrépidr. mani.inl aussi hicn Ti^pt'c (\ur 20a LES PRAIRIES D'OR. C:v\3 3I ^1 Sw^ii i^jut (^XM Lvj t^Sli. tX^?;^ XiuS^ (iUi C»v£»-Ia3 yj A-A-Ji c^^JiL^slj -î^*^^' yi t^j' J^ «^^ «^^ «S 5 JwXjLi c^^Lmo ^^v>>ji^^I ^i^Jir! ^^ ^^^^. y*^^^i ^.y^^^ l'arc, mais qui n'a pas, je le crains, de grandes connais- sances stratégiques? — De qui voulez-vous parler, prince des croyants ? — De Saad , fils d'Abou Wakkas. — C'est bien l'homme qui nous est nécessaire, dit Otmân, et si je n'en parlais pas, c'est que je le savais absent, quoique son absence soit motivée par le service de l'Etat. — Mon intention, reprit Omar, est, en lui donnant le commande- ment, de lui laisser désigner ceux qui devront l'accompa- gner. — Ordonnez -lui aussi, ajouta Otmân, de consulter les soldats mûris dans les conil)ats, et de ne jamais prendre une décision avant de vous l'avoir soumise. » Omar adopta ce parti, et ordonna à Saad de marcher sur l'Irak. — Djérir, fils d'Abd Allah el-Bédjéli, qui était venu, à la tète des Benoii-Bédjilah, olTrir ses services au khalife, eut ordre de rejoindre l'armée d'Irak, avec la promesse d'avoir le quart des terres qu'il prendrait dans leSawad, indépondannnent do la part qui reviendrait à sa tribu dans le butin général. Après avoir pris rongé (\\\ khalife, Djérir ol ses Rfnon CHAPITRE LXXVI. 205 Ay.r>.»xilj-S^l j-Jj^ *-^JS*r oJUi iaA*«^ ->W»^ J,' J>^-*^j-*^ JJi ^ ^J ^^Aà» »x.ij ^l^Jl* JJi (j^j^j^ JUi^i JU.! cil ^jU f.3Ji-!i i^y^S ^J^^JJ,^ j.^ (Xji^j-à-l t^« J^ (j^. iij-*s- ^^j oLuJi i^i^^i^ U^)/^' ^^^^ ^^ l?-^^ ^^-^ t:^ Bédjilah se rendirent dans le district d'Obollah, et conti- nuèrent leur marche sur le district de Madar. Le Merzehdn deMadar, qui avait sous ses ordres dix mille chevaliers per- sans, fut averti de l'approche des Arabes. C'était après la bataille du Pont, dans laquelle Obeïd et Salit furent tués. Les Benou-Bédjilah voulaient traverser le Tigre et marcher sur Madar; mais Djérir leur dit : « La prudence s'y oppose, n'avez -vous pas pour vous en convaincre l'exemple de v.os frères, qui ont péri à la journée du Pont? L'ennemi a des forces imposantes; laissez-le traverser le fleuve, et quand il sera de ce coté, avec l'aide de Dieu , nous en triompherons. » Kn effet, après une halle de quelques jours dans Madar. les Persans traversèrent le Tigre. Dès que la moitié environ de leur armée eut atteint l'autre rive, Djérir, à la tête de sa tribu, fondit sur eux, et, après une résistance d'une heure, tua le Merzebàn, massacra les uns, culbuta le plus grand nombre dans le fieuve et pilla leur camp. Les Benou-Bédji- lah firent ensuite leur jonction avec les troupes de Motanna, fils de Harilah Cheïbani. Une armée persane , sous les ordres 206 LES PRAIRIES D'OR. (ji/fr« J^ <^'^>=»- W^ (j^j-^^ y!^i lyixJlî (;jv.U«m (^ ^503 xaLm*^ AJCJilaAX. j-^> jUj i^yiaiî -xÀxisj J^-^' ^yïi C^-»^5 kJ^ *— ft-À-* ^-A-tt^J-J^S» jj jUi».ii|j jiA*M.ii J.^î çjUj (XJS^ de Mihrân, vint à leur rencontre. Voyant que les Musulmans restaient sur l'autre rive, les Persans traversèrent le fleuve et les provoquèrent avec insolence. On en vint aux mains; après une résistance opiniâtre des deux côtés, Mihrân fut tué par Djérir, fils d'Abd Allah el-Bédjéli, et par Haçân, fils de Moundir, fils de Dirar, des Benou-Dabba. Haçân le perça de sa lance ; Djérir l'acheva d'un coup d'épée et le dépouilla de sa ceinture et de ses armes. Ces deux guerriers se sont disputé l'honneur d'avoir tué le général persan ; mais la vérité est que Haçân lui porta d'abord un coup de lance, et que Djérir l'acheva avec son sabre. Haçân a parlé de cet exploit dans une poésie qui commence ainsi : Ne sais-tu pas que j'ai arraché ia vie à Mihrân d'un coup de lance, qui pénétra dans les chairs comme la pointe acérée du hhilal? Les auteurs de chroniques et d'annales ne sont pas d'ac- cord sur le grade de Djérir et de Molauna: les uns pré- tendent que Djérir était investi du commandement en chef, les autres croient qu'il rommandail sa propre tribu, et Mo CHAPITRE LXXVI. 207 /t<\^ A,g-«Uil *JsJuj i(j^l.4«,i)! 5^^.^^ t_AjD ^ij (j b^ ''***-*-*-^^ L<-J^Ai -^UJàlio j-i^-r* (>^* SyA**^ /fi"^*^^ U y_^^^5 (^^'■^ tanna la sienne. La mort de Mihrân impressionna vivement les Persans. Chirzad, dont le nom de famille était Pourân, réunit une armée considérable et enrôla tout le corps de ca- valerie de la noblesse (a5a?ojr«^), dont Roustem commanda Tavant-garde. A Tapprocbe de Roustem, les Musulmans durent se replier: Djérir alla camper à Kaziiuah; Motanna, avec sa tribu, les Bekrites issus de Wad, se rendit à Siraf, où se trouvaient plusieurs puits. Siraf est situé entre Kou- fah et Zobalah, à trois milles de la station nommée Waki- çah. C'est là que mourut Motanna, des suites des blessures qu'il avait reçues au combat du Pont et dans d'autres affaires, fque Dieu ait pitié de lui!) Sur ces entrefaites, Saad, fds d'Abou Wakkas, lequel venait de recevoir une lettre d'Omar, alla, d'après les ordres du kbalife, campera Zobalab, puis à Siraf, où il fut rejoint par les auxiliaires de Syrie et d'autres pays. Il se dirigea alors sur el-Odaïh, localité à l'embou- chure du golfe, sur la limite du Sawad, dans le voisinage de kadiçyeh. La bataille s'engagea , en cet endroit , enlrc Tannée 208 LES PRAIRIES D'OR. ^_j^^i^ ^^j ^^^^ (j*^I tj>-^^i (j>-fe»^5 (>^^ (^^ ^j^ A^l^î /©.-g-VÎ 'Zf^^ Jbjuî l_j-«Uiolî Ui>î*X:^Jî Jjûi jo^ JsA* (j^ .^li SH*"-? 'O^b (J'*^' 'jJJL?"^^^ U^^ *XjiLiuo JjJu _jJ^_5 -_^l >iUi ^^.^i- (j-i?vi tg»X,^iii 4M| ^lyi (jUM^_5 yl.À-«Jl cili 11 — **_ii a^^i^ (-Al-t* g *X^ musulmane, forte de trenle-huit mille hommes, el les Per- sans, au nombre de soixante mille, sous les ordres de Rous- tem. Des éléphants qui portaient plusieurs soldats formaient le front de l'armée des infidèles. L'alTaire commença par des défis et des combats singuliers. Les plus braves guerriers arabes provoquèrent les champions de la Perse, et échan gèrent avec eux des coups de lance et d'épée. Un de ces héros , Galib, fils d'Abd Allah el-Acédi, s'avança en chantant : Celle qui conduit les guerriers à la citerne, celte belle aux doigts agiles, au sein éclatant de blancheur. Sait que je suis un loup, parmi les soldais alertes, un lion qui se jcltf joyeux dans la mêlée. Honnuz, un des rois du Bab el-Abwab, vint à sa ren- contre, la tête ornée d'une couronne. Galib le fit prisonnier, le conduisit à Saad et retourna rapidement au combat. On était au plus fort de faclion, lorsque Açim, fils d'Amr, s'avança on chantant: CHAPITUE LXXVl. 209 > k^iftjJi »LUkXaJ r^JV.^J| JJLo ww«kl!î *KjU3 *^^AiîAJ (->1^ ^5 i._^_«ll J^***J!^ iiAOAiwiii (j^ viXXil oUai (^jilUaJl i^ ^lUl Une jeune fille au teint blanc, au cou jauni, pareiili' à un bijou d'ar- gent sur une monture d'or. Sait qu'un iiomme tel que moi ne se prévaut pas de la noblesse de sa race. Un chevalier persan marche contre lui, et, après quelques passes, il j)rend la fuite. Arini h; poursuit jusque dans les rangs ennouu's, qui le laissent pénétrer et se referment sur lui. On le croyait perdu, lorsqu'on le vit reparaître sur le IVonl des bataillons du centre, chassant devant lui un mulet chargé de cantines j)leines d'objets précieux. Il se présenta ainsi devant Saad, avec son mulet, sur lequel se tenait un jeune homme vêtu de brocart et coiffé d'un cliaperou doré : c'était le panctier du roi , et les caisses renfermaient . parmi les friandises destinées à la lable du roi, du nougat fait de lait, de dattes et de micîl couni. Saad y jeta les yeux et dit : <> Portez cela à ses compagnons d'onice, et dites-leur : Voilà ce que le général vous envoie; régale/vous. » Ce qui fut fait. •210 LES PRAIRIES D'OR. »j._Um,_p %-Jj\ ii-À-w (V^' '^ c:*.j^ iiAAwiuUl iixï^ jl t^j-à»-' iikArsr_j^ ^W*>^^L> RiX^ oiJ^^^ Jsj*xiL v-XAàLs? aXaàJ! ^j Li **« CiA.X-*.À J>A=ij J^S-^Î iikxiJi ^yS>'^, ^5 ,j*.LÀ_3i .(?.A»\ l_^-â cyl_^^l j._5^A_) o^ p^-îî i*>^^j (j*,LiJi ^^L«;Jl (^^ (j>_.t*_-*-iî J_j-Ac^ u-^^î > (j--^ OvJLsb. iC-xL^V^ 8«Xaa£ k^l ^mo itXJl^ »;->^ ^jj liUU «Jùcii ij^jS-i jî -L»! ^j^ *tjHil «xJlà». <^^ lesquels on remarquait Kâkâa, fils d'Anir. Damas étant pris depuis un mois, Omar avait écrit à Abou Oheïdah, fils de Djerrah, de diriger sur l'Irak les troupes de Khaled, fils de Walid, mais sans faire mention de Khaled dans sa lettre. Abou Obcïdah, heureux de pouvoir se débarrasser de ce ri- val , fil partir son corps d'armée sous la conduite de Ilachim , fils d'Otbah. Omar, en agissant ainsi, cédait au ressentiment qui l'animait contre Khaled, depuis le règne d'Abou Bekr, à cause de l'airaire de Malik ben Nowaïrah el j)0ur d'autres motifs encore. Cependant Khaled était fils de Walid, fils de la tante maternelle d'Omar. L'arrivée de Kâkâa conduisant les premiers renforts fit présager à l'armée de Kadicyeh un triomphe prochain, el les Musulmans n'eurent plus à craindre d'éprouver des perles aussi graves cjue celles de la veille. A peine arrivé sur le Iront de bataille, Kâkàa s'elaïKja en avant el provofjua un Persan en combat singu- lier. Un chef s'avança. « i)\\\ es lu ? •■ lui demanda le Musul >4. 212 LES PRAIRIES D'OR, k-A-^-»-^ *^^HS-A-t jj t^IjUJ L c.ljujill i^jiU» t-o^Ut ^^ Jv> (ppw^l *>^î r»y^'^ U*^' O*:/^^' i^"* ^^^' r»>? i .J man. — Je suis Bahman, fils de Djadouweïli. (Il est connu sous le surnom de Doul-Hadjih). — Vengeance ! s'écria Kàkâa, vengeance pour le sang d'Abou Obéid, de Salit et de leurs compagnons, tués à la journée du PontI » C'était ce Dou'l-Hadjib qui les avait égorgés, ainsi que nous l'avons dit déjà. Ils fondirent l'un sur l'autre et le Musulman tua son adversaire. On prétend 'que, dans cette même journée. Kâkâa tua trente Persans, en trente passes d'arme qui coû- tèrent chacune la vie à un ennemi. Le dernier qui péril sous le fer de Kàkàa fut un des grands de la Perse, nommé Buzurdjmihr. Le guerrier musulman a rappelé lui-même cette victoire dans les vers suivants : J'ai rempli son âme d'une terreur qui l'a pénétré comme les rayons du soleil. A la journée d'Agwat, la victime du /î«;ice jeta, en mourant, les plus tristes présages dans l'esprit de ses soldats et ranima le courage de mes compagnons et le mien. Un autre combat singulier eut lieu le même jour entre CHAPITRE LXX\ I. 213 JuL^i i U._j-s^ J-A-iJi (:r^^j-^î u*(> J^-^' ^ J^-^^' el-A\var, lils de Kotbah. et le vice-roi [schahriar du Sé- djeslào : les deux adversaires se donnèrent réciproquement la mort. Saad, (jui était malade, se tenait à l'écart sur la plate- forme du château d'el-Odaïb, d'où il observait le combat. Au moment où les deux armées luttaient avec le plus d'achar- nement, Saad, entendant les Arabes célébrer leur noblesse, dit à ccu.x qui l'entouraient sur la terrasse du château : • Tant qu'ils continueront de vanter leurs ancêtres, laissez- moi dormir, c'est la preuve qu'ils conservent l'avantage; mais s'ils se taisent, éveillez-rnoi, ce sera mauvais signe.» La nuit n'interrompit pas celle lutte acharnée. Abou Mih- djan. de la tribu de Takif, était retenu prisonnier dans les souterrains du château. Il entendait les Arabes exalter la noblesse des aïeux et de la li ibu ; le choc des armes et les cris de la ujéléc anivaient jiis(|u'à lui, et il se désolait île ne pouvoir prendre part à ces exploits. Kniin.se traînant jiisipi'à la terrasse où se Icnail Saad, il im|)lora son pardon et la libf'ili', alin de rnmir au rond>al Saad l'apostropha rude- 214 LES PRAIRIES D'OR. jM-A^ik. ,^ dl.J J«-J^ - 0»À^ U JUi SiXXJ I^aXc Ot)sSk. J^-Ju _5-^^ ^^y^ à> <~J^-^^. ^yfj^ iii.Ji^ wî menl et Je chassa. Le prisonnier descendait en pleurant, lorsqu'il rencontra Salma, fille de Hafsah. Cette femme, veuve de Motanna, fils de Haritah le Cheibanite, avait épousé Saad en secondes noces. « Fille de Hafsah , lui dit-il , veux-tu faire une bonne action? — De quoi s'agit-il? de- manda Salma. — Fais-moi mettre en liberté et prête-moi Balkâ (jument de Saad). Je prends Dieu à témoin que, s'il me laisse la vie, je viendrai devant toi replacer mes pieds dans leurs chaînes. — Ce n'est pas mon affaire, » répliqua Salma. Le prisonnier s'éloigna en traînant ses chaînes et murmurant ces vers : Qu'il est triste de voir les cavaliers courir la lance en arrêt, et d'être abandonné ici, garrotté de lourdes entraves ! Moi qui vivais jadis au sein de la richesse et des plaisirs, je suis seul et privé des consolations d'un frère. Si je me lève, ces chaînes arrêtent mes pas. On a lire sur moi le.s verrons de ces portes sourdes à mes prières. Que Dieu écoute un vœu invinlalile : Si je reliouvr la liberté, je ne retournerni jamais à la taverne ! CHAPITRE LXXVI. 215 d'tX^.x.j (-A_A_A£>j^ ^i >^j.:k\.^\ ji ^^i>Mt c^JIjû t^ljui ^^ l4=>-^l_j >>>jtMé «^UiX) i\jCâlî c:*iji U^ ^dljUi ^ t-i*Jlr_5 «SUxUaU JL=>-pi <}(jiL)Liftj A.^ÀSjlî A5oa^ .V! (j-jlj aaJI j^m ii aj»->X-*w^ Salma , (|ui avait entendu ces vers , lui dit : « Que Dieu me soit j)ropice! j'accepte la promesse que tu viens de taire. » Alors elle le débarrassa de ses liens et lui amena Balkà en ajoutant: « Voilà ce que tu m'avais demandé. » Abou Mil» djan, prenant la jument de Saad par la bride, sortit du châ- teau par la poterne qui donnait sur le fossé. Alors, se cour- liant sur le dos de son cheval, il galopa jusqu'au flanc droit des Musulmans, prononça le tekbir; puis, jouant avec sa lance et son épée, à la vue des deux armées, il se préci pila sur le flanc gauche de l'ennemi, le tint en respect, lua les plus vaillants guerriers et dispersa les autres, au grand étonnement des deux partis, (|ui le suivaient des yeux, lia tradition présente ici une variante au sujet de la jumeni Balkà; selon les uns, le prisonnier la montait à poil, selon les autres, il était en selle. Quoi qu'il en soit, Abou Mih djan rentra ensuite dans les rangs de l'armée musuhnanc, sortit par l'aile gauche, s'élança siii l'ail<' droite des l'er sans, et là, lout en j)aradant avec sn lance el son épée, il lit inordre la poussier*' à lous ceux (|iii r.illaqii.iicnl cl iclin/ 216 LES PR/\IRIES D'OR. ^J»J\-x-\\ \ùsj> (j^ '^^^ A-JL-o (j*.UJ! 4-v:sSJo Sl;^ (:5>-t^*-i' LÀjl^-ifci (j^ y-^ fi^-^r*^^ J^* ''^■''' ^"^^y* *^ *J-»>*Î <^*>J^ l'eflort de l'ennemi par la terreur qu'il lui inspirait. Après cela, il pénétra dans le centre des Musulmans, reparut bientôt sur le Iront de bataille, en face du cenlie des infi- dèles; puis, renouvelant ses exploits, il terrassa ses adver- saires, retint la îiiarche des Persans et protégea son parti contre leur attaque. Les Arabes ne revenaient pas de leur étonnement, et se demandaient quel était ce cavalier inconnu dans l'armée. Les uns disaient : « C'est un de nos frères ve- nus de Syrie, sous les ordres de Hachim, (ils d'Olbah ol-Mir l^al. — „ Si khidr, disaient les autres, préside à la bataille, ce cavalier ne peut être que Khidr; Dieu nous l'a envoyé pour nous guider sur le chemin de la victoire. » D'autres ajoutaient : " Si les anges ne demeuraient étrangers aux com- bats, nous dirions (jue c'est un ange. » Abou Mihdjan, pareil a un lion furieux, rcM\ersail les cavaliers et se précipilail sur eux avec i'ini|)éluosilé de raii;le. Les Musulmans témoins de SOS |MOiu'ss(s, tels (jur Aiiir, (ils de Mi'idi karib, Tcdhah , CHAPITRE LXXVI. 217 »is-tf>j jjc> |j^i& cxAJtî ^j^ jî (j**xsî iljJ AMU^*axIÎ (jj^i tj-. ^j| tK^jU /o»-^Ua^^ *.>-*^!^ Jl ^^^«M*ii jc»-lj.j5 L^Ufti ij5 A_j K_jt-^ i»» ip^ ^-À. cix-A_^ jj^ w>»ia.*J) j_|»^i ,;^*i^ (J' . i^— aJUI i.t aK_=-^ t-*^^^ A.,>w>Ajg i :>l^^ l^iajj-« Jl *lJlUil b^-i^i 'y^;-^' '^' A-V^'j u:*LjL->L.a« l-Cj,ji -5^,-A^sî^ fils deKhowaïled, Kâkâa, fils d'Anir, IJachim, fils d'Otbali tl-Mlrkal, et les plus vaillants guerriers parmi les Arabes, le suivaient du regard et s'extasiaient sur son audace. Saad, penché sur le bord de la plate-iornie d'où il suivait le coai bat, cherchait à reconnaître ce cavalier et disait : « iSi je ne savais qu'Abou Mihdjan est en prison, je dirais ([ue c'est lui et que ce cheval est Baikà. «Vers le milieu de la nuit, le combat lut suspendu; les Persans se retirèrent et les Arabes revinrent dans leurs letranchemenls. Abou Mihdjan rentra, sans être vu, par la porte qui lui avait donné issue, ratta- cha Balkà au pi(juet qui la retenait; puis il regagna son cachot, re[)laça son pied dans lu chaîne et chaula d'une voix sonore : Les liciKJii Takil .>ii\('iil , ^aiis eu lircr vaiillr, i|iic je mii> parmi eux li |)liis vaillani «le ceux (|ui iiianiciil l'i^pvc, ('{•lui i|iii cikIossc le plus souvcul uni' riill( dr mailles cl i|iii roiiihat avRc Ir plus (ron'miitlri'lr , '|iiaii^^.-fi>i iiî c^C-ï- ^I_5-*-Jl xVj^^^^l *^.*J^ ci>î_5^l A-v-i^ A^otJL» ^5v=»- Ajyb" *(^vi»j ci)*Xi».î_^ bi U <_^i>! Jlijj xJiAJols aj ^Aolj Î'XjÎ j«?^^ -JiÀ^ >j (^^l^^ f-^^^ c^ *L-M*.À_Ji -^ ^j^rfT^i: les souillait. Les Arabes entassaient les cadavres et les por- taient sur leurs épaules aux femmes et aux enfants, qui leur donnaient la sépulture; d'autres femmes recevaient les bles- sés et pansaient leurs plaiesi Entre le champ de bataille de Kadiçyeh et la forteresse d'el-Odaïb, se dressait un palmier solitaire; aujourd'hui il y en a un grand nombre en cet en- droit. Tandis qu'on transportait les blessés, ceux qui avaient conservé le sentiment disaient à leurs porteurs, «Me voici près du Savvad, laissez-moi reposer à l'ombre de ce palmier; » et on les déposait au pied de l'arbre. De ce nombre était un Arabe de Tayi, nommé Bodjaïr; on l'entendit réciter ces vers avant d'expiier : l'alinicr qui te dresses ciilrr la l'erse el cl-Odaïh, loin des autres pal miers, rernis mes adieux. Un nuire soldai de la Iribii do l'aïni Allait fui dépose en CHAPITHE LXXVI. 221 x_^:S«o ^LàJÎ f^^^i '^^ j-S^ ^-^• ULÎ^y^ î_j*«^ O^iH*"^ ^ J»_jL- s-*Jt *L-u.^^ ^js-^ ^^ (**V*^ '.y»'=*-«^ ^j t^;^^'^^ l^-à^Ui ^j5^-«^l^ ul>^t^' Ïj^V^^^ ^^ 1*^ C:J>=^ Jb (:r* SwA.<— lôJI ^e ^b (^5V>- wvAjuI >^~XJ\^ Ix-rjoi c::\A'=^ ^-^^3 |tfVAt^ 5;La_]3 CA..nla.ii3 uÀ>ols .^j ^-^^y^^ ^^^ (^"ir^^ ^^a ce lieu; ses entrailles sorlaient de son ventre entrouvert; il eut cependant la force de prononcer ces paroles : O palmier dos blesses, né au milieu de cette plaine ennemie, puisscs-lu boire la rosée du matin et l'eau abondante des nuages! On a recueilli encore d'autres vers improvisés en celte cir- constance. Le matin qui suivit la niiil du grondement, nommée de- puis la nuit de Kadiryeh, les troupes étaient exténuées de fatigue, car elles n'avaient pas fermé l'œil. Cependant les tribus, ranimées par la voix de leurs chefs, s'élancèrent au combat, et la lutte continua jusque dans l'après-midi. Le soleil avait atteint le milieu de sa course, lorsque Hormu- zàn et Nirmarân donnèrent le premier signal de la retrailt;; mais ils reculèrent en combattant et défendirent le terrain pied à pied. Un peu après nndi, le centre de l'armée persane futcntamé. Un vent impétueux soulevait contre elle des tour- billons de poussière; le dais qui surmontait le trône de Rou.« tem fut enlevé par une rafale et jeté dans le A^^//j/- el-Alih. l>e \enl souHlait do l'ouest, et la poussière aveuglait les 222 LES PRAIRIES D'OR. A-A-Lft c:a„^*XJj «XJ> Jljtj ifJ*^ f*^-*tJ t^*^' J^*^ A.^)l* ^ J'iV-* w>wmJ| «Xjï-oj JIijLaJI J-^jI (;J>o âU; 4^i.>- *^-^ -î^J '^'i?- /OiiJ ^kMfc>? Uj aj (j*Uil cjlla* Jl iÎAxMi (_^j ^-«xAw; c:a.X;l* «^^wj Persans. C'est alors que le trône de Roustem fut escaladé par Kâkâa et ses soldats. Rouslein, quand son pavillon fut balayé par le vent, se jeta eu bas du trône, courut auprès des mules qui portaient ses trésors et s'abrita derrière les ballots dont elles étaient chargées. Hilal, fils d'Alkaraah, trancha d'un coup de sabre les sangles du ballot derrière lequel se cachait Roustem; une moitié du bagage tomba sur le dos du Persan et lui enfonça les côtes. Hilal, qui ne le voyait pas et ne se doutait pas de sa présence, perça le ballot avec son sabre : il s'en exhala une odeur de musc. Roustem, se traînant jusqu'au Nahr el-Atik, se précipita dans les flots. Hilal l'aperçut, se jeta sur lui, le retint par le pied, et l'at- tirant sur le bord du fossé, lui donna la mort d'un coup de sabre. Puis il tira le cadavre par les jambes, le jeta sous les pieds des mules, gravit les marches du trône et cria : « A moi ! Par le maître de la Kaabah, j'ai tué Roustem! » Les soldats qui se pressaient alentour, ne le voyant ni lui ni le trône, lui répondirent par leurs clameurs. Cependant les CHAPITRE LXXVl. 223 oy"^ U^ '■^^ J"V^j i>-^ ij^ v^iA^I ^'^♦Xiwij \y>y^i\^ i_»l_*i*x!l JoiUi y>l (J>J ^.^*>^J V^^^^ ô UvAwj t^JCi (j^?v» ^^^j-i'J «^^^^ (**^ f'^*^' tKiUi l-jLoJ^i U 4^ Vv^' (iT-* (^ (^y* ^LÏ>y^ /jj J^Xjû aKjij (jÎ Uji /y^ (^tX-wi^i jj-tw 0j jkj-S _^j (T^^ tiUi tj infidèles découragés prirent la fuite et périrent par le sabre 011 dans les eaux du fleuve. Trente des leurs s'attachèrent les uns aux autres avec des chaînes et des cordes, et jurèrent par la lumière et les temples du feu de ne point reculer, et (le vaincre ou mourir; puis ils s'élancèrent sur la cavalerie, (les torches de résine à la main, el furent tous exterminés. On ne sait pas précisément pai- qui Rousiem fut tué : l'opi- nion la plus répandue est qu'il recul la mort des mains de Hilal ben Alkamah, de la tribu de Taim ou confédérés {rehab) , ainsi que nous l'avons dit. Selon d'autres, il péril sous les coups d'un Arabe des Benou Açèd. Un poëte de cetle même tribu, Amr, lils de Chas, a dit dans une poésie où il célèbre cette journée : Nos cavaliers, s'clançaiil de tontes parts, so jelôrent sur kesra, que dé- Tendait une faible escorte. Mous avons égorgé sans pitié Koustem cl ses dis, lorsque les pieds de nos clievnux soulevaient des nuages de poussière. 224 LES PRAIRIES D'OR. i)L.^jt ^^iX_^j ^ ULa-ï Là.a.ajcjI ci\A^ /o.^-< U5\.5 9ww*£ S'j.-jf^j /jv-jwjiiî ^w* LjjSi (^j^ j^ ''ij5>'i 5«Xiû J_j.«»- s- Partout, sur notre route, uous laissions des cadavres debout et inca- pables de s'enfuir. Dirai-, fils de Khattab, s'empara , ce jour-là , du grand éten dard en peau de panthère, nommé dirafch-kawiân , ainsi que nous l'avons dit déjà (ci-déssus, p. 200); il était couvert do rubis, de perles et d'autres pierres précieuses. Dirar le céda pour trente mille dinars; il valait bien un million deux cent mille dinars. Autour de cet étendard périrent dix mille Per- sans, outre les trente soldats qui se tenaient attachés et d'autres encore. Les historiens anciens et modernes ne s'accordent pas sur la date de la bataille de Kadiçyeh , ou d'el-Odaïb. D'après une opinion assez accréditée, elle fut livrée l'an seize de l'hégire : cette date est citée par Wakédi , sur la foi d'autrui. Quelques-uns la placent en l'an quinze, et d'autres en l'an quatorze de l'hégire; Mohammed, fils d'Ishak, se décide pour la date de l'an quinze. En la ([ua- CHAPITRE LXXVI. 225 ^^\j.JL.l\ a^Xwo iL-«l*!j jl_Aa-^i)l (Ji vJi «--.aS^ "J^j'j")^' "'^-ir'^ J>-À-» tj^J Jsh*^^-) ^^ hyKSjàS torzième année de l'hégire, Omar, filsdeKhaltab, prescrivit la célébration de la prière taraioih, pendant le mois de nima- dân; or, ceux qui placent la bataille de Kadicyeh on cette même année se réfèrent à celte circonstance et citent la lettre adressée par le khalife à tous les grands centres mu- sulmans pour la célébration de la prière des nuits de jeune. Plusieurs historiens, au nombre desquels est Médaïni, rapportentque Otbah , (ils de (ia/.wàn , lut envoyé par Omar dans le pays de Basrah, Tan (|unlorze de l'hégire; il s'y ar- rêta et bâtit la ville de ce nom. D'autres historiographes, au contraire, reportent la fondation de Basrah à Tan seize; ils ajoutent qui.Xj>. l^Uj IjL^ U^^ c5*^^* ^i£>_5 U_»._j y^xi j.^ ^ JIî^-«*>0:j _^3 .^ /jJù!^Xj AÀjtiai L^ jI; -^ ^.-tf*-^ ^i A-^oi *i3;J3 iil. _jj L'esclave s'éloigna d'un air mécontent. Un aiitrejour, comme il passait auprès du khalife, qui était assis, celui-ci lui dit : « Ne m'a-t-on pas raconté que tu t'es vanté de pouvoir cons- truire une meule que le vent ferait mouvoir? — Par Dieu, répondit Abou Loulouah, je fabriquerai une meule dont on parlera dans le monde. » Quand il fut parti, Omar ajouta: «Cet esclave vient de me menacer. •> Une fois sa résolution arrêtée, Abou Loulouah cacha un poignard sous ses vêtements et alla se blottir, pendant la nuit, dans une des cellules de la mosquée, en attendant l'arrivée du khalife , qui venait de grand matin réveiller les lidèles pour la prière. Au moment où le khalife passait près de lui, l'esclave sor- tit de sa cachette, et lui porta trois coups, dont l'on mortel , au-dessous du nombril. Sur les douze personnes qu'il frappji ensuite, six moururent de leurs blessures; puis il se donna la mort avec son poignard. Abd Allah, fds d'Omar, se ren dit auprès de son père agonisant et lui dil : «Emir des croyants, désigne un khalife au peuple de Mohammed. Si i.S. 228 LES PHAllUES D'OK. »._*_«! L» \_JuX9 àxjUs' kiAJCjL»! Ov^s^j OtA^s *i c:^Ài» ,\a]ç kii-Ji ^j;^ (l5>->- "^î -« *^i?)^ yjl L JLjLi AaJI J.av^I^5 (jI (J*.U^ y.J ^! vXAij.Si^ 1*1 j-A-il Jw^l_j ^il J^l y-* y^^j dU.Ji) ija^ J.-«U (jî (j^W'^ un do tes bergers avait laissé errer tes chameaux ou tes moutons, ne lui reprocherais-tu pas d'avoir abandonné le troupeau confié à sa garde? A plus forte raison , pourrais-tu abandonner le peuple do Mohammed ? Nomme donc ton successeur. » Omar lui répondit : « Si je désigne un khalife, je suivrai l'exemple d'AbouBekr; si je n'en désigne point, j'imiterai l'apôtre de Dieu. « Cette réponse découragea Abd Allah. Omar se fit musulman quatre ans avant l'hégire. Il eut plusieurs enfants: Abd Allah; Hafsah, qui devint l'épouse du Prophète; Obéid Allah, Açim etZeïd, tous enfants d'un même lit; il eut, de sa seconde femme, Abd er-Rahman, Fatimah et d'autres filles, et enfin Abd er-Rahman, le cadet, qui fut puni pour avoir bu du vin; ce dernier est connu sous le nom de Abou Chahmah (le gras), Abd Allah, fils d'Abbas, raconte qu'Omar le fit venir un jour et lui dit : « Fils d'Abbas, le gouverneur d'Énièse vient de mourir; c'était un homme de bien, et les gens de bien sont rares; je souhaite qu'on puisse le compter parmi eux. CHAPITIU-: LXXVl. 2^ 4Mi^ c-«.Ai J^_3 Jb (♦XJS^j (jwLàJ! J..«jtXAgt AjcLo 4X51 Jj^ ^^jil U aX5|^ Jlï dUi j^i J.xi SjJ Kj o^l^ U J^Ji (j^ c:*jIj Cepeudaiil j'ai, eu ce qui le concerne, une arrière-pensée que ta conduite, il est vrai , n'a pas molivée, mais qui m'ins- pire quelque inquiélude. Es-tu disposé à devenir gouver- neur? — Je n'accepterai pas cet emploi, répondit Ibn Abbas, avant de connaître le fond de ta pensée. — Dans quel but veux -lu la connaître? demanda Omar. — Si la crainte que je t'inspire est fondée, je me tiendrai sur mes gardes à bon escient; si je suis innocent, un pareil soup- çon ne saurait m'alteindre, el j'accepterai le poste d'Emèse. Je n'ignore pas que lorsque lu veux une chose lu ne tardes pas à la réaliser. — Fils d'Abbas, répondit le khalife, je crains que, lors(|ue lu seras en fonctions, queUju'un ne vienne me dire . (î'est nous (pul laiit employer, et non cette famille (celle du Prophèle) : n'avons-nous pas vu l'Apôtre de Dieu donner des emplois à tout le momie, excepté à ces gens-là? — C'est vrai, lepril Ibn Abbas; j(; sais ce qui se laisait alois; jamais le Pro|)liète n'a ai;! autrement.» Omar j)oursuivit aiiisi : -J'ignore s'il trouvait les fonctions pu- bliques au-dessous île votre rang, ou s'il naignait (pie vous ÎÇO LES PRAIRIES D'OR. ne vous prévalussiez de vos liens de famille, en agissant de façon à attirer sur vous les reproches les plus mérités. Quant à moi, je n'ai pas sur ton compte la môme opinion. Acceptes-tu l'emploi .'^ — Je le refuse, dit Ibn Abbas. — Et pourquoi.^ demanda Omar. — Si, pendant que je te servirai, tu conserves cette pensée secrète, rien ne pourra nje mettre à l'abri de tes préventions (littéral, je ne pourrai ôter la paille de ton œil). — Désigne -moi un autre gou- verneur, lui dit Omar. — Choisis, reprit Ibn Abbas, un homme qui aura confiance en toi, et qui t'inspirera une égale confiance. » Alkamah, lils d'Abd Aliah el-Mouzni, raconte, d'après Mâkil, (ils de Yaçar, qu'Omar ayant consulté Hormuzân au sujet du Fars, d'Ispahân et de rAzerbaïdjàn, en reçut ia réponse suivante : « Ispahàn est la tête, le Fars et l'Azer- baïdjân sont les deux ailes : si tu coupes l'une des deux ailes, la tète peut se sauver avec l'autre aile; mais si tu coupes la tête, les deux ailes tombent et périssent avec l'clleci. » Omar entra un jour dans la mosquée (de Médine) et Ironv.) Nôinàn, lils d-w; yi ;^p,.ja-L^4^ iS"^ cX-*-A-» (^^?4J (O-fr^^' (XkJii JtUl ^i-::^; ^ aÎ *XxJsI y^^J lU ^i Jlîj ^l^s:=>î j^Uio Ui^li^ t^j— Lii -c1._à_jÎ nXjïJsÎ A,.^ij (_^ T^-^' ^^jj> ^j-^i^ (i^ *XxJt» près de lui et, sa prière terminée, il lui dit : « Je suis décidé à te donner un emploi. — Que ce ne soil pas dans les linances, s'écria Nômân , mais à l'armée! — Soit, reprit Omar, ce sera à l'armée.» 11 le (it partir sur-le-rharap, après avoir requis les habitants de Koufah de lui prêter main-forte, et lui donna pour compagnons Zobeir, fils d'el- Awwam, Amr, fds de Màdi-Karib, Hodaïfab, le lils d'Amr, et el-Acbàt, fils de Kais. Par l'ordre de Nomàn, Mogairab, fils de Chôbah, se rendit chez le roi persan nommé Doii'l- (Ijiiiahcùi (l'homme aux deux ailes), et traversa le fleuve (|ui séparait les deux armées. Dou'l-djiuaheïn, averti ([u'un député arabe était arrivé, réunit ses conseillers et leur de- manda s'il devait le r(îcevoir entouré de la pompe royale ou bien dans un appareil militaire. Ceux-ci étant d'avis ^l.-î5Tj.^J)_5 A_^Jw_) ^^i>-^ A_)tX.j ^^jiy^ «li <;5i^ »il.JtXj b_5 fut alors introduit avec les deux Arabes qui raccompagnaient. Il entra , armé de son sabre et de sa lance, et se mit à déchi- rer les tapis à coups de lance, afin d'attirer l'attention et d'exciter la colère des courtisans. Quand il fut en face du roi, le dialogue suivant s'établit entre eux, par l'intermé- diaire d'un drogman. «Peuple arabe, dit le roi, vous êtes aux prises avec de grandes difficultés; nous vous fournirons des subsides, si vous consentez à vous éloigner. " Mogaïrah, prenant la parole, invoqua et bénit le nom de Dieu, puis il dit : « Les Arabes étaient autrefois un peuple misérable qu'on foulait aux pieds ia)punénient; nous ne mangions que des chiens et des charognes. Mais Dieu , pour nous glo rider, a suscité parmi nous un prophète, le plus noble de notre race, le plus véridique dans son langage. Ce prophète il accompli sa mission céleste, et nous a prédit des destinées (jue nous avons vues se réaliser. Une de ses promesses fut que nous posséderions vos biens et que la victoire nous en rendrait maîtres. Je vois ici des richesses et un luxe (|uc ceux (|ni vionnonl (icrricif moi ne renonceront pas à possé- CHAPITRE LXXVI. 233 jo.^X>jL> j>)JÎ^ ',y^*^ ^j-?j'^ i^ **^ l^' '•^^ ^3 ^-^^^ S^ <^j ^-^ t-j*x^ der, dussent-ils y perdre !a vie. » Alors (racontait Mogaïrah) l'idée me vint de prendre mon élan, de sauter sur le trône du roi inlidèle et de m'asseoir à ses côtés, afin de lui ins- pirer de fi'icheux pressentiments. D'un bond, je me trouvai près de lui; aussitôt les courtisans se pi'écipilèrent sur moi, et, me frappant des pieds et des mains, cherchèrent à m'ar- racher du trône. « Ce n'est pas ainsi, leur dis-je. que nous traitons vos envoyés; si j'ai lait une faute ou une sottise, vous ne devez pas m'en punir, car les ambassadeurs sont à l'abri de pareils outrages. » Le roi médit: « Désirez-vous que nous traversions le Heuve, ou voulez-vous le traverser? — (l'est nous qui passerons sur celle rive, >> répondis-je. Lors- que l'armée arabe eut opéré le passage, les Persans s'atta- chèrent par lrou[)cs de cin([, six et sept boiumcs, aiin de se rendre la liiiU; inqxissihie. Voyant (|ue nous nous avan- cions pour les serrer de près el couper leur armée en deux, ils se mirent en niouvcnuMil. Mogaïrah dit a Nômàn : " L'en- nemi s'avance et maiche à noire icnconlre, (\uc ne donnes- tn le signal fie l'allafitM':' » Nnniàn lui K'pondil : ■ Tu es un 234 LES PRAIRIES D'OR. *.Sj..aûàJ| JjM^ rkr' ^4-'J> (j*«»-fw.-j5 Jjj^J ^s^ j.IaJol jl^jJi |,»\»aJ_5 lkXM*.Mi> -JI wLàÀAAi i^AjlXj) Ul^j l.4ii&,A,\J^ AXrs-lj»- 4Xj>-Î (^ Jvrs>i 0jj,Aj iij i^X.5-ls iiXJl'AJi ^::ijjJi tiU ,X5».>Xaw AaA* ovajU JJlAoa Jb ^^*3 J^î (J^ (jA-UJl tKî-_5 tK^3 A£ji bon capitaine et tu as servi sous le Prophète; tu sais que lorsqu'il n'engageait pas l'action au lever du jour, il atten- dait que le soleil fût sur son déclin et que le vent se levât; c'est alors que i a victoire descendait du ciel. «Puis il ajouta : «J'agiterai trois fois mon étendard; au premier signal, chaque soldat satisfera ses besoins et fera ses ablutions; au second, il examinera les courroies de ses sandales et cein- dra ses armes; quand je lèverai l'étendard pour la troisième lois, élancez-vous au combat; que nul devons ne s'occupe du sort de son compagnon , ni même de Nômân , s'il est lue. Quant à moi, j'adresse à Dieu une prière pour i'accom- plissement do laquelle j'adjure chacun de vous. O mon Dieu! ajouta-t-il, accorde à Nômân de goùler le martyre au sein de la vicloire, et fais triompher les Musulmans! » L'ar- mée ayant répondu amen, il agita trois fois l'étendard, jeta sa cuirasse et se précipita dans la mêlée, suivi de l'armée entière. Il fut tué le premier. Mâkil racontait : « Je courus auprès de Nômân, et, comn)e il semblait me faire signe de ne pas demeurer auprès de lui, j'avertis ses écuyers, alin de reconnaître l'endroit où il était tombé. Le combat reprit CHAPITRE LXXVI. 235 >l-A.. (}-■>> *i #\_XJ y^ ^jv.-:*.U4i. ji W_JJ /O-gJO cV^^iJl Ux^L pi lw\4_C yU^Àjl JwJi ^4^ J^ »^^ pi ti' 5jAa«;I^ (J^HS» ii! AAj lilj a_y;>.^^ij t-jUS'-îuj ki^ ^ cxJlij c_>U5'(iJ4XÀ* avec fureur. Dou'l-djinaheïn eut le ventre ouvert, et tomba de la mule grise qu'il montait. Lorsque Dieu eut accordé la victoire aux Musulmans, je revins auprès de Nômàn et me penchai sur lui; il lespirait encore. Je pris une crucbe d'eau et lui lavai le visage; il me demanda qui j'étais. >< Màkil ben Yacar, >• lui répondis-je. II. me dit : « Comment Dieu a-t-il traité les Musulmans? — Il leur a accordé la vic- toire. — Qu'il soit béni mille fois! ajouta Nômân; écrivez celte heureuse nouvelle à Omar, ■> et il rendit le dernier sou- pir. Que Dieu lui fasse miséricorde! L'armée se rallia eiisuilo sous les ordres d'EI-Achâl, fils de kais. On demanda à l'épouse de Noniân si son mari avait laissé un lest.iment ou un écrit (luelconquc Elle ré- |)ondil (|u'elle avait une lettre de lui dans un colTre; on l'ouvrit, el on lut: «Si Nômàn est tué, le commande- ment |)assera à un tel; si ctilui-ci est lue, à lel autre, el ainsi de snile. » Ses ordies lurent (îxcculés, el, grâce à Dieu le lout.-])uissani , les 'Musulmans icmpnrlérenl une victoire érialanle. Tel lui !.• lésidl.il (le l;i |.,il;ullc de Néliavvcnd , 236 LES PRAIRIES D'OR. (^«X)c« /wj jjy-Sj ^jl.r«.x-Âj! A.^A^ vy^.j ^3^i*. dUui^ (jv^AWkii J^j Là^L^I ilÀ^^ UAi>l_j.£l yUwy* ji^ Jb *>>.)>> yJ ^£ (^ où les Persans avaient réuni des forces considérables. Les Musulnians y perdirent un grand nombre des leurs, entre autres Nômàn , Amr, fils de Mâdi-Karib, etc. On montre encore leurs tombeaux : ils sont à une parasange environ de Néhawend, entre .cette ville etDinawer. Pour le détail de, cetle bataille, voyez nos ouvrages précédents. Au rapport d'Abou Mik|inef Lout, fils de Yahia , lorscjue Anir, lils de Mâdi Karib, se rendit de Koufah auprès d'Ouiar, ce dernier lui demanda des renseignements sur Saad, fils éralité, voilà leur affaire. ClIAPITHE LXXVI. 237 :>lj.i »-:^AJL)! U Jl? Uw^AJ; wA-^^J Uw_jjij bls^l^ Uu».>- U.»Iàgi cjbii)! (j~IàJ1^ o*!^' (^ i_^lJiJ ,j*ljJl /fr.^jv£ oJLv _^_5 Ci.rS'*»; Jla (ji'X-iè ^jS- j;-S^U Jt- i>^yJ! i îy-^j iU*Jl I^A«l^ Jli jj^j-vAiajy jUJJL (jjjj^j jU^ Uy^ cX^' tM>'j cM^Ï «"Uji — Que laisses tu alors aux Saad el-Achirah? demanda Omar. — Ils sont les pins grands d'entre nous, les plus généreux et les plus braves de nos chefs. — Que laisses-tu aux Mu- rad? reprit Omar. — A eux les plus vastes tentes, les meil- leurs pâturages, la renommée la plus lointaine; ils sont aussi nobles que bienfaisants, et leurs prouesses les couvrent de gloire. — Parle-moi des Benou-Zobeid, demanda le kha- life. — Nous sommes heureux de les compter parmi nous. Tous ceux que tu interrogeras te le diront: LesZobeïd sont la tête et les autres hommes la (jueue. — Parle-moi des Tayi. — On les cite pour leur générosité; mais ils ne vien- nent qu'après les (trois grandes) familles arabes. — Et les Benou-Abs.'^ — Grosso enflure et queue traînante (proverbe). — Et les Ilimyarites? — Ils se repaissent de clémence et boivent à une source linqiide. — Parle-moi des kendiles. — Us gouvernent leurs esclaves, et étendent au loin leur puis- sance. — Et les Bcnou-IIamdàii? — Ce sont les fds de la nuit, les héros des grandes actions; ils défcndoiil leurs voi- sins, protègent leurs c.Henls et poursniv(.'nl le cours de leuis 238 LES PRAIRIES D'OR. A.-r,A-w*J UJ iijUj Jl^ tilA^^yî Jlî i4&lj.iw ^£ ^3»jLifclj Jlï iij^î (j.. Ul Jljj sLiiJo yl dL*,îl (jàxjî <-^x^i (^\s Jlï ^j-*^ (*^"^J vengeances. — Et les Benou-Azd.^ — Les premiers d'entre nous par la naissance et par l'étendue de leurs possessions. — Et les Benou-Harit, fils de Kaab.^ — Hommes de j^uerre et de rapine; la mort vole au bout de leurs lances. — Et les Benou-Lakhm? — Les derniers au partage des biens, les premiers en face de la mort. - — Et les Benou-Djodam.^ — Vieilles têtes de femmes aiix cheveux gris, mais hommes de parole et d'action. — Et les Gassanides? — Des rois dans les âges d'ignorance, des étoiles dans l'islam. — Parle- moi des Aws et des Khazradj. — Ce sont les auxiliaires du Prophète, les plus puissants et les plus i^edoutables parmi nous. Leur plus bel éloge est dans cette parole de Dieu : " Ceux qui, avant eux, ont habité sa demeure et accepté l'islamisme, etc.» [Koran , chap. lix, vers. 9.) — Et les Khozaïtes? — Nous partageons, avec les Rinaniles, leur noble origine; mais leurs victoires sont à eux seuls. » Le khalife lui demanda ensuite : « Quels sont les Arabes que lu aimerais le moins à avoir pour adversaires? » Amr répon- CHAPITRE LXXVI. 239 ^ f i) ii-ÀAAft^ J^wUaJl Qjji>«lx» Uftijj»- Ut Jii U£>î*XAi (j^_j Uûlwj^ t^w*-A_x_J| S^-JL-ijw liû|*Xxft U!_5 (^^^JS c_>l.^^ /jj K^'j.A /y^ iL~=»-lj IgXoi^ l^AÏ Jlî 4>JiJ_j i_À.Àj \^X» dil : «Dans ma tribu, Wadiàh issu de Ilanidàii; OlaïF chez les iVlourad , El-Harit chez les Madhidj ; dans la tribu de Maadd, Adi chez les Fezarali; Mourrah chez les Dobiân ; Kilab chez les Aaiir, et Cheibân parmi les Bckriles, fds de Waïl. Cependant, si je lançais mon cheval au milieu des citernes de Maadd, je ne redouterais l'attaque d'aucun des leurs, à l'exception des deux hommes libres et des deux esclaves. — De qui veux-tu parler?» demanda Omar. Amr reprit : « Les deux hommes libres sont Amir, fils deTofaïl, et Oyaïnah , fils de Harit, fils de Ghihab le Témimite; les deux esclaves, Antar, des Benou-Abs, et Soleïk el-Motakib. — Père de Tawr, dit alors Omar, dépeins-mni la guerre. » Amr sourit et dit : «Tu t'adresses à un homme qui la con- naît. Par Dieu, émir des croyants, alors qu'on retrousse sa robe (pour combattre), la guerre est un breuvage amer. Celui qui lient ferme se couvre de gloire, celui ([ui faiblil est un homme mort. Un poète l'a bien décrile dans les vers suivants : 240 LES PRAIRIES D'OR. Jji — g— =?- J^ W-^-*!^^ j*^y^" ii-A_A.* y_j-^ ^ Jji t->* =i j^aX^ c:>ii J.AS ^jy^ c:^,ilfi l^^L,.^ V*^^ '^^■^^ ^■^ï ^5'^^ La guerre est, au début, une belle jeune fille dont la parure éblouit l'ignorant. Mais lorsque sa colère s'allume et lance des flammes, c'est une vieille femme condamnée au veuvage ; Une mégère aux cheveux rares et grisonnants, à l'aspect hideux, dont l'odeur et les baisers inspirent le dégoût. Interrogé sur les armes.de guerre, Amr répondit de son mieux; mais il se servit par mégarcle de l'expression : Que la mère ait la chance de te perdre! » Omar leva son fouet sur lui en disant : « Que cette chance soit pour ta propre mère! En vérité, j'ai bonne envie do te faire couper la langue. — Le respect dû à ton rang m'oblige à me courber devant toi, » répondit Amr, et il s'éloigna en lécitant ces vers : Pourquoi me menacer? Vis-tu au milieu d'un luxe royal, comme Dou- Rodïn ou Dou-Nowas? Combien de rois puissants , de despotes superbes el cruels Se sont réveillés seuls et abandonnés, errant misérablement de tribus en tribus ! CHAPITRE LXXVI. 241 j**-jî ^j— S ^jl^ *Xij jj C--v>- wi». dXAAÏ I tXi»- ) Ifo \-^f-i\ cyS. o»-iS-^3^ -JUij wS JUi 5L-»v U_j,i Ijv-»jIî iijlÀj '^.«jtjj LH^ ^"^^ c-jLaJ»^ sLiSv^ UjtXij lijijjs^ c:Aji>jL; »iw»»i Ne te laisse pas éblouir par Ion pouvoir : toute royauté s'évaiiotiit, après avoir brillé un instant. Le khalile s'excusa en disant : «.le n'ai aj^i de la sorte qu'afiM de te convaincre que l'islam renferme plus de no- blesse et de respect que l'âge d'ignorance. » Puis il le traita publi(|uemeut avec de gfands égards, et, s'étant concilié peu à peu ses bonnes grâces, il se plut à lui faire raconter les guerres et les évéoenienls mémorables de l'époque anté- islamique. 11 lui demanda un jour: « Amr, avant la venue de l'islam, la peur t'a-f-elle jamais fait prendre la fuite, en présence d'un ennemi? — Oui. répondit-il, par Dieu, je ne me suis jamais permis un mensonge dans l'âge d'erreur, à plus forte raison ne me le permellrai-je point depuis que je suis musulman : je vais donc le raconter une aventure (jue je n'avais jamais divulgtiée a personne avant loi. Je partis un jour avec (juelques cavaliers des Benou-Zobeïd , poui faire une incursion sur le ferrifoire des lîcnou-Kina nali. Nous reuconiràmes un ramp^-mcut déjeunes femnies. " IV. i6 242 LES PRAIRIES D'OH. ^^ JL«.^ A-'i'u i>î_;-«î îii_5 «^j-A-vJ! ij-» iiJk^Jwo yfe^ (^y-Ji \y\_^\ I Js-iù ^ c^iij (^ fjj}j! l^ bî iilî L-*AA,^» cjtkAff C5^-*" '3^y^ "-^^ (C-' (♦^j' 4^^»^^ Wt-*^ ,}^j«Xj (Jvj ^jLa.a«^ aKjù v_jL*.ais? c_>~^ Omar lui ayant demandé comment il avait sa que c'étaient des femmes, Amr reprit : « C'est que je vis des sacs de voyage, des vases pleins d'aliments, des tentes en cuir rouge et de nombreux troupeaux. Après nous être assurés de notre cap- ture, je me dirigeai vers la plus grande de ces tentes, qui était un peu à l'écart. Elle abritait une femme d'une rare beauté , couchée sur un tapis. Dès qu'elle m'aperçut, moi et mes cavaliers, elle fondit en larmes. Je lui en demandai la cause : Ce n'est pas sur mon sort que je pleure, me répon- dit-elle; non, je pleure de rage, en pensant que mes cou- sines ont échappé à la captivité dont je suis victime. Je crus qu'elle disait vrai, et lui demandai où étaient ses cou- sines. — Là-bas, dans cette vallée, me dit-elle. Aussitôt je recommandai à mes compagnons de demeurer tranquilles jusqu'à mon retour, j'éperonnai mon cheval et grimpai sur le sommet d'une colline. J'aperçus, près de là, un jeune homme aux cheveux longs, aux sourcils épais, qui raccom- modait ses sandales; son épée était devant lui et son che- val à ses côtés. A ma vue, il laissa son ouvrage, se leva sans le moindre trouble, prit son sabre et grimpa sur une CHAPITRE LXXVI. 2^3 Jk A ^ «Jl wJàJ Lfcsj *-*ÀJ' (^ Lij^^^ *.>.!5Aw*w Js.=wl; iÙijjS^ Jyu yib^ (Sy^ J^' ^-^^vs* '^■*-^ UftliÛi) (j-« i^yS-^l tâj*** '^^*-*^ \^\ys- tj.4 [•^■^^ t5^*^^ j' ^" uVj ^ 14^ i-Aill U^l_i^:> \:,jj\ J_^L ^^ j_^ Jyb yûj JsAkil ^Aj Ifc^ ts*^ i^c «-^vy^l hutte. Voyant que sa demeure était cernée par mes cava- liers, il s'approcha de moi, en chantant ces vers : Aprfes qu elle a livre sa boiiclie à mes baisers, et qu'elle m'a revêtu de son maateau, je dis : Je saurai barrer le chemin à ceux qui ont cerné sa lente. Que je vou- drais connaître celui qui a osé lui tendre un pi(^ge. eu ce jour! Je courus à lui et lui répondis : C'est moi, Amr, qui, en dépil de ses relus, lui ai tendu ce piège, moi et mes cavaliers; c'est moi qui posséderai désormais ses faveurs. Ml je m'élançai sur lui au galop; mais, se dérobant avec l'agilité d'un chat, il évita le choc. A son tour, il .se jeta sur moi, le sabre à la main, et me l)lessa. Je me relevai et l'at- taquai do nouveau; il para le coup, se retourna sur moi, me désarçonna el m'arracha ma lance des mains. Je me remis en selle et m'avançai sur lui , il me dil alors : M). 244 LES. PRAIRIES D'OR. r»*-£ (j^ j-*^^ /i<\-A-J) i_j~^ ^i Js.-A-ffi bi >o j_A_Ji Jl__X_i J^_J^^Î ^i> ^^1 bi • ^^' t"iyiij l_i» (^^J. ^ 4^ * •^J (J^ ttT^ /i ^>j.-MS ^j^Aii ^^ J..^ *.5 ^* ^î^ ^t^ Je suis Obeïd AHali, celui dont on vante les qualités, le meilleur des êtres qui marchent sur la terre. Je guéris mon ennemi de tous ses maux (je le tue). Je l'attaquai, en répondant par ces vers : Je suis le fils de celui qui offre des liolocaustes (à la Mecque) , pendant les mois sacrés, le fils du chef qui porte une couronne et qni immole des victimes. Quiconque ose m'attaquer périt comme a péri Ireni , et je laisse sa chair exposée sur l'étal du boucher. 11 évita encore mon atteinte, se retourna et me frappa de nouveau, en poussant un grand cri. Émir des croyants, Dieu m'est témoin que je crus ma dernière heure venue inévitablement, et j'éprouvai une terreur telle que personne ne m'en avait inspiré jusqu'alors. «Qui es-tu? lui dis-je, puisse ta mère pleurer ta mort! Nul jusqu'ici ne m'a tenu cil APITHE LXXVI. 2^5 oeil Jo JUi A.x.j^^ a;^ -yt)^ 1^ jj^j^ a.*^*jUj ^_)L^:)i Ul_j JlJLi <-j^-^s ^^>y>,x^ ^jj ^ji bl cu.J»i JjcA;j5 iJI^ (j)-s==^ iCr^U- dUJI J.^ycl_5 cyj^^ 3I ^î L ov3i_5 ^^^Jl cxJU (jl. J Jjjjy-j ^^ (^y^s>~\js^ (^wCs»-j.> Jo 3I ^j| L oJjii ji*«^i ♦Xi^l ^ AjUxj Jsoà-U Axe (^yj ^r». ^fi oiS'U 4XJi_^ Jli L^-fcUo (;^;a^ J_>^^;^i bî_j ^ iil Lo^AAi!^ soy, i ^.Xaj tète, excepté Aiiiir ben-Tofaïl, ù cause de son orgueil, et Amr ben-Koltoum, à cause de son âge et de son expé- rience. » Il me répondit: « Dis-nioi toi-niéme qui tu es, si tu ne veux mourir. — Je suis Anir, fils de Màdi Karib. Et moi Rébyâh, (ils de Mokaddam. — .le repris : Choisis une de ces trois choses : ou le combat au sabre nu, jusqu'à ce que le j)lus faible succombe, ou une lulte corps à corps, ou la paix. Mais toi, fils de mon frère, tu es jeune et (a tribu a besoin de tes services. - Tu es encore plus nécessaire à la tienne, dit-il, choisis toi-même. •■ i optai pour la paix. Alors il me dit de descendre de cheval. «Fils de mon frère, lui répondis-je, lu m'as fait deux blessures qui m'empêchent de mettre pied à terre. •• — Anir ajoutait : « Rébyàh n'eut de cesse que je ne fusse descendu. Il saisit mon cluîval par la bride, mit ma main dans la sienne et me conduisit dans sa tribu; je le suivis en traînant le pied. Dès (jue mes compa- gnons me virent, ils galopèrent à ma reuronlre; je leur 246 LES PRAIRIES D'OR. Jljjj (jl JsAii <.J /0-4J»- ^«X-Jt wA»t ^_j*X;^ iiij'l::^! J^xJ 5«JJ b J'_5 *-iAAw c;*»X.afc.i^ (JAiU-ii ^^X^_^ iilfiJi CiJ^ls»- UAAMk^i li^À V^■^^ IàaA£ l^iMyMS^ U L.^_Aà-XJ t^*XÂ& ^j'^_j''J ^5 J»* iajs l^i^j! ^ c^A-Xi J_j-^=I criai: Restez, restez! Ils se retournèrent contre Rébyâh; mais il s'élança, comme un lion furieux, les sépara et revint de mon côté en me disant : « Amr, sans doute tes compa- gnons ont d'autres projets que les tiens. » Je me tus, et per- sonne n'osa répondre, tant la valeur de Rébyâh les avait éton- nés. Rompant en (in le silence : « Rébyâh , fils de Mokaddam, m'écriai-je, leurs intentions-sont pacifiques. » Je voulais, en le nommant, le faire connaître aux miens. A son tour, il leur dit : « Que voulez -vous de moi? » Ils lui répondirent : « Que pourrions-nous vouloir, après c[ue tu as blessé le pa- ladin des Arabes et que tu l'as dépouillé de ses armes et de son cheval? » Nous le suivîmes jusqu'à ce qu'il mît pied à terre. Sa compagne se leva et vint lui essuyer le visage en souriant. Puis il fit égorger un chameau et dresser des tentes pour nous. Le soir, les pâtres revinrent, conduisant des chevaux tels que je n'en avais jamais vu. Il remar- qua mon étonnement et me dit : < Comment trouves-tu ces chevaux? Je n'en ai jamais vu d'aussi beaux. » Il ajonla : .. Si j'on possédais fpiclquo's-uns, je ne ferais pas CHAPITRE LXXVI. 2^7 «XÀi-li LiLo ,i ajU-j <^ j^^ U^^'=' ^^-^ "^^^ *tL^ /jl^ *»■-*■*-?; wlJJi /^^-f^ f»kXSv^ Qj -^"^J; *îv-*i »Xifc.lj ,Vo ^ <îui»j iSy^ U^j"^ (^ t*vXlaJ| i «r^^r* ♦^VS*J j-*^ 1^ <\.À_Aji.IàJI /j-i cK-=»- rr-^ l? .Aj ^i BwJ^ ^^-^A£ Js.*^ iLx.^j Aj v_jii^ ijî /vjÎ L» Hébyâh se lient sur la déléusive, «M son adversain; fond sur lui on chantant : 248 LES PRAIRIES D'OR. yl^-tf^i «JaJli». *>0 Ajl ^j.li iiî 4J-i>- AA^fi J-t»^ >i \^ÀJyi Je suis Abou Tawr-, je sais arrêter mon cheval sur une pente escarpée; la vanité et ie mensonge ne se trouvent pas en moi. Je combats à outrance, alors que les yeux s'injectent de sang et que la crainte de mourir épouvante les guerriers. On me voit déchirer tes cottes de mailles ù coups de sabre. Tandis qu'il croyait avoir percé Rébyâh de sa lance, ce- lui-ci se pencha sur sa selle, de sorte que le fer ne fit qu'el- lleurerle dos de son cheval. A son tour, il fondit sur Ainr <[ui l'attendait de pied ferme, et lui dit : Je suis le jeune Kinaiiicn, cl je dis sans vanité : Que de lions ont fui épouvantés en me voyant! Et il le frappa à la tèle, du bois de sa lance , en ajoUtanl : " Voilà pour toi, Âinr; si je ne regrettais de tuer un honinie tel que toi, tu ne vivrais plus. — Un seul de nous deux sorlira d'ici, s'écria Anii, niels-toi en garde! » Il courut sur lui, la lance en arrél. Uebyàh, évilanl le coup, se coucha si lestement sur son cheval que le fer glissa sur la croupe. CFlAi>irhE LXXVl. 2li9 iUili _5^5 l» J-.'îJi Uû.Xiw jlï K^ Uàjl *-*vJ^ ^J"^v ^/-A* ^^j wliJ l^ *^j ^^ <\A^3_^jb i^xXC ^jl^ 8j|jjl ^^ (j-« 1>U^ <..>_ji_«w_j A_iL_\— w j, ^^i)î cji^JLi <-^}j «Xa] ^^^ jj^^ /e~^ Jli «-«^ Ji :>Uij ii^r^Àxli^ AJJ^^t ■J^aaoj «Xi^l^ i^ \^j^aJ>\s Alors il selanca et frappa de nouveau son adversaire à la tète, en lui disant : « Amr, voilà encore pour loi, mais je ne te ferai pas grâce plus de deux fois. » En même temps sa femme lui cria : «Ton fer de lance, et que Dieu le pro- tège! » Rébyàh lira du fond de sa ceinture un fer de lance, (}ui brillait comme un jet de flamme, et l'ajusta au manche. Amr vit ce mouvement, et, se rappelant les deux coups as- sénés avec le bois de l'arme, il lui dit : « Rébyàh, reprends tout le butin. ■> Rébyàh lui répondit : «Laisse-le et va-t-eni — Comment, dirent alors les Renou-Zob(>ïd , nous aban- donnerionsle bulin à ce jeune liomme? — Par Dieu, s'écria Amr, j'ai vu la mort sanglante au bout île son arme; j'ai entendu le grincement du fer lorscpj'il l'ajustait au bois. » Les Benou-Zobeïd reprirent : « l'uisscnt les Arabes ignorer (pi'une troupe de /obcicliles commandés par le lils de Màdi Karib a laissé son bulin enire les mains d'un ennemi aussi jeune! » Amr leur répondit, «Vous ne sauriez, lui résister, car je ne lui connais pas de rival; fl il s'éloigna avec les 250 LES PRAIRIES D'OR. -tt^i^ <-jj*^^ ci)^^-« (j^j.aaS'j^ ^ïL^*^b r*^-^^' tJ' iiAX^l4 siens. Quant à Rébyâh , il reprit sa femme ainsi que le butin abandonné, et retourna dans sa tribu. >■ Les expéditions entreprises par Omar, fils de Khattab, avant fislam , contre des rois arabes ou étrangers , en Syrie et en Irak; ses guerres après sa conversion; son histoire; les beaux traits de son gouvernement; les événements con- temporains de son règne; la conquête de l'Egypte, de la Syrie, de l'Irak et d'au 1res contrées, tout cela a été déve- loppé dans nos Annales historiques et notre Histoire moyenne. Voilà pourquoi nous n'avons donné ici que les lails principaux, omis dans nos ouvrages précédents. Le secours vient de Dieu ! CHAPITRE LXXVII KIIAMFAT D'OTMÀN, FILS IVAFFÀN. (QuC DicU f agrÔC ! ) Olmân lui proclamé un vendredi, le premier de la lune de moharrom, on la dernière nuit de don'l-hiddjeh , l'an CHAPITRE KXXVII. 251 j^i ^j~» C^-AJa «0 'WV—*-J i>J**^ (^^^ d-'^i /yJy^g^ «Ji>5^' Xi.4»» ^i LjyXx» »_.UjiiJl^ ^^^ j,ij ^i *Xxt j,L (J^-3 o'>À>» vXxfc -' I» «Xa^ /yj t_,sAX^ (vJ «jlsï- /w) VJ*3 Ci^Àj <^%)1 A.*)^ 4Mi l \l>d Allah le se- 252 LES PRAIRIES D'OR. s.jUw^ ij^'i (û»*'*'»* ^' '-^^'^J CXÀj J^j Wv-*^ J-sr «X_* Jj^a»-! tjfj-^^ yyî tj^ ^i^ia-5' ^-^^i-^ ^jj>>Ji ^^i.^' (jl^ èLjjVx^ ^J^J) J, ,_V-A^_5 i^-^'^ J_jc»-1 "*^ (_Aa-l*» «XAj_y!t cond. Ses autres enlants furent Abàu, Khaiid, Saïd, Walid, Mogaïrah , Abd el-Mé!ik , Oumni-Abân , Oumm-Saïd , Oumm- Amr et Aichah. Abd Allah Taîrié dut à sa beauté et à sa grâce le surnom de Mouirif (le rare); il est cité pour le nombre de ses mariages et de ses divorces. Abàn, qui était lépreux et louche, a donné plusieurs traditions aux doc- teurs de l'école traditionniste; il gouverna la Mecque el d'autres villes, sous les Merwanites. Saïd était louche et d'un naturel sordide; il lut tué sous le règne de Moàwiah. Walid était adonné au vin, prodigue et insouciant; le jour où son père fut assassiné, on le trouva ivre, le visage rasé et couvert de fard. Abd Allah le jeune parvint à l'âge de soixante et seize ans; il eut les yeux crevés par un coq et mourut de cette blessure. Abd el-Méiik mourut jeune, sans laisser de postérité. Otmân était généreux et bienfaisant à l'extrême; jiarenls ou étrangers, tous avaient part à ses dons et à ses faveurs. CHAPITRE LXXVII. 253 i^^ AKxÀj i^^bj XXÀjjXd SyA^£. JjÛ) (j~t yA.'ÀS^ aJ Lj ^Jl-Lw^ 4XJi *X_*^ ^^.^s i_j ivÀJvXiL b^Afiij w^^^J ^\y*\ <^^iJCJs!^ wCjJtîl_j ^i!^ xcUaï? «Vptfvi^ /^i wiJl s^ij jUj:> w*Ji ii_>U^ ^jyjtJ:^ tjl*)l^ jV-^LJ) ^4^-S? ^jUtvAjj ^jvaAj^ (JVjwo! ÀÀ.W _j^j CiOifcJl Ses agents et un grand nombre de ses contemporains sui- virent son exemple et imitèrent sa conduite. Il fit bâtir à Médine un hôtel en pierres et en ciment, dont les portes étaient en bois de teck et de cyprès; il acquit aussi dans la même ville des propriétés, des jardins et des sources. Au rapport d'Abd-Allah, fils d'Olbah, le jour où le khalife fut assassiné, son trésorier avait en caisse cent cinquante mille dinars et un million dedirhems. Ses fermes, à Wadi-el-Kora, à lioneïn, etc. valaient cent millo dinars, sans compter un nombre considérable de chevaux et de chameaux. Sous son règne, les compagnons du Propbète acquirent des maisons et des terres. Ainsi Zobeïr, lils d'el-Awwam, se lit bàlir, à Basrah, un hôtel qui, aujourd'hui, en trois cent trente-deux de l'hégire, existe encore et seit de demeure aux mar- chands, aux banquiers et aux expéditeurs du Babreïii et de divers pays. Il Ql bàlir d'autres maisons, à Koufah, à Foslat et Alexandrie; ces maisons et ces fermes v sont con- 254 LES PRAIRIES D'OR. iC«5j Jyk* v_x5lj ^J*»j v_XÎi^j_yJ v_>.Xài.^ ^\,àj6 v_àjI (jv^^T jvxj xXj^ /AxJi (j^ »l-i o^i »)-i*f^ ^)-^«j ^^^ *ij (j*ir* *^^ j_^ J>x>-^ Liùlwwii j-^_j_5 ^-f^-*^ J*;^ (jj-^**''^ «t^^'^ O^^^ ù} nues jusqu'à ce jour, et personne n'en ignore l'origine. A sa mort, il laissa des propriétés valant cinquante mille dinars, mille chevaux, mille esclaves des deux sexes, et de vastes terrains dans les villes que nous venons de nommer. Talhah, fils d'Obeïd Allah et-Teïiiii, bâtit à Koufah , dans le quartier de Konaçah , l'hôtel nommé de nos jours Maison des Talhites. Ses terres d'Irak lui donnaient un rendement de mille dinars, ou même davantage, par jour; son domaine de Cherat produisait plus encore. 11 se fit construire, à Mé- dine, une maison en stuc, en briques et en bois de teck. Abd er-Rahman, fils d'Awiez-Zohri, fit bâtir une maison d'une étendue considérable; il avait au piquet cent chevaux de prix et possédait mille chameaux et dix mille brebis; le quart de sa succession s'élevait à quatre-vingt-quatre mille dinars. Saad, fils d'Abou Wakkas, bâtit à ei-Akik un hôtel haut et vaste, dont le sommet était couronné de pavillons. Saïd, CHAPITRE LXXVII. 255 ».xn*ns^ lji^»*.oj t^ljl^^ Uûp^X*! ^^ Jo»>j iUjiXi! (j>< JW«i jJî j-Aoe i dlJi JJï^ (^jXj ^^ A^L»! ^ Jî^^il (j^ JiXë Uo ^3-»jl^^5 =:^ xJLo Àib^isy iks^S^ »iUs- c-ol^ Jo cjliail ^î fils de Moreïb, rapporte que Zeïd, fils de Tabit, laissa eu mourant des lingots d'or et d'argent qu'on fendit à coups de hache, indépendaïunient de ses terres et de ses lernies, qui valaient cent n)ille dinars. El-Mikdad se fit construire à el-Djourf, à quelques milles de Médine, un palais sur nfonlé de pavillons, et couvert de sluc à rextérieur et à l'intérieur. Yàla, fils de Mounyah, laissa en mourant cinq cent mille dinars en espèces, de nombreuses créances, des inmieubles et d'autres biens pour une valeur de trois cent mille dinars. Il nous serait facile de citer d'autres exem- ples, qui prouvent combien la richesse s'était accrue sous le règne d'Otmân. Qu'il y a loin de là aux mu'urs simples et droites et à la vie au grand jour d'Omar, fils de Khattab! «Ce khalife, faisant le [)èl('rinage, dépensa seize dinars poui l'aller et le retour, ce qui ne l'empêcha pas de dire à son fils Abd Allah : « Nous avons fait de folles dépenses durant ce voyage. « 256 LES PRAIRIES D'OH. (_g«X_j».t <\_À_Aw ij di._Ji_j (r^^3 (^} M-^ <>w.4Xahi ii.àfc>jL> J^a^I i^yjL^ O^*? slsC^^ (j^**^ 5iX.«.^ AÀ^ a.^jUm.j iià^Mi »X>U«*a> b^5i> (j,.^^^ (j-^^ ^AÀ.5»- ^JJ (jUvfi^ iyî.«*^ yj *vMl js.Aff' L'an vingt et un de l'hégire, la population de Koulah ayant porté plainte contre son gouverneur, Saad, fils d'Abou Wakkas, Omar chargea Mohammed, fils de Maslamah, client des Benou- Abd-el -Achhal , de procéder à une en- quête. Mohammed incendia la porte dn château de Koufah où se tenait enfermé le youvernear; il le fit conduire dans les mosquées de la ville et procéda à l'interrogatoire. Les uns déposèrent en sa faveur, les autres contre lui; quoi qu'il en soit, il fut destitué. (Sous le règne d'Otmàn,) Ammar, fils de Yaçir, fut nommé gouverneur de la frontière de koufah; Otuiân, fils de Honaïf, eut la perception de l'impôt; Abd Allah, fils de Maçoud, le trésor public. Ce dernier fut chargé, en outre, d'enseigner au peuple le Koran et les pré- ceptes de la loi religieuse. Chaque habitant de Koufah dut payer un mouton par jour. La ville et ses dépendances' furent divisées en deux circonscriptions , dont l'une lui donnée à Ammar, lils de Yaçir, et l'autre partagée entre Ahd Allah, fils de Macoud , et Otn)àn . fils de Honaïf. Kst-co CHAPITRE LXXVII. 257 t^ aÎI$ yl^^ *;^.^^ (j^ »Uj^ AÀjJsll /wc Ajj^ t^*^' /ftjtA.» A_jLv^ll 1 — g_j5\ — « ci^jf J«.i^ ^ib Alors que l'ivresse le privait de sa raison, il cria à la fin de la prière : «En voulez-vous encore?» Il voulait prier de nouveau! Si l'on te l'avait permis, ô Walid, tu au- rais joint les matines aux vêpres. On t'a serré la bride au niilien-de ta course; mais abandonna' à toi- même tu serais allé loin! La conduite scandaleuse de Walid sehruita dans Kou- fah; ses débauches et son ivrognerie y devinrent manifestes. Un jour, j)lusieurs Musulmans firent irruption dans la mos- quée, et parmi eux Abou Zeïneb, fils d'Avvf el Azdi, et Djoundab, fils de Zobeïrel-Azdi. Ils le trouvèrent étendu sur son trône et abruti par l'ivresse: ils ne parvinrent pas à le réveiller et fureut souillés par le vin que sa bouche reje- tait. Alors ils lui ôtèrenl l'anneau du commandement, al- lèrent en toute hâte à Médine et attestèrent en présence d'Olmân que leur gouverneui buvail du \in. Le khalife leur demanda comment ils pouvaient le savoir, ils répondirent : «Oui, c'est bien le même vin ({uc nous buvions avant l'is '7- 260 LES PRAIRIES D'OR. . itij j S*XA* (j-« ^«\.i ^ JUii ij«xil c:*.Xiajl_j i)^4*;Jl ciotii Jyb j, ^>-^ 1^3 «X^ AaXc ov-it ^ x*^^ *"^=t"^ (jL«L* J.Jli ii^ J»Xj ^_j \a1£. 'S>\^^1\ Ulïls l^Ui «>w|j"î' j^ »X_iwl *._À— * A_XjL.JL! (jU^uff t^xiijiJ Uiyj *,aXc *K: Jlï^ *X-aJ^Î aa^ ^^■^ J<^^s\ ^s9 *.À^ bij ]oj.Jt*J! lam, » et ils donnèrent à Otinân l'anneau qu'ils avaient re- tiré du doigt de Walid. Olmân les injuria, leva la main sur eux et les chassa. Ils allèrent aussitôt chez Ali et lui racontèrent ce qui venait de se passer. y\li courut chez Otniân; il lui reprocha d'avoir repoussé les témoins et violé les dispositions de la loi pértale. Otmân le consulta sur celte affaire. « Mon avis, reprit Ali, est que tu dois faire venir ton agent : si ses deux accusateurs persistent dans leur déposi- tion contradictoirement, et si le défendeur n'allègue au- cune excuse, tu es obligé de le punir selon la loi. » En con- séquence, Walid fut mandé en piésence du khalife; accusé de nouveau par ces deux hommes, il ne donna, en faveur de sa conduite, aucune raison valable. Otmân jeta son fouet à Ali; celui-ci dit à son (ils Haçan : «Charge-toi de lui ap- pliquer la peine prononcée par Dieu. » Mais Haçan pria son père de charger de ce devoir un de ceux qui assistaient à l'audience. Ali, voyant que personne n'osait porter la main sur le coupable, dans la crainte d'irriter Otmân , dont il était CHAPITUE LXXVII. 261 *<^^— ^-J '>^J_j-ij) J^j ^i_»~^ J^iw^j jji 4Mi ^^J». 5^-*3 i^-^*** '^'**^ U^ jj ^'j ^^^' Js-AX*», J^swi It^ o^^l (JJ -^AJt^ «^Xji j_j^I AÀ^ ««-^^^^ Àij.Mb »Xaa*« |»IjI cxA*3j| Li».i ^•*'»«=-j le proche parent, saisit le fouet et s'approcha de VValid. Celui-ci, en le voyant s'avancer, l'insulta et le traita de publi- cain, Okaïl, lils d'Abou Talib, témoin de cette scène, dit à VValid: " Fils d'Abou Moaït, tu t'exprimes conimesi tu avais oublié dou lu sors; n'es-tu pas un étranger, un honmie de Safouryah? » C'est le nom d'un village {Sephoris, Diocésarée) entre Akka et el-i.adjoun, du district du Jourdain, dans la Tibériade. On prétend, en eU'et, que son père élait un juif originaire de cette bourgade. Walid chercha à s'échapper; mais Ali le saisit, le terrassa et leva son fouet sur lui. Ot- inân s'écria : •■ Tu n'as pas le droit de le traiter de la sorte. » « Si (ait, répliqua Ali, et plus durement encore à cause de ses crimes et de son refus de se soumettre à la loi. » Le gou- vernement de Koufah fut alors donné à S.iïd, lils d'el-Assi. Celui-ci, à son arrivée dans cette ville, ne voulu! monter en chaire qu'après l'avoir fait laver, on disant que W alid (ilail un homme souillé et impur. Cependant, au bout de queUjue tenqis, ceiiains actes de l'adininislralion (!<■ .Said excitèrent le inéiniilcnlcnH'/it dii 262 LES PRAIRIES D'OR. ^j_j JJU ^^_5 ^^iil ^ JUi ji*J^ (:J?rlai. >l^*Jl I *X^ U' yS\j^^ \jJy^ JiMûj UaA* aMI *lji U Jjt^\ ^^.^s^î c>^ii peuple. On l'accusait d'accaparer les biens, et d'avoir dit ou écrit à Otmâu que le Sawad était la propriété des Koreï- chites. EI-Achter, dont le vrai nom est Malik , fils d'el-Harit en-Nakhâyi, lui fit des reproches à cet égard: « Crois- tu donc, lui dit-il, qu'un pays placé par Dieu à l'ombre de nos sabres et sous la protection de nos lances n'est qu'un jar- din pour toi et ta tribu? » EI-Achter, accompagné de soixante et dix cavaliei's résidant à Koufah, vint se plaindre à Otmân des méfaits de son agent et demander sa déposition. Les jours se passaient sans que le khalife prît une décision, et les délégués attendaient encore à Médine, lorsque dilTérenls gouverneurs arrivèrent auprès d'Otniâu. Parmi eux étaient Abd Allah, fils de Saad, fils d'Abou Scrh, gouverneui de l'Egypte; Moâwiah, qui venait de Syrie; Abd Allah, fils d'Auiir, de Rasrah ; Saïd, fils d'el-Assi, de Koufah. Lf kha- life les lotiiit longtemps, sans leur permettre de retourner à leur poste, ne pouvant se déterminer ni à renvoyer Saïd ;i Koufah, ni à le rlestituor CopfndanI do tous les cnlf-s arri- CHAPITRE LXXVII. 263 ^fl.t.»-4 jy->uii\ SAlxj^ ^\j jM^ fjy^^, J^Ua^L (j^ ^| ^1 jXjI , ^Ijtîi (jjJ Os-wc»»i Jb_5 S^-îV^ ^^ys iL«l*AS J.^lc tK.fr lilî «X_^_iî Jl 2;/'-=^ U^^-*-'' O^ ^^ xJU^ J-f^*^ -Woli vaient des lettres pleines d'accusations; partout on se plai- gnait du déficit de l'impôt et de l'abandon des frontières. Otrnân réunit les gouverneurs et les consulta. Moâvviahprit le premier la parole et assura qu'il était satisfait de ses troupes. Abd Allab, (ils d'Amir, (ils de Koreïz, dit : «Que 8aïd s'occupe du gouvernement dont il est chargé ; moi, je réponds du mien. » Abd Allah , fils de Saad, fils d'Abou Serh , fit lemarquer que la destitution d'un agent et son rempla- cetnient par un autre étaient des mesures d'une minime iin- porlance. Enfin Saïd, fils d'el-Assi, s'adrcssaul au khalife, lui dit : « Si tu cèdes, désormais le peuple dekoulal» nom- mera el déposera les agents à son gré; depuis longtemps déjà on s'attroupe dans la mosquée pour y tenir de vains pio- |)0s et de futiles discours. Enrôle les séditieux dans les corps expéditionnaires, afin qu'ils ne songent pins cpià monter à cheval et à cond)attre. ■• Amr, fds d'el-Assi, entendit ce pro- |)0s el se rendit dans la mosquée, où Talhah el /obéir se tenaient assis dans un coin. Ils l'appelèrent el lui denum- dereiil quelles iiouvt'Ilf.s il apportait: •Mauvaises, s'écria 264 LES PRAIRIES D'OR. <_jL-A— V_i LaI^à. ^lo Ià^ U^ aJ«aav -<^_^ ^Aw.j U5 Jsjij ^1^ 2fii ^Ud l^J^À-i AxÀ^I (i^ùs». «i^i J! a:i:aa*^ j.^JàJî (-AAojJ^ L^.€UfcJià UJi (jv.M*^ UyÀ^ «Xi».i^ j^ A_À)»wlî J^i u-i^l iùU ^^ J^Jl (♦xL»lc yU «Xxj Ul Jlï ^S' «.Ài; AjtAijli MJsS. ^ «îotA^^j Amr, ii n'est pas de disposition injuste qui ne soit adop- tée. » El-Achter arriva en ce moment; on lui dit : « Le gou- verneur dont vous avez fait le panégyrique vous est rendu ; il a l'ordre de vous enrôler et de vous traiter de telle et telle façon. — Par Dieu, répliqua el-Achlei', nous sommes venus l'accuser et non pas faire son panégyrique! Le pour- rious-nous, nous (.[ni sommes ses accusateurs? Dieu sait que si je n'avais pas épuisé mes ressources et éreinté mon cheval , j'arriverais avant lui à Koufab et l'empêcherais d'y entrer] » Ses deux interlocuteurs lui dirent : « Nous pourvoirons à tes dépenses de voyage. — Soit, reprit el-Achter, avancez- moi cent mille dirheuis. » Chacun lui en donna cinquante mille. 11 partagea cette so:nme entre ses compagnons, cou- rut à Koufah , avant l'arrivée de Saïd , monta en chaire , l'épér suspendue à son cou. la détacha et dit, après les |)rières d'usage : « Le gouverneur dont la tyraunie et les mauvais procédés vous avaient révoltés vous est rendu; il vient vous enrôler dans les corps rxpédilionnaires. \utoris('/-moi CHAPITRE LXXVil. 265 *^-*î>*>vJLl — «V* y-C J._)*X^ (Jjiv^i^j iijJS.**^ /jj ^1 tXAt à lui refuser l'entrée de la ville. » Dix mille habitants de Koulah le déléguèrent à cet efTet. Aussitôt el-Achler se mit à la tête d'une troupe des Benou-Taliif et prit le chemin de Médine ou de la Mecque. Il rencontra Saïd à Wakicah, l'in- forma de ce qui arrivait, et lui fit reprendre la route de Médine. En même temps il écrivit à Otn)àn : « Dieu sait qu'en interdisa(!t à ton agent l'accès de Koulah notre but n'est pas de soulever contre toi une de tes provinces; nous voulons seulement nous (lélivrci- des mesures iniques, des violences et des tourments dont nous étions victinies. Donne-nous le gouverneur (|u'il le plaira de désigner.» Le khalife leur répondit (ju'ils de\aienl chercher leur an- cien gouverneur nommé |)ar Omar, et lui obéir, (^e gou- verneur n'était autre qu'Abou Mouca el-Achàri , et il fut proclamé. Ij'an trente-cin(( île l'hégire,, le mécDntcntemcnt s'accrui contre le khalife. On lui reprochait dillércnles cboscs : par exemple, ses procédés à l'égard d'Abd \llali bcn Maçoud, (pii lui .iliciH'i ciil les l'xiion liddcd. Ifs pinpos violents 266 LES PRAIRIES D'OR. ^ X-aJLX (^i *J Àj^ii^Jl ;j>« ^l55^ ci>ylAisl3 j.j^l (j.« Lfiî^j! *..«.-«*.=»• (JV.J ^ij_Jj_J J^^^j (jj"-»-* 't^'** (*-' ^j-^^ CiT* ^r^3 *^ .Xa*a*«o Jjt^ j^ij^li «-.otS ^j <_>«XÂr=- («■•(/-•^ ^JJ"^^^*^ iiijiîî tenus par Ammar, fils de Yaçir, qui déterminèrent la défec- tion des Benou-Makhzouni; enfin, le scandale commis par Walid, fils d'Okbah, dans la mosquée de Koufah. Walid avait été informé qu'un juif nommé Batrouni, habitant le village de Zorarah , dans la banlieue de Koufah , près de Djisr- Babel, s'occupait de sorcellerie, de fantasmagorie et d'opéra- lions magiques; il le fit appeler dans la mosquée. Le juif évoqua différentes apparitions en sa présence; pendant la nuit, il fit apparaître un roi de grande taille, monté sur un cheval qui galopa au milieu de la cour do la mosquée. Le sorcier se transforma lui-même en chamelle et marcha sur une corde; puis il montra à Walid un fantôme d'âne, entra clans sa bouche et sortit du côté opposé; il coupa le cou à un liOMime et sépaia la léte du Ironc; ensuite il fit tourner son sabre sur le mort et le ressuscita. Au nombre des habitants de Koufah, témoins de ce spectacle, se trouvait Djoundab, (ils rlo Kaab rl-Azrli. Il invoqua Dieu contre les malélices CHAPITRE LXXVII. 267 JJsLaJI ^>~*j^ (3^ *^- u\i^ Xi«Xj ^ X4wl^ ci^jiii Aj»-» <_>vXÀs- jl^ Ijl^ yl^ iiUi y! JwÇj Oo^ ^^^^ (J^ tMsW y' Ji ^i^w^J !! &\ai}y> î y>^ JJi de Satan et contre ces opérations étrangères à la puissance divine. Convaincu qu'il y avait là de la magie et de la fan- tasmagorie, il tira son sabre et, d'un seul coup, abattit la tète du sorcier en disant : « La vérité est venue, et le men- songe s'est évanoui, car le mensonge n'est qu'uni? ombre {Koran, xvii, 83). ■■ Selon une autre version, la scène se passait en plein jour; Djoundab courut au bazar, prit un sabre chez un armurier, revint à la moscjuée et coupa la tête du juif en disant : « S\ lu lais vraiment des miracles, ressuscite-toi!" VValid, furieux, voulait faire périr Djoun- dab; mais les Benou-Azd l'en empêchèrent. Alors il l'empri- .sonna avec l'intention d'employer la ruse pour s'en défaire. Vers la lin de la nuit, le geôlier s'approcha de Djountlab et lui dit de prendre la fuite. «On le fera mourir,» observa Djoundab. • Peu m'importe, répli(|ua cet homme;, je veux mériter la gràc(; de Dieu en délivrant un (\v .ses saints. " Le lendemain njatin , V\alid, décidi- a laire périr le |)risonnier, l'envoya qnéiir : nn ne Ir lrnn\a plus. Le geôlier interrogé 268 LES PRAIRIES D'OR. JL-wLjLML* XaL^Sj ij\.:É^\ ^jJ<£. i-J>jMli ^^J-^ &jJ)^\s yl^S^Ji vx*! U ii «-*J"^ jU* SwLjii (3-=»- *-6>9 ij~»^ ^^ ^ U-* f*S?b' U^"*^ ayant avoué que Djoundab avait pris la fuite, on lui trancha la tête et son corps fut pendu dans le quartier de Konaç.ih (la voirie). On reprochaitaussi à Otmân sa conduite à 1 égard d'Abou Derr. Dans un conseil auquel ce personnage assistait , Olmân lit cette question : « Celui qui paye la dîme a-t-il des droits sur ses autres biens? — Emir des croyants, répondit Kaab, il n'en a pas. » Abou Derr frappa Kaab en pleine poitrine, et lui dit : « Tu en as menti, fils de juif! « Puis il récita le verset : « La verlu ne consiste point en ce que vous tourniez vos- visages du côté du levant ou du couchant, etc. » [Koran, II, 17. T.) Olmàn reprit: « Sommes- nous coupables, si nous pre- nons les biens des musulmans, pour les distribuer à ceux qui nous aident dans le gouvernement des afïiiires, et, à ce titre, pouvons-nous vous les donner.*^ » Kaab déclara que cela n'é- tait pas répréhensible. Abou Derr asséna un coup de bâton sur la poitrine de Kaab, et l'apostropha en ces termes : « Kils de négresse, qui t'autorise à te mêler de notre religion? — C'est par trop ni'insulier, .s'écria le khalife en s'adressani CHAPITRE LXXVII. 269 jL-*JI A}^_^ià a-.s-'l^ c>a-Î5 it »iJJ (j^ ijli viLv^ -?**X*«jb ^(— *~« ij^-? L» «-A_XJs XaAa ^J*^ (^ aK-«^ Ak.*.^ (J L^N^ t_i.JCX» à Abou Dcrr; dérobe-toi à ma vue, car c'est moi-même que tu viens d'oftenser. » Abou Derr se rendit en Syrie. Bientôt le khalife reçut de Moàvviah une lettre ainsi conçue : « Une fonle de partisans allluent auprès d'Abou Derr, et je crains qu'il ne les soulève contre ton autorité. Si tu as besoin de ces gens-là, bâte-toi de rappeler cet homme. » Et, sur l'ordre du khalife, il le ht partir en l'attachant à une selle de bois dur, sur le dos d'un chameau que cinq Esclavons chas- sèrent devant eux jusqu'à Médine. Quand on le vit arriver, les cuisses déchirées intérieurement et à demi mort, on crut qu'il allait succomber aux fatigues du voyage; mais il prédit qu'il ne mourrait pas avant d'avoir été exilé de nouveau; il annonça d'avance ce qui devait lui arriver, et nomma ceux qui lui donneraient la sépulture. Otmàn le garda quelques jours dans son hôtel et le traita avec douceur; puis 11 le fit venir. Abou Derr entra en rampant sur les genoux : il s'en- tretint de diverses choses, parla des fils d'Abou'I-Assi, des trente individus qui avaient réduit en esclavage les serviteurs de Dieu, raconta cette histoire tout au loui,', et entra dans 270 LES PRAIRIES D'OR. une foule de détails. Or, ce jour-là, on avait apporté à Ot- raân les sommes provenant de la succession d'Abd er-Rah- man , fils d'Awf , et des sacs remplis d'argent séparaient le khalife de son interlocuteur : « Que Dieu récompense Abd er-Rahman! ditOtmân; il était bienfaisant, hospitalier, et il a laissé cependant le trésor que vous voyez là. » Kaab el- Ahbar s'empressa d'approuver ce que le khalife venait de dire. Abou Derr, oubliant ses propres souffrances, brandit son bâton et frappa Kaab sur la tête en lui disant : « Fils de juif, oses-tu dire d'un homme qui a laissé à sa mort d'aussi grandes richesses que Dieu lui a accordé les biens de ce monde et de la vie future? De quel droit prononces- tu les arrêts de Dieu? Moi, au contraire, j'ai entendu l'a- pôtre de Dieu dire : « Je serais désolé, si je laissais après moi une succession du poids d'un kyrat. » Le khalife lui ordonna de quitter Médine. « Eh bien, dit-il, j'irai à la Mecque. » Le khalife s'y opposa. « Quoi, reprit Abou Derr, tu m'interdis le séjour de la maison de Dieu , du temple où je voudrais prier jusqu'à l'heure de ma mort? — Oui, certes, je te CHAPITRE LXXVII. 271 Jb U^ y^N»* Jis (jj^ Lit U J^ 3^.Ajà>! *XS ^oJ^Aas 4MI J»^j S*X_^U ci>^_-«l^ iLÀjJs-lij iiST^ ^jj^ *JLol yl j^;-S=»»' Jiii dli «UU?o (ji (jU^^i^ aaàj! J<^^ -«ji^i aaXs J.,*.^ 2^ Jj?: »UjI <\*«j Aaj?; <-^5Uo jl yJ 4_^ (*"t-^^ ^*^ ^' W-** Oj-**»*V! ^^jL5^^i.»=» (ijj ^i ^^^^^ w)~*-'^* *>-^'^ (:J>*^^ (j**^ l'interdis. — Soit, continua Abou Derr, j'irai en Syrie. — Pas davantage, s'écria Otmàn; choisis tout autre pays. — Non, de par Dieu, je ne choisirai pas d'autre pays que ceux que je viens de nommer. Si lu m'avais laissé dans mon exil , je n'aurais pas aujourd'hui à faire un choix. Après tout, envoie-moi où bon te semblera. » Otmàn lui désigna Rabadah. «Dieu est grand! ajouta Abou Derr; que le Pro- phète a dit vrai lorsqu'il me prédit lout ce qui m'arrive! » Otmàn l'invitant à s'expliquer, il continua ainsi : n II m'a prédit que l'accès de la Meccjue et de Médine me serait interdit, que je mourrais à Rabadah, et que des hommes venus de l'Irak dans le Hédjaz se chargeraient de ma sépul- ture. " A la suite de cet entretien, Abou Derr (it monter sa femme, d'autres disent sa fdle, sur un chameau qu'il possé- dait, et partit pour Rabadah, avec l'escorte choisie par Ot- màn. Tandis qu'il sortait de Médine, sous la surveillance de Merwàn, il rencontra Ali, lils d'Abou Talib, avec ses deux fds flaçan et Huçeïn , Okaïl, son frère, Abd Allah , filsdeDjâ- 272 LES PRAIRIES D'OR. CJy— «èj Ijy M* 3L iwi aMI^ blî (^Jv*j y',j^j Jyi^i 5'>^-^ jL*a_ji)ij (^^i»-l^iî cj.» JW-J^ *^^ J^5 aJI J^^^is (i^ j»-A.A.*iJCj K^:>J U 'OJij (^ Jiij l^k-ôi (s-s*- ^^^e\(^ ij«UJl dis la vérité. — ^Et pourquoi t'épargnerait-il, s'écria Otmân , lorsque tu Tas insulté? je ne te considère pas comme supé- rieur à lui. » Cette parole irrita Ali : « Est-ce à moi, s'écria- t-il , que s'adresse un pareil langage ? Oses-tu bien mettre Merwân sur le même rang que moi? Par Dieu, je vaux mieux que toi , mon père vaut mieux que le tien , ma mère l'emporte sur ta mère. Tiens, je te jette ma flèche, allons ! jette-moi la tienne! (en signe de défi.)» Otmân se leva, rouge de colère, et rentra. Ali s'éloigna et fut rejoint par les membres de sa famille, et par quelques Mohadjirs et Ansars. Le lendemain, le khalife, réunissant les musul mans, porta plainte contre Ali, en l'accusant de le trom- per et de favoriser ceux qui le trompaient. Par ces paroles il faisait allusion à Abou Derr et à Ammar. Enfin plu- sieurs personnes s'entremirent et réconcilièrent le khalife avec Ali. Ce dernier affirma qu'en reconduisant Abou Derr il avait voulu seulement faire une chose agréable à Dieu. Pour ce qui concerne Ammar, au moment de l'élection CHAPITRK LXXVII. 275 ^^tXJl cx_i^'l 4_.vsA* ^jUvfcjii i t_>^*" ur" /"^^ (j^À^ 3I (jLA_à-«. _^ji JUi iU^i _jjL) xh^j «jli J.^i^ tjUvft aa* *j_jj c *--t fXAïi d*U*.^ tj*"«^ *>4^lj ^^b^ (♦^VW** li' My-ïV^^^ 1*^ ^.»^j' (^^jU plJLJj,Ln3^i_5 (^^^^1^1 Ji Jytîl IJvjû ^^ Jb U d'Otniàn, il avait été informé du propos tenu par Abou So- fiân Sakhr, fils de Harb, dans la maison d'Ofmàn, un peu avant la proclamation de ce khalife. \bou Sofiàn était entré avec les Benou-Omeyah et, comme il était aveugle, il avait demandé si quelque étranger se trouvait là. On lui répon- dit que non ; alors il avait ajouté : • Enfants d'Omeyah , sai- sissez la balle au bond! Dieu, f|ui entend les serments d'Abou Sofiàn, sait que je ferai des vœux constants pour que le pouvoir vous soit dévolu et devienne l'héritage de vos enfants. » Ce propos fut rapporté àOtmân,qui en témoigna son mécontentement. Il fut également rapporté aux \Io- hadjirs et aux Ansars. C'est alors qu'Ammar, fils de Yaçir, entra dans la mosquée et dit : -< Famille de Koreïch, vous avez une fois ici, et une fois là, spolié du commandement les parents de votre Prophète, Je crains que Dieu ne vous prive à son tour de la puissance et ne la donne à d'autres mains, de même que vous en avez dépouillé la famille du Prophète, au profit d'une famille étrangère. « Mikdad se leva ensuite et dit : " Je ne sais pas d'humiliations plus 18. 276 LES PRAIRIES D'OR. i y\< U^ jljJij ^^ ijj-**^ tr?' ji_j-^i) yL«\.^ <^ j^LàJI ^j-c»-^ jMIjS *JsJ ^j\^ *Xi_5 j.Xj j! ^«.^aJI j^ jL*j 5j.A*»j| /wwtfc^j J«XjïJi ^j_» ^jj*Xj^ l,t»^ '*^^ L_^ i^j_jy.A ^^ Jjj U \»jSii^ \^^^i -\..:^^\ ^y^yi (i)\j.f^\ (J-. -*X3 mais, arrivés au lieu nommé Hisma, ils virent s'avancer du côté de Médine un messager monté sur un dromadaire et reconnurent Warach, un des serviteurs du khalife. Ils l'arrêtèrent et le forcèrent à exhiber la lettre dont il était porteur. Cette lettre, adressée au iils d'Abou Serh, gouver- neur de l'Egypte, lui disait : « Dès que l'armée sera de retour dans ta province , coupe les mains d'un tel , fais périr un tel , traite un troisième dételle et telle façon. » Suivait la mention de presque tous les soldats avec les supplices qui devaient leur être infligés. Ils reconnurent l'écriture de Merwân, re- vinrent en toute hâte à Médine, et se mirent en rapport avec les mécontents venus d'Irak. S'étant réunis dans la mosquée , où ils se communiquèrent les griefs qu'ils avaient contre les agents du pouvoir, ils allèrent ensuite assiéger Otmân dans son hôtel et empêchèrent l'eau d'y arriver. De temps à autre le khalife sortait sur la terrasse de l'hôtel et leur demandait à boire. Il leur dit un jour : « De quel droit voulez-vous ma morl.^ J'ai entendu l'Apôtre de Dieu dire : Il n'est perun's de répandre le sang d'un musulman que pour l'un de ces troi.s CHAPITRE LXXVII. 279 xJl J.ii> J^j U éù> t_j^ cy^,»jL. aJÎ cxxo pUI aJJs UXc ^-ij;)^ ff^sXjT' i^^^i (.^j fAiLtf» 4^ wc-c J^->i) y^j 3^ ^;*UJi i_5 iKxs. Jj< ^J] jlj (•jj)— i^ y-^i ^4-^ *"»^ J^«^«^j l^i^Xjs-i (j.^ ^jfe' AjiJ ^sycw*^ crimes : l'apostasie, l'adultère, quand le mariage est ac- compli, et le meurtre qui n'est pas mntivé par la peine du talion. Dieu sait que, ni dans l'âge d'ignorance, ni depuis l'islam, je n'ai commis un de ces trois crimes. » Ali, sachant que le khalife souffrait de la soif, lui envoya trois cruches d'eau; mais elles ne parvinrent pas jusqu'à lui. Enfin une troupe d'affranchis des Benou-Flachim etdesBenou Omeyah cernèrent l'hôtel et, le sabre à la main, au milieu des cris et du tumulte, réclamèrent Mcruàn. Le khalife refusa de leur livrer son favori. Au nombre des assiégeants se trou- vaient les Benou-Zohrah venus pour venger Abd Allah , (ils de Maçoud, leur allié; les Hodeïl, (jui étaient de la tribu de Maroud; les Benou-Makhzoum et leurs clients, qui a\ aient pris fait et cause |)our Ammar; les Benou-Gan'ar el leurs confédérés enrôlés dans le parti d'Abou Derr; enfin Taïm, fils (le Moirah, Mohammed, fils d'Abou Bekr, et d'autres encore (|u'il est inutile de nonmier. Ali , voyant (pie la vie du khalife était menacée, lui envoya ses deux fils, Haçan, Hu- çeïn et plusieurs affranchis hien armés, avec ordre de le 280 LES PRAIRIES D'OR. jJiSi^ -y^ »Jlj\ ii^Jo (jiotjj 4Ml s>yi«£ 'AJùl ^'^(^i <^^i**?5 ^^y*»^-^ Tf^i *^-A.Ji *>0:-*ïÎ5 -L^-«*Jl» Ux«>3 (j^ j^jj^îiXJl _j-A-j (_^Aa.xJL) (j5 r»j"*ji c^vi»^ ii«vto ^ .Xj^' Tr^i j^^ <^i jÂj 1^*^=^^ v^' ci^ JL^iJi li -j-iJi i^jSyci \\^\ yÀ.3% ^\J> S^i (^ (j\(j W->S-^ I^^_5»^mX9 jl*aiiJ| (^j-. pj.ijî^ Jl /o.^ f- défendre et de repousser les assaillants. Zobeïr donna un ordre semblable à son fils Abd Aliah, Talhah à son fils Mo- hammed, et d'autres compagnons du Prophète, suivant leur exemple, envoyèrent leurs enfants au secours d'Otmân. Mais ils furent repousses, à coups de flèches, loin des abords de l'hôtel. Au fort de la mêlée, Haçan et Mohammed, fils de Talhah, furent blessés, et Kanbar eut la tête fendue. Leurs compagnons, craignant d'être victimes des violences des Benou-Hachim et des Benou-Omeyah . laissèrent les com- battants aux prises devant l'hôtel; quelques-uns allèrent se réfugier dans une maison habitée par une famille d'Ansars. Alors une troupe de révoltés, parmi lesquels étaient Mo- hammed , fils d'Abou Bekr, et deux autres individus , pénétrè- rent dans la chambre où se tenait le khalife, entouré de sa femme, des gens de sa maison et de ses affranchis, quicon- finuaient à le défendre. Le fils d'Abou Bekr ayant saisi le khalife par la barbe, Otmân lui dit : « Par Dieu , Mohammed, si Ion père le voyait en ce moment, il rougirait déboute' «Mo- hammed laissa retomber sa main et retourna chez lui. Après CHAPITRE LXXVII. 281 iLîSvIci^ IaA^ )^i> xXxi I^^Xa» AAMjb c>.oU «X» S^-^ -s jtX-.^ Ljy—^^ /WWW.-S /o»iiJj vW' (^ f*^^J C:JV^*i^ xj^vlo >i jUijJoj^i ^ 4Ml «X\ft (jaÎj a^^ qj *>^-^ C'^J 1^ I^AjJLçJ I^^aXIsj ^iLa^î ^j (j-« »>->v*j (j'jl)"* *~^y^i tKi^ L» son départ, les deux hommes qui Tavaient suivi entrèrent, se jetèrent sur Olmàn, qui tenait à la main un Koran dans lequel il lisait, et le frappèrent mortellement. Sa femme sortit en criant : >< L'énjir des croyants est (uort! » Haçan, Huçeïn et les Benou-Omeyah, qui les accompagnaient, at- tirés par ses cris, accoururent, trouvèrent le khalife sans vie, et fondirent en larmes. Ali, 'falhah, Zobeïr et d'autres Mohadjirs et Ansars, instruits de ce meurtre, arrivèrent en toute hâte. Ali entra d'un air abattu et consterné; s'a- dressaut à ses deux fils : ^ Comment se peut-il, leur dit-il, t[ue l'émir des croyants ait été tué, lorsque vous défendiez l'entrée tie sa demeure?" Il donna un soudlet à Haçan, à Huçeïn un coup dans la poitrine, injuria Mohammed, lils de Talhah . et maudit Abd Allah, lils de Zobeïr. Talhah l'arrêta et lui dit : « Père de Haran, cesse de frapper, d'in- jurier et de maudire: s'il leur avait livré Mcrwàn, le kha- lilé vivrait encore. " Vlerwàn et les Omeyades qui l'accom- pagnaient s'étaient évadés et purent se dérobci" aux poursuites 282 LES PRAIRIES D'OR. AjJI c_*Aàfci *XxI ^i^ Jljjj oJlï UjXàj i>.i^>J ji (jj tXj^ J_aJj O^JiJ^ <.^^ ij-* ^^^ i ti u^ ^ "^'.^ <^^ CJ^-^^V^' iXj«-»W L, (_^ i_J-««*J '"■■?/•*=' 4^'^'' ^^-^V**^ J^^ aS.-^ <\ajIa J-Ai»" t^ v.>-A^L> A^^^ ^^il^t (j^-** (^J> de ceux qui voulaient leur mort. Ali s'adressant à la femme du khalife, Naïlah, fille de Karafiçah, lui dit : « Puisque tu étais présente, tu sais qui l'a tué. » Naïlah signala les deux hommes qui avaient suivi Mohammed, fils d'Abou Bekr, et répéta ce que le khalife avait dit à celui-ci. Mohammed ne nia pas le témoignage dé Naïlah et ajouta : «Oui, certes, j'étais entré avec l'intention de tuer le khalife; mais, lors- qu'il m'eut adressé les paroles que vous savez, je suis sorti, sans me douter que je laissais ces deux hommes derrière moi. Dieu m'est témoin que je ne suis pour rien dans ce crime et qu'il a été commis à mon insu. » Otmân fut assiégé dans sa maison pendant quarante- neuf jours; on dit même davantage; il péril un vendredi, dernier jour du mois de dou'i-hiddjch. Quant à ses deux assassins, ou croit ([ue l'un, nommé Kinanah, fils de Bechir et-Tondjihi, lui asséna un coup de massue sur le front, et que le second , Saad, fils de Houmràn el-Muradi , lui trancha la veine jugidaire avec son sahre. On ajoute que Anir, fils CHAPITRE LXXVII. 283 *-*-A-c (J'^^j ^^X-^ '-'^1 '>-^*^^ *-*-^^ C^ r^'j^ *^^ ^'^^^ ti^ 1*^ J-^ j.is^.]l p^ ij^ L^ uÀA^*- ^^ J<4^ /o^ J-»^ ^AaiLJiîl d'el-Hainik , lui fit neui blessures à coups de flèches , et qu'un autre complice, nommé Oniaïr, fils de Dabi, des Benou Temim, plongea et retourna son épée dans le ventre delà victime. Comme nous l'avons dit plus haut, Otmàn fut en- terré dans le Uachh-Kawkab (jardin de l'étoile), oii se trou- vaient les tombeaux dti la famille d'Omeyah : cet endroit est nommé aussi Ilillah. Djobeir, fils de Moulîm, Hakim, fils de Hizam , et Abou Djchin , fils de I lodaïfah , récitèrent les prières des funérailles. Pendant que le khalife élaitassiégé, la prière publicjue fut célébrée, d'abord par Abon Eyoub el-Ansari, el après le refus de celui ci, par Sobl, fils de llonaïf. Ali récita la prière solennelli! du jour de l'immolation. Ouelques auleurs [)rétendent (|u';m moment du meurtre dix -huit mend)res de la (amille d'Omeyah , el entre autres Mervvàu, fils de flakem , .se trouvaient auprès du khalife. Sa veuve, T\aïl.di , fille de Karafiçali, a dit an sujet de sa mort : llc'las! lo meilleur ilos liommrs aprr> les Irois (qui l'oni |)r.''C(''(l(^ ) psl lornbé sons Ion coup.s dr 'l'oiidiihi , l'a.t.sa.s.sin veau *J^ -l;il ;j^ W^-^» Jl^ 0^ SiloJli 4^ÀJ C'est ce qui explique la menace qu'il adresse aux Ansars clans ce vers : Bientôt vous entendrez, dans leur propre pays, retentir le cri -. Dieu est grand! Vengeons Otmàn! Otmân se plaisait à chanter et à redire, pendant de Ion gués heures, des vers composés par Haçan et f|ue l'on ne peut attribuer à d'autres poètes. Voici une de ses sentences favorites : Le bonheur dont la jouissance est due h des moyens iilcgilimcs s'éva- nouit bientôt ; mais le crime et la lionlc subsistent: Une main invisible prépare le cliàtimcnt du coupable. Misérables joie» que celles dont l'enfer est le dénoûment! La deuxième nuit qui suivit l;i mort d'Otmàn, on cnfendil son frère utérin, Walid, (ils d'Okbal», (ils d'Abou Mouait. le pleurer dans les vers suivants : 280 LES PRAIRIES D'OR. \ K—À A_j ^j^ Uj [i\ /«k^ û liuaJl c.«Xx3S Ljv_JLjv-j 5iî_j— g-JI OiA-5 /rfûLjû ^^L^ A_jliL^ ij^j ^-t—j v^V^» «^S? ^^"t)*^* A. ?jî>— * tO— **''-^*-^ ^^,^— ;? CJ>^«Xi U lo 93pl t5*^ »UJi^ 5*^' ^^^♦XjU^ (jI ^^^^Àa^ U_^L*j i)_j Fils de Hachém, une lueur d'amitié ne peut briller entre nous, tant que la fortune sera votre complice. Fils de Hachém, la paix est-elle possible entre nous, lorsque vous dé- tenez le sabre et la lance d'Ibn-Arwà (d'Otmân)? Fils de Hachém, restituez les armes enlevées au fils de votre sœur; ne vous partagez pas un butin illégitime. Afin d'usurper son pouvoir, vous lui avez tendu le piège dans lequel les Merzebàn ont fait tomber autrefois leur Chosroës. L'attaque dirigée contre les Hachémites dans les vers qui précèdent tut relevée en ces termes par Fadl, fils d'el- Abbas, fils d'Otbah, fils d'Abou Lehb : Ne réclamez plus de nous votre épée , elle a été perdue lorsque son possesseur l'a jetée d'une main tremblante. C'est aux Egyptiens qu'il faut demander les armes de notre neveu ; son épée et sa lance sont entre leurs mains. CHAPITRE LXXVII. 287 s. i^-*«3^i &^ ^jL^t jl/ui^l ^^-f^m UjU^5 i U^ii^i ^^ Ujoi Ali est le légitime successeur île Mobammed et le maître du pouvoir dans tout l'empire; Ali, dont Dieu a enfin manifesté les droits, alors que tu le combattais avec les hérétiques. Un homme tel que toi est exclu du nombre des gens de bien, et ne compte parmi nous aucun ami qui lui adresse d'indulgents reproches. Dieu lui-même l'a révélé : tu es un impie (Koran, XLIX, 6) et tu n'a» rien à revendiquer dans l'islam. Le lecteur trouvera , dans nos Annales historiques et notre Histoire moyenne, l'histoire biographique d'Otmàn et le pa- négyrique de ses vertus, ainsi que le détail des événements de son règne, ses conquêtes, ses expéditions contre les Grecs et d'autres peuples , etc. 288 LES PRAIRIES D'OR. i^Ms jl ^JJ i^ AitiV^à- j5i kiy^^o /wjI i-^^ >>> (^iXj i ^^3 »!:»■ J-«»4 e;b <-^ t^ '^^^ S J^-î* -'^-^^ .3^ dr* la— w^.y|_j (j^^>J5 j^-ss»-5 ^J^^ »jj^»»(^ Sjlxi^i ij^'%X^ *^fi <*Mi ^^^^ l>yXM*J jSbi o1jL« «Xa£ ^ /<ù,liû /o t^Aia^l «X/uC /vj t^JUs ^î /jj ^_^ kj5 dans la mosquée de Koufah; selon les autres, auprès du tombeau de Fafimah, à Médine. D'autres prétendent que le chameau chargé du cercueil, s'étant égaré, entra dans le pays des Beuou Tayi. Il y a encore, sur ce point, d'autres versions que nous avons rapportées dans les Annales his- toriques et dans l'Histoire moyenne. GÉNÉALOGIE D'AM ; APEUÇU DE SON HISTOIRE ET DE SES EXPEDITIONS. Ali, fils d'Abou-Talib, fils d'Ahd cl - Mottaiih, fils de Hachém, fils d'Abd Méiiaf, était surnommé Ahou'l-Haçan. Sa mère se nommait Falinuih , (illed'Açed, fils de Hachém, fils d'Abfl Ménaf. Depuis le temps du Prophète jusqu'à Mot- taki, le khalife actuel, il n'y a eu (|ue deux khaliiés du uoui d'Ali : Ali. fils d'Ahou Taiib, et Moktafi-Billah Ali .fils de Môtaded. Ali est le premier khalife né d'un père et d'une mère hachémites. Oncioitquesa proclamation par le peuple IV. ly 290 LES PRAIRIES D'OR. j*.\jJI vj^^j l'^ UjUS'cj^ v.àXw Uy» (jjiil iijtsîJl i.»_^^ -il iijLiJT^ iLX-^lj} (^^ ^j-La.=»-^ J.-aac^ «^Us (jbcÀj^ J^^ j^A. fi J>_A.JLe (jh.J_5 *>*'*Jjj^'^' fc^lki r^ij^^î i^^-i** cj>^î (:JvÀ^^;-û«* cl*j^>-**^ C:5>-^^ (jUa^^^s-j cKiS** (j^jj (:JV*-*>' eut lieu quatre jours après le meurtre d'Otmân. Quant à la première proclamation, nous en avons parlé précédemment. On n'est pas d'accord sur le nom du père d'Ali, Abon Ta- lib, fils d'Abd el-Mottalib. Il eut quatre fils, à savoir : Ta- lib, Okaïl, Djâfar et AJi; deux filles : Fakhitah et Djo- manah. Tous ses enfants étaient du même lit et avaient pour mère Fatimah, fille d'Açed, fils de Hachém. Un inter- valle de plusieurs années séparait la naissance de chacun de ces fils : la différence était de dix ans entre Talib l'aîné et Okaïl; de deux ans entre Okaïl et Djâfar; de dix ans entre Djâfar et Ali. Talib, l'aîné des enfants d'Abou Talib, fut enrôlé malgré lui dans les rangs des Koreïchites infi- dèles, qui marchèrent contre le Prophète, à la journée de Bedr.Il disparut, et l'on n'eut plus de ses nouvelles; mais on a conservé les deux vers qu'il composa sur cette fameuse bataille : () mon Dieu, ils ont contraint Talib à marcher dans les rangs de leur armée. CHAPITKK LXXVIII. 291 CJ-* (j|H^ ^^^-^ <3_5— *-J W-^3 i^^K-û^-« yî^yj^ W'^'A) *^^3 ,lx,! u** (j>— :*- ^^ J.^*JC-»»ii -yJi^ cî^^ f*^ (S~^-^ i-xJI^^ Â^ojr-Is ^^ l'erniets qu'ils soient vaincus et nou vainqueurs, que cliacun de leurs soldats soit privé de butin cl enrichisse celui tle leurs adversaires. Fakhitah, fille d'Abou Talib, avait épousé Abou Wehb Hohoïrah, fils d'Anir, fils d'Aïd, fils d'Amr, fils de Makb- zouti), dont elle eut un fils et une fille. Elle accompagna le Propbète dans sa fuite; mais son mari mourut idolâtre à Nedjrân. Il composa, dans ce pays, un f^rand nombre de vers, dont voici un fragujeul relatil" à Fakbilali : Mind soupire t-eile pour toi? Es-lu l'objet de ses sollicitations? Telle» sont les causes do l'absence et ses vicissitudes. » Tandis que je donnais sur le sommet du cbâieau inaccessible de Nedj- rân, son image est venue m'(-veiller. Va pourtant (ô Hind) en suivant la religion de Mojh'nunied, In as rompu les liens du sang <(ui nous unissaient. (^etlc pièce est lr(',s longue. Fakbilali ('tail surnommée Oiiinni-Uani. Ali, rpiand il arriva an khaiilat, donna un •9- 292 LES PRAIRIES D'OR. I w «- . - j*iwA^=l -^ (ilJij cV-««4^ -njwj ool^ ^A^^ (:JV^3 *-^-*-»« *^'*-^ «^.ikaxJi J.^1 (j-« l-gj^â J^jj_5 ^À^ tij'^J (^il^^ (;^ jj^jAib. ^j~i**î emploi à Djâdah ben Hobeirah, fils de sa sœur. Ce Djàdah est l'auteur des vers suivants : Veux-tu connaître ma famille? Mon père descend des Benou Makh- loum; ma mère est une Hachémite el la meilleure des éponses. Qui oserait placer un oncle m^erncl au-dessus des miens, au-dessus du généreux Ali et d'Okaïl? L'autre fille d'Abou-Talib, Djomanah, eut pour époux Abou-Sofiân, fils d'el-Harit, fils d'Abd el-Mottalib, et fut la première Hachémite qui donna des enfants à un homme de cette même famille. G est du moins ce que rapporte Zobeïr, fils de Bekkar, dans son livre intitulé : Généalogie el histoire des Koreïchites. Djomanah émigra et mourut à Médine, du vivant du Prophète. L'an 36 de l'hégire, Ali se rendit à Basrah. La bataille du Chameau eut lieu le jeudi, dix de djomada I de la même année. Treize mille soldats de Basiah et autres périrent dans cette journée: Ali perdit cinq mille des siens. Mais on est CHAPITRE LXXVIII. 293 o^i iL^Jr v^ v^^^' e>-« S^i S^rj ^' ^^ ^'^^ f^j^3 A_jt_j>j (^.T->^ ^^ '^Jiy-^**-^^ "^^^^5 J-^-^ *-*»*^ J>^'> Àxi^ 5w>il>g^ V.{t..w) ^.Mt^^ <\À«iW (Jftj'^-I)^ (J^^ J'"5^' "-^^ ^J (^■»'> iii.Ji /jv-jj j- fl-^'ii iijjJiî (_^ J>i».:> yl (:J^J_j liiJi ^j_j f»l»i A_À.*« fjy.j'^'K^j c;a.aw 5wdS!LJi J^ij vii-'i (jvjj U»^ ».*ik* iii^Xoj ^ loin de s'accorder sur les pertes des deux armées. Les uns les diminuent, les autres les exagèrent; les premiers les portent à sept mille hommes, les seconds à dix mille, se- lon l'inclinafion et la préférence cju'ils ont pour l'un ou [)0ur l'autre parti II n'y eut qu'une seule bataille et en un seul jour. Entre l'avènement d'Ali et cette bataille, on conipte un intervalle de cinq mois et vingt et un jours; entre cette bataille et le commencement de l'hégire, trente- cinq ans, cinq mois et dix jours. Ali entra dans Koufah un mois après la bataille, c'est-à-dire, trente-cinq ans, six n)ois et dix jours , à dater de l'hégire. Six mois et treize jours s'écoulèrent entre l'arrivée d'Ali à Koufah et la bataille de Sillin, dans laquelle il combattit Moàwiab. La bataille de .Siilin fut donc livrée trente-six ans et treize jours après l'hégire. Soixante et dix mille hommt s y perdi- rent lu vie, à savoir : fiuaranle-cinq mille de l'armée de Syrie et vingt -cinf| mille de l'armée d'Irak. Les deux 294 LES PRAIRIES D'OR. (jlj tfwSS (j-« l»! cjljJii IJsJCî y-» >jO l^çvj ij^ÀAwj^^^rfi »X3 U armées campèrent cent dix jours à Siffîn. Vingt -cinq des Compagnons du Prophète, qui suivaient le parti d'Ali y furent tués, notamment Ammar, 111s de Yaçir Abou'l- Yakzân, surnommé Ibn-Someyiah ; il' était âgé de quatre- vingt-treize ans. Le nombre des conibats livrés entre l'armée d'Irak et celle de Syrie, à Siffîn , s'élève à quatre- vingt-dix. L'an trente-huit de l'hégire, eut lieu l'entrevue des deux arhiires, Amr, fds d'el-Assi, et Abou Mouça el- Achâri, à Balka, ville du territoire de Damas, ou, selon d'autres, à Dawmal el-Djan;!al, bourgade située à environ dix milles de Damas. On connaît les résultats de celte con- férence. Nous en toucherons quelques mots dans la suite de ce récit, quoique nous en ayons déjà présenté les détails dans nos ouvrages précédents. La même année, lesKharidj- ites ou hérétiques se révoltèrent et se déclarèrent indépen- dants. Dans les rangs de l'armée d'Ali, à Siffîn. se trou- CHAPITRE LXXVIII. 295 (•"^^-J yl%v>« /^ LyJJLl >XaxÎ ^L^^ kiUi o_j CAjli /jj! valent quatre -vingt sept Compagnons du Prophète qui avaient combattu à Bedr, savoir : dix-sept Mohadjirs et soixante et dix Ansars. On comptait aussi dans son armée neui cents Mohadjirs ou Ansars, qui avaient j)ris part à l'é- lection sous l'arbre, c'est-à-dire à l'élection de plein gré; en tout, deux mille huit cents Compagnons du Prophète. En la même année, Ali combattit les Kharidjitesà Nehre- wân. Un certain nombre des partisans d'Otmân , voulant s'af- franchir de toute autorité, avaient refusé le serment à Ali. Parmi ces derniers se trouvaient Saad, lils d'Abou Wakkas; Abd Allah, fils d'Omar; Yézid et Haddjadj, qui se pronon- cèrent plus tard en faveur d'yVhd el-Mélik, fils de Merwân; Kodamah, fils de Mazhoûn, Ohbân, fils de iJaïli; Ahd Allah, fils de Sellam, et Mogaïrah, lils de Chôbah le Takifite. Au nombie des Ansars dissidents, on remarquait Kaal), fils de Malik, et llarâu, fils de fabit, tous les deux poètes; Abou Saïd el-Kbodri; Mohammed, fils de Maslamah, allié des 296 LES PRAIRIES D'OR. ^.\ A^;M| wA-iiuj ^wj -^WxiJi s^ /\^«>o IaaîîJ^ m^"*^ j^^-j^ iLàjJiî cAjl^ jUa^i^i (j^ Uûj-A^j iLijJiL» <^ iixAj ci».i»ajl_j ^Ij mUvx) ^X^lc I^aA^ ^\^ ^/wXii ^j*U]i j.SlSo (JV.»- ^^_^^iiî Benou Abcl el- Achhal; Yézid, fils de Tabit; Rafi, fils de Khadidj; Nomân, fils de Béchir; Foudalah , fils d'Obeïd; Kaab, fils d'Adjrah; iMaslaniah, fils de Khalid, et uae foule d'autres Ausars, d'Omeyades, etc. qui restaient attachés au parti d'Otmân. La confiscation ordonnée par Ali des do- maines qu'Otmân avait accordés à un grand nombre d'entre eux; le partage intégral des revenus du trésor, sans aucun privilège; enfin l'envoi de la chemise ensanglantée d'Ot- mân , que Oumm-Habibah, fille d'Abou Sofiàn, fit remettre à Moâwiah, son frère, par Nomân, fils de Béchir el Ansari: tous ces griefs excitèrent leur ressentiment contre Ali. L'autorité d'Ali fut reconnue à Koufah et dans d'autres villes; mais Koufah la reconnut d'abord, grâce à l'influence d'Abou Mouça el-Achâri, qui, bien que nommé gouverneur de cette ville par Otmân , sut attirer la foule dans le parti d'Ali. Plusieurs Omeyades dissidents, tels que Saïd, fils d'el-Assi, Merwàn, fils d'el-Hal ^P v-*AJ^ ^l^pi «Xï^ sbî Xi_*^î j.m\ b «_,vO Jljii iùjjUvxJi ^j^ (iJtJ"^' "^ ^^* '>*' bou Moait, se rendirent auprès d'Ali et eurent avec lui une lonf,'iie conférence. Walid lui dit : « Ce n'est pas un senti- ment de hairje qui nous porte à protester contre la nonii- nalion; mais nous redoutons l'opinion et nous craignons pour nos jours. Notre excuse est donc manifeste. En ce qui me louche personnellement, tu as fait périr mon {lère par la main tin bourreau, et lu m'as infligé une peine infa- mante. » Saïd, fils d'el-Assi, entra, à son tour, dans de lou- gues explications; puis Walid repril la parole et ajouta : « Quant à Saïd , tu as tué son père et déshonoré sa denieure. Pour Merwàn , tu as outragé son père, et tu as blàmé Otmàn de s'attacher au même Mer an. » D'après ce qu'Abou Mikhnef Lout, fils de Yahia, a ra- conté, Hnrân, fils de Tabil, kaab, (ils de Malik, et Nomàn, fils deBéchir, ce dernier, avant d'avoir été chargé de la che- mise ensanglantée d'Otmàn, allèrent trouver Ali, avec quel- ques autres partisans d'Otmàn. Kaab lui adressa un long discours, dans lequel se trouvait cette phrase : « Celui à «jui on pardonne n'est plus coupable , et la meilleure expiation 298 LES PRAiRlKS D'OIV 0;_rf?l ^J^L*Ji ^J.i jfjS (j\^ *X3^ Ua:?: U^i ^r* jj^^ 5>l^ ii_j_5L«-« (j! t^JO <_^ ii.x^-j tJ-* U^ ^^ yl.j\^ AH lui avoua qu'il lui avait donné tel conseil la veille, et tel autre aujourd'hui. «Hier, reprit Ibn Abbas, il t'a vraiment donné un conseil, mais aujourd'hui il t'a trompé. » Et, Ali lui demandant son avis, il ajouta : «Tu aurais sagement fait de t'éloigner, le jour du meurtre de cet homme (Ot- mân), ou un peu auparavant; de retouiner à la Mecque; de t'enfermer chez toi et de condamner ta porle. Si les Arabes s'étaient déclarés pour toi, ils se seraient mis à ta recherche et ne t'auraient point opposé un rival. Tandis qu'à présent les fils d'Omeyah mettront tout en œuvre pour entraver ton autorité et te rendre impopulaire. » Mogaïrah (racontant son entrevue avec Ali) disait : « Je lui ai d'abord donné un avis salutaire, et, voyant qu'il le repoussait, je l'ai trompé. » D'après une autre version, il aurait dit : « Par Dieu , je ne l'ai pas conseillé jusqu'à ce jour, et je ne le conseillerai point désormais. » Dans une relation différente, j'ai trouvé les faits racontés ainsi qu'il suit par Ibn Abbas lui-même :« Cinq jours après la mort d'Otmân , j'arrivai à la Mecque et je nio présentai CHAPITIŒ LXXVIll 301 c>-^(>.J> i^^ Jl«_5 ^^ l^**i i>^;-^*U ^r^ "Ji^Uw c^WL < - wA^ aX.aj> *-^l ^fc^-*-j ^ij (j^* f»*^^ ^j"4K? ^j^j-^ ^5 |^*N? chez Ali. On me répondit que Mogaïrah, fils de Chôbah, était avec lui, et je m'assis un moment au seuil de sa de- meure. Bientôt Mogaïrah sortit, me salua et me demanda dejuiis quand j'étais arrivé. «J'arrive à l'instant,» lui ré- poiidis-je; puis j'entrai chez Ali et le saluai. Il me dit : « Où as-tu rencontré Zoheir et Talhah? — A ^awaçif. — Qui était avec eux? — Ahou Said, fds d'el Harit, fils de Hi- chaui, et quelques Koreïchites. » Ali reprit : «Ils n'auront pas l'audace de demander vengeance du meurtre d'Ot- mân, car Dieu sait qu'ils sont les auteurs de sa mort.» J'interrogeai Ali sur Mogaïrah et sur la conversation par liculière qu'il avait eue avec lui. Ali me répondit : «Mo- gaïrah est venu chez moi, deux jours après le meurlre d'Ot- màn et m'a demandé un entretien secret. Je le lui accordai et il me dit : « Les conseils ne coûtent pas cher. Tu es ce qui nous reste de plus piécieux, et je dois te donner un avis utile. Crois moi, ne révoque pas cette année les agents nommés par Otniàn; au contraire, maintiens-les, par dé- crets, dans les Inuclions qu'jls exercent. Quand ils t'auront LES PRAIRIES D'OR. Job ^IaXc AjjLwi U Jj! US #i (_:*AJi3 (j«U* ^jjI Jlï ii>w.Ji prêté serment, quand tout danger sera écarté, tu pourras à ton gré les révoquer ou les conserver. — Non, lui répon- dis-je, je ne faillirai pas à ma religion, et aucun de mes actes ne sera entaché d'hypocrisie. — Puisque tu n'y con- sens point, destitue qui bon le semblera, à l'exception de Moâwiah. C'est un homme audacieux et très-influent en Syrie. Tu as d'ailleurs un motif plausible pour le maintenir, puisque Omar lui avait contié le gouvernement de la Syrie lout entière. — Non certainement, m'écriai-je, jamais je n'emploierai Moâwiah, ne fût-ce que deux jouis. » A la suite de cet entretien, Mogaïrah prit congé de moi. Il re- vint plus tard et me dit : « Hier, je t'ai dit mon avis, tu l'as rejeté; j'ai réfléchi depuis à cette affaire, et je te donne raison. Tu ne peux pas avoir recours à la ruse, et la dissi- mulation doit être bannie de les projets. » Ibn Abbas ajou- tait : «Je dis alors au khalife : Le premier avis était celui d'un sage conseiller, le second celui d'un traître. Je t'engage à conserver Moâwiah. Lorsqu'il t'aura prêté serment, je CHAPITRE LXXVIII. 303 AjJact ^ aMI^ ^\x» i\jX^ jj^ Wil ^i Juti jixjL jjU aj^U^ *^i J>-^ outçvM Ul cljâï J.S-J c:a->1 (jv,L-«^i ^^.*^i L» c^Aib ^^ÛxLl (JJ aW!^ Ul o-Ui Jlj Jlï A**Xifc V^^^ "-^y^î! A-*^ P w me charge de l'enlever de chez lui. — Non, répondit Ali, entre lui et moi, il n'y aura que le sabre;» et il ajouta cette sentence en vers : a Que m'importe le trépas, si je succombe sans honte, lorsque la mort viendra fondre sur moi! » Je repris : « Émir des Croyants, tu es un homme intré- pide; mais n'as-tu pas entendu dire au Prophète f[ue la guerre c'est la ruse? — C'est vrai, me dit Ali. — Kh bien, continuai-je, si tu suis mon conseil, je saurai les éloigner do la citerne, après leur en avoir montré le chemin (proverbe). Je leur montrerai l'envers de la situation , sans qu'ils en connaissent la véritable face; et cela, sans détriment pour toi, sans tache à ton honneur. — Fils d'Abbas, me répon- dit Ali, je ne veux pas être l'instrument de tes volontés ni de celles de Moâwiah, en adoptant le plan que ta prudence me suggère. Je te désobéis; mais tu dois m'obéir. — J'o- béirai, lui dis-jr, rien ne m'est plus facile que de te prouver ma soumission. - ^304 LES PRAIRIES D'OR. t->>,j-!^ CJ^ -V^ IJ^ U3 a*«Xj_5 tK-«'4^ r»>r> (J.^^W^^i^^ L^ïlj -LaS^JI ^\ ij-^^aLUiJ] ij^-^j^ ^^-^ Wy^ J^* ^i «>^x£ ^1^ *Xi^ iiXjf ^Ui^jle c:Ajl^»XJj_j »S^ j^ yJtXAoib .^ j.i£û »j.AiaAJi ^^ (j^* Jv^lfi^^l^s: ^jI ^lCo jjli ii^^ ^ L^*!? J^^ U^* Jw«^ (:j-*>^' (j* Gy^^s CHAPITRE LXXIX. RÉCIT DE LA JOURNEE DU CHAMEAU; SES CAUSES; COMBATS LIVRES PENDANT CETTE JOURNEE, ETC. Talhah et Zobeïr arrivèrent à la Mecque, après avoir obtenu d'Ali la permission de visiter les lieux saints. « Votre intention , leur avait dit Ali , est sans doute de vous rendre à Basrah ou en Syrie. » Mais ils affirmèi-ent par serment que la Mecque était le seul but de leur voyage. Aïchah s'y trou- vait alors. Abd-Aliah, fils d'Amir, gouverneur de Basrah sous Otmàn, s'enfuit de cette ville, dès que Haritah, fils de Kodamah es-Saadi, vint y réclamer le serment de fidélité en faveur d'Ali, et Otmân, fils de Honaïf el-Ansari, y prélever l'impôt au nom du nouveau khalife. D'autre part, Yàla, fils de Mounyah, auquel Otmàn avait donné le gouvernement du Yémen , abandonna son poste et vint à la Mecque, où CHAPITRE LXXI.X. 305 /j^^wifc.1 ^ (♦5C=». (^ {J^3J-^3 j-^'j^^i i^UskJoj iLifcjlft I4J o^*^»A* ii-oijj U*.^>w*v_5 lfi|^^ /^•^ v-J«Jî '*y^-««*^j' j^j^îj i^^ivlsj iùiolft /w..ÇvJL A_A-X_C »_55^ (jl^j^X*»* t5-y| (J-. ii-)U_} J^i ^.jU! v^L» /^j^ :>cK£5 JJ^ÀA» '-gj ii \ù\Ji> /4wl U iLiMioLp (^ULi (~>*5tJi (^ ^Oi^j^S^ ujt^^jù (-;^X.J il rencontra Aïchah , Talhah, Zobeïr, Merwân , fils d'el- Hakenî , et d'autres Onicyadcs. Yàla , impatient de venger le meurtre d'Otmân, partagea quatre cent mille dirhems, des provisions et des armes, entre Talhah, Zobeïr et Aï- chah , et envoya à celle-ci un chameau nommé Asker, qu'il avait payé deux cents dinars dans le Yénien. Ils vou- laient se londre en Syrie, mais Ibn Amir combattit cette résolution. « Moâwiah, leur dit-il , ne voudi'a pas reconnaître votre autorité, ni agir de concert avec vous. Or, Hasrah esta moi; c'est là que vous trouverez les ressources et le matériel nécessaires. « Munis, par ses soins, d'un million de dirhems, de cent chameaux et de provisions, les conjurés partirent pour Basrah avec six cents cavaliers. Ils s'arrê- tèrent, de nuit, près d'un |)uits nommé cl-llinob (le crime), apj)ailenant aux lienon Kilal». (hielques homnies de cette tribu y campai<'nt, cl leurs chiens se mirent à aboyer, à raj)pro( ho des cavaliers. Aïchah dciDonda le nnm de ce lieu. — «Kl-llawh,» lui dit l'.Arabe (|ni abreuvait son cha- 1 \ . u o 306 LES PKAIHIES D'OR. ia-Lt »XaJ^ lj^ i»Xtf) U AMbj^_^il JUijJV«m ,i (i Ars-ls». ÀML> L-fw-slj IgJUÀi (j**UJi iiiU« li ii^lb yW^ Aj dL^i». i L4-*^^ <^/"^-? f**6^^ '-XAÀJ». (^ (jUn* ^^JS SiT^ «;-»^i âjw-Awl; v_X*iAi»- ^-^ (jV,«V-& l_j-JC-AJ (il^Ml (JÀJO »i yl^ Lt>J t^ et meau. Aussitôt elle revint et fit part à ses compagnons de ce qu'elle venait d'apprendre, en ajoutant : « Ranienez-nioi sur le territoire sacré de l'apôtre de Dieu; je ne liens plus à poursuivre ma route. » Zobeïr affirma par serment que ce lieu ne se nommait pas el-Hawb, et qu'elle avait été mal renseignée. Talhah, qui se trouvait à l'abreuvoir, revint en ce moment, jura aussi par le nom du Dieu suprême que ce n'était pas el-Hawb, et fit jurer avec iui cinquante hommes qui l'accompagnaient. Ce fut la première fois que des n)usul- mans prêtèrent un faux serment. Quand la troupe arriva devant Basrah, Otmân, fils de Honaïf, marcha à sa ren- contre pour lui barrer le passage. On en vint aux mains; puis une trêve lut conclue jusqu'à l'arrivée d'Ali. Cepen- dant, quelcjue temps après, Olmàn fut attaqué, pendant la nuit, et fait prisonnier. On le frappa et on lui arracha la barbe. Mais ses ennemis, craignant d'attirer sur leurs par- tisans de A'iédine la colère de Sehl , (ils de Honaïf", Irère d'Otuiàn, et celle des autres Ansars, lui rendirent la liberté. CHAPITRE LXXIX. 307 a)»^V-^ (^ (. '^^^ ^J-'^i '-^ -tsX^^i j J^AÏ (j-« Jjl L-^sLkJj ^^J^^ '^^''^ U**"^' tXxc c:*i,iUu (j.* y\s^ ^^O^axjI AjUouéam i «iiJs wA* Ju^3 vXi^ j.^^i ^<*J;i «■^'"^J x^j*xii (jw« t^ Us voulurent, après cela, s'emparer du trésor public. Le tré- sorier et les Sabiheh qui étaient préposés à la garde du nu- méraire essayèrent de résister. Sans compter les blessés, sur soixante et dix honmies qui périrent dans colle allaire, cin- quante furent décapités par le bourreau, après avoir été je- tés en prison. Ce sont les premiers musulmans qui furent mis à mort injustement et par la main du bourreau. Ilakim , fils de Déjéblah el-Abdi, l'un des chefs des Abd ei-kaïs, cité dans la Iribn de Hébyah pour sa dévotion et son austérité, fut aussi une de leuis victimes. Le droit de réciler la prière publique divisa Talhah et Zobeir. Après un long débat, ils consentirent à une transaction et convinrent que la prière sérail dite un jour par Abd Allah, fils de Zobeir, cl le jour suivant, par Mohammed, iils de Talhah. (^)iiatre mois s'étaient écoulés (mais on n'est pas d'accord sur ce laps de temps) , lorsque Ali sortit de Médin»; avec sept cents cavaliers, dont quaire cents Moh.tdjirs et Ansars, parn)i lesquels on remarquait soixante et dix vétérans de Bedr; le restp se composait de Compagnons du Prophète. Apres 308 LES PRAIRIES D'OR. Oj-j»^jl; |i^^i;i (^fi y^ «>^^ AjL=ûp|^ iia^vJo Aj'ljj «iU^ (>:?>i3 kiUi ^^^ iCiXi ^ Wi Jlï^ ^^^jji jo..ftiaÂi» (j*.liJi ^jjUiù*«^ A.JC-.<^i (^ )^^ ci^Uib^ u:>U^ Uaj liXj ^i^ t^jLs ljL«^ avoir laissé le gouvernement de Médine à Sehl, fils de Ho- naïf el-Ansarî, Ali se rendit à Rabadah , entre la Mecque et Koufah, sur la grande route des caravanes. Mais Talhah et les siens s'étant dérobés à sa poursuite, il se détourna de son chemin, afin de suivre leurs traces en Irak. Plusieurs auxi- liaires médinois vinrent le rejoindre en route, entre autres Khozaïmah, filsdeTabil, surnommé Doa l-clièhadeteïn , avec six cents cavaliers des Benou Tayi. De Rabadah, Ali écrivit à Abou Mouça el-Achàri pour le presser d'enrôler les re- crues; mais celui-ci , sous prétexte de ne pas fomenter la dis- corde, différa leur départ. Ali, informé de cette manœuvre, donna le gouvernement de Koufah à Kortah, fils de Kaab ei-Ansari, et envoya le message suivant à Abou Moura el- Achâri : «Fils du tisserand, je te t basse honteusement et avec opprobre de mes Etats, (le n'est pas la première fois que j'ai à me plaindre de toi, et tu m'as déjà donné de nombreux motifs de mécontentement. » Puis il poursuivit sa route avec les siens jusqu'à Dou-Kar, d'où il dépêcha son fils llaçan et Ammar bon Yarir, avec ordre de prendre CHAPITRE LXXIX. 309 (j-i ^-^ iLJyJîi J^l (j^ >-«y*-^î ^4^ ijU-i (j*UJi (j!yUA*xo /»-(} Àj; ^X.s>-j y^_A.iM)^ x-jL(w-^j cj'^^ ^^>^ J^j O'^i io*A.w ill i_^i9 -P*x-cibj -jJlII Ju»aû ij^ <^jJjti ^%*J\j Js»*^^ i (:j:?^*>^ s^juaJt^ ^jblwJl du renfort à Koufah. En efTet, ils lui amenèrent sept mille hommes, d'autres disent six mille cinq cent soixante, au nombre desquels était el-Acbter. Ali se remit en marche, et en arrivant àBasrah, il adressa aux rebelles une procla- mation pour les conjurer de déposer les armes. Mais ils persistèrent dans leur révolte. Le récit suivant, (|ui a pour auteur Moundir, Dis de Djaroud, a été transmis par Abou Kbalil'ah FadI, fils d'el- Houbab el-Djambi, d'après Ibn Aichah, d'après Maan, fils delça; ce dernier le tenait de Moundir lui-mén)e. « Lorsque Ali arriva à Basrali , par la roule de TalT, et se dirigea vers le faubourg Zaivieli,je sortis pour le voir passer. Lu escadron de mille honmies marchait en tète, conduit par un chef monté sur un cheval gris, coillé d'un bonnet de forme co- nique, vêtu de blanc, l'épée au côté et uu étendard à la main. Ses soldats étaient coiffés de bonnets pour la plupart blancs ou jaunes; ils étaient bardés de fer et bien armés. Je demandai quel était ce chef; on me répondit : « C'est Abou Eyoub el-Ansari, le Compagnon de l'apôlre de Dieu, 310 LES PRAIRIES D'OR. A. xAjks M\ J^— *«; t^_c*.U» f^j\jvsj!:!)\ t_>^-jl y-)\ \iSJ> J'^KXi •^K— À_A3 Àxl^ ifJtXs. jJa-.\ (J*^^ *^' {*■•' /^jHS^J^^-^^-^î ^^^^ ijMw_3 (^ "^^l) ^^-X.^ L-Mift-J» (,^/i^ÀJiL« VAA.MI «XAÀa.^ O^"^ VVV% /o Rj^ys^ l«X^ cKoià itX-tû ^j^ c:-\.AAà (j^^li v,-*j1 ^^ ^ jji*vi\ (if* 0*î^^ v-ji-îi 3.^ (i \-Miy-À fc-A—X-ÀJCr* Iàami -XAJCO» (jàAjî VaS iL^LS'^ C^sAj oIaI» iijJ^ (_^^' U^^ ^^ y^ fi"^ suivi d'Ansars et d'autres guerriers. » Derrière lui s'avançait un cavalier coiffe d'un turban jaune, vêtu de blanc, l'épée au côté, l'arc en bandoulière et un drapeau à la main. Il montait un cheval bai clair et conduisait environ mille cavaliers. J'appris que c'était Rbozaïmah , iils de Tabit el- Ansari, surnommé Doul-chèhadetein. Après lui venait un cavalier monté sur un cheval bai brun. Son turban jaune s'enroulait autour d'un bonnet blanc de forme conique; il avait une tunique blanche, l'épée au côté, l'arc sur les épjiules et tenait un drapeau; un millier de cavaliers mar- chaient sous ses ordres. Je voulus savoir qui il était. On me nomma Abou Kafadah, iils de Réby. A sa suite venait un cavalier monté sur un cheval i;ris; il était vêtu de blanc; les bouts de son turban noir flottaient sur sa poitrine et der- rière ses épaules. Son visage, fortement basané, avait une expression grave et majestueuse; il récitait des passages du Koran ;! haute voix, riait armé d'un sabre et d'un arc el le- CIIAPITHE LXXIX. 311 ^ i_j_:àOi y\ C_>L«sU iyiSjl *X3 ii^ (J^^ 4H^ XaCyiKvO xjI-^'jI ij~* a (jt> j*^ J^ ikXiû ^jM» cxlï A^g^Us.- u*^ t^ ur;'^ *-^.^>— * ^■•' ,»-fiSUj|j jLajiiî^ (jyj^.s..\4l.i (^ (_aXàjù« -«^iwJUi» iLolS:^ f^UiXo ïkAUfcÀAi^ O^'*-:' V^'^ ^•^ vJi^i (j^LàJI ^m o«-Ji i (_yj^^ !i':iK-£^j Wj^ Ijua-4»( .xXicco Lw^ •*-):>^— «*( iL^ljf^ (jÀA-j <-f^j AA^ xiLo ^j-w*;»-î Uj!^ U Jjt^ii liait un drapeau blanc. Ses soldats, au nombre de mille, se distinguaient par les formes variées de leurs coilTures. Au- tour de lui se pressaient dos vieillards, des hommes et des jeunes gens à l'air craintif, comme s'ils eussent comparu au jugement dernier. On m'apprit que ce général était Am- n)ar, fds do Yaçir, au milieu des Compagnons du Prophète, MolKidjirs ou Ansars, et de leurs (ils. Après lui, sur un che- val bai clair, s'avançait vêtu de blanc, coiflé d'un bonnet blanc et d'un turban jaune, armé d'un arc et d'un sabre, un cavalier dont les jambes traînaient jusqu'à terre. Il te- nait un drapeau jaune et commandait à environ mille hommes ( oilïés de blanc ou de jaune. On me dit : • Voilà «Saad, lils d'ibadeb el-Ausaii, au milieu des Ansars. de « leurs fils et des cavaliers de Kahtân. » Puis nous viuuîs s'a- vancer un homiiK! monté sur un cheval d'une beauté mer- veilleuse, dont la (jU(;ue cl la crinière étaient blanches. C<' général portait des vêlements blancs et un turban noir, qui 312 LES PRAIRIES D'OR. l^j-À^Oi^ JSJ«xJ.i_5 ^^L-Ji *.^aXc (j«UJî (J-. ^3.Xiw Aa* V*^^>^ flottait sur sa poitrine et ses épaules; il tenait un étendard. C'était Abd Allah, fils d'Abbas, avec sa troupe, composé de ses propres compagnons et de ceux du Prophète. Uescadron qui venait à sa suite était commandé par un chef dont l'exté- rieur était semblalile à celui des premiers. On me dit : « C'est Obeïd Allah , fils d'Abbas. » Il était suivi d'une troupe de cava- liers , ayant à leur tête un chef qui ne différait pas des précé- dents, et que fon me dit être Kotam ou Mâbad, fils d'Abbas. Les corps de cavalerie se succédèrent ainsi, enseignes dé- ployées, au milieu d'une forêt de lances, jusqu'à ce que nous vîmes passer une troupe de cavaliers bien armés et bardés de fer. Leurs drapeaux, de diverses couleurs, étaient précédés d'un drapeau plus haut que les autres, au devant duquel s'a- vançait un cavalier dont les membres semblaient avoir été brisés et rajustés, » Ibn Aïchah ajoute : « On s'exprime ainsi pour désigner un homme qui a des bras musculeux et tient les yeux habituellement baissés. Les Arabes .lorsqu'ils veulent parler de quelqu'un dont les membres ont étébrisés et rajustés CHAPITHE LXXIX. 313 ^y**J*- C_>1^ 5jL«*j l^^i *^r*^^ LiV***"*" V^ *^VS-f (:>*J ^*^^ l«X_JÛ tl-AJ *i)^_iû (^^ oAjii LjyAi^ «_»Li <50*Xj ClJ^^J ''^^_^' >iL_«Ni;^ ''^— v*-^ {j^ (j^-— *=i^ (j-***^ jj^*^^ «-JUo ji (^^ 4^ ^U*il *^^^ /cflÀC JUj 4M| ^^^ /Ail* ^ yto^ CJ-* (^^r^J disent aussi : c'est comme si un oiseau s'était posé sur sa léle. » Il avait à sa droite et à sa gauclie deux jeunes gens d'une figure charmante; un beau jeune homme le précé- dait. Je demandai leur nom. On me répondit : « C'est Ali, « fils d'Abou Talib; à ses côtés sont ses deux fils Ilaçan et « Huçeïn ; celui qui le précède portant le grand étendard «est Mohammed, fils de la Hanéfite, et derrière lui vient -. Abd-Allah, fils de Djàiar, fils d'Abou Talib. Voici les fils « d'Okaïl et d'autres guerriers de la lainille de Hachém. Les « vieillards cjue vous voyez là sont les Mohadjirsetles Ansais « qui ont comballu à Bedi'. » Ali s'arrêta dans le l.iubourg de Zawieh , fit une prière de quatre rikàl, courba son (Vont dans la poussière, (|u'il ar- rosa de ses larmes, el, levant les mains au ciel, il s'écria : '< O Dieu , mailre des cicux cl de ce (|trils ombragent, maître de la terre et de ce qu'elle soutient, seigneur <\u trône élevé, je te prie de me rendre favorable celt»; ville de Bas- rah , et de délourner de moi ses maléfices. O toi qui ac- 314 LES PRAIRIES D'OR. *i)pj& fj\ A»4_MÎ (^j^àI! jr^iw cjotj t^jM yi£^ \^i \x}y\ 0-JLai.l /e.^i (S-Ji-f^ \ySj^ (^S'Wo \^^^ ^^ l_j.xj J^ï -yijl xjUff'l (j^ tK-i?-__>r> (0.4aJ5 e*^Ai tj^il ^1 l^li j^ulx) ^^Xi: ^c si>\j ï !k c\i * «î_j i^'i — i i^-^i. (j^ Syxjksê' cordes la meilleure des demeures, protège mon séjour dans cette ville. Tu sais. Seigneur, qu'elle s'est révoltée contre moi, qu'elle a méconnu mon autorité et violé la foi jurée. Cependant, ô mon Dieu, épargne la vie des musulmans et suscite parmi eux celui qui invoquera ton nom pour em- pêcher l'effusion du sang!» Puis il fit demander aux ré- voltés pourquoi ils avaient pris les armes. Ils ne répondirent que par des cris de guerre. Alors il leur envoya un de ses compagnons nommé Moslim, qui vint les supplier au nom du Dieu très-haut, le Koran à la main. On le reçut à coups de flèches, et son cadavre fut apporté devant Ali. Sa mère prononça ces vers : Ô mon Dieu! Moslim s'est présenté devant eux sans crainte et lisant le livre divin. Mais ils ont teint leur barbe dans son sang, el sa mère était là qui les voyait! Ali lit ranger son armée en bataille, mais il défendil de «ommencer les hostilités, de tirer des flèches el d'attaquer CHAPITRE LXXIX. 315 «X^ *U»- (^^S^ ^yi J^^Àxiaj ^^ u^**J A^^y*i3.J i)j fh-^gJ**^ /o._^r-WI ^^ JUij JOCÀJ /o-g-M*J j^j *vl> ^jlS plï /oÔ r»yiJl x-g^l jj«xii i (♦OoUùfc |-^ c^ *-«*î»^^ oj'-iy*^ AxXAJifi *j^lj i^-JuWt XJji !_jAj«s.^^yuJi ^_jAr=»^ r.?**^^ ^y**J^\ 0- liU Jl ^1 ^UJI l^î Jlï ^- ^^^ c-JlkJî^ jUJî p^iî ti.^ l'ennemi au sabre ou à la lance. Bientôt Abd-Allah, fils de Bodeïl , fds de Warkà el-Khozayi, revint de l'aile droite avec le cadavre de son frère; le corps d'un autre soldai percé d'un coup de flèche fut rapporté de l'aile gauche. Ali s'écria : « O Dieu, vous voyez qu'ils nous justifient ! » Am- mar, fils de Yarir, s'avança sur le front de bataille, et, s'a- dressant aux ennemis, leur dit : « Vous êt(s injustes envers votre Prophète, vous qui avez laissé vos femmes sous l'abri du harem et qui exposez son épouse aux atteintes du sabre. » \i\\ effet, Aichah, placée sur son chameau, se tenait dans une litière dont la charpente de bois était revêtue d'étoffes épaisses et do peaux de bœul; l'intérieur était lapissé de feutres, et une cotte de mailles en prolégcail l'extérieur. Ammar s'approcha d'Aïdiah et lui dit : « Que dcmaiules-tu .^ — Vengeance pour !e sang d'Olmàn ! » répondit-elle. Am- mar reprit : « iMandites sf)ient, en ce jour, la rébellion e( l»'s demandes injustes!" Puis, se tournant vers l'ennemi, il ajonf.T : "Solrbds, vous s;iv J^^-*-^^ vii.À^_5 *ÎX\Ji .iUi fauteurs du meurtre d'Otmân. » Et, sans s'inquiéter des flèches qu'on tirait sur lui, il improvisa ces vers : De toi viennent les larmes et les gémissements ; tu as suscité la tourmente et la pluie. C'est toi qui as ordonné le meurtre de l'imam; et, à nos yeux, ordon- ner ce meurtre, c'est l'avoir commis. Comme une grêle de flèches pleuvait sur lui, il piqua les flancs de son cheval et s'éloigna. De retour auprès d'Ali, il lui dit : «Émir des croyants, qu'attends-tu encore? Contre ces gens-là la guerre est ton unique ressource. » Ali éleva la voix et harangua ses troupes en ces termes : « Quand vous les aurez vaincus, ne vous acharnez pas contre les blessés, ne massacrez pas les prisonniers, ne poursuivez pas les fugitifs et ceux qui tournent le dos, ne violez pas les lois de la pudeur, ne mutilez pas les cadavres, ne décou- vrez pas ce qui doit rester caché. Ne vous appropriez que ce que vous trouverez dans leur camp : leurs armes, leurs ba- gages , leurs esclaves et autres biens de ce genre; mais le reste CHAPITHE LXXIX. 317 ^■{f* ^^^ (Sy^ ^^ ^^ ^' «-^y^ j' 9-\^ j' ^!>^ tr* /iji^*-w* l» tiLJ^S't^j cxJLjLi .JLiolxJ jiJi J^AÀJ a.=*!5\a»» i l^Ui j-is^i est l'héritage de leurs proches, d'après le livre de Dieu. » Puis, montant sur la mule du Prophète, il s'avança, la mort dans l'âme, et cria à Zobeïr de marcher à sa rencontre. Zo- beïr sortit des rangs, couvert de son arniure. Quand Aï- chah en fut informée, elle s'écria d'abord : « Asma, pleure ton (ils! » Mais on lui dit que la désolation se peignait sur le visage d'Ali, et elle se rassura. Les deux champions se battirent corps à corps. Ali dit à Zobeïr : «Malheureux, pourcfuoi as-tu pris les armes.^ — Pour venger Otmàn , dit-il. — Maudit soit celui d'entre nous sur qui ce sang doit retomber! reprit Ali. Te souviens-tu du jour où je ren- contrai l'apôtre de Dieu, sur son âne, parmi les Benou Béyadab. Il sourit en me voyant, je souris aussi; tu étais à ses côlés, et tu lui dis : « Ali ne renoncera donc jamais « à sa fierté.^ — Non, te répondit le I^rophète, Ali n'est pas " Her. L'aimes-tu, o Zobeïr.^ — Oui, par Dieu, je l'aime, «repris-tu. — Kt pourtant, ajouta le l'i()])bèle, tu le coin- « battras un jour cl lu seras son persécuteur . ■ — Dieu nie 318 LES PRAIHIES D'OR. jLxj'i JlMi_5 iiviû y\.IûAJî UiAr^ oJuJi 3l_j il jUi :>l:^i iiAXi l^^^ ii Jsj». JI^ls l^li c-^Jkil «Xac pardonne! dit Zobeïr à Ali, si ce souvenir s'était présenté à moi, je n'aurais pas pris les armes. Mais comment revenir sur mes pas, maintenant que ma selle est bouclée? Non, ce serait une honte inelïarable! — Ali lui répondit : Préfère cette honte d'un moment, ô Zobeïr, à la honte jointe au feu éternel. » Zobeïr, en se retirant, prononça ces vers : Je préfère la honte aux flammes dévorantes. Comment i'iiomme, formé (iargilc, poiirrait-il leur résister? Ali me l'a dit, et je n'ai pu le nier : «Cet opprobre pèserait sur ta vie, en ce monde et dans l'autre.» « Père de liaçan , ai-je répondu , assez de reproches : quelques mots de la bouche me sufiîsaient. » Son (ils Abd-AHah i'arrêla et lui dit : Où- vas- tu .^ Veux- tu donc nous déshonorer? — Ali, répliqua le père, m'a rappelé ce que j'avais oublié. — Cela n'est pas, reprit Abd- Allah; tu trembles devant les sabres des fils de Hachém Abd el-Mollalib, ces sabres lon^^s et tranchants que brandissfnl des gueriiers intrépides. — Non, te dis-je! s'écria Zobeïr. CHAPITRE LXXIX. 319 (j*>-^ •» (j— :> oX*J*-^l_5 ç.l.AÀ^ JO.J I^U ^^AJ>ÎÎ '^ *i J^ «^^ «liî^ ret il s'éloigna du champ de bataille. Il arriva à Wadi's-sebà. El-Hanef, (ils de Kaïs, s y tenait à l'écart avec sa tribu, les Benou Témim. Quand on vint l'informer de l'arrivée de Zobeir, il répondit : " Qu'ai-je à faire avec ce Zobeir, puisque, indiilérent entre deux armées qui s'entretnent, il regiignc sain et sauf sa demeure? «Alors ((uelcjues-uns des IWmiou l'émimse mirent à la poursuite de Znbeïr. Amr, (ils de Djormouz, |)rit les devants, le trouva agenouillé et le tua au milieu de sa |)rière. Zobeir était alors âgé dv soixante et ([uinze ans. Da- près une autre version , il (iil (né p.ir des gens envoyé- dans 320 LF:S prairies D'OR. ^''.X^i :iJ^ yUl (jLfJ l^Uo ^ i^-^X^^J ^-«-A-i y ;»;-* l» cyL»^ *-JÎ J^-i^ A^ijj AjcU»-^ j^jJl v_xv«**j UXe ^^ jjij ^jUi i iUJU» (^1 Jolï^j «^j-xJi ^IaO^j (^y^ IkJM^ /O.*)yo cette intention par Ahnef, fils de Kaïs. Sa mort et la perfidie d'Amr ben Djormouz ont inspiré plusieurs poêles. La propre femme de Zobeïr, Alikali, fille de Zeid, fils d'Amr, fils de Nofeïl, et sœur de Saïd, fils de Zeïd, s'est exprimée en ces termes : Au jour (le la lutte, le fils de Djormouz a surpris lâchement et à l'im- proviste ce cavalier, le héros de l'armée ; Anir, si tu l'avais appelé an combat, tu aurais vu que ni .«a main ni son cœur ne tremblaient. Amr porta à Ali l'anneau, le sabre et la têtio de Zobeïr; quelques auteurs nient qu'il ait porté la tête. Ali s'écria : «Voici un sabre qui a pendant de longues années banni le chagrin du front de notre saint Prophète. Mais le temps et les coups de l'adversité font émoussé. Que le fils de Safyah soit maudit et damné! » Le fils de Djormouz, de la tribu de Témim, rappelant lui-même o-lle circonstance, a dit : CHAPITRE LXXIX. ?>^ AJI *-*-^ i£*^<-f j-^-^ »—isj.Aù^ ^_A_j^_jî JjCi ^^ùy,£■ ^J\^.J^i Siilj U j^^ ji_5 «ii^i jyij /o-xXo 4MI J^-«*j <-:*-!Ww Ul yUv£ js- 4Xiî Jiij lt_j (jl! U -N^Jo f-^Ji ^^-^>î' j^ f^=^ (^ u'^^ '^^ î^j J'avais apporir à Ali la tèlc de Zolicïr, espérant m'en faire un litre (le gloire ; Et Ali, avant de me voir, m'a voué au feu de l'enfer. Est-ce là la ré- compense d'un tel présent? Maisjc me soucie de la mort de Zobeir comme de l'âne (|ui làelie un vent à Dou'l-Djolifah (proverbe). Après le départ de Zoheir, Ali provoqua Talhab et lui dit : «Père de Mohammed, pourquoi as-tu pris les armes? — Pour venger le sang d'Olmàn , répondit Talhah. — Mau- dit soit celui d'entre nous sur qui ce sang retombe! re- prit Ali. Ignores-tu ce que disait le Prophète : « O Dieu, " protège ceux qui délendent i\li, combats ceux qui le com- « battent. 3 » Et toi , le premier qui m'as prêté serment, c'est loi ((ui le violes aujourd'hui 1 Dieu le tout-puissant a dit : " Celui qui viole le serment, h; viole à son détriment. » [Ko- ran, XLViii, 10.) — « Q)ue Dieu m'en préserve! «dit Talhab; et il se relira. Meruân, fils d'el-Hakem, témoin de la dé- lèction de Zobeir (!l de Talhab, s'énia : "Qu'importe où mes flèches londicronl ! " II visa Talh.ili . latleignit au-des- IV. ai 322 LES PKAHUES D'OH. bl JLSL» a-aA^ oii^ Hj^ *j>iaAi 5^>* «î J^j"-*-* _j-^3 ii-xijJi wsUi.Ji Jli U» 4MÎ3 <-*.ji ^^ii_jJli y^iûj c:<*^" ^^j-o Jyij yftj j,*w Jj U iiJ^ ij\ P'i>*i .^C-V (*>^^ C5^ ts"*^ o.aAjo V 4 <^.*»-iS) _5 .sous de l'œil et le tua. La bataille terminée, Ali vit le corps de Talhah étendu près du lieu nommé Font de Korrah; il s'arrêta et dit : « Nous appartenons à Dieu et il nous rap- pelle à lui. Qu'il est cruel pour moi de voir des Koreïchites étendus sans vie sous le ventre des chevaux ! 0 Talhah, lu justifiais bien cette pensée du poêle : Un homme que la fortune allait rapprocher de son ami , après que la pauvreté l'en avait tenu éloigné : Les Pléiades semblaient être suspendues sur son front ; son visage bril- lait de l'éclat de Sirius et de la pleine lune , etc. On raconte qu'on entendit Talhah réciter ces vers , en s'éloignant du champ de bataille : Quels remords sont les miens, aujourd'hui que mon songe s'est éva- noui! Malheur à moi, malheur à mon père et à ma mère ! Mon repenlir est pareil à celui de Koçayi [Proverbes de Metdani, t. II, p. 77(i), depuis que, dans ma présomption , j'ai recherché l'amitié des fils du crime. Et il essuyait son visage souillé de poussière, en répé- ^ CHAPITRE LXXIX. 323 »U^3 i ^j^-Xj^jSj jÎ ^i 1^! ^;£>_j »^^ ^_jj j<>o ^wji ^-ji _^^ J--A-9_j t_t:i-J).ï v^--*^-"' i -XjUS'^ jlîo y.j ^J)Jî <_f*^-J y^ *i A_JC_S.l_i3j A_A._jL> »^_) Akxjj Jw>j t«Xiû JUi tant :« Les volontés de Dieu sont des arrêts inévitables!» I Koran, xxxiii, 38.) D'autres prétendent qu'il prononça ces vers lorsque, déjà frappé au front, et blessé ensuite au- dessous de l'œil, par la flèche de Merwân, il roula expirant sur le champ de bataille. Talhah , surnon)mé Abou Mo- hammed, était fils dObeid Allah, fils d'Otmàn, fils d'Obeïd Allah, fils d'Anir, fils de Kaab, fils de Saad, fils de Teim, fils de Morrah; il était cousin du khalife Abou Bekr. Sa mère se nommait Saabali et avait épousé d'abord Abou Sofiàn vSakhr, fils de Harb. C'est du moins ce qu'on lit dans les Généalogies de Koreïch , ouvrage composé par Zobeïr, fils de Bekkar. Talhah avait soixante-quatre ans quand il fut tué; mais on n'est pas d'accord sur ce point. Il fut enterré à Bas- rah. Le tombeau et la mostpiée qui portent son nom sont encore bien connus aujourd'hui. Le tombeau de Zobeïr est à Wadi's-sebà. Mohammed, fils de Talhah, fut tué à côté de son père dans la même bataille. Ali, en voyant son corps, s'écria : « Voici un homme qui a péri victime de son amour filial et de son obéissance. » Ce Mohammerl recul 324 LES PRAIRIES D'OR. Ld>yLiiX> <30^«*Av»^ (^ iiÀ.tfy> (^ 5_j-^^ cK-«*4^ t-sli^^J yi^ «Xj»^ répithète de Seddjad (qui se prosterne souvent). Son sur- nom patronymique a soulevé des doutes. D'après Wakidi , Mohammed avait été surnommé Ahoa Siileïman, et Ahoul- Kaçim, d'après Heïtem, fds d'Adi. Son meurtrier a parlé de lui dans les vers suivants : Cet homme aux cheveux épars, ce ficlMe observateur des préceptes re- ligieux, si doux , si bon musulman en apparence, Ma lance a pénétré dans la fente de sa tunique; il est tombé la face contre terre en gémissant. Cependant son seul crime était d'avoir abandonné Ali. Malheur à qui s'écarte de la vérité ! Au milieu d'une forêt de lances, il murmurait les lettres sacrées hû- mîm (chap. lx du Koran). Que ne les avait-il prononcées avant de com- battre ! Cependant les défenseurs d'Aïchali, se portant sur les deux ailes de l'armée d'Ali, les avaient entamées. Un des fds d'Okaïl courut à Ali, qui sommeillait, la tète appuyée sur le pommeau de sa selle. « Mon oncle , lui dit-il, les deux CHAPITRE LXXIX. 325 e*.x-j xsj A_A-^_c cj._jJlî jjj^ 3I cj|^! 4^ ^^ dL5 JUj U aMÎj i Lui ^JàJC-i-) sUpi ^^ -j^ A*))jL ^1^5 XJJ-L^ Jv^î- llajlj i)| î*X.xA-« «X^i :!i jLiL» cJ^ ^lxC> jUi Jlx sbi, ^o-^l^ jJ..5jii jUi ^i-A-Av («s-jI-Xj XjjMii ^Jk_t sli'U o«JV» t-»UifcÂJ55 (jl^ Lj xju« (j*Là.JI Sjt^ J-*«^ <\?i^î *Xi».t^ viLoI ^j>^ ^wff ailes de ton armée sont dans celte situation critique, et tu dorsl — Fils de mon frère, répondit Ali, tais-toi. Les jours de ton oncle sont comptés. Peu lui importe qu'il aille au-de- vant de la mort ou que la mort vienne le surprendre. » En- suite il fit dire à son fils Mohammed, fils de la Hanéfite, lequel portait le grand étendard, de charger l'ennemi. Mo- hammed n'obéit pas sur-le-champ, et il attendit que le corps d'archers placé on face de lui eût fait une décharge. Ali cou- rut à lui et lui demanda pourquoi il n'attaquait pas. Mo- hammed répliqua : « La lance seule peut nous frayer un chemin, et j'attends, pour alta([uer, qu'ils aient tiré leurs flèches. — Va, lui cria Ali, charge au milieu des lances : un bouclier te protège contre la mort. » Mohammed marcha en avant; mais bien lot il s'arrêta, indécis, au milieu des lances et d'une grêle de traits. Ali se jeta sur lui, le frappa de la poignée de son sabre, en disant : « Que la mère rou- gisse de honte! » Et lui arrachant des mains le drapeau, il se précipita au rond)at, suivi des siens. L'ennemi se dis- persa devant lui comme la j)0ussièr(' que le vent soulève en 326 LES PRAIRIES D'OR. *..^À^ *X.^îj Jo ci^ijs^i Ufc»-» lij^s.^ tXXJiX^ ^^^viij) i^Aw /j.j JLJLj^ JâJUw 4^ù»- i^yXjM.i\ ff3ù\Â~\^ AjUasi O.trla'j «Xij oL> un jour d'orage. Les Benou Dabbah s'avaocèrent alors autour du chameau d'Aïchah, en chantant en cadence : Nous sommes ies Benou Dabbah, les maîtres du chameau. Rendez- nous notre cheikh et nous partirons. Nous pleurons le meurtre 'd'Ibn Afian (Otmân); nous le pleurons à coups de lances. La mort est à nos yeux plus douce que le miel. Soixante et dix hommes de cette tribu, cjui voulurent saisir la bride du chameau, eurent la main abattue; de ce nombre était Saad, fils de Soud, le Kadi, qui portait un Koran en guise de sabre. Dès qu'un soldat avait la main coupée et tom- bait, un autre soldat saisissait la bride , en criant : « Je suis un guerrier de Dabbah! » La litière, hérissée de (lèches et de traits, ressemblait à un porc-épic. Le chameau avait les jarrets coupés et se tenait encore debout. Enfin, accablé sous les coups de sabre qui lui déchiraient les muscles, il tomba. On raconte qu'Abd-Allah, fils de Zobeir, voulut le retenir par la bride. Aïchah, sa tante maternelle, lui cria : CHAPITHE LXXIX. ;i27 !i\jfc. \.'jj^^\j^ i*Lia.==l t|o». -^l^w! J^ji^ A^li» c^j\5^ iùwolc I^aXc uAÏ^ CS-^" {^ '■^ <3j"*^ x«5 /c^-w ^i 4^ Us! U oJli j-^-^î (^ ^5 <>y^^ ^25-^' '^>^ (^ viiJUj.A^ii| J.Jî^ « Qu'Asma pleure la morl! lâche la bride, » et elle le supplia tellement qu'il céda. Quand le chameau et la litière furent par terre, Mohammed, liis d'Abou Bekr, introduisit sa main à l'intérieur. Aichah lui demanda (jui il était. Il répondit : « Je suis ton plus proche parent et ton plus mortel cnuemi, Mohammed ton frère. L'Knnr des croyants te demande si tu es blessée. — Une seule flèche m'a atteinte et sans me faire mal,» répondit Aichah. Ali survint, frappa la litière avec une baguette et dit : « Homeïra (rougeaude), est-ce là ce que l'apôtre de Dieu t'a ordonné.^ Ne l'a-t-il pas recom mandé de rester paisiblement chez toi ? Bien coupables sont ceux qui t'ont entraînée et exposée à la mort, après avoir mis leurs femmes à l'abri du danger! » Puis il ordonna à Mo- hammed de conduire sa sœur dans la maison de Safyah , fille d'el-Harit, (ils de Talhah el-Abdi. Le chameau était tombé, entraînant la litière; mais les soldais, disséminés sur le champ de bataille, n'avaient pas encoi<.' déposé les armes. El-Adiler Malik, lils d'el-llaril en-Nakhàyi et Abd 328 LES PRAIRIES D'OR. g<>wA>J AkJC-i J! 5^"^*^ «>^^' ^^ jjùûi^l »^*9 ij^j^^ ^■=?-^ J^il CjL^pI y^ y_j-J^;S? l^_^.i»- u*'^'*^'j ^^'-^^ CJ-* ^jj^j^aAsi (^ 4X-j«X— ±1 ^^33 :>'^^ S«XUw.J tXr»! A-x^vaaj ^U» ^^-^ ^^U ji *Ls-3 ^l^ii cj:>Î^J^ î-*-^' ii-^laJ êî^ l^i^r, :5;^ JvjjUI Jtsj -n-jÎ^-S! ^i! :>j3 aj lft»xi -J^^U^f -J^i ^^j^3 <^^ Allah, fils de Zobeir, luttèrent corps à corps. Ils tombèrent ensemble de leur selle et roulèrent par terre, sans lâcher prise. Achter avait le dessus , mais il ne pouvait tuer son adversaire, tant celui-ci Tétreignait élroitement. Le fils de Zobeïr, sous l'étreinte d'Achter, criait aux soldats d'Aïchah , qui couraient autour de lui : «Tuez-moi avec Malik, tuez Malik avec moi ! » mais le tumulte du combat et le choc des armes étoulTaient sa voix. Des Ilots de poussière obscur- cissaient le jour et dérobaient à Tarmée la vue des deux combattants. Dou'l-chèhadeteïn vint supplier Ali de ne pas déshonorer Mohammed et de lui rendre le drapeau. Ali aj)- pela son lils et lui dit, en remettant le drapeau entre ses mains : Prends et frappe avec la même vigueur que ton pt>re. aliu d'acquérir de la gloire. Triste est la guerre, tant (ju'i'Jic ne pétille pas sous le choc des SLd)res e) des lances acérées. i*nis ayant demandé à boire, on lui apporla du miel coupé CHAPITRE LXXIX. 329 jjuiis- ^^ ÂMi *XAi *] JUi »xXJî itX^j (^jS' ^^ J-JUaii j^iV* U 4Ml^ ^L» JUii Ijsjù isx ^ L) iu^îy» -Lf <îJîi ^^_j b^j UÛ0J5 (j^ ^lJ5,b («X_S!5\-J>.I aJC-^^j^Iî /<\>^^.^Aj \syjis.^ f'VS^?' UUi^ iJL«N-^Ji d'eau; il en but une gorgée, et dit : « Voici du miel de Taïl"; il est fort rare dans ce pays.» Abd-Allah, (ils de Djàfar, sYîtonnant qu'il pût se préoccuper d'un pareil détail dans un u)omenl aussi criti([ue. • Mon cher enfant, lui dit Ali, aucune afTaire de ce bas monde ne peut remplir la pensée de ton oncle. » Ali lit ensuite son entrée à Basrah. Cette bataille fut livrée à Rlioraïhck (la petite ruine) le jeudi 1 G (hi mois de djomada II, l'an 36 de l'hégire, comme nous l'avons dit préccdemnicnl. Ali haranj^ua longuement la population de Dasrah; il lui dit, entre autres choses : « Honjmes pleins d'hypocrisie el de mensonge, trois fois la fortune a secondé vos inlrigues, mais la qualiiènie fois, Dieu l'a emporté. Soldais d'une femuje, valels d'une brute (le cha- meau d'Aïchah), après être venus d'un air insolent, après nous avoir provoqués avec hauteur, vous ave/, pris la fuite. Votre caractère est vil, votre conduite méprisable, votre re iigion n'est {|ue scandale et Inpocrisie. Votre eau est amère et 330 LES PRAIRIES D'OR. y._> A}i\ »Xjk.x.j ci*.xj^ iJwAJO M>-« i«Xji l_g-^A.£ J.is^Ovi ^j4>N.iî Jl ^jjv*'!^ ^"''^l? iC*«.jlx \JC>!_5 Igji! ».axj cx_A_A_JÎ ^ c:a_à_j ^J [^i j\.xi ijy^) jMii uAsfcj ^Ja (_:A.*«wAi>-^ U_5 di— JiL> ^\ l.À.)>i»-;> U ^Aa3 aAI! J_j.^ a aï dlA)>.=.- t>*^S fi- ^ ^ j kl * CA_A_JLi».^ c-A.Aj U» fc.:A.Ajl oJui iiÀjtXii ^jl ,^^yiS. j^v^CjUj!^ 0>jL>-i; LjÛj.AiwU liûblï (jv^Xj U dU Ci^.)>jj cou) ^i L^ Jo saumâtre (proverl)e). » Basrah s'attira encore plusieurs fois les reproches d'Ali. Par l'ordre du khalife, Abd Allah, fils d'el-Abbas, fut chargé d'intitner à Aïchah l'ordre de retour- ner à Médine. Il entra chez elle sans lui en demander l'au- torisation , tira à lui un coussin et s'assit : « Fils d'Abbas , lui dit Aïchah, tu blesses les lois de la coutume, en entrant chez moi sans ma permission et en l'asseyant sur mon siège, sans y être invité par moi. « Le fils d'Abbas lui répondit : « Si tu étais restée dans la maison où l'apôtre de Dieu t'avait laissée, je n'aurais pas voulu entrer et m'asseoir sans ta permission. L'Emir des croyants t'ordonne de te prépaier sur-le-champ à retourner à Médine. — Je proteste contre ces paroles, ré- pliqua Aïchah, et je repousse cet ordie. » Ibn Abbas courut informer Ali de son refus. « Retouine chez elle, répondit Ali , et dis-lui ceci : 8i lu désobéis, je le dirai ce que tu sais. » Ibn Abbas s'acquitta de sa mission, et Aïchah consentit à s'éloigner. Ali lui l'ournil ce cjui éiiil nécessaiie à son voya>y_jî_5 s:>^_jl i^Li^ (j%-«*^^ (j-*^ '*J*-<^ (j-.Jj y! AXlU*o xs*A.o <îd!i '-5,?-*»i; *^^ ^i vJ <5*XJI c:*aaJÎ (JÎ Le jour suivanl, il vint la voir, accouijjagné de Haçan ei. (le Hureïn, de ses autres enfants, de ses neveux, de plu- sieurs Benou Hnchini ses parents et des Benou Hamdân. A sa vue, les femmes l'apostrophèrent en lui criant :« Meurtrier de nos amis! — Si j'étais le meurtrier de vos amis, répondit Ali, j'aurais fait périr ceux qui sont là; » et il désignait du doigt une maison voisine où se tenaient cachés Merwân , lils d'el-IIakem, Abd-Allah , filsde Zobeir, Ahd-Allah, fils d'A- mir, et leurs complices, A ces mots, les parents d'Ali, com prenant de qui il voulait parler, portèrent la main à leurs sabres, pour le protéger contre une alta(jue soudaine. Après un lonL,^ entrelien, Aichah dit au KhaliO^ : « .fe désire de- meurer auprès de toi et l'accompagner dans tes expi'dilioiis contre les rebelles. — Non, réplicjiia Ali, retiinrnc dans la maison 011 l'apôtre de Dieu l'avait laissée. » Aie hali inter- céda en faveur de son neveu Abd-Allali, lils de Zobeir, cl obtint sa grâce, Haçan et Huçeni obtinrent celle de Merwàn. 332 LES PRAIRIES D'OR. (^j^ x_*_iyi H>j— J i^^w yo *X_J>^ V*A^ (j*(lÀJi (j-*\^ "Ji^î ^J yj^=*- «XJiÂiij (j^S y^h ojli Jofc.^ (j-«^ (j^î _j^ <\,>.^^ ^t 0»>>*X.ji J**^ S^Aû^l *ijy^ tK-fc-i ^i**J; (J-* J^S (j-« t^ (^ 2*i_jj» ij^jJvXj (^ ^jliSC» Uàjî f»_5«AÎÎ kiUi> i^*S~^yJ> fJJiiÂj\ ij oj.iaj (jMiAJiîi «Xa£ (j-« SÎwbÎ c:.v>j.iw.j Ali pardonna à Walid, fils d'Okbah, au fils d'Otmân, à plusieurs Omeyades, et finit par accorder une amnistie générale. D'ailleurs, le jour du combat, il avait fait procla- mer que tous ceux qui jetteraient leurs armes et rentre- raient dans leurs maisons auraient la vie sauve. Il déplora amèrement la mort de ceux des Benou Abd el-Kaïs et des autres soldats de Rébyah que Zobeïr et Talhah avaient égor- gés, avant son entrée à Basrah. Sa douleur redoubla quand il apprit la mort de Zeïd, fils de Souhân el-Abdi, tué ce jour-là par Amr, fils de Ghora. Ce dernier périt, le même jour, de la main d'Ammar, fils de Yaçir. Le khalife répéta plusieurs fois ce vers : Quelle douleur me causent les désastres de Rébyah, de Rébyah si sou- mis et si docile ! Une femme de la tribu d'Abd el-Kaïs, en parcourant le champ de bataille, y trouva les corps de ses deux lils; déjà CHAPITRE LXXIX. 333 J^X.S) i^y-ff^ LgJ ^j\ys^\^ {^s^jj ij^ *Xi_5 ^VjCi *Xi IgJ (j>ÀjÎ t^^ lâ i C.I ^S?^ «x}Oi:_ïlj iv i — A 9 (j^j— « (^ y-*à\ ' 4^'*-^ -î^^^j *-**'|; ) Jî son mari et deux de ses frères avaient péri avant l'arrivée d'Ali à Basrah, Elle prononça ces vers : J'ai vu bien des combats et mes cheveux en ont liianclii, mais je ne connais pas de journée comme celle du Chameau ; De comi)at plus funeste aux vrais croyants, plus meurtrier pour les guerriers intrépides. Hélas! pourquoi la dame (Aichah) n'est-elle pas restée dans sa maison? Soldats, pourquoi avez-vous (piitté vos fovers? El-Medaïni raconte qu'il n-nconlra à Basrah un liommo donl l'oreille était déchirée. Il l'interrogea sur l'origine de cette blessure, et celui-ci lui raconta qu'étant allé recon naître les morts, après la liataillo du CiiauR-au, il remar- qua au milieu d'eux un soldat ([ui disait , en baissant la lélc et en la relevant : La mort, dans sa furl(!, nous a conduits au bnl de nos désirs. Nous ne partirons d'ici qu'après avoir satisfait notre soif. La misère de notre aïeul nous a soumis aux Bcnou Tcïm; mais que sont les Renou Teïm ? un troupeau d esclaves et <_$j jjw^AJiJl tXA£ (j~» ^«XJî i^\^i> (j^ yJwjS ii_«i^L^ (J"fc»*J ^ (jj-^ ji^3 Oj-^V^-Jî (^^«^■^J ajL^jJÎ L^^^^_j l^A^Jvà». (vjvAj j^^i (j-'^_5 J^=»;^ (j-^jo (:J-*'>"^-'^ S»-w*3 Le narrateur ajoutait : « Je dis à cet homme : Dieu tout- puissant I Sont-ce là les pensées d'un mourant? Dis plutôt: Il n'y a d'autre Dieu que Dieu. — Fils d'incirconcis , me répondit-il , crois-tu que l'approche de la mort me fasse trembler?» Surpris de sa réponse, je m'éloignai, quand il me cria «Approche et apprends -moi la profession de foi musulmane. » Je revins près de lui; il me pria de me pen- cher, et, d'un coup de dent, il m'emporta l'oreille. Je le maudis et l'accablai d'imprécations. Il me dit alors : « Quand tu seras chez ta mère et qu'elle te demandera qui t'a mis en cet état, dis-lui : C'est Oaieïr, fds d'el-Ahlab ed-Dabbi , la dupe d'une femme qui voulait devenir émir des croyants.» Lorsque Aïchah sortit de Basrah, Ali la fit accompagner par Abd er-Rahman, frèie d'Aïchah, avec une escorte de trente hommes et de vingt femmes, choisies parmi les plus pieuses d'Abd el-Kaïs, de Hamdàn et d'aulres familles, il coiffa ces femmes d'un turban , leur donna des sabres et leur dit : LaJÎ l*Xi£> (jw« v-Ji-L». Lç\,s \jL04Xi J^I (jw« Sf^ L^^<^p] ^j^^ (j**.ÀJ ci^i iL>J^ r«_^i *^J-i d t^ i-a—LaJs j_^^i cjj_*w._R_j ^.aJ^ ^^ JUi J..«.4^ -jj J-^AJ> sous le litham, cotnme si vous étiez des hommes, et occupez- vous de son service et de ses bagages. » Quand Aïchah arriva à Médine, on lui demanda des nouvelles de son voyage. Elle répondit : « .l'étais à merveille. Ali avait pourvu à tout avec profusion. Seulement il m'a fait accon)pagner par des gens que je ne connais pas. » Alors les femmes se montrèrent devant Aïchah. Celle-ci s'agenouilla et dit : « Fils d'Abou Talib, voilà le comble de les bienfaits. Ah! que j'aurais voulu, plutôt que de m'engager dans cette voie funeste, subir tel et tel malheur] » et elle les énuméra d'un air triste. « Mais on m'avait dit : Montr(;z-vous afin de pacifier les fac- tions. De là tous nos maux. » Nous avons dit, au début de ce chapitre, qu'Ali perdit cinq mille hommes à la bataille du Chameau; les perles de l'ennemi, parmi les troupes de Basrah et autres, s'élevèrent à treize mille hommes; mais on n'est pas d'accord sur ce point. Ali s'arrêta devant le corps d'Abd er-liahman , (ils d'Attab, (ils d'Açîd, (ils d'Abnu'l- Aïs, (ils d'Omeyah , tué à cette 336 LES PRAIRIES D'OR. ^<_^_A_ÎÎ dLJi> jj aKjlï y6 «>sij kilÂfc (j~J^? ^éJ i|^->«*j (0-6-**j -^-aJI (j(^ ljIxc ^ (J-^V^^ \JiLj J>^4^ -_j.-> U t5_/'iV^ iSj-^ ^^'^r» l»^ journée, et dit : « Je pleure ta mort, o chef des Koreicliites. Les plus braves guerriers d'Abd Ménaf ont succombé; mon cœur est déchiré et mon esprit confondu I » Un homme de sa suite lui dit : « Emir des croyants, comment pouvez-vous regretter ceux qui voulaient vous réduire en l'état où ils sont maintenant? » Ali répondit : « Des femmes avaient mis entre nous des liens (de parenté) qui n'existent pas entre toi et nous. » Abd er-Rahman avait péri sous les coups d'Achter Nakhâyi. Sa main fut emportée par un aigle, qui la jeta à Mina , ou , selon d'autres , dans le Yémamah ; elle fut retrouvée trois jours après la bataille, avec son anneau, sur lequel étaient gravés les mots : Abd er-Rahman ben Attab. Ali, accompagné d'une troupe de Mohadjirs et d'Ansars, visita le trésor public de Rasrah. A la vue de cet or et de ces écus entassés, il s'écria : « Métal jaune et métal blanc, ce n'est pas moi que vous séduirez! » Après avoir contemplé attentivement ces richesses, il ordonna de les partager par sonmies de cincj cents dirhems entre tous ses conjpagnons CHAPITRE I.XXIX. 337 x.fw.Js^ AuiUi yiLli> j^^ aIIj ^^3 ^j'-^^ r-^^ <^y* f^j^^^**^ 3>^L.:s?=l ._j-* J^=-; slïlj -Pj:» i«wjLfu^ s^xJy^ aKjûI^ Ajla:?! tr* J^~*^ ^'^^-^T-J "r''-^"^ v_XAJ Jli UXft 4^.v^î ijili (j^ ^«*^(}-U et ses partisans. Douze mille hommes prirent part à ce par- tage, et il n\ eut pas un seul dirhem de moins. Les armes, les bêtes de somme, les meubles et ell'ets de toutes sortes trouvés dans le camp ennemi furent vendus, et le prix en fut partagé entre les: soldats. Ali ne garda pour lui que cinq cents dirhems, part égale à celle de ses soldats et de sa famille. Mais un de sessoldatsvint le trouver et lui dit qu'une absence , motivée par telle et telle raison qu'il allégua , l'avait empêché de recevoir sa part du butin. Aussitôt le khalife admit son excuse et lui donna les cinq cents dirhetns qui constituaient sa propre part. (lomme on demandait à Abou Lébid el-Djehdami de la tribu d'Azd, s'il aimait Ali, il répondit : « Puis-jc aimer un bomme (jui a tué, en un seul jour, deux mille cinq cents des miens et massacré tant de monde, que chaque tribu étant occupée de ses propres perles, il n'en reste aucnne qui puisse consoler l'autre? » Ali nomma Abd-Mlah, fils d' Abbas. gouverneur de Bas- lab, et se rendit à Koiifab, oii il arriva le douze du mois 338 LES PRAIRIES D'OR. 0^_J ^S^ tjU«i :^^U ;j\=*- ^ JUi /e.^^ AXAJ^ -^iyt» »S_j.^ (^^ 3^ ^)j_â Ai*xcLj de récljeb. De là il fit parvenir à el-AcLàt, ills de Kaïs, l'ordre de quitter rAzerbaïdjàn et l'Arménie, dont Otmân lui avait confié le gouvernement; il destitua aussi Djérir, fils d'Abd- Allah el-Bèdjèii, qu Olmân avait nommé a Hamadân. Quant à el-Achàt, nous avons dil ailleurs quels projets il nourris- sait contre Ali , et l'entretien qu'il eut avec lui , lorsqu'il vint le trouver à l'époque du partage des biens. Djérir, fils d'Abd- Allab, fut chargé d'une mission auprès de Moâwiah, mal- gré les observations qu'Àchter fit à Ali, en cherchant à le mettre en garde contre Djérir. Ce dernier, s'étant présenté chez le khalife , lui avait dit : « Déléguez-moi auprès de Moâ- wiah. Il me consulte et me témoigne de l'amitié; je l'amè- nerai à leconnaîire votre autorité, et je me fais fort d'en- traîner la Syrie entière sous vos lois. » De son côté, Achter disait à Ali : « Gardez-vous de lui donner cette mission et de lui accorder votre conUance, car ses vœux et ses projets sont certainement conformes à ceux de vos ennemis. — Laissons- le partir, répliqua Ali, et attendons la réponse qu'il nous rapportera. >. En conséquence, il chargea Djérir de remettre CHAPITRE LXXIX. 339 3^-Jj (Ji w-^^JlS^ S^IàÀJ (j! ^JUw_j X«li w?w> «XaXs -*XJj Lt^i Jfi iwxis jwc2>* sLk-cli A-aA^ -*XAi U^*Xi U ^^ o^'^' (iW A_-, — i aK_jI_S_J^ yL^ jk à Moàwiah une lettre dans laquelle il lui apprenait que les Mohadjirs et les Ansars l'avaient proclamé khalife et s'étaient rangés sous ses lois d'un vœu unanime; il rappelait à Moà- wiah le châtiment que Dieu avait infligé àTalhah et à Zo- heir après leur parjure, et l'invitait à se soumettre, en lui démontrant qu'il était abandonné des siens et à tout jamais exclu du khalifat. Lorsque Djérir fut arrivé, sur sa de- mande, Moàwiah prit connaissance de cette lettre; il fil venir alors Amr, (ils d'el-Assi, et lui accorda le gouveine- ment de l'Egypte, l'objet de sa convoitise, ainsi que nous l'avons raconté précédemment (voyez ci-dessus, p. 298). Kn retour, Amr engagea Moàwjali à envoyer auprès des chefs de la iSyiie des émissaires (jui, représentant Ali comme comj)lice de la mort d'Olinân, assureraient à Moàwiah leur concours dans ja lutte contre le khalife. Djérir revint rendre com[)te de sa ini'isioii au khalife. Il lui montra les popula- tions de Syrie groupées aulour de Moàwiah et prèles à com- battre; tous déploraient le ineui tie d'Otmàn , tous accusaient Mi (le l'avoir ordonné, de protéger ses complices et de leur 340 LES PRAIRIES D'OR. ^.&- *i\,_;Lj» ^_J^ *-Y^ *^-^ ^ (*■-(('■' ^^ fi-ir^ J^^ AXbS t^^ij .y »■ e- j .vr "^ rrr^ J^-*^' âJviû pf\ju***j' ^^s»- aà^ ^jy^J^ donner asile; la guerre, en un mot, était le vœu général, et une guerre clans laquelle l'un des deux partis devait être anéanti. Achter, présent à l'entretien, dit à Ali : « Émir des croyants, je vous avais mis en garde contre l'hostilité de Djérir et ses intrigues. Vous auriez mieux fait de me char- ger de cette mission, de préférence à un homme qui s'est donné libre carrière et qui , par ses manœuvres, a su se mé- nager toutes les issues favorables et fermer celles qui lui inspiraient quelque appréhension. » Djérir l'interrompit : « Si tu avais été en Syrie, lui dit-il, on t'aurait tué sous l'in- culpation d'avoir pris part au meurtre d'Otmân. — Par Dieu, Djérir, répliqua Achter, si j'avais été en Syrie, loin de me préoccuper de leur réponse et de m'inquiéter de leurs propos, j'aurais su amener Moâwiah à composition, sans lui laisser le temps de réfléchir. Si l'Émir des croyants m'avait écouté, il vous aurait condamnés, toi et tes pareils, à une rigoureuse captivité, jusqu'à ce que son pouvoir fût entièrement consolidé. » Après cel entrelien, Djérir se retira CHAPITRE LXXIX. 341 t» i^-wJLJs ^1 ^»-Jl (^M (J^ y {j'-" '^^ ^* >-5_>'*r! iCâ aJLa-« «XÂ.ià /oî jj l-A-^.fi' CJ»,.iï^j A-jjUû viUi> *XÀ£ ♦XÀiû Qji -U A-X-lL-o de l'hégire. Ali, après 3^/i LES PRAIRIES D'OR. l._i_J! (j^«x-* ''^•î^-'*^ t^-'^ij JJlxo^ jJk5^ (j«ys^ avoir délégué ses pouvoirs à Abou Maroud Okbah, fils d'Anir el-Ansari, sortit de Koufah et se dirigea vers Siffin. U passa successivement devant Medaïn, el-Anbar, et ne s'ar- rêta qu'à Rakkah; ii traversa le fleuve sur un pont de ba- teaux qu'il avait fait jeter en cet endroit, et prit la route de Syrie. On n'est pas d'accord sur le nombre de ses troupes : les uns disent plus, les autres moins; mais tous recon- naissent qu'elles n'étaient pas inférieures a quatre-vingt-dix mille hommes. C'est ce que prouve aussi le passage suivant d'une poésie composée, à l'adresse de Moâwiah, par un des partisans d'Ali, tandis qu'ils campaient sur les frontières de Syrie : Arréte-toi , Moàwiali , le chasseur s'avance armé de son (llet ; quatre- vingt-dix mille soldats, tous aguerris au combat, marchent contre toi; Et dans tin instant, le niascjue te sera arraché! Moàwiah sortit de Damas à la lêîe d'une armée, dont on ne connaît pas plus exactement le chiUV^'- '-es auteurs dif- CHAPITRE LXXX. 345 ij^VJ;^ îL^J^ M-^ Jy* ij- ^À;^'j JilJU)_5 yi^À Uaji Ll J^^ «^£j *LfcJ %^\y«j iUXc o!_j^3-U Uûl«Xft Uj *ti! Jî JUi •i^j_jJ5 CJ^^ (^-^^ tKs*- «^J» UiUa* wJi ,j xàjvj>-^ (^ l.ill ^yu-J^ _^ lAJag ^^_j-f ^ UXc ^jl io^Ui if:'^^' M^ jj;^ Jj,.X> ^U JSL» 5jA*w^ li j_5'^J OiC I3.M1 • jj /C»-!^ J i cjÀJi -^ iil^^-ciÀii <_,».».L=>^ tà^Uî^iw b cjl^AiïIjji:^! b El-Achàt lut ces vers et se présenta chez Ali d'un air cour- roucé. Ali lui dit : «Prends avec toi quatre mille cavaliers et pénètre jusqu'au centre du camp de Moàwiah. Ou vous atteindrez le fleuve, toi et les liens, ou vous mourrez tous jusqu'au dernier. Je vais dire à Achter de te suivre de près avec un corps de cavalerie et d'infanterie. » El-Achàt partit à la tète de ses quatre mille cavaliers, en prononçant ce \ers (sur le mètre redjez] : Ou je conduirai au bord de ^^"ll|)ll^ale mes cavaliers aux clieveux flottants, ou l'on dira : Acliàl est mort ! Sur l'ordre tl'Ali, quatre mille- hoinuies, cavaliers etlan- tassir)s, commandés par Achter, suivirent de près l'escadron d'el-Achàl. Un Arabe des Benou Nakhà, qui portail le dra- peau d'Achler, chantait ces deux vers (sur le même nièlre) : Achter, lionmie des grandes actions, lii'ros des lils di' Naklià, toi qui assures la victoire (|uaiid la terreur r^gne partout, Donne-nous à lioire aujourd'hui; ce ne sera pas le premier de les hieii- faits. Si tes soldais ne se d^''sa^t^renl point, l'aruiiM' psI pi'rduo. 3^8 LES PRAIRIES D'OR. (jl kil-JÏj c:>|^_À_J) aK_a_=^ -^Jj'^ ^^.à-'ç \j^J /*.-{,Àx> (jv^3 -0^" <îi_^ j,Joi_> (j!5o ^j-aJ! !«Xiû ^ Ra^JL AXÀi*.li Ali s'avança, avec toutes ses forces, à la suite d'Acbter. Déjà Achat, culbutant les obstacles , avait envahi le camp de Moâwiah, délogé Abou'1-Awar de la position qu'il occupait sur les bords du fleuve, et après lui avoir noyé beaucoup d'hommes et de chevaux, il avait ouvert le chemin de l'Eu- phrate à ses troupes. Avant l'attaque, el-Achcît, qui avait, ce jour-là, un accès de fièvre, dit à ses soldats, en étendant sa lance devant lui : « Faites reculer l'ennemi de la longueur de cette lance. » L'ennemi fut entièrement chassé. Ali, eu apprenant le succès remporté par el-Achât, s'écria : «Au- jourd'hui, c'est à la fièvre que nous devons la victoire.» Un soldat de l'armée d'Irak récita ces vers, à propos du même fait d'armes : Achat, chacun Ta vu, nous a Jélivrés des angoisses de la mort, alors ^^ (J^*J ANji«fci iOiî 4_>Ijc_5wj i+KA-X-ff c:A..^v.~fcî «Xi jjj -ïUwJi J^^i (Jî ^u^ (^ l_À_A^_J i^A.*«*.Ji ^i Lî_5.>- AaÀ.£ 'j^;-r! (^•'■9 iS^-'^^ '^■f^ (S*^-^- gués négociations, on conclut une trêve jusqu'à la fin de nioharrem (an 37 de l'hégire). La guerre civile avait sus- pendu les opérations par terre et par mer contre les inti- dèles; de son côté, Moâwiah , absorbé par sa lutte contre Ali, avait fait la paix avec l'empereur grec et consenti à lui payer tribut. Quant aux pourparlers entre Ali et Moâwiah, ils aboutirent seulement à une suspension d'armes, ainsi que le prouve ce vers dé Habis, fils de Saad, des Benou Tayi, qui était porte-drapeau dans l'armée de Moâwiah : Ils ne sont séparés de la mort que par les sept ou huit jours qui restent au mois de moharrem. Le dernier jour de ce mois, avant le coucher du soleil, Ali adressa cette proclamation aux troupes de Syrie : « Je vous conjure, au nom du livre divin, de vous rallier à moi. C'est à vous tous également que s'adresse mon message. Dieu confond les stratagèmes des traîtres [Koran, xii, 52).» Les Syriens répondirent : « Que le sabre seul décide entre nous, et que le plus faible périsse! » Le prenn'er de saler, (jui était CHAPITRE LXXX. 351 ^j_j 4_A.A_\i»- vJjL)"*^' J'-'^'^ j»l^Jl JsJûi oUaj »Xi_j iojljw AaJI ijpl*3 o' (iT-^ ii-A-X-fi 0-J pftiUû ^^NS ^^i jUJi p^Jî yft^ JlïjJii ^^.^v- Ui_5 ^jolj_5 jî ^^ Js.**« ^t ^^1 _j^_j Jiï^i tài;-''^>^' ii/_j„-«y_AJ i -jj Aaa^ oyi^i j_^) (jl^j S^^=^ ti c^;^» (j^ -î^^ un mercredi, Ali fit prendre les armes et ordonna à Achter de s'avancer en tète de l'armée. Moàwiah, après avoir rangé en bataille les bataillons d'Irak et de Syrie, fit marcher Habib, lils de Maslamah el-Fihri, contre Achter. Les deux partis se battirent avec acharnement pendant toute la jour- née et se séparèrent avec des pertes égales. Le lendemain jeudi, 2 safer, Ali envoya Hachém, fils d'Otbah, fils d'A- i)ou Wakkas ez-Zohri, surnommé Mirkal, neveu de Saad, lils d'Abou Wakkas. Mirkal clevail ce surnom à l'agilité qu'il déployait sur le champ tie balaille; il s'était rangé parmi les partisans d'Ali, et avait [)erdu un (ril à la bataille de Varmouk. Dans le chapitre de notre Histoire moyenne où nous racontons la conquête de la Syrie, nous avons parlé de la conduite de Miikal et de son héroïf|ue fermeté dans le combat oii il perdit un œil. Moàwiah lui opposa un de ses plus fidèles partisans parmi ceux (jui avaient abandonné la cause d'Ali : c'était Abou'I-Awat os-Sulami Soliân, (ils 352 LES PRAIRIES D'OR. w-A_5^ ^ oUaisi (^ y^ yt" ^^ «^■*'** ^■J^^'*^ «î^^i r/"^^ d'Awf. Les deux partis, après avoir combattu avec des chances égales, se séparèrent le soir, en laissant un nombre considérable de morts. Le troisième jour, qui était un ven- dredi, Ali fit avancer Abou 1-Yakzân Ammar, fils de Yaçir, à la tête des Mohadjirs et des Ansars, dont plusieurs avaient combattu à Bedr, et d'autres troupes qui se réunirent à ceux-ci. Moâwiah leur opposa les Benou Tenoukh, les Be- nou Bahrâ et d'autres tribus de Syrie, sous les ordres d'Amr, fils d'el-Assi. La victoire, indécise jusqu'à midi, se déclara enfin pour Ammar, lorsque celui-ci, chargeant Amr, lui fit lâcher pied et le culbuta jusque dans le camp de Moâ- wiah. On perdit beaucoup de monde des deux parts, mais l'armée de Syrie fut plus maltraitée que l'armée d'Irak. Le lendemain samedi, A safer, Ali ordonna à son fils Moham- med , fils de la Hanéfite, de marchei- avec les Benou Hamdân ("t d'autres troupes armées à la légère. Moâwiah désigna pour lui lenir lêie Obeïd Allah, fils du khalife Omar, avec les I CHAPITRE LXXX. 353 ^p^ c,..^ (j^ :y^^\ yiSS^ Î3.XxAils laAj»^ j.| ^^ ikj^ i^\ tribus do Himyar, de Lakliin et de Djodam. Obeïd Allah s'était attaché à Moàwiah, pour se soustraire au châtiment qu'Ah* voulait lui infliger à cause du meurtre d'Horrnuzân. En efTet, Abou Loulodah, le meurtrier d'Omar, avant d'être esclave de Alogaïrah, fils de Chôbah, avait été au service d'Hormuzân, en Perse. Quand son père eut péri sous les coups de cet esclave, Obeïd Allah s'emparant d'Hormuzân. (|ui pourtant était malade au moment où le crime fut com- mis, le fit périr et jura qu'il vengerait le meurtre d'Omar en massacrant tous les Persans établis à Médine et ailleurs. Ali, en prenant possession du khalifat, voulut ùler la vie à Obeïd Allah, pour le punir d'avoir tué lionnuzân injuste- ment et sans motif légitime. Ce fut alors qu'Obeïd Allah se réfugia auprès de Moâvviah. La victoire se déclara ce jour là contre les Syriens, et le fils d'Omar battit en retraite vers la fin de la journée. ï-e dimanche 5, Abd Allah, fils d'Abbas, fut désigné par Mi. Mo.îwiah lui np|u>s.i W'.ilid, fils d'Ok 354 LES PRAIRIES D'OR. cyyJLjC-w.îj^l4A.J! ^i-i lit l.X^Àj| bah, fils d'Abou Moait, qui poursuivait de ses outrages la famille d'Abd el-Mottalib, fils de Hachém. Le fils d'Abbas l'attaqua vigoureusement et le provoqua en combat singu- lier, en l'apostrophant de son sobriquet de Sajwân. Après de rudes efforts, l'avantage resta au fils d'Abbas. Le lundi 6, Ali fit marcher Saïd, fils de Kaisel-Hamdàni, qui commandail alors les Benou Hanidân, contre Dou'1-Kalâ, désigné par Moâwiah. L'affaire se prolongea jusqu'au soir, et lés deux partis se retirèrent en même temps, laissant le champ de bataille jonché de morts. Le mardi 7, Achler sortit de l'ar- mée d'Ali avec les Benou Nakhà et d'autres tribus. Moàwiah lui donna pour adversaire Habib, fils de Maslamah el- Fihri, Le combat continua avec des chances diverses; les deux troupes soutinrent la lutte avec la même opiniâtreté et combattirent avec le même mépris de la mort. Leurs pertes furent égales; cependant il y eut un plus grand nombre de blessés parmi les Syriens. Le mercredi 8, Ali CHAPITRE LXXX. :i55 *-^-^-C^jl(5-<^LAi-^ ii-^l-J A-!sA-C_j LjyLfi {•^j-aJI Iis-tf> jj cxj'j (jj* '^f^isj ^4^^ J^îj Uaji.L ojJS'-Jt 5_ji^^ iUlaJL. t_5.>b^ I^jijLc AAAJ |0^ (jjI ^j JUj AX5Î (^jv*j fXilî L^ji ^^Àiî {^^i_5 cjLmJI |»_^jb_j tjU^Jii! ijU ^ôlsjJîJl l^-iSJ»JC^Ij ^1 yUaA-iJî yU iLsivo Î_5»>^U t-UMt (jl^ij /oJàciii iî_^î I Jvd> conduisit lui-même an combat les Compagnons du Pro- pîiète, vétérans deBedr, Moliadjirs et Ansars, avec les tribus de Rébyâh et de Hamdân. Voici ce que racontait Ibn Ab- bas : « Je vis Ali avant le combat de celte journée : il était coifle d'un turban blanc; deux jets de flamme jaillissaient de ses yeux. 11 parcourait les rangs formés par les dilTérenles tribus, excitant leur ardeur et ranimant leur courage. Ar- I ivé devant le bataillon on je mo trouvais, il s'arrêta eldit : " Musulmans, que vos cris se confondent pour décourager « rennenii et lui inspirer la terreur; que vos sabres troublent «sa vue, même avant de sortir du fourreau; que vos re- «gards le glacent d'épouvante. Plongez vos armes dans les « cbairs, et frappez, la pointe en avant. Que vos sabres suc- " cèdent sans interruption aux javelots, et vos llèclies aux « lances. Sacrifiez votre vie, s'il le faut; Dieu le Très-llaul " vous voit et le Cousin de son Propbète (•ond)at avec vous. " Chargez sans cesse et craignez de leculer; car la fuite, ce • serait la honte pour vos enfants et le feu éternel pour vous , " au jour du jugement. A \ous celte grande terre du Sawad, •i3. 350 LES PliAlRlES D'OR. w.j>k.ift i«X-j iL.A-S'ft.AS ^^Xj» iM«.\A^ 5 c^^ij (^=:l *^^J (J~* (J^^?Sî c^-=*- îtX^-o t courage ! » Ali s'avança au comioat, monté sur la mule grise qui avait appartenu au Prophète. Moâwiah marcha à sa rencontre avec la plus grande partie de l'armée de Syrie. Lorsque la nuit survint, les combattants se retirèrent, sans avantage signalé (le part ni d'autre. Le lendemain jeudi, neuvième jour du mois, on se battit jusqu'à l'heure nommée c/a/noa/i (heure qui suit le lever du soleil). Obeïd Allah, fils du khalife Omar, s'avança alors avec quatre mille Khadariles (les verts), coilfés de turbans en soie verte; ces soldats s'étaient voués à la mort afin de venger le meurtre d'Otmân. Obeïd Allah les précédait en récitant ces vers : CflAPITMF LXXX. ii)jjl ^jl^ y aM'_^ (^Joltj ^^Xij^ (^1 L viU?^ t^ »!:>Uj j^JUl i\jjt}\ ^:s/i bi J"! ^.x^Jt oj^j-j^ y^:^\ bi ^i Je suis Obeïd Allah; ainsi m'n nommé mon père , Omar le meilleur des Koreïchiles qui ont vécu Après le Prophète île Dieu et le clieîkh illustre (Abou Bckr). Les en- fants de iVJodar et de Rébyàh ont abandonné la cause d'Otmàn. Qu'ils soient privés des bienfaits de la pluie! Ali l'apostropha en ces termes : « Malheur à loi, lils d'O- mar! Pourquoi nie combats-tu? Par Dieu, si (on père vivait encore, il ne serait pas clans les rangs de mes ennemis. — .le viens venger Otniàii , répondit Obeïd Allah. — Tu viens venger Otniàn, reprit Ali, mai.s Dieu vengera Hormuzân! » ft il ordonna à yVciiler de marcher contre lui. Achter cou- rut au combat et il chantait : Oui, je suis Achter aux exploits glorieux; oui, je yuis el-A/ù (la vi- |)èrc), célèbre dans tout l'Irak. l\i Rébyàh ni Modar ne m'ont donné naissance :je sors delà blanche «t glorieuse tribu de Madhidj. Obeïd Allah se retira sans oser le combattre. Atmnar, lils :i58 LES PRAIRIES D'OR. A}s>jb ^^ /B^bUJ «.Xaj ^^u»ij t^jJlj Jiy«^î <^i^' ti^ '^Wi de Yaçir, voyant des monceaux de cadavres s'accuninler de toutes parts, s'écria : « Les généraux ennemis, par leurs at- taques sans cesse répétées, cherchent à intimider nos braves soldats. Mais, par Dieu, quand même ils nous mettraient en déroute, et nous poursuivraient jusque dans les défilés de Hadjar, la vérité n'en serait pas moins avec nous comme le mensonge est parmi eux! » Puis il se jeta dans la mêlée t\ prit part au combat; il revint ensuite au même endroit et demanda à boire. Une, femme des Benou Cheïbân, qui se trouvait dans les rangs de l'armée, lui présenta une jatte de lait. Ammar la prit en disant : « Dieu est grand! C'est au milieu des lances que je retrouverai aujourd'hui mes amis. L'apôli^e véridique m'a dit la vérité, lorsqu'il m'a prédit que ce jour serait pour moi le dernier. » Puis, se tournant vers ses compagnons d'armes : «Qui de vous, leur dit-il, veut annver jusqu'à Dieu à l'ombre des lances.^ Par Celui qui tient ma vie entre ses mains, nous combattons aujourd'hui pour l'explication du Livre, comme nous avons combattu au- trefois pour défendre son origine divine. » Et il s'avança en ajoutant ces vers : cil \P!TI\E LXXX. :^59 AK~-*_Aiw ^j^ J»^=' tl-'Û'^J aK_a.jL* /wC «IgJi J>JS.J \>y*is jji^_^S C^_x_Jj A^xLô 4MÎ Jj-M»; Jii Jw _}' J_5-*!> (0-»Xa» aMI *X_9^ <\_Ju-A— Cw j-J^, (J 'é^ aK-w-jsj ^ j j^ -i*^-^ ij^^"^ CJ^*^ Nous avons fait la guerre pour vous couvaincre que le Koran venait du ciel; nous la faisons aujourd'iiui pour en fixer le sens. Sous nos coups, le bibou quittera sa retraite (c'est-à-dire l'âme sortira du coq)s); l'ami sera séparé de l'objet de sa tendresse. Jusqu'à ce ([ue la vérité reprenne son cours. En achevant ces paroles, il se jeta au plus fort de la mê- lée, à travers les lances (jui se croisaient sur lui. Il tomba sous les coups d'Abou'l-Adyah el-Amili et d'Ibn Hovvaïn es- Sekseki. Ces deux hoiimios se dispulrrcnt ses dépouilles et prirent Abd Allah, (ils d'Aiin-, lils d'el-Assi, pour arbitre de leur dillérend. « Kloignez-vous, leur dit celui-ci, car j'ai entendti dire au Prophèle (ou, selon une autre version, le Prophète a dit) : « Les Koieïchilcs seront injustes à l'égard d'Ammar: « il leur montrera le chemin du ciel, et eux vou- « dront l'entraîner en enfer. » Ammar fut tué à la tombée de la nuit; il était âgé de quatre-vingl-Ireize ans. Son tom- beau est à Silliii. Ali récita la prière des morts, mais sans laire les lotions funéraires, parce (|m' Ammar dissimulait ses 360 LES PRAIRIES D'OR. /wj ^W J%-*:^ A^JCJ» ^j «.^^il (^ ^*)^^ 'j'*Jy (J:?*^'^' {Jx***"*"^ 3 cheveux blancs à Taicle d'une teinture. On n'est pas d'ac- cord sur sa famille. Les uns le rattachent aux Benou Makh- zoum , les autres aux clients de celte tribu ; d'autres lui don- nent une origine diflérente. On trouvera des détails sur ce personnage dans notre livre intitulé : Jalons de l'Iiistoire et curiosités des moimmeats , au chapitre où nous mention- nons les cinquante chefs /^ui reconnurent Ali à l'article de la mort. Les vers suivants d'el-Haddjadj, fils d'Ozeyah el- Ansari, font allusion à la mort d'Ammar : Le Prophèle lui avait dit ; «Tu mourras sous les coups d'une poignée de misérables que leur étoile entraînera à la révolte. » Les soldats de Syrie savent maintenant qu'ils sont désignés par ces pa- roles et que la honte et le feu éternel les attendent. A peine Ammar était-il tombé qu'on vit s'avancer Said, lils de Kais el-Hamdâni , avec les Benou Hamdân ; Kaïs, fils de Saad, fils d'Abadah el-Ansari, avec les Ansarset les Be nou Rébyàh. et Adi, fils de Hatini, à la tête des Benou Tayi. Said, lils de Kaïs, était au premier rang. F,e choc fut CHAPITRE LXXX. M)\ ^jivX_iè os^^^j JLjJUI Joucilj jH^L j^ l^kAii ^Ui i ■*'cS* &^ fy*^ -^ '^■*^ (J-^- (^■^^ *^^-*--*^ Jl^5 (J-j'_5 -«^I^Aji >A ai aN £&i ^^_A_jj^_ft! >KJi\ U^ J_^Ji ^Ji-Si .Xi ■^X )L4 ji J^Ào (jî ix_j ii ^X_^ 4^i*. sLa-JI lis. ù »K,«wtf> -j.j ^j-^l ^J^^ ^^.Mi ^j-4 j^iXac (^)U^ ikxMKS 5X.rï»^j.A* JjLjL-JiLi L*x5T t^Mi ^ji J.Ai_j x«i?^ Jij^t / Jjjii ^j*
    - /y_j ioi_j»X.»- ^-^5 *X*Mi_5 ^)^À-o r»_5^Jl l«X^ i »X-j,^AAw!_5 prit de ses mains rétendard el se jeta au plus Tort de la mê- lée. Sous des flots de poussière, il déclamait ces vers : Hachém, fils d'Olbah, fils de ALilik, réjouis-loi : le cheïkli de Koreïch est mort; Son cadavre est foulé sous les pieds des chevaux. Héjouis-loi, les Iiou- ris l'atlendcut sous leurs bocages parfumés de l'odeur enivrante des fleurs! Ali vint à passer devant les cadavres de Mirkal etdesBc- nou Asiein étendus autour de lui. l'ouché de pitié, il pria pour eux et ajouta ce V(;r,s : Que Dieu récompense ces troupes d Aslemites au mâle visage, (pii sont tombés auloiu' de Ilacliém! A la même alTaire périrent S<'if\vàn ctSaad, tous deux fils de Hodaïfah , iils d'elYérnàn. Leur père Ilodaïrah était ma- lade à Koulali, l'an 30 de l'iiégire, loiscju'il apprit le meurtre d'Olmân et la nominalion (l'Mi II voulut être Iransporlé à 364 LES PRAIRIES D'OU. ^-Cii^ jj^=>-^_i^l jLJt» (_^xJ (j*\.ÀJi iCsAjj (jUv.£ J^ï ^àKkà jJl,«?j \^k.£. (^\j '^i *X,«-.^^ajUS (_^ (5'*®>* iùwl> a>X.AiaJi Ajî ^!^_i ^jijj^^y ^•*>^ ^i)'*^-'^^ '^^ (Sy^-^^ (*xaX« <^Ur ^! Ljjij.s>- ^ fj^S.XM*i \XAi L>».j_5 <3^-^5 *Xxaw_5 (jlkÀ.o <\AÀJ^ JiiJj «X_.r,-«;i.JC-W(lj U^J (jv*j^b J^j -M iÙtA>i^J f\>"^'' Î-^JÛ J\XJ la mosquée pour y réciter la prière puiîlique. Une fois placé clans la chaire, après avoir loué Dieu et appelé ses béné- dictions sur le Prophète, il s'exprima ainsi : «Peuple ici rassemblé, vous savez qu'on vient de prêter serment à x\li, fils d'Abou Talib. Craignez Dieu et donnez votre assistance et votre appui à Ali. En vérité, du commencement à la fin , le bon droit a été de son côté. Ali est le meilleur de ceux qui sont venus après votre Prophète, le meilleur d'entre les gé- nérations futures, jusqu'au jour de la résurrection. » Et po- sant sa main droite sur sa main gauche, il ajouta : « 0 Dieu , sois témoin que je prête serment à Ali. Béni soit le Sei- gneur, qui m'a laissé vivre jusqu'à ce jour! » 11 se fit trans- porter chez lui par ses deux fils Safwân et Saad , et leur dit : «Allez et restez avec Ali; il aura à soutenir de longues guerres dans lesquelles des flots de sang seront versés. Tâ- chez de périr à ses côtés, car la vérité est avec lui et le men songe avec ses ennemis. » Hodaïfah ujourut sept jours après, selon les uns, quarante jours, selon les autres. CHAlMThF: LXXX. :K)5 ^}Ji*â^ v^A^j OV^^ d) Jv^l^ jD_j-JC-Jl^ j— Li-j _j_J b! (jL«jcJi ^^3 Jl-ii LfA=- ;^^'j U*>«J*^ ^1,*» (le même combat coûta la vie à Abd Allah et à Abd er- TUibman, fils Tun et l'autre de l'odeïl, fils de Warlià le Kliozaïtc. Ils périront avec un grand nond)re de soldats de leur tribu. Aid \llali combattait à l'aile gauche de l'armée d'Ali etcbantait ces vers (sur le mèln- reJjez) : Il ne te reste désormais qu'à prendre patience et ù te fier à Dieu. Arme- loi d'un bouclier et d'un sabre à l'acier poli , et cours an premier rang des cavaliers. 11 lut tué, et après lui son (rèro Abd erRahman, avec j)lusiciirs Khozaïles (jue nous a\ ons nommés plus haut. iMoà- wiali , vovanl les rangs de l'arnu-e de Syrie s'éclaircir sous l'ai- laque ruri( use des Iroiipcs d'Irak , se tourna d'un air irrilc \ers Nomàn, lils de Djébélah le Teiioukliile, (|ui porlail le dra- peau des tribus de 'r(;iioukh et de Balirà et lui dit : " Je sou- geais à mellre à la léle de les lionuues un chef plus li.irdi que toi et un allié plus fidèle. » Nonuin répondit : « Si notre tiibu n'axait eu à combattre qu'une poignée de recrues .sans discipline, il lui fandr,iil encore du IcMups jxiur la répons- 366 LES PRAIRIES D'OR. Uj ,3_iL (^ c:.»^*-^ if^ij.s.\ bi_j .X-i^Jl ci)i_^ (-^^J (S^.^ ser; à plus forte raison , quand nous avons devant nous un rempart de sabres et de piques acérées, un ennemi prudent et habile. Certes, je t'ai servi au prix de mes propres inté~ rets; j'ai sacrifié ma religion à ta couronne; j'ai abandonné ce que je savais être la justice pour favoriser ton ambition et je me suis écarté de la vérité que j'avais devant les yeux. Rebelle aux lois de l'équité, pour défendre ton pouvoir, j'ai pris les armes contre le Cousin du Prophète, contre celui qui le premier a embrassé fislam et émigré avec le Pro- phète. Si nous avions donné à Ali les gages que tu as reçus de nous, il se serait montré plus clément envers ses sujets et plus magnifique dans ses dons. Maintenant que nous avons entrepris celte affaire avec toi, légitime ou injuste, nous devons la mener jusqu'au bout. Mais il s'en faut, hélas, qu'elle soit légitime! En combattant pour , posséder les figuiers et les oliviers du Gawtah (jardins de Damas) , nous renonçons aux fruits délicieux et aux fleuves du Paradis. » En aclievant ces mots, il se mit à la tête de sa tribu et courut au combat. CHAPITRE LXXX. 367 lvX_A_-w Jol .la M*— n cjLilnl (j^ <-»-àI3 J^ iajjl yi _^>;^ jî J^ij ^«-^^ 0-.>-*-^ l-ii^U^ ^iLxXA-E- J \j^k^j ^î /«s^Lvî (j-^ '^^^'^-r^^-^»- ^^ J-H^ lii^^j-ï *L5j ij^ jXx}\ ^j: (^jv^a^ ^jjj ^ ^^_s?Ji yc-i.yî (jl Jokij A\jjii A.À*ki Jjt^^lis. Obeïd Allah, fils d'Omar, se préparait à marcher contre l'ennemi et ses femmes l'aidaient à revêtir son armure. Seule, la Cheibanite, fille de llani , fils de Kabiçah , se tenait à l'écart. Au moment de sortir de sa tenlc, il s'approcha de cette femme et lui dit : « C'est la tribu que je vais combattre au- jourd'hui; Dieu jn'est témoin que mon plus vif désir est d'attacher à cha(jue pieu de ma tente un de tes nobles com- palrioles. — Combien je déplore que tu les combattes! » ré- pondit-elle. Son mari lui en demanda la raison. Elleajouta: « Jamais, avant et depuis l'islam, ils n'ont eu pour ennemi un guerrier au visage de Iravcrs (comme le tien) sans le lui redresser. Je crains que lu ne sois perdu; il nje semble déjà me voir, après ta mort, allant les implorer de me rendre ton cadavre. » Obeïd Allai» la blessa d'un coup de son arc et lui dit : «Tu sauras bienlùt (|ui je t'amènerai parnii les illustres frères. » Il lut percé d'un coup de lance et lue par Horeïl, filsdeDjahir cl-Djoufi, ou selon d'aulrcs, parAchler en-\akhàyi; d'après une troisième veision , il péril de la main d Ali, (|iii,(lii inènic ((uip. perça son armure »■( dc'-cliira ses 368 LES PRAIRIES D'OT». A-aJJs^ -^ (:J^?'=^ «-5^ ^^^ ub ''^.^^ i^*ïo»- «s-*^*»' ixlLs». X'À=='»ij ^Ua-mJ! <>U2AAi ^ jjUû C-VÀ-J <îOLiA=s- !_jAx>-lj pÀ.*AS».î -Oi^-j JoLj tj^i, JI »b:>»x^ p^^Avj entrailles. Précédemment, lorsque Obeïd Allah^'était dérobé par la fuite au châtiment qu'il avait mérité en tuant Hor- inuzân, Ali avait dit : «S'il m'échappe aujourd'hui, il ne m'échappera pas demain. » Après la mort d'Obeïd Allah, ses ien)mcs obtinrent de Moàwiah la permission d'olTrir dix mille dirhems aux Benpu Rébyàh pour la reslitulion du corps. Quand elles vinrent le réclamer, ils consultèrent d'a- bord Ali , qui leur répondit: « Ce cadavre est celui d'un chien et les charognes ne doivent pas se vendre. Cependant vous pouvez, si bon vous semble, l'abandonner à sa femme, hi fdle de Hani, fils de Kabirah le Cheïbanile. •> Les Benou Rébyâh revinrent et dirent aux femmes d'Obeïd Allah : « Si vous voulez, nous l'attacherons à la queue d'un mulet que nous chasserons à coups de fouet jusque dans le camp de Moâwiah. — Ce serait encore plus cruel pour nous,» répondirent-elles en gémissant. Moàwiah instruit par elles du peu de succès de leur démarche, leur conseilla d'aller trouver la Cbeïbanite et d'obtenir de cette femme qu'elle CHAPITRE LXXX. 369 >s». ciyiû-* /o»4^' c:a.a)Î^ l^jAfci» *JOix> «J '^-Sfr» V^' ^''•*=' ^ -UJi J^i) ^^ ki *Xj«.ij J^=-^ a\^ xx^ ^^^i '^^^ s'adressât elle-même aux Rébyites. Elle y consentit, se pré- senta dans leur camp et leur dit : « Je suis la fdle de Hani, fds de Kabirah. Voici mon époux, c'était un homme entêté et violent; je l'ai averti de ce qui devait lui arriver. Rendez- moi son corps, • Sa demande ayant été accueillie, elle leur jeta une pièce d'étofTe de soie dans laquelle ils enveloppè- rent le corps et le lui abandonnèrent, après avoir attaché au pied du cadavre un des piquets de leurs tentes. Cependant Aramar et les guerriers que nous avons nommés plus haut avaient succombé. Ali excitait le courage des siens, et disait aux Rébyites : "Vous êtes ma cuirasse et ma lance. » Cette tribu et d'autres troupes prêtes à sacrifier leurviepour la cause de Dieu accoururent à son appel au nombre de dix mille et au delà. Ali les conduisit au combat, sur sa mule grise, en répétant ce vers : Quel jour ciieiclierais-jc à fuir !<' tripas!" Ksl-ce le jour où le desliii m'épargne, ou hien le jour où il me frap[)cra.'' Ses soldats, s'ébmcant à sa suite cotnnu' un seul homme, IV. •• i 370 LES PRAIRIES D'OR. iL-J^U.« *a5 Jt Ij-wiil <;5;r». aaA* ly>l Us^!jj^.ftjij (jàJUJJ ^1 <ÎU)jUi p<\Ià«Ji (^x!i jj—swil! .A*iJ| JLij ^^ \ij.£. UxaJÎ 1,^0 jwO de mon pouvoir, » et tel était en efTet le motif de la jalousie d'Amr. D'après une autre relation, Moàwiali, lorsque Amr lui conseilla d'accepter le combat, le conjura de l'aflfronter à sa place. Amr ne putse dispenser d'obéir et s'avança contre Ali. Quand ils lurent en face l'un de l'autre, Ali le recon- nut, et déjà il levait son sabre pour le frapper, lorsqueAnir, découvrant ce qui doit rester caché aux regards, s'écria : « Ton frère a été contraint, il n'est pas un héros (Proverbe). » Ali détourna les veux et lui dit : « Ton action est infâme. « Amr retourna ensuite parmi les siens. Hicham, fils de ^lohanmîcd el-Kelbi, rapporte, sur le té- moignage de Charki, (ils de kalami, qu'après l'issue de la guerre, Moâwiah dit à Amr :« Ne m'as-tu jamais donné des conseils perfides? » Ann's'en défendant, Moàwiah poursuivit: " Si fait, lu me trompais lors(|uc lu m'as conseillé d'accepter le défi d'Ali, connaissant la \alciir dv cet homme.» Ami- lui répliqua : « lui répondant à sa provocalion , lu le [)laçais entre deux allernativ<'s également axanlagcuscs : on tu l'au- rais tué, et, fil te vengeant rlti meurtrier de la famille, 2.1. 372 LES PRAIRIES D'OR. i_^-^ ^^ ^^i Jî J-*j ^ Jl*yi5 r«^^ yî Cijviw' ^W-=^i w P lu t'illustrais d'une gloire nouvelle; ou il t'aurait tué, et tu prenais place au milieu des martyrs et des saints; il est glorieux d'être compté parmi eux. » Moâwiah lui répon- dit : « Amr, cette seconde chance eut été plus triste que la première. » Cette journée fut plus meurtrière que les journées précé- dentes. J'ai lu dans quelques relations écrites de la guerre de Siffin, que Hacbém el-Mirkal, ayant été renversé et frappé d'un coup mortel, souleva la tête et aperçut Obeid Allah, fils d'Omar, qui gisait blessé à ses côtés; il rampa sur les mains, et, comme il était désarmé et épuisé, il le mordit au sein avec une fureur telle, que ses dents restèrent dans la blessure. On retrouva son corps et celui d'nn Arabe des Benou Bekr ben Waïl sur le corps d'Obeïd Allah qu'ils avaient déchiré tous deux en expirant. Le combat terminé , les deux armées se mirent en devoir de relever leurs morts autant que cela était possible. Moàwiah passant, avec quelques-uns de ses olTiciers, sur le terrain où son aile droite s'était déployée, aperçut le ca- CHAPITRE LXXX. 373 tK-»«Xo ^ aMI .Xxfi JI jJàjiJ AAi X>j^y« w».j|^ (^*>^Ji x-Okil> ^XJi.«v«« JjJij uioli jjiï-yiî i<><.^ (jJ"^ J*i^> ilavre d'Abc! Allah, fils de Bodeïl, fils de Warkù le Kho- zaïte, souillé dépoussière et de sang. Ce guerrier, ([iii com- haltail à la gauche de l'armée d'Ali, s'était jeté sur la droite de iMoàw'iah et y avait trouvé la mort, comme on l'a vu précédenmient. Moàwiah voulut exercer des mutilations sur son corps, mais Abd Allah, fils d'Amir qui avait été lié d'amitié avec le fils de Bodeïl, déclara qu'il ne souffrirait pas une pareille profanation. Moàwiah lui ayant rendu le corps de son ami, il l'enveloppa dans son turban, le Irans- j)orta et lui donna la sépulture. " Par Dieu, lui dit Moàwiah, lu viens d'enterrer un des plus redoutables guerriers, le chef tie la tribu des Khozaïtes. Kl pourtant, si nous étions tombés entre les mains de leurs femmes, elles auraient mangé notre chair, bien que notre naissance soit au-dessous de celle de ce prince; » puis il ajouta ces vers en forme de sen- tences : Un l)ravo soldai, s'il tsl iiiordii par la guerre, rend inoi'surc pour mui- surc. L'attaque ipii le iiicnacr le trouve toujours prf-l. 374 LES PRAIRIES D'OR. A_jl^sï=î (j^-rS. y^J[)..j ^ *-4.*lAaxi (^ yl-**.i ^J |<\*».àJ| ikxa J-S-i/l I^^J^^ ■y.-Xi^l\ J._£û) ^j.jÎ ylîi^l^ j_5*KAaJi <^ /o..^ Î. iii.*i,»i^l5 -.IwjJl J^_5^ Cp-a* ifc ..•'■w«X_Ai<» (_^ )»— J lfc-A-&- <;^v-,»- ij] L^— Ui (3-*^ ^\y^ ^-^J ^"^ O^A^! c:aA,«.x>UwI^ J.aà]{ JJaj^ (jmUJI JâXxik.lj |*«XAaJL SwoU ^yjj\ j.i(^jj r^Ji"^' civ>iAaJijj jijcii.jlj IjCsUjj J^AÎÎ a^:=-j O^ (jb^^yi til Lx_A_JîT (jLx_A-Aj ^j«^Li.M (jwjUJI ^^JUx> (jls^â l'un des chefs yéméniles établis en Syrie. Sous le drapeau des Benou Dohl, fils de Cheïbân et des autres branches de Ré- byâh, combattait el-Hoçaïn, fils de Moundir, fils d'el-Harit, fils de Wàlah ed-Dohli, qu'Ali a désigné dans ce vers com- posé pendant le combat : Tandis que l'ombre de notre bannière rouge vacille au gré du vent, l'ordre d'attaquer est donné, et Hoçaïn s'élance le premier. Ce cavalier s'étant porté en avant, à la voix d'Ali, l'action devint générale. L'arc était devenu inutile et l'on se battait au sabre. La nuit ne suspendit pas le combat. Aux chants belliqueux des Arabes se mêlaient le choc des lances et les cris de la mêlée. Les cavaliers se prenaient corps à corps, s'enlevaient de leur selle et retombaient ensemble. Cette nuit, qui était celle du vendredi, fut surnommée la iiait du gron- dement. Ali tua de sa main durant cette journée et la nuit qui suivit, mais principalement pendant le jour, cinq cent vingt -trois hommes. Chaque lois qu'il frappait il criait : CHAPITRE LXXX. 377 ^*-»' i *^ u'^ ér« *-*-s^ JJi j5i JvXi iiî t;^;->»^ (j5o ^j ^ i- iXJjj j^ ^^y t^ ii**^ ^y3_ yiS)^ rj-^' ''^^-'^ jijjùiiii ^j\^^ ^j^x}\^.Au^ L j.\ " ■ ■ « Dieu est grand! » et chacun de ses coups était mortel. Ce (ail a été alfirnié par ses lils et par tous ceux qui se tinrent sans cesse à ses côtes durant la bataille. Elle continuait en- core le matin : le soleil levant éclaira, à travers un nuage de poussière, le champ de bataille couvert d'étendards et de drapeaux brisés. 11 fut impossible de reconnaître les heures de la prière canonique. C'est alors qu el-Achter prononça ces vers (sur le mètre redjcz) : Nous avons lue'' Ilawclicb; le jour on so levant a T6vé]é sa mort. Avant lui Dou'1-Kalâ et iMàbed étaient tombés en attaquant. Si vous avez tu('' parmi nous AIxjuI - Yakzân le clieïkii des musul- mans , Nous avons abattu, dans vos ranj^s, soixante et dix tôtos coupables. Ce jour-là, le vendredi, Achtcr combattait à l'aile droite et la victoire se déclarait pour lui. Déjà les vétérans de l'armée syrienne criaient : « Soldats arabes, au nom de Dieu protégez vos harems, défendez vos femmes cl vos filles! • 378 LES PRAIRIES D'OR. viLj-ljJ^ ^ JL>^\jM Jlï^ cjUJi^ *t*-^3ij c:>UyiI i AMI AMi 4j^ (tX-À-^jj "-^ÀAj aMÎ (_jIx.j I_jibj iLiâOi c:a.xàJj!^ 0»-^*- 1*^11 * lu Moâwiah disait à Amr : « Fils cVel-Assi , nous sommes jDerdus; veille sur ton harem et souviens-toi du gouverne- ment de l'Egypte. » C'est alors que, sur le conseil de Amr, Moàwiah ordonna à tous ceux qui avaient un Roran de le planter au bout de leurs piques. Un grand nombre de soldats obéirent et, au milieu du tumulte, on les entendait crier : « Que le livre de Dieu s élève entre nous et vous ' Qui défendra les frontières de Syrie si l'armée syrienne périt? Qui défendra les frontières d'Irak, si l'armée d'Irak est détruite? Qui restera pour combattre les Grecs, les Turcs et les autres infidèles?» Cinq cents exemplaires du Koran s'élevèrent au-dessus de l'armée de Moâwiah. Nédjachi, fils d'el-Harit, rappelant cette circonstance, a dit : Dès le matin tes soldats de Syrie élevant au bout de leurs lances le livre de Dieu, le livre par excellence, Criaient à Ali : Cousin de Mohammed ne crains-tu pas de détruire les deux choses visibles (le Koraii el la famille du Propliète)? Ce spectacle émut les troupes d'Jrak. « Nous devons obéir, CHAPITRE LXXX. 379 aMÎj *Xi_5 Si)^ (♦^^^^^l^* CS'^"^*' "-r*"^^' ^ C*^^^^ ^^ 4)^ -^ '^' U dUL>y J^ iJ u^y^ ^-"-'^ "^^ "^^ ^-? ^^J c^ ^ /vXAAvl_5 «XjOs-^Ij «XjiXii ç-^\i ^•*-*=' •^j ciJy-waJ JJL« Aj y» ou. j j_^ >; (♦XjL* ^^AJlà^ ij>é\xi\ jjiS\ JUi dU«Xj «j-)u:k.U (^ Jlï ^JC'L»i! 0_j \j^i J^\ J<É>] j\jis,^\s IAxLî_j Iwcçw^ ^^i^^ ^j»^— s* (^tj « dLJi *X_x_) *Xj)1 ^j^j ciAjt-Ml^I Achat se proposa pour sonder les intentions de Moàvviah. « Cela te regarde, lui dit Ali, va le trouver si bon le semble. » Achat se présenta chez Moâwiah et l'interrogea; celui-ci lui répondit : «Revenons, vous et nous, aux volontés de Dieu telles qu'il les a exprimées dans son livre. Faites choix d'un homme en qui vous aurez confiance et donnez-lui vos pouvoirs; nous en désignerons un de notre côté. De part et d'autre, on leur fera prendre rengagement formel de se conformer strictement au livre de Dieu , et de ne jamais s'en écarter. Quel que soit l'arrêt qu'ils prononceront d'après les prescriptions de ce livre, les deux partis devront s'y sou- mettre. » Achat approuva cette proposition et revint la faire connaître à Ali. La majorité l'accueillit avec enthousiasme et déclara qu'elle l'adoptail. Les Syriens désignèrent Amr, lils d'el-Assi. Dans le camp d'Ali, Achat et ceux qui plus lard adoptèrent l'apostasie des Kharidjiles, mirent en avant le nom d'Abou Moura el-Achàri. Ali leur dit : « Si vous avez contrarié mes vues, au début de celle allaire, ne me résistez pas du moins mainleniinl. Je ne suis pas d'avis de désigner 382 LES PRAIRIES D'OR. \jy—^{^^ *~Jj-^ -î^-ji /O'J' t^;**-^' iS^y^ ^^ V'^ ^W*»' J^^J x-içJ! bij 4M bi Jlfl ULs^ 4?-^^ *^-5 ^^^ (j^i^l Vj ^ Abou Mouça. » Achat et ses partisans déclarèrent qu'ils n'en voulaient point d'autre. « Malheur à vous ! dit Ali ; cet homme ne m'inspire aucune confiance; il a déserté ma cause et m'a flétri dans l'opinion. » Il déroula alors toutes les menées dont Abou Mouça s'était rendu coupable et rappela qu'il avait fui pendant plusieurs mois, avant d'être amnistié. Ali dit en terminant; «Voici Abd Allah, fils d'Abbas, c'est lui c[ue je choisis. — Non, par Dieu, s'écrièrent Achat et ses partisans, jamais deux hommes de Modar ne seront nos ar- bitres ! » Ali proposa Achter. Ils répondirent : « Quel autre qu'Achter a allumé la guerre civile? — S'il en est ainsi, i-eprit Ali, faites ce qui vous plaira et agissez d'après vos propres inspirations. » Un message adressé à Abou Mou(;a l'instruisit de ce qui se passait. Ce dernier apprenant que la paix allait se conclure rendit grâces à Dieu; et quand on lui dit qu'il était choisi pour arbitre, il ajouta : «Dieu est notre maître et il nous rappelle à lui !» CHAPITRE LXXXI. 383 ^^ t^^,?-*" -«--oLLs î*)sjtx« (joj^l Z> •^j i»Xjurii^ ^LfwJi S> '^5 CHAPITRE LXXXI. LES DEUX arbitres; CAUSES QUI ONT PRODUIT L'ARBITRAGE. Un peu avant la guerre de SifTui, Abou iMouça el-Achàn", citant d'anciennes traditions, avait tenu le propos suivant : " Les fils d'Israël ne cessèrent d'être agités par des discordes civiles que lorsqu'ils élurent deux juges chargés de régler les diflérends de leurs sujets. De uiêine, notre nation sera sans cesse bouleversée par la guerre civile jusqu'à ce qu'elle ail fait choix de deux arbitres qui statueront sur les ques- tions en litige. » Soweid, fils de Gafalah lui dit alors : «Si tu vis jusqu'à cette époque, tu voudras sans doute être l'un des deux arbitres. — Moi? demanda Abou Alouça. — Oui, toi-même. » Abou Muuc^a, se dépouillant de sa tunique, lui répondit : « Que Dieu me refuse plutôt l'entrée du ciel et un asile sur la terre! » Plus larrl, Soweid le rencontra et lui 384 LES PRAIRIES D'OR. Jioj Ju»v Jli dbJUUjSjsot (5*jv« Il L> JU* viiJi Jsjij iiXAi demanda : « Abou Mouça, te souviens-tu de ce que tu me disais naguère? — Prie le Seigneur qu'il me pardonne,» lui répondit Abou Mouça. La feuille d'instructions portait que les deux arbitres feraient revivre ce que le Koran avait institué, et qu'ils aboliraient ce qu'il avait aboli; qu'ils n'obéiraient pas «i leur inclination personnelle et n'auraient recours à aucun stra- tatrème. S'il en était autrement, leur décision serait nulle et les musulmans seraient dispensés de s'y conformer. Mais Ali était mécontent et du choix des deux arbitres, et de l'oppo- sition faite à Achter, au moment où la victoire se déclarait pour lui. Ce dernier, informé des propos tenus contre Ali qu'on allait jusqu'à menacer du sort tragique d'Otmân, s'il refusait de faire la paix avec Moàwiah, s'était éloigné fort inquiet du danger qui menaçait le khalife. Ali, s'adressant aux deux arbitres , leur dit: « Que l'arrêt rendu par vous soit exactement conforme au livre de Dieu, livre qui est tout entier en faveur de ma cause. Si vous ne jugez pas d'après le texte sacré, votre jugement sera frappé de nullité. » CHAPITRE_^LXXXI. 385 f. ^LàJI ^^ l_£û|^JL) iLi-A^sftJL e\x^^! ^^_5 lgjL«j.^^! Î^Xiù (j-« A-cl;r ^i |y\jt ^^yJ (j*A:s; Jl ^^4Xj| (^Cs^ ^jiy^i ^<^^yi 3j^ J^ y-i ^j is^.'V^'^ ^J^î (iJJ »jj;.£i/o^^ (O-tr^^j jjjw si**wil! t^ -^À-^M^J *X^_j wilii ^ ^jj^Ao .»-3^ i**^ el vingt mille parmi les troupes d'Irak. Notre opinion est que le chiffre de l'armée de Syrie qui combattait à Siffin est de beaucoup supérieur à l'évaluation qui en a été don née: nous le portons à cent cinquante mille soldats, non compris les pages et les valets, ce qui élève l'effectif des troupes de Syrie, combattants, valets, etc. à trois cent mille hommes et au delà. En effet chaque soldat avait au moins un valet à ses ordres, plusieurs en avaient cinq, dix et même davantage, tant écuyers que valets. L'armée d'Irak comptait cent vingt mille combattants, outre les gens de suite et les valets. El-Ileilem, fils d'Adi; Charki, fils de Katami; Abou Mikhnef Lout, (ils de Yahia et d'autres chroniqueurs évaluent, comme nous l'avons fait précédemment, (ci-dessus p. 298) la perte totale des deux partis à soixante eltlix mille hommes; à savoir: quarante-cin(| nulle dans l'armée de Syrie et vingt-cinq mille dans l'armée d'Irak, dont vingt-cinq vé- térans de Bedr. Quoi(|u<', après chaque alVaire, le nombre des 25 . 388 LES PKA1P.IES D'OIV j—f^^ ^Uas^yi <îv_5^4X_> J^ c.U<*Jî *jd^>lj^AJî ij ^Xi ^jw* 4-* — ■^-^ o*'*-î?>~* >■*•*' t5' o* _ji— À — AJ) (jv^ j*"^"^ ry^ !} (^yk [_)-»JC-> A.^AiîXJ cK>i5j ^*:S5^ fV^' (J'îîW^ /<\5^^^0! tij Uj morts fût relevé et inscrit, il ne put l'être avec une exacti- tude rigoureuse, attendu que si l'on parvint à compter les soldats tués sur le champ de bataille, il n'en fut pas de même de ceux qui se noyèrent, de ceux qui furent tués dans le désert et dévorés par les animaux carnassiers. Ces raisons et d'autres encore jellent une grande incertitude sur l'évaluation dont nous parlons. Une femme originaire d'Irak, qui avait perdu trois de ses fds à Siffin , fut entendue récitant ces vers : Pleurez, mes yeux, pleurez toutes vos larmes sur ces braves , l'honneur des tribus arabes-, S'ils n'avaient perdu la vie, peu leur importait auquel des cliefs koreï- cliitcs devait rester la victoire. Une fois l'arbitrage décidé, la discorde éclata dans tous les rangs : partout on voyait les soldats se séparer les uns des autres; le frère s'éloignait du frère, le fils abandonnait sou père. Alarmé de telles discordes, et prévoyant que ces criAPrrnK Lxxxf. .w.) i*ît J^l tj^^ ^s?Jl j.a5^ /c4>-^ o!^^^ (^ «fr^A/O l^^* t-^ r»-^^ 'jK^^-Jj Li_J-***^î J^J ?^^l^ f»_jji-îi (j— A..<^ "-1)"^^ f«uijL> iijjljt* (3-="^ iijkiiî j,»j jJcjLm(_j ^ iCij,i5î (<^ (J-» X)^ f'^jtfjj^ ii-jj-JiJl 5 j^jc» J, -o^^tl^s-^ iôjjjwil îj.«w Wl_5 iiij.«i Ua:?: Qj «^-i^,} UjJv,i>. Jlï (;JV.X-« (jJ (^V^ jji tXij Ig^Ji J^jjU^^Ij querelles dctruiraicnl la discipline et lui aliéneraient le cœur de ses soldats, Ali donna le signal du départ. Mais le dé- bat s'envenima dans le sein de l'armée d'Irak; les soldats se frappaient de leurs masses d'armes et du plat de leur sabre; les deux partis s'accablaient d'injures et de reproches. Lorsque Ali eut repris le chemin de Koufah, Moàwiah ren- tra en Syrie. A peine arrivé à Damas, il licencia son armée et chaque corps regagna ses foyers. Après le retour d'yVli à Koufah, douze mille hommes, lecteurs du Roran et autres, se réunirent dans un bourg des environs de Konfah, nommé Harourd; ils élurent pour chef Chébib, fils de Rebyi le témi- mite, et pour ituain Abd Allah fils d'el-Kawwa el-Yachkori de la tribu de Bekr ben Waïl. Ali vint les trouver et eut avec eux plusieurs conférences, à la suite desquelles ils ren- Irèrent ensemble à Koufah. Celte troupe dut son nom de llarouryeli au villag<' où elle s'était réfugiée et réunie. Yahia, lils de Moyîn, rapporte le fait suivant, d'après Wehb, fils de 390 LES PRAIRIES D'OR. iL.A-A_A_J! (j^ i^i^-^jss- jMJk\ ^^ y£i% XijiUj S^j^yÀ. CAiAXS» kw«JO iOjljC* Ci^*^^ <^v*.vwiJ) 1^^ ^1 f"lr-^^ J-^j ^^-***^j' Djabir, fils de Hazim, qui le tenait de Sait, fds de Bahram : Durant le séjour d'Ali à Koufah, les Harouiyeh l'apostro- phant un jour, pendant qu'il était en chaire, lui dirent: « Tu te laisses abattre par l'adversité, et, cédant aux événements, tu acceptes une proposition indigne. A Dieu seul appar- tient la décision. — J'attends son jugement contre vous- mêmes,» répondit Ali. Les séditieux reprirent : « Il a été déjà révélé, à toi et ^ ceux qui t'ont précédé, que si tu donnes à Dieu des associés, tes œuvres deviendront stériles et tu seras parmi les hommes déçus dans leurs espérances. » [Koran, XXXIX, 65.) Ali répondit par le verset: «Prends patience, car les promesses de Dieu sont sincères. Ne te laisse pas séduire par ceux dont la foi est incertaine. » [ihid. XXX, 60.) L'an trente-huit de l'hégire, les deux arbitres se rencon- trèrent à Dawmatel-Djandal, ou, d'après quelques-uns, dans un autre lieu. Nous avons déjà parlé des divergences d'opi- nions à cet égard (ci-dessus, p. 29/1). Par l'ordre d'.41i, Abd Allah, (ils d'Abbas, et Choraih, his de Hani el-Hamdâni, CHAPITRE LXXXI. 391 jii u*L^^ ^jjI Jb c.l<\i=>-iJI AXS yl^ t5*^' i^j-^' (j^ ry*^^ :>\j^j^^iiJ JJi (^I jlj «i);^ l^ji ^UJl yîj ^yjÇo kilAt U UÀ£ ^1 (^jv,«mJo ^ dbc« <^xJ! iùibl:> ^.o <>0»j /o^ L» JlJL» ;g*5-« j,w c.Lè\s»-il| 4Xjj-> ^^ 1? j-i^i o:5UIj p^\^i)L ii-i ^JJi c:>*xil^5l>_5 est un beau parleur, mais un esprit étroit, un homme orgueil- leux et avare; accumule les complications et ne lui laisse pas lire au fond de ta pensée. » Sur ces entrefaites, arrivèrent Saad, fils d'Abou Wakkas; Abd Allah, fils d'Amr; Mogaï- rah, fils de Ghôbah le takéfite, avec d'autres personnages qui avaient refusé de prêter serment à Ali. L'entrevue d'Amr et d'Abou iMouça eut lieu pendant le mois de ramadan, l'an 38. Amr dit à Abou Mouça : - Prends la parole et fais-en un bon usage. — Non, répon- dit Abou Mouça, parle le premier. — Je n'y consentirai jamais, reprit Amr; pourrais-je prendre le pas sur toi, lorsque ton âge, ton litre de Compagnon du Prophète et ton caractère d'hôte t'assurent des droits incontestables.^ » Abou Mouça prit la parole. Après avoir invoqué et béni hî nom de Dieu, il rappela les événements qui troublaient la société musulmane et les discordes qui déchiraient ses membres; puis, s'adressant à Amr, il ajouta : « Cherchons, avec l'aide de Dieu, les moyens propres à ramener la concorde, à effa- cer nos discordes, en remédiant aux maux qui nous di- CHAPITRE LXXXI. 393 Q^ ^J^ U Jot:>.lj inijl ^^AAfcÀJ 45^-5*- HjJ:-') àXjJ y^ l^Ja.-^ ->Xiîî *1 JUi •ly*^ Î^Jj t-^lwi <-.wù5_j IJ^^ (J^*^ iîuXfi ^^^Uj U /rfu-lj l«X_A_i ^-JLzST J'-^l:>- Ajl^ aKx> 4^JsJijt dU -I- i^ ^^S visent.» Amr applaudit à cette résolution et dit : «Tout discours a un commencement et une fin. Or dans la chaleur de la discussion , nous pouvons être entraînés assez loin pour perdre de vue noire point de départ. II est bon que nos paroles soient recueillies par écrit et consignées dans un procès-verbal qui fera foi entre nous. » Ayant obtenu le consentement de son collègue, Amr envoya chercher du papier et un écrivain : celui-ci n'était autre qu'un serviteur aux gages d'Auir, lequel dans l'intérêt du stratagème qu'il méditait, lui avait recommandé de placer son nom avantcelui d'Abou Moura. Puis il lui dit en présence de l'assemblée : « Ecris et sois notre notaire. Toutes les fois que l'un de nous deux t'invitera à mettre (juelquc chose par écrit, consulte d'abord l'autre et n'écris (jue s'il t'y autorise En cas de refus, attends jusqu'à ce que nous nous mettions d'accord. Ecris : " Au nom de Dieu clément et miséricordieux. N . . . et N . . . ont arrêté ce qui suif. » Le scribe écrivit ces paroles en commençant par le nom d'Amr. Celui-ci lui dit: Fils d'es- clave, pourquoi mettre mon nom en première ligne? On 39^ LES PRAIRIES D'OR. ^^^ ^^iiî ^-^5 is*'^ y^^ Jljii ^i b*X«5 l^ î«Xiû j^-iS'' is*'^^ ^^ '^^ U^^^ y(^ iX.j|j /*-6"*-* Jb Ià-«*-*/j\s (^^««^^J' Jlï U^^^l !)Jo (j|_^J y' (j-« *Xj ^ 5)-S dirait qu'Abou Mouça a méconnu ses propres droits. » Le scribe inscrivit en tête le nom d'Abd Allah, fils de Kaïs (autres noms d'Abou Mouça). Amr continua ainsi : "Les- quels déclarent confesser qu'il n'y a d'autre Dieu que Dieu l'unique; qu'il n'a pas d'associé; que Mohammed, son servi- teur et son apôtre, a été envoyé avec la vraie dii^ection et la religion véridique, pour la manifester au-dessus de toute autre religion, en dépit des polythéistes.» Amr poursuivit: « Nous reconnaissons qu'Abou Bekr est le vicaire de l'apôtre de Dieu ; qu'il s'est conformé dans ses actes aux préceptes du livre divin et aux pratiques du Prophète et qu'il s'est acquitté de son devoir en toute sincérité, jusqu'à l'heure où Dieu l'a rappelé. — Écris » dit Abou Mouça au greffier. Une semblable déclaration fut faite sur Omar, et Abou Mouça en ordonna l'insertion. Amr continua : « Ils déclarent qu'Ottnàn a été in- vesti de cette charge après Omar, du, consentement des mu- sulmans et par délibération des Compagnons du Prophète (que Dieu lui accorde son salut et qu'il les agrée!) ; ils décla rcutcju'Otmân élail un vrai croyant. >■ — Maisce n'est pas pour CHAPITRE LXXXI. 395 J<—^-i a,yi Je /»JIJ f^yJi yi\ Jlï X* Abou Alouça en convint. «Connais-tu, lui demanda Amr, un ami d'Ot- màn plus puissant que Moàwiab? — Non, » dit Abou Moura. « S'il en est ainsi, Moàwiah n'cst-il pas tenu de poursuivre le meurtrier partout où il se trouve, jusqu'à ce qu'il le tue ou qu'il succombe lui-mênic? — Cela est vrai, » dit Abou Mouça. «Ecris,» dit Amr au grellier; ce que lit celui-ci, après avoir obtenu l'assentiment d'Abou Mouça. Amr ajouta : « Nous fournirons la preuve qu'Ali est le meurtrier d'Ot- màn. » Abou Mouça l'interrompit : « C'est là une opinion toute nouvelle dans l'islam et qui n'a point de rai)port avec le but de notre conlérence. Cherchons plutôt le moyen de rétablir, avec l'aide de Dieu, la concorde parmi le peuple de Mohaniujed. — (Uiel est ce moyen?» demanda Amr. 396 LES PRAIRIES D'OR. l,«yj«J^ L^j \ù^j\ U^ (J>-S-S? ^ f^' cK^^3 '*^' -^îîj^ fcj! Jlï ^1 tK.A^ dLJi J.Js.À.j| »ij^i JUi (jg*^ Jji '-:^Àj ^^ JU U J^ (il _5^-5 ^^*i dUi (^ ^f^UJl Ak^ lii *JÙ ts-'^j^ ^ ^_j,_^ _j,_ji ^\s «X.XAW i liiJ J>^ Jbj »sjy^ ^yjO yj\ aaJI l.£ûUvifc (jî *ivJSJ (j~» A^\^]âÀ iiXAj^l _jj.5^ «Tu sais, reprit Abou Mouça, que les habitants de l'Irak ne voudront jamais de Moâwiah , pas plus que les Syriens ne voudront d'Ali. Eb bien, destituons-les tous les deux et nom- mons à leur place Abd Allah, fds d'Omar. » Or, Abd Allah avait épousé la; lillc d'Abou Mouça. Amr demanda si Abd Allah se chargerait de venger Otmân. « Oui, répliqua Abou Mouça, si c'est le peuple qui l'y excite. » Amr feignit d'é- pouser les sympathies d'Abou Mouça et de "lui donner son assentiment; en même temps, il lui demanda ce qu'il pen- sait de Saad. Abou Mouça rejetant ce candidat, Amr lui proposa différents noms: ils furent également repoussés par Abou Mouça, qui ne voulait personne autre que le fils d'O- mar. Alors Amr prit le procès-verbal , le plia et le plaça sous son pied, après qu'il eut été revêtu du cachet des deux arbitres; puis, il adressa à Abou Mouça cette question : « Si l'Irak reconnaît Abd Allah, et si la Syrie le rejette, feras-tu la guerre à la Syrie? — Non, » répondit Abou Mouça. « Si au contraire, la Syrie accepte Abd Allah tandis (jue l'Irak le CHAPITRE LXXXI. :i97 LaAc ex <.X.Jfc *>^j icjjL«««j Uift UxUw iiili)! ^j^j UtXJî refuse, feras- tu la guerre à Tlrak? — Non, » répondit encore Abou Moura. Amr continua : « Puisque tu recherches l'ar- rangement de cette affaire et l'intérêt des musulmans, lève- toi, harangue l'assemblée, révoque nos deux candidals en- semble, et nomme ensuite celui que tu veux leur donner pour successeur. — Lève-toi le premier, répondit Abou Mouça, et parle; tu mérites la préséance. — Non, répli- qua l'autre, je ne veux pas passer avant toi; d'ailleurs, les paroles que nous adresserons au peuple seront identiques. Lève-toi donc, selon la justice. » Abou Moura se leva, invo- (jua et glorifia le nom de Dieu, puis il dit : « Mubulmans, après avoir mûrement réfléchi à cette affaire, nous pensons que le moyen le plus efficace pour ramener la sécurité et la paix, réprimer les dissensions et l'effusion du sang et ré- tablir la concorde, est de révo([ucr Ali cl Moàvviah. En con- séquence, je dépose Ali comme je dépose ce turban; • et portant la main sur son turban, il s'en dépouilla. «Nous élevons au khalifal un homme dont le père a été (Compa- gnon du Prophète cl (|ui l'a élé lui-même; cet homme est 398 LES PRAIRIES D'OR. y^ *Jj *-A-» (j-Uiî u-^^ &\j1d\^ yi ^ AXîi JvAft y5^ 5_^j| *XS jjij iii 3ij ^.il ^j-iùj ^âfc.|^ ^^yJv-.jl ii--)_5l_*_^ (.^A-^p (Xs^j (j6 ci* AS»- A^Js.j <_^iaj ulLaA,^ «x.A-^ LJùS^ tfjA JUi ^x^ UXs UxXik.^ sUxXik Lcij ^^^x^ Abd Allah, fils d'Omar; » et il lui prodigua les éloges, afin de lui gagner les sympathies de l'assemblée. Dès qu'Abou Mouça eut quitté sa place, Amr se leva. Il commença par invoquer et bénir le nom de Dieu et appeler ses bénédic- tions sur le Prophète, après quoi il s'exprima ainsi : « Musul mans, Abou Mouça Abd Allah, fils de Raïs, vient de déposer Ali et de le dépouiller de l'autorité qu'Ali réclamait : il a agi en parfaite connaissance de cause. A mon tour, je me joins à lui et je dépose Ali: en conséquence, je proclame Moâwiah et le reconnais pour mon chef et le vôtre. Attendu qu'Abou Mouça a déclaré dans le procès-verbal qu'Otmàn a été tué injustement et martyr de la foi ; que son ami a le pouvoir de poursuivre le meurtrier partout où il se trouve; considérant que Moâwiah a été le Compagnon du Prophète et que son père a eu le même honneur, je déclare que Moâwiah est notre khalife et qu'il a droit à notre obéissance et à notre serment, à la condition de venger la morl d'Olmân. — Il ment! s'écria Abou Mouça, nous n'avons pas nommé Moâ- wiah, nous l'avons, au contraire, déposé, et Ali en même CHAPITRE LXXXI. 399 ^^:>yAM*X\ Jl* «îSîjU^ J^-^*"' ^J ^^ 5^ '^ O^-!^ (J-^ ^' JLJLj |_;Li-»Ml Js.t^ j[^ J_aJ» kiLA;»^ Lçi^ *-^^-4j cjj*X-s temps que lui. — C'est Abd Allah, tils de Kaïs, qui ment, reprit Amr, car il a déposé Ali et je n'ai pas déposé Moà- wiah. » Voici ce que j'ai lu dans une autre source de traditions. Les deux arbitres tombèrent d'accord sur la déposition d'Ali etdeMoàwiah et convinrent que le peuple serait ullérieure- iiienl convoqué pour élire le chef qui lui conviendrait. Invité par Amr à parler le premier, Abou Mouça s'exprima en ces termes : « Je dépose Ali et Moâwiah ; c'est à vous à régler en- suite vos affaires. » Il s'éloigna, et Amr prenant sa place dit : « Cet homme vient de déposer son maître; comme il a dé- posé Ali , je le dépose à mon toui- et donne le pouvoir à mon maître Moâwiah. — Que fais-tu.^ s'écria Abou Moura, puisse Dieu te confondre! lu es un fourbe et un scélérat, un honmie tel que loi est un àne chargé de livres. — Que Dieu le maudisse! répondit Amr, le fourbe, le scélérat c'est toi; tu ressembles au chiiui (jui lèche la main (|ui b; frappe ou le caresse!» et d'un coup de pied il renversa Abou Mou{;a. Indigné de cel acte, Choraïh, fils de Hani elHam- liOO LES PRAIRIES D'OR. ^^ii jî«XoiX5 dâni, cingla d'un coup de fouet la tête d'Anir. Quant à Abou Mouça, il se retira aussitôt, monta achevai et se rendit à la Mecque. 11 ne retourna pins à Koufali, son séjour ha- bituel et celui de ses enfants, et jura de ne jamais se pré- senter devant Ali. Saad et le fils d'Omar se retirèrent à Jéru- salem, où ils prirent Yihram (se mirent en retraite). Eïmen, fds de Rhozaimah, fils de Fatik el-AçécIi, parlant des deux arbitres, a dit : Si le peuple se défendait contre l'adversité, à l'aide d'un jugement éclairé, c'est le fds d'Abbas qu'il vous aurait opposé; Au lieu de se défendre avec les armes inoffensives des Yéménites, qui ne savent pas recourir à la ruse. Un autre poëte présent à l'arbitrage, et témoin des discus- sions des deux arbitres, s'exprime ainsi : CHAPITRE LXXXF. iOl \ — \— «Ul ^^ j^:>l — g — !! * — ^ -wsiilj j-^^^3 (s-^^ v-Àj^ i <^*M^i ^^^i cijv^' (i^-' JyM c^>-« j,^^ jl — r^; g— <* CJ-» ^ ^ — *! — » cr*^ tjj' l? ^ \Juot)j& Uj (jl-*^ cjjX*-« (jS^'î' V-À.AXA3 j!»XJ«Lffl li iCA**j»Jî c:^dw«woîj Acceptons les décrets do Dieu, lui seul peut en prononcer; reconnais- sons la souveraineté de Dieu, h' Prophète et la prière. Obéissons au guide chauve, à Ali notre imam, obéissons à ce cheikh dans la bonne et la mauvaise fortune. Vivant ou mort obéissons-lui , car il nous dirige dans les voies du salut et l'accomplissement de la loi divine. Ibn Ayan s'adresse à Abou Mouça lui-même clans ces vers : Tu as joué de malheur, Abou Moue»; mais un vieillard tel que loi est digne de pardon et à i'ai)ri de la médisance. F'ils de Kaïs, Atnr n'a |)as été sincère avec loi, que Dieu pardonne au cheïkb du Yémen ! Ciî soir-là , tu méritais de l'indulgence, car tu chancelais et ton cœur était palpitant. Tu te mordais le poing avec désespoir; mais à quoi celle marque Ar furenr pouvait-elle le rl dlJ 45^^! /bnxj Jlï oji ^j D'autres historiens soutiennent qu'il ne se passa entre les deux arbitres que ce qui fut consigné dans le procès-verbal à savoir : l'aveu fait par Abou Mouça qu'Otmân avait été tué injustement et d'autres détails qu'on a lus ci-dessus. On prétend que ni l'un ni l'autre ne haranguèrent l'assemblée. D'après cette version , Amr aurait dit à Abou Mouça : « Dé- signe lecandidatde ton choix, afin que nous le discutions. » Abou Mouça proposa le fds d'Omar, puis il dit à Amr : - Je viens de nommer mon candidat, à ton tour de me faire connaître le tien. — Soit, reprit Auir, je vais te proposer l'homme de cette nation qui a le plus d'empire sur nous, l'esprit le plus vigoureux, le politique le plus profond: c'est Moâwiah, fds d'Abou Sofiàn. — Non, s'écria Abou Mouça, cet homme n'est pas digne du souverain pouvoir. — Eh bien, continua Amr, je vais t'en citer un autre qui ne lui est pas inférieur. — Quel est-il? » demanda Abou Mouça. « 11 se nomme Abou Abd Allah Amr, fds d'el-Assi. « A ces mots, Abou Mouça comprit que son interlocuteur se mo- quait de lui et répondit : «Tu m'as trompé, que Dieu to CHAPITRE LXXXl. ^03 kj«.i U^b yi i3-=^^ c;-«jl3 UaJI x»-UL cio\<' lil Ulî iès-ls*. j—^\^ *K-A_JI tK-5ij t^'V j-*«i^ *-^5 f"*"^ '•^^^ ^ *-^j^*^ À)^_iûl^ ^i_AJ|_j_^ \^ù\i -UkJL u:*_^i:> lilî jj—S ^j*XiLu- maudisse! » et le reste de leur entretien dégénéra en invec- tives. Abou Mouça se relira et partit pour la Mecque; aussitôt après son départ, Amr retourna dans sa demeure sans se présenter chez Moàwiah. Ce dernier l'ayant mandé chez lui, Amr lui fit répondre : « J'allais chez toi lorsque j'avais besoin de toi; puisque, à ton tour, tu as besoin de mes services, il est juste que tu viennes me trouver. » Moàwiah comprit quels étaient les projets d'Amr, ot, après mûres réflexions, il eut recours à un stratagème. Il lit préparer un copieux re])as, puis réunit ses oiïiciers , ses affranchis et les gens de sa maison et leur dit : " Je donnerai à drjeuner chez Amr. Lorsque je dirai de servir, laissez ses alTranchis et ses serviteurs se mettre à table. A mesure que l'un d'eux aura terminé son re- pas et se lèvera, que l'un de vous prenne sa place. Après ([u'ils seront tous sortis de la salle et qu'il n'en restera plus un seul, fermez la porte et empêchez qui que ce soit des leurs d'entrer sans ma pei mission. >> A l'arrivée de Moàwiah, Amr ('tait assis sur des coussins : il ne se leva pas et ne linvita 26. mii ' LES PRAIRIES D'OR. A_^_A-J^ C^HS-J t5'^-'' t^J^-A-MÎ liviû^^ *: Jiï L|_5 L$j^ aMI^j (j*«.Ai ^Xxi _j! J i^AA^i <— *.A,^ Ljyji jjci».lj ^iv-«l iJ Jlï *-->ij j.Ii:J!j »j.A,iJC^I ,^^;„»- u'-^J^ là*^*^ O"^*'-' Jt^^ '-'^ Iranchis et les gens de sa maison. Amr les fit venir, puis il pria Moâwiah d'y inviter aussi ceux qui l'avaient accompa- gné. « Soit, répondit Moàwiali , mais que vos gens se mettent à table les premiers; les miens prendront leur place. -• A me- sure qu'un homme de la suite d'Amr se retirait, un homme de la suite de Moàwiah le remplaçait; lorsque tous les servi- teurs d'Amr furent partis et qu'il ne resta plus que les gens de Moâwiah , celui d'entre eux cjui avait été posté à cet eflel . se leva et ferma la porte. « Je suis pris! » s'écria Amr. « Oui , par Dieu , lui répondit Moàwiah , entre nous il n'y a plus que deux choses, et je t'en laisse le choix : ou tu me prêteras ser- n)ent, ou tu vas mourir; choisis l'une ou l'autre. « Amr lui dit : « Laisse-moi du moins appeler mon serviteur Werdàii , alin qne je le consulte et lui demande conseil. — Non, par Dieu, répli(|ua Moàwiah, tu ne le verras pas et lui-même ne te reverra ([ue mort ou lié parle serment en (juestion. — Et le gâteau d'Egypte, demanda Amr, me le promets- tu alors? — fj'EgypIe, reprit Moâwiah. l'appartiendra ta vie durant. •• Quand ils sr furent engagés l'un a laulre par .ser- à06 LES PRAIRIES D'OR. ^ /»i^Aj! ci\.^*XÀj <;..:a.àj 3I' jlij j^^j cS*^ 3' tr* U° ^ ^-*)^ dUjy «^^ ^'^\)^ u^ ^' (j% cja-AjùJ a*><.j5*.l *Lii^^ ^^w«i/ ment, Moâwiah appela les officiers de l'armée de Syrie, saus permettre à la suite d'Amr d'entrer avec eux. Amr, s'adres- sant aux nouveaux venus, leur dit : «J'ai cru devoir prêter serment à Moâwiah, parce que je ne connais pas d'homme plus capable que lui de gouverner notre nation. » Moâwiah reçut alors le serment des troupes de Syrie et revint auprès des siens avec le titre de khalife. Ali, apprenant ce qui s'était passé entre Abou Mouça el Amr, dit à ses partisans : « Je vous avais prévenus des suites de cet arbitrage et j'avais raison de vous l'interdire; mais vous teniez à faire de l'opposition. Que pensez-vous de l'avenir qui vous attend, depuis que vous m'avez rejeté.-^ Par Dieu , je connais celui qui vous a poussés à la révolte el à la défection , et, si je voulais, il me serait aisé de le punir. Mais (le châtiment de) Dieu est derrière lui. » Il désignait sans doute par ces paroles Achat, fils de Kais. «En vous dictant mes volontés, continua Ali, je pouvais m'appliquer ce vers d'Abou Heïtem : Je leur ai fait connaître mes ordres sur ie penchant du mont Liwa; mais ils n'ont distingué leur rontequ aux premières lueurs du lendemain. CHAPITRE LXXXI. ^07 iS-^Xi '-*~^ \J^ ^i '^^l '^^'^ »_jXi:slj iuy^ »»xjb Ji Ui (j^ (j5_y»JM ^^„S«. iij \^ J.AÀJ LjY,*yàji <^_J.^J ^*»-S»-_5 '^Ml (♦X». l^' j.A4M^ i^J^jU^i_5 ilw,^J ijU^AJ (JV»-«j,U 4"^^ ^.^'^J W"^-* A_j vX_j| Uj («—4^ (^-y' '-^ *^^ ^^ *"^^' i^j^iûis U Jk£ Iàx>! iL^Jiii »»X_d> iji^ j_j^ (^y^i iixAUiJi^ aÎ^jJCxII^ ^^|_j>ik ^jw« A^yj "Que Dieu damne celui qui a pousse à cet arbitrage! tuez-le lors même que sa tète s'abriterait sous mon propre turban. Ces deux hommes , ces deux arbitres choisis par vous, ont méconnu la loi de Dieu, pour ne juger que d'après leurs passions, sans argumentation et en dehors du droit mani- feste. Ils ont étouffé ce que le Koran avait ranimé, et rendu la vie à ce que le Koran avait détruit. L'expression de leur ju- gement est pleine de contradictions. Dieu ne les a pas guidés ni éclairés de sa grâce. Qu'ils soient excommuniés par le Très-Haut, par son apôtre et par tout bon musulman! Et maintenant armez-vous pour la guerre sainte, préparez-vous à partir et retournez au camp avec la permission de Dieu. » Nos sectes religieuses sont partagées sur le compte des deux arbitres. Dans notre ouvrage intitulé. Discours sur les principes des croyances, nous avons recueilli les opinions, les différents systèmes et les arguments sur lesquels s'appuient, en ce qui concerne celte question, les sectes nées dans le sein de l'islam, comme les kliaridjiles, les Mùlazales, les 408 LES PRAIRIES D'OR. Chiites et d'autres écoles. En outre, on trouvera dans nos Annales historiques les discours tenus par Ali en diverses circonstances, ses harangues, son opinion sur l'arbitrage et la répugnance qu'il manifesta à cet égard; les reproches qu'il adressa aux musulmans après la conférence des ar- bitres; et par quel langage, avant cet événement, il chercha à dissuader ceux qui insistaient en faveur d'Abou Moura et d'Arnr. C'est alors qu'il leur dit : « Les hommes choisissent ordinairement ceux qui sont le plus étroitement liés à leurs intérêts; vous, au contraire, vous avez élu ceux qui sont le plus intimement liés avec vos ennemis. I\appelez-vous pourtant ce quAbd Allah, fds de Kaïs, disait hier: «La «guerre d'Ali est une insurrection. Détendez vos cordes el " brisez vos arcs; car, s'il est de bonne foi, il s'engage dans " une fausse route sans y être forcé; s'il ment, de lourdes « charges pèsent sur lui. ■• Tel fut en effet le langage tenu par Abou Mouça, lorsqu'il voulut rendre Ali impopulaire, maintenir ses partisans dans l'inaction et les séparer du kha- lile dans ses différentes expéditions, telles que la bataille CHAPITRE LXXXI. Ii09 Uj ^-^-^ <-xxi3,^ «Xx! ^^ L^ l.wt>.^ j aKjjL«j5^*>o dlJi >-Oixi_5 ^jl_5>"(^Ji du Chameau et d'autres encore. Dans une de ses Séances, Ali se plaint en ces termes, de plusieurs koreïcliites, que denomi)reux rapports lui dénonçaient commerefusantle ser- ment de fidélité et combattant son autorité par des ma- nœuvres déloyales : « Les koreïcliites prétendent que le (ils d'Abou Talib est brave, mais qu'il ne sait pas faire la guerre. Malheur à eux! (littéralement : que leurs mains soient rem- plies de terre). Y a-t-il un seul d'entre eux qui ait conduit la guerre avec plus de vigueur que moi.** Je n'avais pas en- core vingt ans, que j'étais vieux dans le métier des armes et voici que j'ai dépassé la soixantaine; mais un chef perd son discernement en perdant son autorité. » Après ce rapide résumé des guerres du Chameau el do Siffin et de la conférence des arbitres, nous allons donner quelques renseignements sommaires sur la journée de Neh- revvàn, après hiscpiels nous présenterons le récit du meur- tre d'Ali. Au surplus tout ce qu'on vient de lire et ce (jui va suivre a été développé dans nos ouvrages précédents. ZilO LES PRAIRIES D'OR. I^jAaïj ti^^lj^ ool^j AjIj^Î (^jkj Ijjj-Aj^ ^^i »_5.^i> lfr^->^ (j! ^^ -jJl s? (j^ ^^-il ^i cil (tSCS^bl *^- *-^AjujL» jî,j-i^5 ^<>^ Jl î^i' LiJié' i>^^\ lyï*^ (^jj-^ v*-^ -^^^ cK«^ sir*^' tM>5 J^ ^c ^ La J» i tî)jJC-Û^j X).^*L«Js.J J.^\.M^ UXj ^jUsï=I xKaÏ A^~4-XxJO (ji^s- lùytl2.Xj ^^ ^iy^ U ^i^ i\^j JUi ^jU«rj.à». tuèrent cet envoyé et dirent à Ali : « Si tu renonces à ton au- torité et si tu confesses tes erreurs , nous te prêterons ser- ment; sinon, nous te déposerons, et, libres de toute obli- gation envers toi , nous ferons choix d'un imani. » Ali leur adressa ce second message : « Livrez-moi les meurtriers de mes frères, afin que je les punisse de mort et je vous accor- derai une trêve jusqu'à ce que j'aie fini de combattre les révoltés de l'Occident. Peut-être, pendant ce temps. Dieu toucbera-t-il vos cœurs. » Les Kbaridjites lui répondirent : « Nous sommes tous les meurtriers de tes compagnons d'ar- mes, nous avons tous participé à ce meurtre et nous en acceptons la solidarité. » Le messager, qui était un juif éta- bli dans le Sawad, annonça que les rebelles avaient passé le fleuve (canal) Tararistân. Sur ce fleuve s'élève encore aujourd'hui un pont nommé fout de Tararistân; il est si tué entre Houlwân et Bagdad , sur la route du Rboraçân. En apprenant cette nouvelle, Ali s'écria : « Non ils ne l'ont point passé et ne le passeront pas; avant qu'ils y arrivent, nous les aurons détruits à Romeilab. » De toul côté cependant CHAPITRE LXXXII. Zil3 c-*Aij ii aMÎ^ f»>*^' i^_-*«;j 4M! ^J^.w? j.A$l aM! Je /o-^x^ (jj-ii! U«-» ioykJi^ c._j.>^i J! j^lft:>_5 A*k«jiÀJ js-^aX^ >— *^^J (".y^^ oLwajCi A-aAc i^Jl^x^ i_jJO JUi bj^^. »>0 >1 JyOlJ AjL^! !_j-«;^ !_j-)lî ia-j^^JC-* J^-iS^ J-^T^ cj' 3 ^Ai ^^ 4^ t_>l^sï=l ^^ 2;j'^^ tr« J-==-j uK-«»a2- ^,^1 UJi-^ ^Uùl> Jr,! ji LU-fi ^^.Juii i»^*:?' l» LÂJi Là-SûIjû S^ls (fc^-^ ^*S' <îoUCÎ (^ c:aJo «Xjj y*-*5' tA* Cjy. 0^ J li A-Aj ^^ii tîi^j :^J^^ A.^^^ AaXc J^ <-*-J*3 ^jjJ aMI . ^ tXjj (^ ^^Xa^^\ J O loi qui provoques le père de Haçan, défends -loi, et vois qui do nous deux sera déçu dans son attente. Et, se jetant sur lui, il le perça de sa lance avec une telle impétuosité que le fer resta clans la plaie. Ali s'éloigna en lui disant : « Eh bien, tu as vu le père de Haçan et lu as rencontré ce que tu redoutais. » Ahou Eyoub el Ansari lutta contre Zeïd, fils de Hisn et le Uui. Abd Allah, fils de Wehb er-Raçibi, tomba sous les coups de Hani, (ils de Khatib e!- Azdi et de Ziad, fils de Hafsah; Horkous, fils de Zoheïr es- Saadi , eut le même sort. Dans cette bataille les Alides ne perdirent que neuf des leurs, tandis que les Kharidjites, au nombre de quatre mille, furent exterminés, à l'exception de dix honnues seulement. El-Mokhdadj ayant péri avec leresle des Kharidjites, Ali fil chercher son corps. Comme on ne pouvait le trouver, Ali, à qui sa mort causait la plus vive douleur, voulut le chercher lui-même. Passant devant un monceau de cadavres entassés les uns sur les autres, il le fit fouiller en tous sens, et découvrit enfin le corps de Mokh- 416 LES PRAIRIES D'OR. *>s>^Ji (jO-ïl-A-) <\_JÎ^ /0«.*^i*» *>».J^ ^^ tJsXj U »— ajÎ ^Mi ^ jj*fcj^ Lg-x-Lft «IjwL! t5*Xi" JJiU *.fcs>> IgijJs /oJôc 1^x9 j^^aJ y—^i Jv-j^ A}v>-j 4^wL» -^ J"*^ '~^J t**^ <^ '^ ^ '^^ ""^ J'oi-j f-y**^\ (j^XjI^j (jUaAiJl Jlij S^jS' i^yk^ J.Ai jo-^ay^ (J.* dadj. «Dieu est grand! s'écria Ali; ie Prophète a dit la vé- rité: cet homme n'avait pas de mains et son bras était ter- miné par une excroissance de chair semblable au sein d'une femme et revêtue de cinq ou six poils entrelacés. » Il se fit apporter le corps pour le mieux examiner, et trouva à la place de i'avant-bras une excroissance de chair, au-dessous du coude, ayant la forme dune mamelle et couverte de poils noirs; lorsqu'on tirait Cette chair, elle s'allongeait jusqu'à toucher le creux de l'autre main ; quand on la laissait aller, elle reprenait sa première forme sous l'épaule. Ali s'éloigna, mit pied à terre en gémissant, et, se prosternant, il invo- qua le Dieu très-haut. Ensuite il remonta en selle, et, par- courant le champ de bataille couvert des corps des khari- djites, il dit : « Celui qui vous a séduits vous a vaincus. » — «Qui donc les a séduits.^» lui demanda-t-on. — « Satan et leurs passions mauvaises, » répondil-il. Comme ses compa- gnons lui représentaient que le parti des rebelles venait d'être écrasé par Dieu et anéanti pour toujours. « Non, ajouta Ali, par Celui qui lient ma vie entre ses mains, les rebelles sont CHAPITRE LXXXII. U\7 Zf^ ^ -«^u»^^' f^j'j Jw-y v^^' i^ Mf'^^ **vj i^^Aj (jvj ié>.jli. Z./^ ^^"^ Lft-LL* liû^Xxj o«^>^ iJi x>jlsw maintenant dans les reins de leurs pères et le sein de leurs mères. Toute révolte sera suivie d'une autre révolte semblable jusqu'à la dernière, qui éclatera entre l'Euphrale etle Tigre. Son chef, qui se nommera elAchmat (le grison- nant) , sera condjaltu et tué par un homme de notre famille, et, à dater de ce moment, il n'y aura plus de révolte, jus- qu'au jour de la résurrection, i. Ali réunit le butin pris dans le camp des Kharidjites; il distribua aux musulmans les armes et les chevaux, et ren- dit le reste des biens, ainsi (pie les esclaves des deux sexes, aux familles des vaincus. 8'adressant ensuite à ses soldats, il leur dit: «Dieu vous a favorisés; il a exalté votre victoire; marche/, maintenant, sans perdre de temps, et combattez vos ennemis. > On lui répondit: -Emir des croyants, nos sabres sont émoussés, nos carquois vides , nos lances n'ont plus de fer; donnez-nous le temps de nous équiper de notre mieux. > Ce fut el-Achât, fils de K.iïs, qui lui tint ce langage. Forcé (h; s'arrêter à Nokhadah, Ali vit bientôt ses IV. 27 k\8 LES PRAIRIES D'OR. ^^jUo^L» (jji:^j ^^y^AwJlj .Xol:^^! J'*^ aKajë^^JIj ^^ jS^j^».XÀ al>i (jy-*A> yl^ A_ji \Aàj (JuJ »^l JvxJI «-A^a-jj *.j[^-^î (j^ soldats l'abandonner et regagner leurs foyers, de sorte qu'il ne resta plus auprès de lui qu'une poignée d'hommes. El- Harit, fils de Rachid en-Nadji, et ses trois cents soldats le quittèrent aussi et se firent chrétiens. Ils prétendaient des- cendre de Samah, fils de Lowayi, fils de Galib, de la famille d'Ismaïl; mais un grand nombre de généalogistes leur re- fusent cette origine, eii se fondant sur ce que Samah, fils de Lowayi, mourut sans postérité. C'est à ces apostats que s'applique cette parole d'Ali, déjà citée dans nos Annales historiques : « Il est difficile de trouver un fils de Samah qui n'ait pas trahi la cause d'Ali. » Un poëte de la même famille, Ali, fils de Djehm, sur l'histoire et les poésies duquel nous avons donné quelques détails dans notre Histoire moyenne, se signala entre tous par l'éloignement et la haine qu'il té- moignait à l'égard d'Ali. Ce sentiment d'hostilité était si vio- lent chez lui qu'on l'entendit maudire son père, et comme on lui demandait en quoi celui-ci avait mérité sa réproba- tion, il répondit : «Parce qu'il m'a nommé Ali. • CHAPITRE LXXXU. 419 t^J cyjLs^ J.JL*J ^Ij^I (j*^ (j^ JJu» (^ /o-^taJ^ ^-^**J 5\^Lft jl .V.VA M «j-A-stf» ^ *XJÙa^ viJUi£> ^l<\, ^yiJl ^^^ ^^ Jli^ io_5Lx^ Jl vj-dij ^î ^U JUi ^J^ ^^ilj (O'-^-J'^ij «-^W Cl^• "XXjiAa^ Jyij J.Ji ^^ (>a*JI JoL»!^ *c$^? si^-i^b Par Tordre d'Ali, Màkil, fils de Kaïs er-Riahi , se mil à la poursuite d'el-Harit et des apostats ^[u'il commandait; il ies extermina au bord de la mer sur le littoral du Bahrein , et fit prisonniers leurs enfants et leurs femmes. De là, Màkil, fils de Kaïs, se rendit avec ses captifs dans un dis- trict de l'Ahwaz gouverné au nom d'Ali, par Maskalali, (ils de Hobeirah Cheïbani. Cédant aux sollicitations des cap- tives, Maskalah les racheta an prix de trois cent mille dir hems et leur rendit la liberté; mais, sur cette soimne, il ne paya que deux cent mille dirhems et se réfugia auprès do Mdâwiah. Ali en fut infornjé et dit: «Que Dieu réprouve Maskalah, il f^ agi comuje un noble maître et s'est enfui comme un esclave! S'il était demeuré, nous aurions louché sur la rançon ce que nous aurions pu, lui accordant un délai s'il était gêné et lui abandonnant la somme entière s'il était dans la détresse. » Quoi qu'il en soit, Ali valida le rachat des captives. Maskalah a ra|)pelé ini-nièiiie cefle aventure dans ces vers : 27. 420 LES PRAIRIES D'OR. c^_jfcii» àL_:s: ii J^—iui-i JU >s^ ^jtj ,j*.UJî j-A^ c^»lj^ c$3-î (j-^ ii^UM (ji ^-^^1 >-^'j fi-*^"^*" (J^ ^^'^*-* ''^Jtx)^ O'^î ^^*^' i A ceux qui nous présenlenl une généalogie mensongère, tortueuse, chimérique. Nous opposons colle parole du IVaci Aii) dont toutes les sentences sont inébranlables : Si tu ignores ce que l'on te demande, réponds : Dieu le sait. L'an trente-huit. de l'hégire, Moâwiah envoya en Egypte Amr, fils d'el-Assi, avec quatre mille hommes; Moàwiah, fils de IJodaïdj, et Abou'l-Awar es-Soulami raccompagnaient. Amr conserva le gouvernement de cette province, sa vie du- rant, conformément à la promesse que Moâwiah lui avait faite précédemment. Mohammod , fds d'Ahou Bckr, agent d'Ali dans ce pays, rencontra les partisans de Moâwiah près d'un lieu nommé Mosaniinl. On en vint.au.\ mains; Mohammed, trahi et abandonné par ses soldats, prit la fuite et se cacha dans une autre localité de l'Egypte. Cerné dans sa retraite, il fil une sortie avec les compagnons qui lui étaient restés lidèles, et périt les armes à la main. .Son Zi22 LES PRAIRIKS D'OR. iij^jlx.* iii.Ji À-^-Jj i>^S^ CiT* *(S* "V^ liiji j J.xi Ajl ^x'i^ jui* iù^lx^ j ««.A*!^ tX:^ ^aÏ IaA& x-\.jj jB^-w*ji^ r- ^Àjl j.^iàiî fjyA l*X_d> J.-A^ J^i.3 3Î ^j^l yl(j |^.j j y 1(5 ÎJs.J_5 5»Xii corps, tombé au pouvoir de Moâwiah, fils de Hodaïdj , d'Aair, fils d'el-Assi, et des autres partisans de Moâwiah, fut enfermé dans la peau d'un âne et jeté au feu. Ce honteux traitement lui fut infligé à Kaum-Chérik , et l'on ajoute que Mohammed respirait encore. Au reçu de cette nouvelle, Moâwiah témoigna la jçie la plus vive. Ali, informé de la mort de Mohammed et de la satisfaction qu'elle inspirait à Moâwiah, s'écria : « Ce meurtre m'afflige autant qu'il les ré- jouit. Jamais, depuis le début de ces guerres, trépas ne m'a plus douloureusement affecté. Mohammed avait grandi auprès de moi ; fils de mon frère, il était à mes yeux comme mon enfant etil m'était tout dévoué. Il estdillîcile d'être plus cruellement frappé. Je recommande son âme à Dieu. » Puis il donna l'Kgyple à Achter et l'y envoya avec une armée. Dès que Moâwiah en fut instruit, il fit avertir secrètement le dihkân d'el-Arich , et le gagna à sa cause en lui promet- tant le dégrèvement de l'impôt pendant vingt ans, s'il consentait à empoisonner Achtet dans un ie|)as. Lorsque CHAPITRE L XXXII. /i23 ^jUiiÛvXjl ^^ X-«^ jjfe' 4j^ ^i_j ,_xÀj (^C-s* ^^yr^ i (^JiiUivI l-f-V* A^^ ^iXvi c^'î J_j^i_5 j*).^x!L *iUi ^1^ J-^i^ *J<-« (j-«3 i l:>_^.=>- '^ ^jî JLaj iu^U» dUis xXj_j /oJi.M_5 ^j.j*Xa-W JUi ijî U 4Ml_j^ ^i^ *Lk* Jl î^iKfcî Jli^ j*,UJ! t^kii yl^^i Vchler fut arrivé à el-Arich, le dihkân s'informa des mets et des boissons qu'il préférait, et apprenant qu'il aimait le miel, il lui en offrit en lui faisant un grand éloge de sa qualité et de son goût exquis. Achter, qui jeûnait ce jour- là, le lit préparer en breuvage. A peine en eut-il avalé une gorgée qu'il expira. Ses compagnons firent périr le dihkân et sa suite. On a prétendu que cet événement eut lieu a Kolzouin, mais il est plus probable que ce fut à el-Arich. Ali en fut informé et dit: » Ses mains et sa bouche (l'ont tué). » Moâwiah reçut cette nouvelle en disant:- Dieu a des armées même dans le miel. » Cette même année, Ali accorda trois gratilicaiions à ses troupes avec les subsides que ses agents lui firent passer. Ayant reçu de nouvelles sommes ' d'Ispahàn , il appela ses soldats et leur dit : ■ F^réparez-vous à recevoir une qua- trième gratification; mais, par Dieu, je ne suis pas votre trésorier.» Il ne s'adjugea, dans la distrihulion générale, qu'une part égale à celle d'un sinq)lc soldat. /,24 LES PRAIRIES D'OR. (j^ Uju»^ U ^\ t-^^ ij- ^^^^ (isi (:5H (^ ./*Jj ^*^ JJ tXS^ ^-*-*J l»i^ ti^-xAJ > IJ^^ (*^^ V_>.îiw t_j.*à^ (JVÀjU^ AA^Lsil ^y-x^j.j \L>^ i:y>À-^ ij^^i \i\ys\ AaX& \yXWi_yt^ il v_Xa^I -J^:>^j x)-§Àjs-lj J^j S^jmS y^.^ J!_).j^i <>§J |AX)_^ i^Aki^l les adversaires d'Ali, après leur défaite, n'avaient plus de centre autour duquel ils pouvaient se rallier; ils retour- nèrent chez eux abandonnant la lutte, renonçant à tout acte hostile contre Ali et sa qualité d'imam, et acceptant l'amnistie : il était donc juste qu'ils fussent épargnés, puis- qu'ils ne cherchaient pas d'auxiliaires contre le vainqueur. Mais, après Siffin, les rebelles se réunirent à des troupes préparées au combat sous les ordres d'un imam choisi par eux, qui leur distribua des armes, leur assigna une solde, leur prépara des logements, répara leurs perles, guida leur marche et les mit en étal de recommencer la guerre. Sou- mis à cet imam et exécutant ses volontés, ils résistèrent à Ali, nièrent sa qualité d'imam et contestèrent ses droits en réclamant contre ses prétentions illégitimes. Ce cjue nous venons de dire explique sa conduite et les dilVérences qui distinguent ses actes dans ces deux guerres. Les objections des uns et les réponses de leurs adversaires sont fort déve- loppées et nous entraîneraient trop loin. Mais on en trou- 426 LES PRAIRIES D'OR lj>j..^3l«X.A_9 ^l_jjsl (j^ iLffl:?: «JLCf f^=?-' C:J>r*J;î *-»-**' ij ^^Jcjlj »I Aj^jJij <^*-*" ^^^j^J t5*^^î Xfc^Lo /v^ «..<^»À^ i>^?^ vera le détail, avec l'exposé des argumeals de chacune des deux sectes, dans nos ouvrages d'une date plus ancienne; nous n'avons donc plus à y revenir ici. La protection vient de Dieu. CHAPITRE LXXXIII. ASSASSINAT DU PRINCE DES CROYANTS ALI, FILS D'ABOU TALIB. En l'année ho de l'hégire, une troupe de Kharidjifes réu- nis à la Mecque s'entretenaient des guerres et des désastres qui les accablaient, lorsque trois d'entre eux convinrent de tuer Ali, Moàwiah et Ainr, fils d'el-Assi. Ils jurèrent d'un commun accord de ne pas abandonner la victime que cha- cun d'eux avait choisie, avant de l'avoir immolée, ou de périr dans celte entreprise. Le premier de ces conjurés était Abd er-Rahuian, fils deMoldjem, de la famille de Toudjib. (^ette famille étant comprise dans la tribu de Murad, Abd CHAPITRE LXXXIII. /i27 3k_A_xJ^ ^^-c v-AâJl ^! o^At ^ ^^"^J (•'^^' fc-*->**Àj iL>« ij ^^ i^^_5 JoCil bî *j^iijj Jliï^j i^.^^J^ S^^ bl tl)^i Jli^ [aIs. ^juà^j j^Àii, ^j^ 5jwCi»£ J-!^^ ^^-^ ^•i> ^j.^^ y' ijtX*j!^ -i-lxli U JUlj j^ tX-J»^^ *^ys>^ *^V^^ cj^î iij^" Ok-Jc dlJCAia,*! >yi er-Rahraan portait le surnom de Muracli. Le second se •nommait lladdjadj, fils d'Ahd Allah es-Sarimi , surnommé Horek; le troisième, Zadaweïli, alTranchi des Benou'l-Anbar. Il)n Alokljem ayant déclaré qu'il voulait frapper Ali, Borek se chargea de iVIoàwiah , et Zadaweïh d'Amr, fils d'el-Assi. La nuit du 17, ou, selon d'autres, du 21 du mois de ra- madan, fut choisie pour l'exécution du crime. Abd er- llahman, fils de Moldjem, se rendit aussitôt à Koufah, où résidait Ali; et, à peine arrivé, il se présenta chez sa propre cousine nommée Kotam, dont Ali avait tué le père et le frère à la bataille de Nehrevvân. Ibn Moldjem ayant sollicité la main de cette femnje, une des plus belles de son tcnips, elle lui dit : " .le ne t'épouserai ((ue si lu me prouves ta gé- nérosité. — 'IVml ce (|ue lu me demanderas, répondit-il, je te l'accorderai. — Je veux, continua Kotam, trois im'Ile dirhems, un esclave, une servante et la mort d'Ali. — Tu auras ce que tu désires; mais, (juant à Ali, je ne crois pas que lu puisses t'en défaire. — Il me faut son sang, répliqua relie femme; si iu le rcjjands, tu assouviras ma vengeance. 428 LES PRAIRIES D'OR. (J -5 iS""^ (J**^*J' cK**-*^ dXxXJ^ i^V^XJ OwAÀ.Mi Aa,a»oI yls ^j.^ p tes vœux seront en même temps réalisés et tu goûteras le bonheur dans mes bras; si tu succombes, Dieu te réserve une récompense préférable à tous les biens de ce monde. — Eh bien, s'écria alors Ibn Moldjem, la pensée qui t'ins- pire est la seule qui m'avait attiré dans cette ville d'où j'étais, parti en fugilif. Ce que lu désires sera fait. » Et ii s'éloigna en répétant ces vers : Trois mille dirhems, un esclave, une servante et Ali expirant sous ce j^laive acéré ! Une (lot, si précieuse qu'elle soit, vaut-elle Ali? Une âme, si énergique qu'elle soit, vaut-elle l'âme d'Ibn Moldjem? Il rencontra un Kharidjite de la famille d'Achdjâ, nommé Chébib, fils de Nedjdeh , et lui dit : « Veux-tu de la gloire dans ce monde et dans l'autre? » Cet homme le pressant de s'ex- pliquer, il ajouta : « Il faut m'aider à tuer Ali. — Que ta mère pleure ta mort! s'écria Chébib, c'est un projet odieux I Je connais la constance inébranlable d'Ali et je le place au- dessus de tous, à côté du Prophète. — Malheureux, inler- CHAPITRE LXXXIII. /j29 (j^ (..A. ,o...,< a^-,i;i,_ft ciJjiLl iix*4^ -xXjJ ioL^Jùt^ j^^ l^ aK^j (jvXjUu IjiX^ij *»^\a*»(Î Î^Jsofcîj IgyAA^ngj X^^ ^r^ o^^i^ A^ÀjJ ^L^?l^ (»-î^ (ijj^ ^VS^ iX*iJ a^X^aJl S^UaJI jjA,UJ! \^\ rompit Ibn Moldjem, ignores-tu qu'il juge d'après le livre de Dieu, et qu'il est le meurtrier de nos frères les vrais croyants? Le sang de plusieurs de nos frères crie vengeance: Ali doit mourir. » Il conduisit son interlocuteur chez Kotam. Cette femme s'était retirée, dès la nuit du i3 ramadan, sous une tente de tissu léger dans l'enceinte même de la grande mosquée. Elle leur apprit que Modjaché, fils de Werdân , réclamait l'honneur de frapper le khalife avec eux; elle leur donna une étoffe de soie et excita leur fanatisme par ses exhortations. Us prirent leurs épées et allèrent s'as- seoir en face de la porto du vestibule par où Ali pénétrait dans la mosquée, lorscju'il venait cha([ue matin, au premier appel (lu muc/zin, réveiller les fidèles pour la prière. Ibn Moldjem rencontra dans la mosc|uée el-Achàt, <|ui lui dit : « Honte à toi devant Dieu! » llodjr, lilsd'Vdi, surprit cepro- ()os et dit à Achat : « Homme borgne, tu es l'assassin d'Ali, (|ue Dieu te maudisse] » En ce moment \li sortait de chez lui et répétait à haute voix : " Musnlmaiis , a la prière! à la Zi30 LES PRAIRIES D'OR. Jj>5»j (jj »X-**iî 'r'j'*^3 ^^^^-=r^ u'*^ (J-« J-^J ^^ (->yà.'i (^*i*Â. Ji Aj J«.*iî_5 Ait^Aai <^^>^ (_AX]aii *Xa^ ^ eb^^ra. ^ji ^r*. ...AAArfi ^Y^^ 1>^M*ÀÀ) li^VJ (J*»Uji (^^ [J^-^^i t^' S^^i prière I » Ibn Moldjem et ses complices se précipitèrent sur lui en disant : « Le pouvoir appartient à Dieu et non à loi. » Ibn Moidjem lui porta un coup d'épée dans la tête, entre les deux yeux; l'épée de Chébib alla frapper un des jam- bages de la porte; le troisième conjuré Modjaché, fils de Werdân , prit la fuite. « Ne laissez pas échapper l'assassin , » murmura Ali. On se précipita sur les traces d'Ibn Moi- djem, on lui jeta des pierres, on le saisit de main en main au milieu des cris et du tumulte. Un Arabe des Benoù-Hani- dân lui asséna un coup de pied dans la jambe; Mogaïrah, fils de Naufel, fils d'el-Harit, fils d'Abd-Moltalib, le frappa au visage, le terrassa et le conduisit ensuite en présence de Haçan. Ibn Werdân, se glissant à travers la foule, avait pu se sauver. Quant à Chébib, il prit la fuite el courut se réfu- gier dans sa demeure. Abd Allah, lils de Nedjdeh , son frère consanguin, y pénétra en même temps que lui. Voyant le meurtrier arracher de son sein l'étoffe de soie ((|ue Kolam lui avait donnée), il lui demanda ce que cela siguitiait; Chébib lui révéla tout. Abd Allah courut chez lui, prit son CHAPITRE LXXXllI. 431 *XaIJI l4ji^ (-^ Jo ^j cioJo U aMI^ Jyb yûj »j^'^ cjUÎ! (jv--»«*-=ij (j***-^ *^5 C5^^' ^^^ u' U*^' or* ^Àj^is cyj5^ U JLLj (j-JI i_j*.UJl ^IajI JjJiij ^i3 Jbjob yl c^r,i sabre, se jeta sui- Chéhib et le frappa jusqu'à ce qu'il le laissât expirant. On rapporte qu'Ali avait veillé toute celte nuit-là et qu'il répétait en se promenant de la porte au fond de sa chambre : ..Dieu sait que je u"ai jamais menti ni été taxé de meu- son^'e : Cette nuit est bien celle où ma de&tinée doit s'accom- plir. « Au moment où il sortait, des oies appartenant à de jeunes enfants se mirent à pousser des cris : un de ses ser- viteurs voulait les chasser : « Laisse les crier, lui dit Ali, ce sont les ])Jeureuscs de mes propres funérailles. » Quelques personnes raconlentqu'Aliannonra en mourant à ses deux fds Haran et Hurein qu'il les associait à lui dans le signe de la pureté (cf. tome 1, p. 67 et suiv.). Telle est la tradition longu(!n)ent conimenlée par ceux qui suivent l'in- lerprétation textuelle. On interrogea Ali sur ses dernières volontés; un des assistants lui dit : « Prince des croyants, ne \eux-tu pas en nous quittant nous dédommager de ta perte.^ Ne faut-il pas élire tlaran? — Je n'ai rien à vous ordonner ni à vous défendre, répondit Ali; vous y aviserez vous- mêmes." Puis appclaiil Haran el flnrcin il leur adressa les lecommandalions suivant(îs : « C — Oui, ré- pondit-il. — Ces conseils, reprit Ali, s'adressent égàlen)ent à toi. Respecte tes deux frères, suis leurs ordres avec défé- rence, et ne prends jamais une résolution sans les consul- ter. "Puis il ajouta: « Je vous recommande ce jeune homme; c'est voire plus jeune frère et le fils de votre père; traitez- le avec bonté et respectez ses droits. » Un de ceux qui étaient là lui dit : «Prince des croyants, ne feras-tu donc pas de testament politique? — Non, répliqua Ali, je vous laisse ainsi que vous a laissés l'apôtre de Dieu. — ^Mais que diras-tu à ton Seigneur lorsque tu paraîtras devant lui.* » AH répon- dil : "Je lui dirai : Ô mon Dieu, tu m'as laissé vivre aussi CHAPITRE LXXXIII. Zj33 /ft-xX-o lH^^j jJi*£ x«juui *Xaj y^j ^ ^^y?. W-^ 'r'y^ (Jy^ v.àX.u» Lçv9 IjLoJsjj iCJjXJL kXj^il ^>i^_5 tX^i'l ^ J— ^ -xX-A-Mt (♦Xaï ijà.*i *XAi 4M|^ tj'>**'=^ J^J Xi^jîtXJi^ longtemps qu'il t'a plu, puis tu m'as rappelé à toi. J'aban- donne ce peuple entre tes mains : au gré de ta volonté, tu le préci[iiteras dans le mal ou tu le dirigeras vers le bien. » Il dit aussi : «C'est dans une pareille nuit, la dix- septième du mois, que Josué, lils deNoun, fut mortellement Irappé; >> mais Dieu ne le rappela à lui que la vingt-unième nuit. Or Ali vécut encore le vendredi et le samedi et n'ex- pira que dans la nuit (veille) du dimanche. If fut inhumé dans un vaste terrain attenant à la mosquée de Koufah. L'emplacement de son tombeau a soulevé des opinions dillé- rentes dont il a déjà été fait mention ci-dessus (p. 289). Ali mourut âgé de soixante-deux ans; mais la même incertitude règne sur cetl«; (piestion. Son iils U;içan prononça alors ces paroles:"!. a mort vous a ravi, cette nuit, un homme qui ne reconnaissait dr.ns le passé (|u'une seule .supériorité, celle de l'apostolat, (!t cjui ne sera égale par personne dans l'avenir. Car lorsque l'apùtrc de Dieu le chargeait d'une expédition, l'ange Gabriel veillait à sa droite, l'ange Michel à sa gauche, il quittait le clianq) de bataille seulemeul quand Dieu lui IV. ai) 434 LES PRAIRIES D'OR. y*)^ dUi vA^ lI-**J \xjé*:i jJfS^ AJLjI çjMtJl l>^.£. ^J-jta f^ù^lS y! Aj ,joUa.« Jj-^jf '^i^'-ÀA* J^-^^ i^î yL*3^l ^3Ai> té*^' *-?j-«> »i '^i^-'XdC ^^lïyl ^viai>- ^ LJ'j-^ Jj-*?; *^^ (jj,/^^^*" "^ ,^JUi Jojis >i^^jt-i (j^ jjot! avait donné ia victoire. » Ce même fils Haçau prononça sur son corps les prières funéraires et récita neuf fois la for- mule du tekhir; mais on n'est pas d'accord sur ce fait. Ali ne laissa ni or ni argent:, on ne trouva chez lui que six cents dirhems, provenant de sa part du butin et qu'il desti- nait à l'acquisition d'un eunuque pour le service intérieur. D'après une autre version, il laissa deux cent cinquante dirhems, un koran et un sabre. Quand le supplice d'ibn Moldjem fut décidé, Abd Allah, fils de Djàfar, demanda et obtint la permission d'assouvir lui- même sa vengeance sur l'assassin. Après lui avoir coupé les mains et les pieds, il fit rougir un clou au feu et le lui en- fonça brûlant dans les yeux. Au n^ilieu de ces tourments, Ibn Moldjem lui dit : «Par le Dieu très-haut, créateur de l'homme, une lancette de chirurgien pénétrera un jour dans tes yeux et te ravira la lumière. » Ensuite on le plaça au niilieu de copeaux enduits de résine, on y mit le feu et il périt dans les flammes. Ymrân , fils de Hittân er-Rakachi, a CHAPITRE LXXXIll. k'db t^ LaaJÎ .Xj *wOuj jUifc.1 ^jlLa-fc. (j.À<<* ^/-^ (J^ >'=^' uK^ ^^"«^J SyàtA (jUT iSiÀ-w ti' 0_jÎ Xj CAJt) aML»^ JsjJlXi ^ ,_X^^li UV"^ 05**Li 'JiJtAj; chanté le meurtrier d'Ali dans une longue poésie dont voici un fragment : O coup porté par une main pieuse, afin d'obtenir les grâces du roi as- sis sur le trône éternel! Au jour du jugement j'invoquerai son nom, et je suis certain que nul homme ne pèsera d'un poids semblable dans la balance divine. Cet Ymrân ainsi que Hiltàn son père sont l'objet de plu- sieurs récils dont nous avons fait mention dans nos Annales historiques au chapitre intitule ■< Histoire des kharidjites tels que les Azrakites, les Ihadites, les Hamrites, les Safa- rites, les Nedjdites et autres sectes, jusqu'à l'année 3 18 de l'hégire. » Le dernier de ces hérétiques fut un certain Gaï- roun qui, s'étant révolté dans le Diar-Rébyâh, fut pris et en- voyé de la ville de Kefer-Touta à la cour de Mokt.idir Bil- lah, par Ibn llamdùn. Vers la même époque eut lieu aussi la révolte d'un autre sectaire nomn)é/l 6ou Clionïb. Le meur- tre d'Ali donna naissance à un grand nombre d'élégies, et, de nos jours encore, elle a inspiré plus d'un poète. Parmi les £i36 LES PRAIRIES D'OR. t. yftj *JùJi ^ ».^^Js? Ajgtiai ^j^*-« 1^ ^li J^X-is ,^^Lt**A>lj JJJ.5 <_^_j ^^ ^^^ Jbj «Xa-*^ A)Oùâ (J*Uj! jà;»-) JUià ii) ^j^ (^Jv? (iJ^'J J«=»-y ^-*^^^^ 'J^J^ ■*WS ^ Jlii -ljsjji)î i«X:5 *^ ujjJll (j^ ^Sij^\ *1 J-AJi* LkAi dlXxS IjjyLls ^^ 1;,^ U di-jjj 5V-i 4^AJLJijJ jUë (jS^^ fXAj à toi seul qu'il en voulait. — Oui, répondit le prince , mais c'est Kharicljah que Dieu avait désigné. » Puis il fit appeler le meurtrier et l'interrogea. Celui-ci fit des aveux complets et lui annonça que cette même nuit Moâwiah et Ali avaient été tués. « Qu'ils aient été tués ou non , lui dit Amr, il faut que tu meures. » A ces mots, Zadaweïti fondit en larmes, et, comme on s'étonnait de cette marque de faiblesse en face de la mort, après une action aussi hardie, il ajouta : « Dieu sait que ce n'est pas la mort qui fait couler mes larmes, mais le regret d'avoir manqué Amr, quand Ali et Moâwiah sont tombés sous le fer de mes compagnons. >> Il eut la tête tranchée et son corps fut attaché au gibet. On entendait souvent Ali répéter ces vers de sa compo- sition : Famille de Koreïcli , tu souhaites que je périsse; mais ma mort ne sera pour loi ni un bonheur ni un succès. Car si je succombe , tu auras à payer la dette de mon sang à deux lieu- tenants (Haçan et Huçeïn) qui ne la laisseront pas prescrire. (Sur le sens de ridf, voyez C. de Perceval , ouvrage cite, II, 102.) CHAPITRE LXXXUI. ^39 ^ — y — * — i^ i~^y — i) ^\i s^^-X «iJ.-6"jUj»- i*X^| '^ J.iij — i» J- — =- iii <~^^ 1! (J-. ç-y—af ^i ^ ;X*)OCilj Jy^Ul C.J*X.^ y-« (jl^j Sjii t_>U ^ i^^j.M*£. *>s^_5 (^jvaaaJÎ (jJ*>^ *X.«*Aj Jot>_j 5.X.A-» Sj\j\ J^^\^ «i^Sî^-b *^ls£ ^ JUj AAàj Idff ^ <^rw J.Ji> ^ Jylîl^_^UJlyA^>lj >i)Xc i^i-s*- *^_j-f '^_5 "^^ U ^Ij ^J^lit/» ^JJ cj^ ^Jj-JL^sI *XS 4^ dUi |^*j y! ij.Aj3l A^a) ^î il^î Lfî^ ;^^ï c:a.:S?" U II redisait aussi ces deux vers : Ceins les reins en lace de la mort, la voici qui s'avance. Ne tremble pas lorsqu'elle se dressera devant toi dans ta demeure. Peu d'instants avant de recevoir le coup mortel, tandis (|u'il sortait de cbez lui pour aller à la mosquée, la porte en tronc de palmier qui fermait sa demeure lui ayant opposé de la résistance, il l'arracha de ses gonds et la mit à l'écart. En même temps sa tunique se dénoua , et c'est en la rattachant qu'il prononça les deux vers qui précèdent. Moâwiah avait chargé quelques alïidés de répandre dans Koiilali le bruit de sa mort. Cette nouvelle était déjà l'objet de toutes les conversations, lors([u'elle parvint à Ali. 11 dit à ceux qui l'entouraienl : « C'est trop paiN-r de la mort tie Moàwiah ; sachez qu'il n'est pas mort el qu'il ne mourra point avant de posséder le sol (\nv. je foule sous uics |)ieds. l.e lils de la Mangeuse de cœurs (surtïom de IlincI , mère de iVIoàvviuh) veut ktiQ LES PRAIRIES D'OR. U» ^— iS-* is*^^^ ^ (j"*'^^ ;fc<-**'' t*^* >^^ f'*"**^ or* i-^^ x-jLjjIj t_>î*X^I (^^* -e.^j,**o Uj ^W ^^3^3 L» jJJi (j^X? (S^-^i r^^ JUi.à o\.j*>0 ^j oo-' J.i&l^,^3l tjAjlsCi ^J^lo t5*>^JV y^^**--** ^*^ (^•'^^ »i ^J^-^^ seulement connaître ma pensée. En chargeant ses émis- saires de propager ce bruit, son but est de scruter mes in- tentions à son égard et d'apprendre de ma bouche les des- tinées qui lui sont réservées. » Ali prédit alors avec toutes sortes de détails la période de Moâwiah, de ses successeurs Yézid, Merwân et ses deux fds; il annonça l'avènement de Haddjadj et les cruautés qu'il exercerait sur ses sujets. Ses paroles furent accueillies par des sanglots, des pleurs et des gémissements. Un des assistants se leva et dit : « Prince des croyants, tu nous as prédit de graves événements; doivent- ils réellement s'accomplir? — Oui, répondit Ali, ils doivent s'accomplir; car je n'ai jamais menti, je n'ai jamais été taxé de mensonge. — Et quand s'accompliront-ils? •> demanda un autre. — Ali répliqua : " Quand le sang de ceci couvrira cela, » et il posa une main sur sa tête, tandis que de l'autre il montrait sa barbe. Cette réponse redoublant l'affliction des auditeurs : « Ce n'est pas maintenant, ajouta Ali, que vous devez pleurer : vos larmes couleront assez longtemps quand je ne serai plus. Presque tous les habitants de Koufah écri- CHAPITRE LXXXIV. ^kl aMÎ_jj t5:>l»^i »Ov.À_c I^^XJtflj f^jy^ i l^j-*- *.t>jU-« iLi^XJl (j*ljJl iajb». t5*xJl^ X»MAr*.^ Aj (jtXAaj Ltf ^tAJ^ *^ (J^ ^•*»' vent en secret à Moâwiah pour sauvegarder leurs intérêts et avoir part à ses faveurs. Encore un peu de temps et tout ce que je vous ai révélé s'accomplira. » Plus bas dans cet ouvrage, après avoir décrit la piété d'Ali et cité quelques-unes de ses paroles mémorables, nous reviendrons sur les événements qui le concernent, en ra- contant riiistoire de Moàwiah , fds de Sofiàn. — La pro- tection vient de Dieu ! CHAPITRE LXXXIV. PAROI.KS MÉMORABLES D'ALI; SA PIÉTÉ ET AUTRES DÉTaII.S SDR SA VI li. Il ne porta jamais de vêlements neufs pendant son rogne, et ne posséda ni terre ni maison , à rexcoption d'un domaine à Yanbo qu'il employait en bonnes œuvres et en dotations pieuses. On a conservé de lui quatre cent (jualre-vingts et (pielques homélies, comprises dans le recueil complet de 442 LES PRAIRIES D'OR. >JL5^3 i^jjj *.À£ dUi (j*.Ul J^l«Xj ii^j^xJI ^^ ^-^ij^J AAki». 5^^î I^ûL^XhO «^ c^A^iLo^ ^^^_j 14-wàj 0»^^ ^^I^J cyib^ iuçjljtj t.::>jiOoi^ iCxAj^ c>-s*.ljj ^jj^j-iJI ^j^ 1^jj^j«m»o c:A.i^J5 UJ0?-_5 iUliXjJl «liXi Jlss-j 1>J»«XJ Uj^jitf^ W-fc^J 'jr»*5^ ses Séances. Fruits de l'improvisation , elles se transmettaient par la parole et servaient de règle de conduite. Quelqu'un lui demandant quels étaient les meilleurs parmi les serviteui^s de Dieu, il répondit : « Ceux qui se réjouis- sent de faire le bien et se repentent de faire le mal; ceux qui donnent en remerciant, qui supportent avec patience l'adversité et expient par le repentir un mouvement de co- lère. » Il disait aussi : '« Le monde est une demeure sûre pour qui en use avec sincérité, un séjour salubre pdur qui sait le comprendre, un trésor pour qui peut y amasser des provisions. La terre est le temple des prophètes, l'oratoire des auges, le but de la révélation divine, un lieu de trafic où les saints amassent des trésors de miséricorde et gagnent le paradis. Pourquoi maudire ce bas monde .^ Est-ce qu'il ne nous avertit pas que la séparation est prochaine. ^ Est-ce qu'il ne nous annonce pas son départ imminent .^11 pleure sa fin et celle de ses enfants. Ses épreuves nous enseignent à supporter le malheur; ses joies qui finissent dans les larmes, la douleur qui en est le dénoûment doivent forli- CHAPITRE LXXXIV. 443 (j-« /wM*.^.! Iajjo! ^«>^^^ «Xaa^ c^J^^^Î UajjJb Uj«xJî \yà>^^ UaIs fUij Uii^ cjÎ^aJÎj IIoUao tj^j'^' (J-» ^^-i—viî ^jw»_j^ cy!^j--g— *<*Jl (J-* !^A« -A-Mii (j^j X) ^(._A-Lc oOl^ LaJ*xJI i vX.iùj (j^^ eyU^ (j* jisyjUII J._d>l ^j_5j~»^ (jJ<>^ CiJV*-»-»'^ -î^ i '>^à4^ cK^i eJji^J /o^^ j(s^A**jij! iij_y>U J^j\j^]^ ^hy^ &^y^^ (:J^-? *>**-* j^-*^' ij^UJi jet, telle que l'histoire nous l'a conservée : « La vie ter- restre s'éloigne et fuit, la vie future vient au-devant de nous : l'une et l'autre ont leurs enfants. Soyez les enfants de la vie future et non ceux de la vie périssable; méprisez les biens de celle-ci pour n'aspirer qu'aux joies de l'autre vie. Ceux qui ont renoncé au monde dorment sur la terre nue, le front clans la poussière; l'eau fait leurs délices. La terre n'est à leurs yeux qu'un bien passager et d'emprunt. Celui qui sou- pire après le ciel méprise les séductions de la chair; celui qui redoute le feu éternel s'abstient des plaisirs défendus. Le renoncement au monde rend faciles les épreuves de la vie, l'attente du ciel ouvre la voie des bonnes œuvres. Parmi ses serviteurs, il en est à qui Dieu montre, pour ainsi dire, les élus au sein de la félicité éternelle, les réprouvés au mi- lieu des tortures de l'enfer. Ces cœurs fidèles ne divulguent pas les secrets qui leur sont confiés. La conscience en re- pos, ayant peu de besoins ici-bas, ils patientent quelques jours encore dans l'espérance des joies infinies que le ciel CHAPITRK LXXXIV. 445 (jpj— « (j-« /»■■{}—.> Uj ijpj-^ Jyixi ^jiiUil A.g-*J1 vlàÀj iliUx!!^ J^Jij" L» JUi ^>l wlàJol^ i^JJ tK^'t \aj.i.L*k,s». l^!5\j>. {jys»- \,^MjÀ'À»\ (j~t^ ^^yCj l^Ai ^^uiiUMÎ leur réserve. La nuit, pieusement proslernés, le visage bai- gné de larmes, ils implorent leur Seigneur et cherchent à s'afTranchir du joug qui courbe leur cou. Le jour, docteurs ou magistrats, mais toujours austères et vénérant Dieu, la terreur du mal et l'adoration les rassemblent comme de ti- mides oiseaux. En les voyant, on les croirait souffrants et malades; ce n'est pas cependant la maladie qui circule dans leurs veines, mais la pensée terrible du feu éternel et des damnés. » — « Mon cher enfant, disait-il à Ilaran, veux- tu être l'égal d'un autre homme? Sache te passer de lui. Son esclave? Tends la main devant lui. Son maître? Ac- rorde-lui tes bienfaits. » Un de ses amis l'ayant abordé en disant : « Comment se porte le prince des croyants? « il ré- f)oiulit : « Comme un pauvre pécheur vivant du lot (|ui lui a été assigné et attendant le terme fatal. » — « Que diles- vousde ce monde? » lui demanda son interlocuteur. — « Que pnis-jedire, reprit Ali, d'une demeure au seuil de laquelle esl la douleur et à l'autrf; extrémilé la moil?où le riche 446 LES PRAIRIES D'OK. JLjLi Idfi J ;_>-«> >1 JUi-i îtXitj iùjljc* ^^ 4^ ^jol^jj*. (j-« jii Ui Jb dLJi (j^ vX-j 'il iù^lx^ Jli (jv.ÀvOjJiî ^jiA^i (^J^,^\ (^_j.JUI Js-ii (^«Xi! *Xwt) y ci>L^jU& u:*l^j^^ Ci»ji»,*io peler, tant était grand le respect dont nos cœurs étaient pé- nétrés. Son sourire laissait voir une rangée de perles. Il ho- norait la piété et soulageait l'infortune. On voyait toujours à sa table un orphelin de sa famille ou un pauvre nécessi- teux. Il habillait ceux qui étaient nus et secourait ceux qui étaient sans défense. Il abhorrait le monde et ses pompes menteuses; il ainiait la nuit et ses ténèbres. Je crois le voir encore, lorsque la nuit avait étendu ses voiles, vers l'heure où les étoiles descendent à l'horizon, prosterné dans son oratoire, sa barbe dans les mains; il s'agitait comme un blessé, et, répandant des larmes amères, il s'écriait : oô monde, séduis un autre que moi! Est-ce moi que tu peux attaquer? Que me font tes séductions? Va, fuis loin d'ici! Ton heure n'est pas venue. Je te répudie trois fois (for- mule du divorce) et sans retour. Brève est ta vie, misé- rables sont tes joies, éphémères tes honneurs! flélas! que les provisions sont iusullisantes pour un voyage aussi long à travers de si horribles solitudes! » Moâvviah ajouta : «Re- dis-moi encore (juelques-unes de ses paroles. - Dirar conti- nua ainsi : « Ali disait souvent : " C<' qu'il y a de plus élon- 448 LES PRAIRIES D'OR. I^yJiJi ^51* ^jl_5 ^^ aSCUI ^.JaJi Ao. JU yl_5 ^.Jaii ^il sUisî i)U :>ljl ^jîj ^>4i -î^^^ï^ oy^ ^b y^j J^^ t$^ i5^jJ^ S\s *-S- ^^i-* i J^A-i^ L ^ JUi -5-j ci>li :>1j; (jj J^i» ^^s-*»^ a:o«o- nant chez rhomme, c'est son cœur avec les germes de sagesse et les sentiments opposés qui s'y livrent un perpé- tuel combat. Dès que l'espérance sourit à l'homme, l'am- bition l'asservit et l'entraîne dans l'abîme de la passion effrénée. S'il s'abandonne au découragement, le désespoir le tue; s'il cède à la colère, bientôt sa fureur ne connaît plus de bornes. Si la providence le favorise, il perd le souvenir de ses bienfaits. Si la crainte le domine, il se déshonore par sa lâcheté. Au sein des richesses, il se cor- rompt; sous l'étreinte de la pauvreté, il tombe dans les hontes de la misère. La faim l'aiguillonne; l'inanition le renverse. S'il s'abandonne au plaisir de la table, son esto- mac succombe sous un lourd fardeau. Les privations l'é- puisent; les excès le mènent au tombeau. » Moâwiah invita Dirar à lui répéter tout ce qu'il avait recueilli de la bouche d'Ali. «Il me serait impossible, reprit celui-ci, de rappor- ter tout ce que je lui ai entendu dire; mais voici le conseil qu'il donnait un jour à Komeïl, fils de Ziad : « O komeïl, ne louche pas au fidèle, car il est sous la tutelle du ciel; sa CHAPITRE LXXXIV. liU9 J^JLj i^JCx^w^ Jlï x)-^jk»*xii (j-*vlsî xs^aaA^ (0-4^ «^^^î ^•i>5^ '^i J^-M<; ^J^J ii^s^ xa>xS^ i^ »3^^^ iyKS. y^Iûj y^C vie est précieuse aux yeux de Dieu , et son oppresseur de- vient l'ennemi de Dieu même. Je vous Je dis : craignez ce- lui qui n'a d'autre prolecteur que Dieu.» Un autre jour, je lui ai entendu dire : « Si la fortune sourit k quelqu'un, elle lui prête les qualités qu'il n'a pas; si elle l'abandonne, elle lui retire en même temps ses propres qualités. — Le spectacle de l'opulence chasse la résignation. — Chaque regard du fidèlf doit êlre un enseignement; son silence, une méditation; sa parole, une sentence. » Lorsque DjàCar, fils d'Abou l'alib et-Tayar, eut été tué à Moutah, bourgade de Syrie, le Prophète n'envoyait jamais \li en expédition sans dire : -< Seigneur, ne me laisse pas seul , loi qui es le meilleur des héritiers. » ( Koraii, \\i, Sq.) A la bataille d'Ohod, Ali ayant chargé et dispersé un escadron de l'armée infidèle, Gabriel dit au Prophète : "Mohammed, voici une consolation (à ta défaite). — Ali, dit le Prophète, est avec moi. — Et moi, répliqua l'ange, je suis avec vous deux. " dette tradition est enseignée par Ishak, qui la tenait d'Abou Isravil et d'.inlres personnages. IV. 2,, Zi5() LES PKAIHIES D'OR »i^lî Î^-A*J :>yb J.S-; <>0^^ Ci^i»' ^^ U Igii |i^i;:5 iU^JL? Ali s'arrêta un jour devant un mendiant et dit à Haçan : « Prie ta mère de lui donner uadirhem. » Fatimah lui dit : « Il ne nous reste plus que six dirîienis pour acheter de la farine. » AH répliqua : «On n'est vrai croyant qu'à h cou dition de compter moins sur ce que l'on possède que sur les bienfaits de Dieu, » et il lui prescrivit de donner les six dirhems à ce pauvre. Sur ces entrefaites, passe un homme conduisant un chameau par la bride. Ali le lui achète au prix de cent quarante dirhems, en demandant huit jours pour le payer. Il n'avait pas encore défait la corde qui rete- nait l'animal , qu'un autre Arabe arrive, -examine le chameau attaché et en demande le prix. «Deux cents dirhems, ré- pond Ali. — Je l'achète, » lui dit cet Arabe; il pèse la somme entre les mains d'Ali et s'en va. Ali met à part cent qua- rante dirhems, prix de son premier marché, et porte les soixante autres dirhems à Fatimah. « D'où vient cet argent? » demande-t-elle. Ali répond : « C'est la confirmation de cette parole de ton père : Une bonne action rapporte dix fois sa valeur. •. CHAPITRE LXXXIV. 451 sU^U ^ei^.À.>4 ^^^i S^^oUJ Jljtj if.jyju**j)^ ^^ ^j^ ^j^Uj r*%À'^ fXjlî Jlï aMI J_^^ ._,*-*o ^i 4wL i^jxj l^ilï ^î '^^-^«j c_>LJl C^AjtfwJ *X4^lî Jlij xsXÀJ I JsJÛ Uî I^JtJ t^Us j,! (J.J ^ <_>U : <- Celui qui blasphème «mon nom blasphème le nom de Dieu; celui qui blas- " phème le nom d'Ali blasj)hèine mon nom. » Ils baissèrent la tète et se turent. En s'éloignanl, Ibn Abbas demanda à son guide : -« Quelle contenance ont- ils? «Cet homme répondit : Us te rcf^aideiil diii» ail cnllaiiinu', ronimc le bouc regarde le cou- teau du houcluT. « Continue, lui dit Ibn Abbas; (pic mon pt-rc et ma mère soient ta rançon! » Le guide ajouta : 452 LES PRAIRIES D'OR. jji\jô\ _>i?>*îi Jl J-A^iXJi ^j f^j^*^i^ (£^\y [jy*^'^ ji>=^ A_JÎ A— »à; (_^ (jJ (JV*^^ (:^ ij».j »i^^ «îul^sl.*», ijLs- iLiis» <^*Xjtj ^j^ (3-S'3 vS*" tj^'^' CJ^ ^Ji*^^ jjl^î «-jyts*.^ (S^*^^ (OMr^^i*^- (>i^ '^"«"'V X-^iil^ *-J^.=^ «^*J de Mohammed, n'abandonnez point sa sainte doctrine. Main- tenez inébranlables ces deux colonnes. Que chacun de vous accomplisse sa tâche dans la mesure de ses forces et ne s'em- barrasse pas du reste. Un maître miséricordieux, une reli- j,'ion solide, un imam instruit (voilà ce qu'il vous faut). Nous avons vécu à une époque agitée par des vents impétueux; le nuage dont l'ombre fugitive nous couvrait a rendu la vie au sol ([u'il a arrosé. Je laisse après moi un jardin où le calme succédera à l'agitation, le silence aux paroles tumultueuses. Suivez ma direction et mon impulsion intimes : elles ren- ferment plus d'enseignements pour vous qu'un discours élo- quent. Mes adieux sont ceux d'un homme qui épie l'heure du retour. Demain vos yeux seront dessillés et mes secrets mis au grand jour. Adieu à vous tous, justpi'au jour où nos vœux seront exaucés. Hier, j'étais votre ami; aujourd'lmi, je suis pour vous un exemple; demain, je vous quitterai. Si je survis, je me charge de ma vengeance; si je meurs, je les attends au jour de la résurrection. \a' paidon suit la crainte de Dieu. « Ne tiésirez-vous pas (|ue Dieu vous par- ~Zi54 LES PRAIRIES D'OR. c:*jLju3l^ o«-9^l «Xi ii^iwilî ^j\^ f'^^^ c:AJi»i3 *^Ji$ «Xi y,..eLj ^^1 ^xjuj ^ (j^ ^ji^ ^î Wt;^ pb jU^^ ^j ly-^^lls ^_A-Lft o^-^5 ^^ o^-i-i (ji^ ^y5 t^ ^>îi3 (^«iûJb ^o^i donne vos péchés? Il est indulgent et miséricordieux.» [Koran, xxiv, 22.) Dans un autre discours prononcé avant celui-ci sur le renoncement au monde, Ali s'exprime ainsi : «Le monde s'enfuit, l'heure des adieux approche; la vie future s'avance, elle arrive et se lève à l'horizon. Aujour- d'hui, la liberté dans les verts pâturages; demain, l'entrave! Il vous est accordé un délai suivi du terme fatal. Celui qui, avant l'expiration de ce terme, a profité des jours de répit a fait un marché avantageux et ne sera pas pris au dépourvu le jour du payement. Celui qui n'a pas tiré parti de ce dé- lai sera condamné comme insolvable. Dans l'espérance, comme dans la crainte, adressez-vous également à Dieu. Chose étrange! celui qui aspire au ciel et celui qui redoute l'enfer sont plongés l'un et l'autre dans le sommeil. L'homme que la vérité ne sauve pas se perd par le mensonge ; si la révélation ne le soutient, l'erreur l'enveloppe et l'entraîne. Vous êtes condamnés à un long voyage pour lequel des pro- visions vous sont offertes; mais ce que je redoute avant tout CHAPITRE LXXXIV. 455 a_>ULju«j jousLà-oj ^^ J^LoLj^ J-«^J J^3 t>^1r^' P-^^ i :X-«LJa.^j! Aw«^\_j tî_^îj Sj^.-^j SjUiwt ^j^ Jjj: 4^ UajI .>._^ jTjU-^l i yl^ii/i ^\ù^ vUX, ^^iî U^UlT x-^^- tAjlÀj^ "^^-î^^î v'^' *^vS^' ^j'^^^^ Vj^î ayu^M Jj-««^i »,-;>aÀJÎ3 àj.^!^ U^^' ^' ^5"!^*-^' ti cXAiîÀJi as*Aa^ pour vous-mêmes, c'est l'entraînemeul des passions et la longueur du délai qui vous est. accordé. » Qu'on ne cherche ni dans ce livre ni ailleurs la peinture lidèle des vertus d'Ali, de ses grandes qualités, de ses sages discours, de sa piété et de son austérité. C'est un sujet si \aste que tous les développements, tous les détails seraient insuffisants. On trouvera cependant une esquisse de son hisloirc et de sa biographie, ainsi que tle ses sentences et lioinélies, dans notre livre intitulé Jart/t/t des intelligences ou llisloire de la famille du Prophète, et dans un autre de nos écrits dont le litre est. Les jalons de l'histoire et les curiosités des monuments , ouvrage qui traite de la lumière pure et de la race sans tache, porte de la miséricorde et source de la sagesse. (CI. tomel, p. 8 et p. 5G.) Si le nom glorieux de premiers musulmans, l'honneur d'avoir accompagné le Prophète dans sa luite et sur les champs de bataille, d'avoir vécu dans son intimité et versé son sang pour lui; si la vraie notion du Koian et de la ré- vélation, la guerrt' pour la cause sainte, la pudeur, le 456 LES PRAIRIES D'OR. ^^.A^niJI Ifliljjjjill t-.yvkaJî *-o ^i^j (_^*î dUi ^Kj j^-«-î'j isK-i.jf ^-* c^l ^y*^ «^ ^^ ^ *^'» ^ ^cw*A^ ^j ^î o^ijl »3Lc:> K,i «i:>U (j^ iU^ »iJîj (^ Jl^ I^î s^^j.^ (J-« &^y Jô^àî l^ljSlkJl ^j^jl *.Ail j.0sj» *XÏ3 p:i^.-M*]|j i{5\Aail <îuX* renoncement, la pratique de la justice, la connaissance du droit et de la science en général ; si tous ces titres placent les Compagnons du Prophète au-dessus des autres hommes, certes Ali doit être mis au premier rang, puisqu'il posséda la plus riche part, l'ensemble le plus parfait de ces mé- rites. Mais les paroles mêmes du Prophète lui assignent une place distincte. Mahomet, dont les paroles sont hors de toute contestation, de toute opposition, ne lui a-t-il pas dit, en instituant XOràre de la fraternité : « Ali , tu seras mon frère? » Et aussi : « Tu es auprès de moi ce que Aaron était auprès de Moïse; mais il ne viendra plus de prophète après moi. » Et cette autre sentence : « Qui m'aime aime Ali. 0 mon Dieu! protège ses amis, combats ses ennemis. » Enfin le souhait exprimé par Mahomet, lorsque l'oiseau anas lui fut envoyé : « Seigneur, conduis auprès de moi celui de tes serviteurs que tu préfères, afin qu'il mange avec moi cet oiseau, » pa- roles qui furent suivies de l'arrivée d'Ali, etc. jusqu'à la (in de la tradition. Ces prérogatives et bien d'autres encore s'unissaient chez CHAPITRE LXXXIV. 457 fi-^^^ (j^^r*^ /6-fri* ijolj y£>j ^BJtU» <^iJl (jàAi^ ^;-i^b_5 (jJuiJ\^ l^ (6.4^ î^'*^ ^J (i5??*Jj^ dUSj (6.^^ W*^^^ d Ali à des vertus incomparables, qu'on chercherait vaine- ment chez tous ceux qui l'ont précédé ou qui l'ont suivi. Le Prophète mourut en exprimant à ses Compagnons la joie que lui inspirait le parfait accord de leurs pensées et de leurs actes en matière de foi, comme le témoigne le livre saint dans le verset : « Ils s'aimaient les uns les autres. » Mais le rôle que jouèrent les Compagnons du Prophète, après sa mort et à la fin de la révélation, est trop incertain pour qu'il soit permis de l'apprécier en parfaite connais- sance de cause. Leurs actes antérieurs à la mort de Maho- met présentent seuls un caractère de certitude; le reste des traditions qui les concernent est contestable, quoique pos- sible. Quant à nous, nous n'acceptons comme article de foi que cette première période de leur vie. Dieu seul connaît les événements; de lui vient toute pro- tection ! FIN DU TOME QUATRIÈME. VAKIAJNTKS ET NOTES. p. I (i). Dans la lablc des matières qui l'ait suite à la préface (t. l", p. -'.fi ), le titre de ce chapitre présente quelques différences de rédaction. (]ettc irrégularité, qui dénote chez Maçoudi un travail trop rapide, a été déjà signalée, t. III, p. Mi"], et nous en trouverons d'autres exemples dans la dernière moitié de l'ouvrage. i P. I o ( 1 ). An lieu de . «L-J , le kamous écrit -JL»J . Le vers cité quel- (|ues lignes plus loin se trouve dans Meïdaui [Proverb. n° iSdg); voyez aussi le fragment publié par E. Quatremère, Journ. asiatique, mars i838 , p. :'. I 2. Le terme nesnas semble se rapporter à une des principales espèces de l'ordre des quadrumanes , soit au chimpanzé , soit à l'orang. Le Yémen , on le sait, fourmille de ces animaux; c'est ce qui a donné lieu sans doute aux bizarres récits qu'on lit ici et dans YAtliar el-Bilud de K.az\vini, p. 3i et !\ I. Cf. Niebidn-, Description de l'Arabie, [). 1/17. P. i3 (1). Kazwini [op. cit.) rapporte le même conte dans d'autres termes, et cite les quatre premiers vers, le troisième avec des variantes (|ui eu modifient le sens : j.L_x_& ^L^i_i^ ^Uv-nàJI 3l_.^L^' ^_;v-^ Ls_CLj[ «Si vous m'attaquez, vous trouverez en moi lui cnucmi (|ui a ahaiulomié la bride», c'est-à-dire, nu adversaire faible et sans défense. P. ■_'() (1). Ce passage fi\e le sens d'un renseignement présenté avec moins de précision dans le lonie I, p. 98. Faute de l'avoii" bien compris, Ibn K.lialdonn, persuadé qu'il s'agit, non pas de l'ensemble des tribus jui- ves, mais seulement d'une armée, accuse Maçoudi d'exagération, et se livre à toutes sortes de considérations stratégiques sui* l'impossibilité de faire manœuvrer ime pareille armée, delà nourrir, etc. [Prolégomènes, Irad. de M. de Slaiie, t. I , p. 1 .">. ) Plusieius des crili(|ues dirigées par l'his- lorien philosophe conti'e l'auteui' des Prairies d'or ne sont pas mieux fon- dées, et prouvent (pril lisait assez légèi'cment les ouvrages (|ui sont l'objet de sa coiiti'oversc. Maçoudi n'a lait <|ne suivre ici la Icijiin de l'Aneieu Tes- tament, Exode XII, '■'>:>. (Voyez aussi ,lahn, Arrlurolnific , I. Il, p. () 1 . | 460 VARIANTES ET NOTES. P. /|0 (i). Le calcul n'est pas exact, car les distances mentionnées dans ce paragraphe formeraient un total supérieur à cent mille parasanges. Ces erreurs ne sont que trop fréquentes chez notre auteur; voyez , par exemple, t. II, p. Al 3; t. III, p. Ixko et passim. Mais il est juste de tenir compte des fautes de copie et des lacunes dans les nomenclatures de ce genre; ainsi la distance de Bagdad à la Mecque, omise dans tous les exemplaires, se lit seulement à la marge de L, sous cette forme : iLC!^ (J,\ ^ItV^J (J~^5 «O Li Uuj' , etc. P. 5 1 ( 1 ). B et D donnent un premier vers ainsi conçu : En outre, B ajoute ce vers, qui serait le dernier de la citation : Njcjc-^ «3^ {j-^ y^ y^ ^— ^0^-=^ <».JLaos. VA-^iL P. 52 (i). Une copie porte Jb^, une autre Jj^; j'ai cru devoir conserver la leçon déjà suivie t. 1", p. 287, au chapitre des rois de la Chine. Le nom propre Amour répond très-probablement à "IDJ , et Soubd à 73n , dans la table ethnologique de la Genèse, x, 2. Ibn Khaldoun ( His- toire universelle, traduction turque de Soubhi-Bey, p. i4) cite ces noms avec plus de régularité, et critique, non sans l'aison, la leçon »q^ et ^-..^ introduite par Ibn Saïd, au lieu de j..OûJ; puis il ajoute /J(>.jLjoJ? ^[9 t-Jr's' ij^r^ (/*! ïcV^SsJs tj'v^ « de Tubal descendent les peuples de la Chine, à l'orient de la terre, etc. » P. 57 (1). Au lieu de Choubîn, prononciation arabe du persan Tchou- pîn, B lit ^y«, ; D fj^y^- P. 61 (1). Ce nom est illisible dans toutes les copies. A n'en donne que la première moitié, ^uM.r} />■, B écrit .yiAaXe-, L ^^^mJ^m. J'ai con- servé la leçon choisie par M. Chwolsohn, Die Ssabier uiid der Ssahismus, II, 3G7 et la note. P. 62 (1). B porte iiJL.À^f «le Temple de l'Epi;» toutes les autres co- pies donnent la leçon du texte. M. Chwolsohn, op. cit. p. 3(")7 et p. 368 , a cru devoir modiûer ce passage, et lire i^U^I s, à l'exception de /. et de D. P. 108 (1). L JLÂ-»* ^»^_i-C5 vj^"? 'S!*"<^-^V '^ x_)L.€V_«; le reste comme A. Ibid. (2). B el L ajoiileiit : t_?Jl *._)jL; ^^-itXo O-.^ ij,\ ^y ^^ JLà..^ ^^jJLc,. ^tV^i^ AjL,^y-. AA^. On trouve dans Ions les exem- |)laires, en cet endi'oil, on des lacunes ou des transpositions de texte, d'où lésnlte ime assez, grande dilTérencc entre les chilTres partiels et le to- tal présenté à la fin du paragraphe. Du reste, ces domiées chronologiques, empnmfées anv livres juifs, n'ont qu'une médiocre importance pour nous. I^e même eairui est rilé dans les innalr.'! frAbon'i-féda , t. f , p. fiô. 464 VAIUANTES ET NOTES. P. 109 (i). Cette phrase, mutiiée partout, n'est intelligible qnc dans L, c'est d'après cette copie qu'elle a été rétablie. P. 116 (i). L ajoute t\-«-^ (j-J yy J-^ -T^ O"^ tN*^ i^^^ cjy M. C. de Perceval [Essai sur l'hist. des Arabes avant l'islam, t. I, p. i83), admettant, avec les meilleurs historiens musulmans, l'exactitude parfaite de la généalogie de Mahomet jusqu'à Adnân, ajoute que le calcul des gé- nérations bien connues , comprises entre ces deux personnages, ne permet pas de reculer la naissance d' Adnân au delà de l'année 1 3o environ de J. C. Dépourvus d'archives nationales et réduits à la simple tradition orale pour les temps antérieurs à la prédication de l'islam, les Arabes ont ordinaire- ment considéré les premiers siècles de l'ère chrétienne comme un âge fabu- leux. Les données bibliques elles-mêmes ne leur étaient pas toujours ac- cessibles, et c'est en ce sens que le célèbre généalogiste et grammairien Ibn Doreïd affirme que les noms ethniques antérieurs à Adnân sont des mois 5j>'ria9ae5,dontrétymologie échappe aux investigations de la science (texte arabe, publié par M. Wûstenfeld, p. 20). Conf. Annales muslem. I , p. i3. P. 120 (i). Kliindif si^niûe courir les pieds en dedans. Les raoui, ou conteurs du désert , ont brodé sur ce sobriquet et celui des trois fils d'Elyas , une fable niaise, que les historiens sérieux, tels qu'Ibn Doreïd, Ibn Ko- taïba, etc. ont eu le bon goût de passer sous silence ; elle est racontée dans le Kamous, au mot (^^yjÀ. Cette femme, d'origine codaïte, avait épousé Elyas, vers l'an 35 de notre ère. (C. de Perceval, op. cit. I, 192.) P. 124 (1). Dans le manuscrit B, cette citation est précédée de deux vers , omis par les autres : p. i2q (1). B attribue à Abou Talib deux vers improvisés dans cette circonstance: f(>J> ^j.» j^^ÀJOI ît\* J«W Ui lyis^ oJQjjJi qO^ «s kL djjl LJt\_-^_C 0—9^ »^_^-ÀJ UtS-^ UtX^a. tVS^ Ce fragnienl est proliai)lemeul in(er|)olé. VARIANTES ET NOTES. /jf)5 P. i3i (i). Voici encore un passage ajouté dans la même copie : s' yS^U^y.^ 0>i-5- .W-^ y LUI O^yi c_.; j>^l P. I 36 ( 1 ). Entre les dciLv derniers vers , B ajoute un vers , dont le pre- mier hémistiche ne s'adapte pas exactemeni au m^h•e de la pièce : ^) — S-5 ^-^^y-^ ))^'—^3 ■lV-t'I ^))^ ^ (j'^-^J Le fragment cilé dans le texte appartient an moulékarih , :" gein-e , /l'espèce, où le dernier pied, jjytà , se contracte en «s. Cette substitution n'est pas d'un usage fréquent; on n'en trouverait , je crois, aucun exemple chez les Persans, qui ont fait choix de ce mètre pour leurs épopées. P. I 39 (1). L présente une rédaction diPTérenle et moins claire : Le reste comme dans les antres copies. P. i4 I (1). Le premier vers a été déjà cité par l'antenr, t. F", p. 1 '1 '1 , avec la variante LS^, au lieu de^ijo . fi ajoute encore quatre vers, qui ne renferment anenne flidieiilli' . ni rie prosodie, ni de sens : l^LJt^ ^^Jl owi U..^!^ UJU J^^^ Jlj^^f! J Uicv p. l'i.) (1). Ahou l-féda a i'<''snnu'' en r|nel(pu^s lignes cette longue dis- cussion. (Voy. Vie de Mokaninied, Irad. pai- iVJ. Noél Desvergers, p. ç)'^.) Dans le Turihlii Micluiiidji , ahrégé chronologicpu* fort estimé des Ottomans pour l'exaclilude de ses renseigneuu'nts, le nombre des campagnes du Prophète est évalué à vingl-liuit. Celle» dont il confia le commandement à ses lieutenants s'élèvent à trente-neuf. Les premières sont toujours nom- IV. 3o 46C VARIANTES ET NOTES. mées JJ^yè, par les bios;raphcs du Prophète; les autres *j^ "u i^^aj , selon leur importance. P. 149(1). ^ (J*^^ ^^ tf^ L)^' J^ L^'* ^"^^ l-^tVS 1^ AXâtA^û^ M. C. de Perceval, sans se dissinriuler l'obscurité qui rëgne sur cette ques- tion, a comparé les différentes sources historiques à la constitution des années arabes, et en a tiré cette conséquence que Mahomet, au jour de sa mort, devait avoir un peu plus de soixante et un ans et neuf mois, en an- nées solaires. {Op. cit. III, p. 33 1.) P. i55 (i). On lit de plus dans L : ^Ua* cj (_jjLkJI jj.^ ^^J^) L)^^ P. I 63 (1 ). On trouve dans le tome III des Proverbes de Meïdani (éd. de Freytag, p. 607 et suiv.) une liste de cinquante-neuf sentences, ap- partenant à Mahomet, et dans le nombre une dizaine de celles qui soni citées par Maçoudi. Les autres sont disséminées dans le reste de l'ouvrage et attribuées aux personnages les plus marquants du 1" siècle de l'hégire. Outre que les leçons de Meïdani ne s'accordent pas toujours avec celles des Prairies d'or, ce secours était bien insuffisant pour l'intelligence d'un texte aussi concis, et dont chaque mol aurait besoin d'un commentaire. P. 166 (1). B donne seul une variante : .iû-a-j (_>-yLx_il.i *j [»^ ^J^ '>S-S J P. 170 (1). Le sens particulier que prend ici pyàJI est justifié par les nombreux exemples que cite El-Moubarred , dans le Kiamil, où cette sen- tence est l'objet de longues explications. (Voyez le premier fascicule de cet ouvrage, le seul publié jusqu'à présent, Leipzig, 1S6/1 , p. 3.) P. 17/i (1). B et L ajoutent une autre sentence : Jic fjy;siX.«| ^-Usj Ibid. [u). H y a ici une erreur des copistes, car le véritalile nom d'Ibn Doreïd est Abou Bekr Mohammed, fils d'el-Haçan , fils de Doreïd, ainsi que le prouve le témoignage d'Ibn Kballikcîn (texte, p. 698). Je dis que cette erreur doit être attribuée aux copistes , parce que Maçoudi , qui avait connu Ibn Doreïd à Bagdad, et qui lui consacre une notice détaillée dans un dos derniers chapitres de son livre , ne pouvait ignorer le nom de ce VARIANTES ET NOTES. 467 célèbre écrivain. ll)ii K.hallikàn apprécie en ces termes le Livre choisi, auquel notre texte fait allusion : isjuLàJf y*M^\i>^ •Jt,-^ »/o 5*5 «un de «ces livres de haulte graisse, légers au pourchas, et de substantifiquc « mouëlle. » Le même biographe doime quelques détails sur les auteurs dont les noms sont cités par Maçoudi. P. 18.4 (i). Le nom de ce rebelle, dont la révolte promptement étouf- fée a laissé peu de traces dans les Chroniques, était Bohaïr, fils d'Yas, fils d'Abd Allah es-Sulami. Telle est, du moins, l'opinion de Beladori , rpii ajoute qu'il fui hrùlé dans la grande cour ou moçalla de la moscjuée. ( Voy. Liber cxpiKjnationis reçjionum, I, p. 98.) P. 198 (1). Ibn Doreïd, si exact dans l'orthographe des généalogies arabes, le nomme, non pas Salith, mais Aboii Salilh Sehrah, fils de Kaïs. 11 est vrai que, six lignes pins liant, cet écrivain mentionne dans les mêmes termes un certain Soleïm, fils de Kaïs,' ce qui laisserait supposer une légère confusion dans les copies. (Voyez l'édition ptibliée par M.Wfis- tenfeld, p. ''■&']■) P. 201 (1). Le renvoi indicpié par l'auteur n'est point tout à fait exact. Ce n'est pas dans le chapitre relatif aux anciennes dynasties de la Perse, mais ailleiu's, en parlant des k.urdcs (l. 111, p. •.•,"> 1 ), (pi'il a rappelé la victoire de Féridoun et le fameux drapeau du forgeron; encore, dans ce passage, le nomme-t-il |j|»li , 4^3%.^. Ici, an contraire, la véritable leçon est rétablie d'après la copie de Lcyde. On lit dans le Cliali-Narnch : P. •!<)(") (1). Les (uiali'c vers (pu suivent marupieiil dans les (rois meil- leures copias : y-J >-■=>• pLaJi ^w\\ 3^-^V» "^-^-T^W ô'-*-^-'h ^^.Y^ y—^ P. •xoi) (1). H cl l) coniplMrnl ainsi la eilalion : CrrLAJL* Cv-*- Cy-*^ /i()8 VARIANTES ET NOTES. P. 2 i3 (i). On lit ce fragment de plus dans denx copies : ^.i»| jLa.3 p. 2 2 1 ( I ). La copie C, dans laquelle j'ai dt'jk signale vui certain nom- bre d'additions qui n'appartiennent sans doute pas à l'auteur, place en cet endroit un (épisode entier ainsi conçu : l^" 4^^J (j\ Jl?- JLJ iiÇ>.i\ ^A> ^y^ iAs ^ ;y>^I ^'\^ Jlii y^ L^Jî ^ ^^ Jlii Ui>Xc «vL^ *J^iy^ O'-''^ t>>5 (J;l v3*^ ^^^ *-(-'^ *v5^;' P. 2 23 (1). Après le premier vers, B el D donnent celui-ci : Le dernier vers ne se lit pas dans L. P. 228 (1). Trois copies ajoutent quelques mots, qui ne paraissent pas être à leur véritable place : iOClfj Ui-L <^'.à^. yl^ «H se teignait (( avec le henné et le helem. » P. 23 1 (1 ). Il semble que ce soliriquet ait élé appliqué au chef persan , par allusion à la description de la Perse, telle qu'elle lui est attribuée dans le |)aragrapbe de la page précédente. Tabari, (|ui glisse sur cet événement , donne an général de l'armée persane le nom de Firouzân , et place l'en- trevue à Haçck. VAIUANTES ET NOTES. 409 P. •<3()(i). La phrase se termine aiitrcmoiil dans A . j,^^_t ^o à^^ P. r?4."i ( I ). /l el B ajontcnl cet hcmislichc ; P. 2 '17 (1). Le sens est obscur, et l'on lu- voit pas s'il faut employer la première ou la seconde personne du verbe. En prenant Rébyàh pour sujet de la phrase, j'ai pensé surtout à luie brav.ide assez fréquente chez les poètes du désert. C'est îi peu pr^s dans le même ordre d'idées qu'Aular, ivre de joie lorsqu'il a retrouvé sa bien-aimée Ablah , s'écrie : «N'était celui dont la main puissante a suspendu les cieux , je ferais « du dos de mon cheval le domc de la voûte céleste. » P. 202(1). Due note niar^jinalo de la copie D nous apprend que ce surnom n'appartenait pas à Abd Allah l'aîné, lecpiel mourut en bas âge, mais à un pelit-fils d'Otmân , c'esl-à-dire au fds d'Amr surnommé lui-même dibadj «brocart;» Ibn Kotaiba (édition aulographiée, p. loo) tient exiic- tement le même langage et cite à l'appui de son opinion ce vers de Mou- drik : <_)w«_f sLljiS J._c oJ^-> j^ ^j-jf (j^ c>J^.^ lil 3^ « En enirani chez le fils d'Ann-, il me semblait pénétrer au milieu des « trésors de Kaab. » Il y a donc ici une méprise dont il lanl accuser Maçondi. P. 253 (1). Tout ce paragraphe jusqu'à la p. 2,").'), I. X, est rite lexlnel- lemenl par Ibn Klialdoun, ProUtjomcncs , p. '1 1 0. P. 2.H) ( I ).. La lin du second vers est ainsi rédigée en /) . ^\!iL.-i 00-^ Avant le dernier vei's, L en place lui autre (|ni paraît n'élre (pi'uue va- liatitc de la leçon du niannscril /* . P. 2i)() (1). (!r passage est nn'connaissahii' dan toutes les copies sans 470 VARIANTES ET NOTES. exception, et j'ai dû m'écarter du sens littéral pour rendre ma traduction intelligible. On peut comparer ce qui est dit ici de la postérité d'Ali avec une liste plus complète donnée par Ibn Kotaïba, p. Zio6. P. 3o7 ( 1 ). J'ignore l'origine de ce mot ; chaque copie l'écrit à sa ma- nière : B fJX^; L ii.Lw; L iL:cL« ; B x^Um*.. C'est peut-être la trans- cription un peu altérée du persan «Ojsî>La.«, «corps de cavalerie, garde à « cheval. » Ce passage est omis dans l'extrait publié par M. Sprenger. P. 320 (i). Deux vers ainsi rédigés se lisent dans la copie A seule- ment : OL-û-JUéJf A.^yi.£. cilUc o>-l=» LJu«i o-^ o' '^''^ LîUU* (jcSXiJj T ^T^- ^ ^'° <^'^ «»-*-^ o>*^ ^^ OJl^ (Jl '^ p. 326. (1). Dans A ces vers sont autrement distribués : le deuxième hémistiche du premier vers est remplacé par celui-ci : de sorte que le fragment se termine par un hémistiche isolé : (J.^1 Ci>jiU etc. P. 342 (1). fi et L donnent Tuie rédaction différente : L'une et l'autre leçon se trouvent dans L. L'extrait du docteur Spren- ger ne s'écarte pas ici de notre texte. P. 346 ( 1 ). /4 ajoute un vers qui est le deuxième de la pièce : s- ^_J~^. \> (J-^T^' Ij^J^ '-^^ '''5) — * *— ^ <^ — ^ ' — ^^J P. 356 (1). B et L Liy^l jLsii- «la cavalerie de Modai-;» L i^yàJl «du Hadramaut. » La leçon de A est justifiée par les mots qui suivent : p. 371 ( 1 ). Pour qui connaît le caractère des Arabes , singulier mélange de grandeur et de puérilité, le trait raconté ici et si difficile à traduire hon- nêtement n'a rien qui doive surprendre. Les copies ne fournissent auciuie variante digne d'être signalée; mais dans l'exlrail publié par M. Sprenger, VA ni AN TE s ET NOTES. 471 la léponse d'Ali est moins laconif|uc, bien (|u'aiissi malaisoe à rendre eu lermes décents : e>— 4^ ^T^ 1°'^' '^•f.^ (j^ c>J^ 0^3f JUj « Eloigne-toi , lui dit Ali , et que ton dos soil inviolable ponr le reste de tes jours ; etc. » P. 383 (i.) La co|ne D donne ce chapitre connue la continuation du précédent sans séparation aucune; le même désordre se remarcpie dans les chapitres cpii suivent. P. 38() ( I ). Ce tVagnient commence par deux autres vers dans les copies ^ etD. P. 3c)2 (i). A eiD citent un ipiatrième insurgé qu'ils nomment j46(/ er- Raliman, fils de Yaghout ez-Zohri; mais, comme le fait remarquer judi- cieusement une annotation marginale de D, ce nom doit être raturé, puisque Abd er-Rahman était mort sous le règne d'Otmân. Le même ren- seignement se lit dans Ibn Kolaïba. Il faut donc croire que Maçoudi , s'étant aperçu de son erreur, l'avait clTacée du manuscrit (pii a servi de prototype aux copies A et D, tandis ipi'elle s'est jierpéluée dans les copies provenant d'une source dilTércnte. P. 4o9 (i). Ce fragment fait partie d'un long discours commenté par l'auteur du R'iamiZ (édition Wright, I, p. i /| ). Dans cet ouvrage l'expres- sion ^^cMÎ OJyJ ^^^ remplacée par A^ «uJ cQue Dieu les récora- II pense!» Cette phrase proverbiale est employée ici ironi(piement. Toutes les copies sauf D donnent ^j^-MaJI c>*-^^; j'ai «"ivi le maïuiscrit D dont la leçon me paraît plus naturelle; elle est d'ailleurs d'accord avec celle du Kiamil. Reiske a cité le même morceau, mais avec un grand nombre de fautes, dans ses annotations au |)remier volume des Amiales d'Abou'1-féda , p. 1)7 et suiv. P. lu 'A {\). A jaLcu/nUë'. Yalvoidîi (éditit)n Jnynholl , p. 'i .') ) , faisan I allu- sion au même événement, dit simplement le pont de Nehrevân; mais à la page suivante il cite le canal de Tararislàn parmi les dérivés de l'Euphrale. Il en est égalomeni rpiestion dans Islakliri, Lihrr dimatiim, p. 'ip. P. /|i/| (i). Passage lidiupu' dans lonles les copies, sani />. fi et L ne donnent que le premier hémistiche. A nîmplace le second par les mois . jjAjJt ^JL IàJ[ ^Jàjb iA^J] <■! omet la réponse d'Ali. Zi72 VAiUAINTES ET NOTES. P. /ij*-> (i)- Ce singulier récit, qui uc se rattache nullement au sujet principal , est clairement expliqué par Tabari clans le chapitre intitulé Ba- taille de Nelirevân. D'après cet ancien chroniqueur, Mahomet avait prédit à Ali qu'uu homme , portant le signalement indiqué dans notre texte , se trou- verait parmi les schismatiques et que sa présence serait pour Ali le présage assuré de la victoire. Cette tradition , sur laquelle Maçoudi ne s'exprime pas avec netteté , explique la curiosité témoignée par le khalife et son empresse- ment à rechercher Mokhdadj parmi les morts. Au lieu de Mokhdadj , Ta- bari écrit (jtt/Jf ô. P. 418 (i). B et L «U.iiJ.lf A eiD a5 ; D ^^ya/o; Ibn Kotaïba, dans le chapitre où il traite des principales sectes musulmanes et en ex- plique les noms, parle d'un certain hérétique qu'il nomme Ma'rouf, fils de Kharraboud. Cette leçon n'est pas sans analogie avec celle de la copie de l'Inde. TABLE DES PRINCIPALES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME QUATRIÈME. Avertissement Paijcs. Chapitre LXII. Des quarts du monde; des éléments; des ca- ractères distinctifs de chaque partie de la terre, au levant, au couchant, au midi et au nord; des vents; de la puis- - sance exercée par les astres, et autres détails qui se rat- tachent à ce chapitre et se rapportent au même sujet ... i Théorie des quarts de la terre dans leurs rapports avec les éléments, p. 2. — Pourquoi certaines contrées sont inha- bitables, p. l\. — Durée de rinlluence des astres, p. 5. — Influence du climat sur l'homme, p. 9. — Des êtres sur- naturels, p. 10. — Tradition relative aux nesnas, p. 1 •_>. — L'anka et Virbid, p. 1 f). — Prédiction de Khaled, pro- phtte des Béni Ahs , p. •> 1 . — Tradition relative au cheval , |). 23. — Du degré de confiance qu'on doit accorder auv traditions, p. -.îri. — Influence des saisons sur la diges- tion, p. 29. — Opinion d'IIippocrale sur le non)bre if/j/, p. 3i. — De l'aclion exercée par le climat et les vents. p. 82. — Aperc^u fie la superficie l'I des distances rela- tives «les p.'iys . n. .')-. riiapilrc LXlil. l'idiliccs ((iiisiu irs; nioniiniciils rcji^'irux ; Iciiipics (Jeslincs an ciilic thi feu l'I des idoles. Los nsires et .tiilrrs incivcillcs de ce moud»'. . \:>. lieligion (les prcniicis lionnnes , p. 'r.>.. — (lulte des astres, p. '\'.'}. - i'iédiealioM et voyages de lioudasf, p. '|/|. fj'idolc llolml .idotcc ,'i 1,1 Mrcijuc, p. '|fi. Teuipirs du klk TABLE DES MATIERES. Pages. feu à Ispahân et dans l'Inde; le Naubéliar à Balkli , p. 47. — Edifice nommé Goamdân , a Sanaa , p. 49. — Kaouçân , nom d'un pyrée à Ferganah , p. 5 1 . — Temple merveil- leux en Chine, p. 52. — Par quel emblème les Chinois représentent l'action des astres sur le monde, p. 53. Chapitre LXIV. Des édifices religieux cliez les Grecs 55 Temple d'Antioche, p. 55. — Les pyramides d'Egypte et le temple de Jérusalem , p. 56. Chapitre LXV. Des édifices religieux chez les anciens Ro- Temple de Carthagc consacré à Vénus , p. 57. — Autres édi- fices religieux chez les Francs et en Macédoine, p. 58. 57 Chapitre LXVL Des édifices religieux chez les Slaves 58 Temple sur la montagne Noire, p. 59. — Autre temple bâti sur un promontoire, p. Sg. Chapitre LXVIL Des édihces consacrés et des monuments religieux chez les Sabéens et d'autres sectes; renseigne- ments divers qui se rattachent au sujet traité dans ce cha- pitre , ' 61 Temples de la Cause première et de la Raison , p. 6 1 . — Forme des temples dédiés ^aux planètes, p. 62. — Mystères du temple de Harrân , p. 63. — Inscription syriaque à Harrân , p. 64. — Digression sur la nature de l'àme,'p. 65. — Auteurs cités par Maçoudi relativement an culte des Sa- béens, p. 68. — Temple magnétique en Chine, p. 69. Chapitre LXVIIL Renseignements sur les temples du l'eu, etc 7'^ Origine du culte du feu , p. 7 2. — Pyrées bâtis par le roi Afé- ridoun, p. 73. — Par les autres rois de Perse, p. 74. — Pyrée nommé Azercljoaï, p. 75. — Persépolis, p. 76. — Temples dans plusieurs villes du Fars, p. 78. — Tradi- lion relative aux trois mages, p. 79. — Pyrée sur le canal <\e Constantinople, p. 80. — Aventure de Sabour avec la fille dn roi de Hadr ( Atra) , p. 8 1 . - Temple de Baalbek , TABLE DES MATIERES. 475 Pages. p. 87. — Tradition coiicernanl Ireni aux piliers, p. 88. — Des recueils de contes populaires, p. 89. — Anciens édi- fices à Damas, p. 90. — Singulier mode d'échanges dans le pays de l'or, dcnière Sidjilmaçah. p. 92. — Quelques autres édifices fabuleux, cités p. gS. — Tentative de per- cement de l'isthme de Suez, p. 96. Cliapitre LXIX. Résumé de chronologie universelle depuis le commencement du monde jusqu'à la naissance de notre - Prophète, et autres détails sur ce sujet 100 Opinions des astronomes et des physiciens sur l'éternité du monde, p. 100. — Réfutation de ces théories impies, p. ,io3. — Chronologie universelle, p. io5. — Eres des Juifs et des Mages , p. 1 06. — Autres preuves contre l'éter- nité du monde, p. 110. — Arguments tirés du Koran, p. 1 1 I . Chapitre LXX. Naissance du Prophète; sa généalogie et tout ce qui se rapporte à ce sujet i\h Généalogie de Mahomet, p. 11 5. — Elle est inceilaine à partir de Nizar, p. 116. — Liste des ancêtres de Maadd, d'après une source juive, p. 1 18. — Surnoms du Prophète, p. 119. — Année de sa naissance , p. 1 20. — La tribu do Roreïch divisée en vingt-cin(| branches, p. 121. — Ori- gine du serment des Foudoul, p. 1 2 3. — Guerres de Fidjur, j>. 12 5. — Restaurai ion de la Kaabah , p. 1 2(). — Discus- sion sur la date de ces événements, p. 1 29. — Enfance et jeunesse du Prophète, p. 1 3 1 . Cha[)itrc LXXl. Mission (hi Prophète; son histoire jusqu'à l'hégire i3'j Premiers versets du koran révélés ;i Maiionicl . p. i33. — Date de sa mission , |). 1 33. — Date de la cnnveisiou d'Ali , p. i3/i. — Les i^remiers disciples de l'islaru , p. 1 3(). Chapitre LWII. ("iiilc du i^opliele (hégire); résumé des principaux laits historiques jusqu'à sa inori 187 \ (|iiei âge h' Prophète reçut sa mission, p. 1 ,iN. — Délails sui riiégiic, p. I 38. — La prièie du vendredi, p. l'io. — Nombre des gnen'e^ rominandécs par Mahomet , p. l'i''- 476 TABLE DES MATIERES. Pages. — Nombre des expéditions dirigées par ses lieutenants, p. i45. — Femmes et enfants de Mahomet , p. i AS el i 47. — Morale du Koran, p. 1/17. -^ Discussion sur l'âge de Mahomet, p. 1 /i8. — Ses funérailles, p. 1 5o. Chapitre LXXIII. Précis des' événements et des faits histo- riques survenus entre la naissance et la mort de notre . saint Prophète 1 Tîo Son enfance , p. 1 5 i . ■ — Autres détails sur les guerres de Fidjar, p. i53. — Suite de la biographie de Mahomet, p. i54. — An ] de l'hégire, p. i55. — An 11, an m, an IV, p. i56. — An v, an vi, p. 1 57. — An vu , p. 1 58. — An vin, p. 169. — An ix, an x, p. 160. — An xi; mort du Prophète, p. 161. — Ses enfants, p. 162. Chapitre LXXIV. Des locutions (sentences) nouvelles intro- duites par le Prophète et inconnues avant lui 1 63 Eloquence des anciens Arabes , p. 1 64. — Eloquence du Pro- phète, p. i65. — Suite de ces sentences, p. 1 6(5. — Au- teurs qui les ont recueillies , p. 1 7/1. Chapitre LXXV. Khalifat d'Abou Bekr le Véridique lyT) Sa généalogie; abrégé de sa vie et de son histoire, p. 177. — Son austérité , p. 1 78. — Sa conduite à l'égard d'Abou Sofiân, p. 179. — Histoire abrégée des enfants d'Abou Bekr, p. 1 80. — Par qui son élection fut contestée , p. 1 83. — Il meurt empoisonné par les Juifs; ses dernières pa- roles, p. 18/i. — Ses conseils aux généraux chargés d'en- vahir la Syrie, p. 1 86. — Faux prophètes dans le Yémcn , p. 187. — Résumé des derniers événements de ce règne, p. 189. ■ Chapitre LXXVI. Khalifat d'Omai-, 111s de Kaltab (que Dieu l'af^'-oc!) '9" Sa généalogie; abi'égé de sa vie et de ses guerres, p. 193. — Ses surnoms, p. 192. — Simplicité de sa mise; ses mœurs austères, p. 198. — Plaintes contre Saïd ben Amir, gou- verneur d'Émèse, p. 193. — Frugalité de Sclmâii le Persan , p. 1 95. —Mœurs d'Abou Obeidah , gouverneur . — Otmân est assiégé- dans sou palais, p. 27S. — Il nu'url assassiné, p. 281. — Vers conti'e ses meiu'- Iriers , p. 283. — Répruise d'un poêle du jiarli d'Ali, |). 28(1. 478 TABLE DES MATIEUES. Page». Chapitre LXXVIII. Rhalifat d'Ali, fils d'Abou Talib 288 Généalogie de ce khalife; aperçu de son histoire et de ses expéditions, p. 289. — Ses enfants, p. 290. — Détails sur les pertes des musulmans à la bataille du Chameau et à celle de Siffin, p. 293. — Noms des chefs du parti des Kharidjites, p. 296. — Griefs de certains musulmans contre Ali, p. 296. — Amr, fils d'el-Assi, s'allie à Moâ- wiah, p. 298. — Conseils donnés par Mogaïrah à Ali, p. 299. — Autre tradition sur le même sujet, p. 3oo. Chapitre LXXIX. Récit de la journée du Chameau ; ses causes ; combats livrés pendant cette journée, etc 3o/i Les conjurés partent pour Basrah, p. 3o3. — Remords d' Aï- chah; premier faux serment des musulmans, p. 3o6. — Ali entre en campagne, p. 307. — Défilé de son armée à Basrah, d'après un témoin oculaire, p. 309. — Commen- cement des hostilités , p. 3 1 5. — Ali adresse des reproches à Zobeïr, p. 317. — Mort de ce chef, p. 3 1 9. — Talhah est tué, p. 32 1. — Lutte acharnée autour du chameau d'Aïchah, p. 026. — Anecdotes sur cette bataille, p. 332. — Intrigues de Djérir; sa mission chez Moâwiah, p. 338. — Alliance de ce dernier avec Mogaïrah, p. 3/i i- Chapitre LXXX. Résumé de ce qui s'est passé à Siffin entre les habitants de l'Irak et ceux de la Syrie. 343 Entrée en campagne d'Ali et de Moâwiah, p. 3^^. — Pre- miers engagements sur les bords de l'Euphrate, p. 345. — Avantages remportés par l'armée d'Ali, p. 348. — Négociations inutiles; reprise des hostilités, p. 35o. — Les huit journées de Siffm , p. 35 1 . — Ali prend part à la lutte, p. 355. — Mort d'Ammar, p. 359. — Prouesses de Mirkal, p. 36 1 . — Paroles de Hodaïfah à son lit de mort , p. 364. — Mort du fils d'Omar, p. 367.. — Conduite hé- roïque d'Ali, p. 369. — La nuit du grondement, p. 376. — Le Koran est arboré an bout des lances, p. 378. — Défection des officiers d'Ali, p. 379. — Manœuvres dé- loyales d'Achat , p. 38 1 . Chapitre LXXXL Les deux arbitres; causes rpii ont produil l'arbitrage • ^^■^ TABLE DES MATIERES. 479 Teneur de la feiiiHe d'instructions, p. 38/i. — Querelle d'Achat cl d'Orwah, p. 385. — Évaluation des pertes des deux armées à Siflni , p. 38(). — Discordes dans le camp d'Ali ; les Haroaryeh, p. SSg. — Conférence d'Amr et d'Abou Mouça, p. Sga. — Stratagème d'Amr, p. SgS. — Discours d'Abou Mouça , p. 397. — Moâwiah est élu, p. SgS. — Autre version sur cette conférence, p. 399. — Vers com- posés en cette circonstance , p. /ioo. — Troisième version , p. 4o2. — Ruse de Moâwiah contre Amr, p. 4o3. — Paroles d'Ali , p. 4o6. Chapitre LXXXII. Expédition d'Ali contre les révoltés de Nehrewàn; mort de Mohammed, hls d'Abou Bekr; mort d'Achter en-Nakhâyi, avec d'autres détails qui se rat- tachent à ce sujet /j 1 o Discours prononcé par Ali , p. I\n. — Combat près du ponl de Tararistân, p. 4 1 3, ■ — Prouesses d'Ali , p. 4 1 4. — Sin- gulière anecdote sur Mokhdadj , p. 4 1 5. — Défection de la tribu de Nadji, p. 4 18. — Déloyauté de Maskala, p. 419. — Lutte des deux partis en Egypte, p. 421. — Mort du fils d'Abou Bekr, p. 42:?. — Achtcr est empoi- soruié , p. 423. — Controverse sur la conduite d'Ali pen- dant ses deux grandes expéditions, p. 424. Chapitre LXXXIII. Assassinat du prince des Croyants Ali, lils d'Abou Talib Zi26 Ibn Moldjem et ses deux complices, p. 'i2(). — Ils s'ad- joignent deux autres Arabes, p. 428. — Perpétration du crime, i). 429. — Dernières recommandations d'Ali, p. 43 I. — Date de sa mort, p. 433. — Supplice d'fbn Moldjem, p. 434. — Vers relatifs à ces événements, p. /iS-S. — Tentative de Borek contre la vie de Moâwiah, p. 436. — Zadaweïh assassine Kharidjah au lieu de Amr, p. ^137. — Prédictions d'Ali, la veille de sa mort, p. 439. Chapitre LXXXIV. Paroles mémorables d'Ali: sa piélé el autres détails sur sa vie /»4 • Simplicité de ses mœurs, p. f\f^l. — Fragments de ses homélies sur le monde el la \ie l'iilnrc, p. 44 2. — Autre /i80 TABLE DES MATIERES. Pages. fragment sur le même sujet, p. 444. — Portrait d'Ali par Dirar, fils de Damrah, p. 446. — Tradition prophétique concernant ce khalife, p. 440. — Reproches adressés à ses ennemis par Ibu Abbas , p. 45 1 . — Paroles d'Ali à son lit de mort , p. 4 5 2 . — ■■ Autres ouvrages de Maçoudi où il a été parlé de ce khalife, p. 455. — Pourquoi Ali l'em- portait sur tous les Compagnons du Prophète, p. 456. Variantes et notes 45() FIN DE LA TABLE DES MATIERES. Biré '. APR 2 91968 PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY